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9 juillet 2020 4 09 /07 /juillet /2020 00:01
Réédition bienvenue

Les Français de l'an 40

J.-L. Crémieux-Brilhac

Heureuse initiative que la réédition de cette volumineuse étude d'un gaulliste historique qui a su conserver toute sa liberté d'analyse. Ces deux volumes doivent impérativement figurer dans toute bonne bibliothèque sur la Seconde guerre mondiale.

Vol 1

La guerre oui ou non ?

Dans ce premier volume, l'auteur s'intéresse tout particulièrement aux aspects politiques et diplomatiques qui dominent la période. Il revient longuement sur l'état d'esprit en France avant la guerre et s'attache à retrouver les choix politiques dans les arcanes des conversations parlementaires ou les affirmations malheureuses de la propagande. Il s'intéresse ensuite aux opinions des Français eux-mêmes, dans leur diversité, à l'égard de certaines thématiques très discutées, comme celle des affectés spéciaux. Il cherche enfin à décrypter et comprendre les ultimes soubresauts du printemps 1940, avec la personnalité tutélaire du maréchal Pétain et la faiblesse du gouvernement réfugié à Bordeaux.  

Folio Histoire, Paris, 2020, 1002 pages. 13,50 euros.

ISBN : 978-2-07-287963-0.

 

Vol. 2

Ouvriers et soldats

Deux catégories de Français, essentielles dans le cadre du conflit, sont l'objet de ce volume 2 : les ouvriers d'abord, les militaires ensuite. Crémieux-Brilhac revient sur les relations entre l'Etat et le patronat et sur les ratés de la mobilisation industrielle, dont il souligne néanmoins les réalisations, en particulier dans l'aéronautique. La seconde grande partie est consacrée aux militaires, des états-majors (avec "la mécanisation manquée") aux troupes et à la vie quotidienne du soldat pendant la Drôle de guerre. Il traite ensuite des premiers combats du mois de mai puis du sursaut de début juin avant l'effondrement final. Le volume se termine par une impressionnante liste des sources et bibliographie, qui permettront à ceux qui le souhaitent d'aller plus loin. 

Folio Histoire, Paris, 2020, 1147 pages, 14,- euros.

ISBN : 978-2-07-287968-5.

 

Un ensemble absolument indispensable pour un prix modique.

 

Réédition bienvenue
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8 juillet 2020 3 08 /07 /juillet /2020 00:01

Félix Amiot

Un industriel normand de l'aéronautique

et de la construction navale

Justin Lecarpentier

Issu d'une thèse remarquée, cette biographie d'un grand industriel de l'aéronautique et des constructions navales mérite de figurer dans toute bonne bibliothèque d'histoire militaire.

Chaque amateur de l'histoire militaire française connait le nom d'Amiot, jeune ingénieur essentiellement autodidacte qui fonde en pleine Première Guerre mondiale une société de construction d'avions, la SECM (Société d'emboutissage et de constructions mécaniques) et qui travaille d'abord principalement en sous-traitance des grands constructeurs de l'époque. Mais bien peu savent qu'il se distingue jusqu'au début des années 1970 dans la construction navale pour de nombreuses marines de guerre. Dans l'entre-deux-guerres, il devient rapidement un avionneur reconnu mais, paradoxalement, ses succès et l'accumulation de records n'empêchent pas qu'il se heurte à l'opposition du ministère de l'Air (nationalisation, paiements, volume des commandes, etc.). L'auteur nous propose ensuite quelques belles pages sur les difficultés de la mobilisation industrielle en 1939-1940 (86 Amiot 350 livrés pour 1800 commandés). Ses usines partiellement détruites pendant la campagne de France, il fait la rencontre à Vichy de Loustaunau-Lacau et doit cependant s'engager dans la collaboration industrielle avec l'Allemagne (tout en donnant pour consigne de ralentir au maximum la production). Le chapitre consacré à ce délicat exercice d'équilibriste pendant l'Occupation est tout à fait intéressant. Après la Libération, entre nationalisation et réquisition, Félix Amiot doit finalement se reconvertir et fait le choix de la construction navale à Cherbourg, d'abord dans le domaine de la pêche. Il devient ainsi le premier employeur de la ville et président de sa chambre de commerce. A partir du début des années 1950, il s'engage également dans la construction navale militaire, d'abord pour la France, puis à l'exportation, jusqu'à l'affaire des "vedettes de Cherbourg", sous embargo mais récupérées par les Israéliens.

Mort en 1974, Félix Amiot reste une personnalité incontournable à la fois de l'aéronautique et de la construction navale et, à ces titres, méritait bien cette biographie qui, par bien des côtés, complète notre connaissance des réseaux décisionnels entre monde des affaires, personnel politique et états-majors.

OREP Editions, Bayeux, 2020, 478 pages. 24,50 euros.

ISBN : 978-2-8151-0501-9.

Capitaine d'industrie
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7 juillet 2020 2 07 /07 /juillet /2020 00:05

1940

Vérités et légendes

Merci au site Bir Hacheim pour ses mots aimables à mon égard et cette présentation de mon livre, avec cette remarque : "L'un des intérêts majeurs de l'ouvrage est de s'appuyer sur une bibliographie récente qui nous est proposée en annexe". C'est vraiment un choix personnel que d'avoir, sur une pagination limitée, consacré vingt pages à une bibliographie aussi complète que possible.

Pour lire l'ensemble de la présentation : ici.

ECHOS (13)
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7 juillet 2020 2 07 /07 /juillet /2020 00:01

Berthier, Bertrand et Caulaincourt

Des fidèles de Napoléon issus de l'Ancien régime

Jean Etèvenaux

Fin connaisseur de l'histoire napoléonienne, Jean Etèvenaux nous propose dans ce petit volume trois portraits de proches de l'empereur issus de l'ancienne petite noblesse de province, fidèles parmi les fidèles après avoir servi l'Ancien régime mais d'abord serviteur de l'Etat.

Considérant qu'au-delà des bouleversements révolutionnaires il y a aussi une vraie continuité de la France (voilà un sujet qui ne manque pas d'intérêt avec la démagogie ambiante), l'auteur revient d'abord sur Napoléon lui-même, "boursier du roi de France avec un brevet de lieutenant en second en septembre 1785 ... Contrairement à d'autres généraux de l'époque, ce n'est pas la Révolution qui lui a donné tous ses grades : lorsque la monarchie est renversée, il est déjà capitaine et a bénéficié de la formation d'une arme savante, l'artillerie". Il revient sur les influences d'Ancien régime du futur empereur et fait le point des maréchaux et des ministres issus de la monarchie. Il traite ensuite de Berthier, qui était déjà chevalier des ordres de Saint-Lazare et de Saint-Louis avant la Révolution, l'irremplaçable chef d'état-major impérial que Napoléon Ier pouvait réveiller jusqu'à 17 fois en une nuit ! Il s'attache ensuite à la figure de Bertrand, "le plus fidèle", qui accompagne Napoléon de l'armée d'Italie en 1797 à Sainte-Hélène, issu d'une famille de petite noblesse du Berry. Il termine par Caulaincourt, "le plus clairvoyant", descendant par les femmes du grand Sully et dont la famille est d'ancienne noblesse picarde, que Napoléon fera général et ambassadeur. Il est en quelque sorte représentatif de ces élites d'Ancien régime, soucieuses de l'intérêt de la France.

Un petit ouvrage que l'on lit avec plaisir et qui réconcilie (utile en ces temps troublés) "les deux France" et la complexité de son histoire.

Editions Cabédita, Divonne-les-Bains, 2020, 92 pages.

ISBN : 978-2-88295-879-2.

Pour commander en France :

Diffusion DRL : drl-est@orange.fr

Fidèles, à la patrie
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6 juillet 2020 1 06 /07 /juillet /2020 00:01

Jouer la guerre

Histoire du wargame

Antoine Bourguilleau

Depuis au moins une vingtaine d'années, les "jeux de guerre" bénéficient d'une popularité croissante dans le grand public, succès notamment confirmé grâce au développement des moyens informatiques individuels. Mais il s'agit pourtant initialement d'une activité proprement militaire de formation et non d'un "simple" loisir. Ce livre se propose de nous le démontrer, de nous l'expliquer et de nous en faire comprendre les ressorts.

Au-delà de la formation individuelle et collective du soldat, l'auteur précise la problématique dès son introduction : "Comment entraîner des généraux ... à manoeuvrer des troupes à grande échelle, sur un territoire ? A saisir quelles sont les routes à éviter, les points névralgiques de l'ennemi ? A mesurer leurs lignes de communication tout en menaçant celle de l'adversaire ?". La disponibilité d'une excellente cartographie est bien sûr essentielle, et Antoine Bourguilleau cite plusieurs définitions dont celle-ci : "Un wargame est une tentative de se projeter dans le futur par le biais d'une meilleure compréhension du passé. Le wargame est une combinaison de jeu, d'histoire et de science". Il précise également qu'il ne prend pas en compte dans son étude les jeux vidéos et les études tactiques sur le terrain (staff ride). Tout en reconnaissant que le sujet pourrait permettre de remonter à l'Antiquité, il organise son ouvrage en trois grandes parties. La première, "Le Kriegsspiel (1600-1900)", évoque la naissance du jeu de guerre moderne sous forme de jeux d'échecs, de carte ou "de l'oie" modifiés, la constitution de la collection des plans-reliefs, l'évolution majeure initiée par Johann Christian Hellwig en 1780 et ses adaptations successives avec notamment les Reisswitz père et fils et la prise en compte de l'imprévu, caractéristique des opérations militaires. A partir des années 1820 le Kriegsspiel est progressivement adopté par l'armée prussienne. Jusqu'à la fin du siècle, la France reste en retard : "Certains voient le Kriegsspiel d'un mauvais oeil, comme un invention allemande de peu d'intérêt". La deuxième partie, "Le Wargame (1900-1950)", montre bien le développement mondial des jeux de guerre, en particulier la guerre navale, notamment aux Etats-Unis, mais en souligne aussi les limites comme dans le cas du Japon en 1940/1941 : "Le wargame n'a de pertinence qu'utilisé dans de bonnes conditions, qu'il est cependant difficile de réunir : données fiables, comportements logique pour chaque camp, capacité d'abstraction, honnêteté à défaut d'objectivité. Sans cela, la boussole du wargame, qui n'indique jamais tout à fait le nord, se dérègle". Constatons qu'à nouveau la France ne fait pas partie des "bons élèves". La troisième partie enfin, "La simulation militaire au tournant du XXIe siècle", s'intéresse aux évolutions récentes depuis la fin des années 1970 avec le rôle de Guy Debord mais aussi l'intervention de la Rand Corporation, avec cette réserve : "Un ordinateur aurait probablement conseillé aux Britanniques de faire la paix avec Hitler en 1940"... Comment représenter la volonté et la détermination de Churchill dans le jeu ? Rendant un hommage mérité de promoteur en France à Laurent Henninger, l'auteur constate néanmoins que c'est bien dans le monde anglo-saxon (département des War Studies du King's College de Londres) que les jeux de guerre s'épanouissent aujourd'hui encore. Avec ce bilan : "Au cours de notre étude, nous avons été frappé de constater que le jeu de guerre, en France, et sa pratique au sein de l'armée et de la marine, sont largement passés sous le radar de l'étude historique". Des armées françaises qui seraient "dans un trou noir".

Un livre qui devrait passionner non seulement tous les historiens des questions militaires, mais aussi (surtout ?) les militaires eux-mêmes, car il ouvre des pistes de réflexion multiples sur la formation du commandement de demain et le développement de capacités d'initiative. Une excellente publication.

Passés/Composés, Paris, 2020, 265 pages, 21,- euros.

ISBN : 978-2-3793-3090-2.

Simuler la guerre pour apprendre
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5 juillet 2020 7 05 /07 /juillet /2020 00:01

Paris en guerre, 1914-1919

Comment la capitale a géré le conflit et la victoire

Marc Ambroise-Rendu

Après de nombreuses études locales et régionales parues en province pendant les commémorations du centenaire de la Grande Guerre, voici un ouvrage consacré à la capitale. Heureuse initiative.

Notons immédiatement que si l'auteur est "féru d'histoire militaire" selon la quatrième de couverture, il reste assez approximatif pour ce qui concerne les questions proprement militaires (En septembre 1914 "les généraux ramassent le pouvoir" ? ; "Le GQG est une sorte de gouvernement des forces armées" ?), et l'on peut regretter l'absence de référence et de bibliographie. Ceci étant dit, le livre est tout particulièrement intéressant, car il est bien centré sur la capitale et sa population. En dix chapitres chrono-thématiques, Marc Ambroise-Rendu aborde ainsi tous les domaines, de la guerre aux portes de Paris fin août-début septembre 1914 à "Paris capitale du monde" pendant le premier semestre 1919 lors de la préparation du traité de paix. Parmi les thèmes traités : la guerre aérienne et la (difficile) défense contre avions, la mobilisation industrielle et le formidable effort de fabrications de guerre en région parisienne, le service de santé et les soins aux blessés de Marie Curie aux péniches-ambulances en passant par la multiplication des hôpitaux et le sort des blessés, les loisirs, le cinéma, les expositions, le café-concert et les multiples divertissements dans une capitale qui accueille des soldats de tous les continents, la direction de la guerre des hésitations initiales à la détermination de Clemenceau. Il termine par les représentations de la guerre dans les établissements parisiens à travers la peinture, le dessin, les chansons, le théâtre, etc..., et par l'héritage que l'on peut en retenir (motorisation, aviation, question en suspens du suffrage des femmes, etc.). 

Rédigé dans un style vif, dynamique, le livre est facile à lire et l'on ne s'ennuie jamais. Il multiplie sur un rythme rapide les informations parfois très factuelles, mais souvent significatives. Entre récit global sur l'histoire d'une capitale en guerre et recueil classé d'anecdotes, l'ensemble est plutôt équilibré et mérite indiscutablement de prendre sa place dans toute bibliothèque spécialisée sur la Grande Guerre . 

Economica, Paris, 2020, 349 pages, 29,- euros.

ISBN : 978-2-7178-7110-4.

CAPITALE EN GUERRE
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4 juillet 2020 6 04 /07 /juillet /2020 00:01

Dissidence - Dissonance

Contre la désinformation sur la guerre d'Algérie

Jean Monneret

A mi-chemin entre le pamphlet et le livre d'histoire, ce livre n'a pu être rédigé que par un fin connaisseur de la guerre d'Algérie qui, fatigué d'entendre toujours répétées les mêmes propos erronés, reprend presque mot à mot quelques publications "d'historiens officiels" de la guerre d'Algérie pour les corriger.

Les prises de positions sont tranchées et l'auteur ne mâche pas ses mots dès les premières lignes : "Durant les années 1990, la recherche historique concernant la guerre d'Algérie fut touchée par un mal insidieux et malheureusement profond. On vit monter au créneau une génération d'historiens jeunes et prétendument 'désinhibés' mais n'ayant rien connu du conflit et n'ayant surtout qu'une idée très faible des passions et des déchirements qu'il causa. Encensés par les médias auxquels ils facilitèrent l'étrange travail de repentance qui a transformé notre pays et qui se poursuit de façon plus feutrée aujourd'hui, ils acquirent vite le monopole de la parole publique". Jean Monneret répond ensuite point par point à Benjamin Stora ("Il a le monopole des interventions télévisées sur le sujet. Aucun échange contradictoire n'est possible avec lui"), en particulier pour sa préface au livre Ni valise, ni cercueil de Pierre Daum ; à Raphaëlle Branche à propos de l'embuscade de Palestro (il relève ce qu'il considère être des contradictions "pour être familiarisé avec sa thématique personnelle et sa façon particulière d'aborder les évènements de la guerre d'Algérie") ; à Sylvie Thénault à propos de l'OAS et des disparus ("On pouvait s'attendre à une analyse plus approfondie. Elle nous a paru sommaire, parcellaire"). Il s'intéresse ensuite au film Hors-la-loi de M. Bouchareb ("Apologie de la rébellion dirigée par le FLN ... Sur le plan strictement historique, le film en question est complètement caricatural et forme un tissu d'erreurs affligeantes"). Le dernier chapitre est consacré à "l'affaire Audin", dont il remet en cause les témoignages et dont il souligne l'engagement idéologique des soutiens, mettant finalement en porte-à-faux la parole présidentielle, donc celle de la France.

Au bilan, "tout ceci n'a d'autre but que d'entretenir une culture de la repentance ... L'université, que l'on pouvait espérer à l'abri des passions partisanes est largement dominée par l'anticolonialisme de principe ... Il ne s'agit même plus de terrorisme intellectuel, il s'agit d'un totalitarisme qui ne prend pas la peine de se cacher". Le ton est militant, le propos incisif et l'auteur ne cache rien de ses positions personnelles, qu'il argumente et base sur des chiffres, des faits et des références. Dans l'ambiance générale d'autoflagellation permanente, un livre qui détonne et qu'il est important de connaître pour ne pas se laisser entraîner par un flux à sens unique.

Fauves éditions, Paris, 2020, 195 pages, 19,- euros.

ISBN : 979-10-302-0335-6. 

Contre-désinformation
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3 juillet 2020 5 03 /07 /juillet /2020 00:05

1940

Vérités et légendes

Merci à Christophe Lafaye, animateur du blog Expérience(s) combattante(s), pour cette longue et très sympathique présentation de mon livre, avec cette conclusion : "Un livre de très grande qualité qui se glisse aisément dans son sac de voyage pour un prix modeste de 13 euros". Votre lecture de l'été ?

Pour lire l'ensemble de la chronique : ici.

ECHOS (12)
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3 juillet 2020 5 03 /07 /juillet /2020 00:01

Blindés français de mai 1940

GBM  -  n° 133

Ce riche numéro d'été consacre naturellement une grande partie de sa pagination à la campagne de mai-juin 1940 et à l'emploi des blindés français. Parmi ces articles, relevons celui consacré à De Gaulle avant-guerre dans ses efforts pour faire adopter le principe d'un corps motorisé professionnel (débats internes à l'institution militaire et environnement politique). Pour l'emploi des matériels, un gros article sur les pertes ("Près de 2800 blindés perdus en 28 jours") retrace le chemin de douleur des DCR et DLM avec cette conclusion : "Dans le désastre général, la cavalerie mécanique paie le plus lourd tribut". Concernant l'organisation de l'infanterie, le numéro revient sur les compagnies de fusiliers-voltigeurs entre 1936 et 1940 (effectifs, équipements, armements, etc.). Enfin, pour les unités, nous retrouvons le 38e BCC, au sein de la Ière Armée, dans les combats de Belgique et de Dunkerque. Pour la Grande Guerre, on note la poursuite des articles de référence de Guy François sur les matériels d'ALVF.

Etant donné les graves difficultés auxquelles est confrontée la presse magazine, pensez à acheter systématiquement votre journal chez le même buraliste ou kiosquier, ou mieux à vous abonner directement.

Pour s'abonner à GBM : ici 

1940
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2 juillet 2020 4 02 /07 /juillet /2020 00:01

Cathédrales en guerre

XVIe - XXIe siècle

Xavier Boniface et Louise Dessaivre (Dir.)

Spécialiste d'histoire religieuse et des religions dans la guerre, Xavier Boniface a dirigé avec Louise Dessaivre, archiviste-paléographe, ce volume collectif consacré aux rapports entre les cathédrales, "symbole spirituel, patrimonial, culturel et politique", et les guerres des quatre derniers siècles.

Avec les seize auteurs réunis, ils nous proposent un livre divisé en trois grandes parties : "Destructions", "Mobilisation" et "Représentations". Si les cathédrales françaises tiennent naturellement une place importante, celles des autres pays européens ne sont pas oubliées : "Traces des guerres mondiales dans les cathédrales italiennes" de Matteo Caponi, "Garder les ruines. La question de la reconstruction de la cathédrale de Spire entre 1688 et 1957" par Ludolf Pelizaeus, "La cathédrale d'Oviedo pendant la guerre d'Espagne" de Stéphane Michonneau, ou "Deux expériences contrastées de cathédrales anglicanes face au blitz à l'automne 1940 : Coventry et Saint-Paul de Londres" d'Antoine Capet. Pour la France, les contributions s'articulent souvent autour de la Grande Guerre (cathédrales d'Amiens, de Verdun, de Reims, de Besançon), mais on note aussi un texte sur "Les Prussiens et la cathédrale d'Orléans (1870)", par Jérôme Grévy, et un autre sur "La cathédrale de Strasbourg dans le discours et l'iconographie de la France en guerre et en paix armée, de 1870 à 1945", de Jean-Noël Grandhomme. Le caractère pluridisciplinaire de nombreuses communications permet d'intéressantes approches, y compris grâce à l'informatique (reconstitution des trajectoires balistiques de l'artillerie allemande en avril 1918). La fonction hautement symbolique des cathédrales entraîne de très vives polémiques lorsqu'elles sont victimes d'opérations de guerre, mais aussi des débats non moins vifs lorsqu'il faut reconstruire. Aux différentes étapes, leur importance implique que les questions d'information (et de propagande) ne sont jamais bien loin ("La réception du maréchal Pétain à la cathédrale Saint Jean de Lyon par le cardinal Gerlier le 19 novembre 1940").

Un volume original sur une thématique qui ne l'est pas moins. Les contributions sont soigneusement référencées et certaines sont accompagnées d'une iconographie tout à fait adaptée. Un ouvrage collectif qui peut intéresser de nombreux amateurs.

Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve d'Ascq, 2020, 281 pages, 23,- euros.

ISBN :  978-2-7574-3021-7.

Guerre et Religion
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Qui Suis-Je ?

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  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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Cafés historiques de La Chouette

Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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