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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 07:06

Les propos de Saint Louis

David O'Connell

Nous ne connaissons généralement Saint-Louis qu'à travers l'image que la mémoire populaire nationale en a conservé et qu'illustre la statue "sous le chêne", à l'angle du château de Vincennes. Ce petit livre est donc une vraie découverte.

A partir de tout ce que les contemporains ont rapporté des propos tenus par le roi de France, appelé à la sainteté de son vivant, David O'Connell lui redonne directement la parole. On voit bien ici la limite de l'exercice, même si l'auteur s'en explique dans sa présentation initiale : les mots que l'on croit pouvoir mettre dans la bouche du souverain nous sont connus par des intermédiaires. Avec tout ce que cela suppose de prudence et de réserve dans l'acceptation et l'analyse de leurs ouvrages. La préface de Jacques Le Goff (pp. 9-33) et la présentation générale de l'auteur (pp. 35-73) précisent bien ce cadre. Le chapitre 1 est ensuite divisé en 22 brèves  sous-parties  (de 1 à 2 pages) citant largement les propos attribués à Saint-Louis par grands thèmes ('L'argent", "La captivité", "La croisade", "La famille", "La guerre", "La justice", "La paix, "Les vassaux", etc.). Les chapitres 2 à 4 reproduisent trois textes importants du roi : la "Lettre à ses sujets sur sa captivité et sa délivrance", de 1250 ; les "Etablissements de Saint-Louis", rédigés peu après son retour en France en 1254 ; et les "Enseignements de Saint-Louis", véritable testament politique et moral destiné à son fils aîné et successeur désigné, rédigés vers 1267-1268. Pour chacun de ces textes, l'auteur explique comment il en est arrivé à considérer telle ou telle version ultérieure commeétant sans doute la plus proche de l'original, ou au moins la plus crédible. La modestie, la sincérité, la piété de Louis IX, son sens du devoir et sa soumission à l'Eglise transparaissent à chaque page. Sans doute le meilleur moyen pour approcher l'un des monarques le plus célèbres, et dont pourtant l'immense majorité de nos contemporains sait fort peu de choses.

Folio 'Histoire', Paris, 2013, 275 pages. 8,60 euros.

ISBN : 978-2-07-045085-5.

Saint Louis par lui-même
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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 07:00

Maquis noirs et faux maquis

Fabrice Grenard

  Maquis-noirs950.jpg

« Toute la France admire les gars du maquis et le monde entier rend hommage à ses français admirables ». Cette déclaration du 17 aout 1944 de Jean Oberlé, au micro de la BBC, est le point de départ de cette étude historique menée par Fabrice Grenard. Agrégé et docteur en histoire, l'auteur enseigne en tant que maître de conférence à Sciences Po Paris. Il a notamment publié La France du marché noir en 2008. Cet ouvrage possède un double objectif : il s’agit à la fois d’étudier un sujet peu abordé tout en déconstruisant la légende noire d’une Résistance qui n’aurait pas pris en compte ses dérives internes. La Résistance utilise officiellement le terme de « maquis noirs » pour dénoncer certains maquis qui ne se sont pas ralliés à ses instances ou à ses directives. Cette expression illustre le caractère particulièrement incontrôlable de ces mouvements armés qui utilisent le label de "maquis" pour éventuellement couvrir leurs exactions. L’idée de « faux maquis » est l’expression choisie par les historiens pour aborder scientifiquement cette question épineuse.

Le raisonnement de l’auteur part d’un constat : la désintégration de l’Etat Français à partir de 1943. La dissolution de la "légitimité" du régime de Vichy laisse alors des espaces de pouvoirs dont se saisissent les mouvements armés résistants ou non en mettant localement sur pied une administration parallèle, parfois guidée par ses propres lois. Les maquis évoluent en effet dans des situations juridiques particulières, et cet état de fait est aggravé en cas de non affiliation aux instances officielles de la Résistance. Pour survivre les maquis doivent imaginer et développer une relation propre avec la population, qui consent assez régulièrement à coopérer tant que leur poids sur la vie du pays n’est pas trop lourd. Le ravitaillement de groupes, parfois nombreux, passe même en dernier recours par une forme de banditisme lorsqu'il devient indispensable de trouver de quoi survivre. Ces actes visent tout particulièrement les administrations ou les représentants officiels, mais ses actions illégales peuvent aussi être menées contre des particuliers considérés comme collaborateurs. Si la tradition des bandes de pillards n’est pas récente elle va ressurgir pendant cette période. Des "faux maquis" peuvent être en plus ou moins grande partie composés de criminels de droits communs, de services de renseignements qui visent à décrédibiliser la résistance ou encore de jeunes exaltés qui voient dans ce moment de l’histoire une opportunité pour s’enrichir. Ces actions vont parfois mettre en péril le support populaire -tel le maquis Lecoz- et vont pousser la Résistance à prendre des mesures, jusqu'à mener de véritables opérations militaires pour mettre ces faux maquis hors d’état de nuire, voire même à coopérer ponctuellement avec l’administration du régime de Vichy pour les détruire. Dans un contexte troublé, la concurrence entre mouvements résistants communistes et non communistes contribue à entretenir le flou et à rendre certains mouvements difficiles à catégoriser. Le retour à l’ordre implique une mise au pas des maquis non affiliés et l’étude de leurs actions. Ces procédures vont conduire à la reconnaissance officielle de leur action, ou au jugement de leurs responsables par des cours de justice plus ou moins appropriées.

Le phénomène maquisard est un phénomène encore plus complexe qu'on ne le pense généralement, et cette étude historique permet une bonne première approche de cette compléxité. La démonstration est appuyée par des exemples précis et bien référencés. L’apport de cette étude peut aussi constituer son point faible majeur : en effet, l’auteur montre le flou juridique qui régit les actions de certains maquis, mais cette frontière entre légalité et illégalité ne conditionne pourtant pas toujours leur légitimité, Le critère déterminant est en fait le rapport entretenu à la population. Cette « zone grise », si elle est une clé importante, n’est pas suffisante pour dresser une typologie des maquis ou faux maquis. La distinction entre les deux types doit être encore précisée et formalisée. A raison, l’auteur présente d'ailleurs ce domaine d’étude comme un champ à approfondir.

Les lecteurs intéressés par la Résistance trouveront dans cet ouvrage une source importante de documentation et surtout un regard neuf sur ce moment si particulier de notre histoire.

Thibault Laurin.

Editions Vendémiaire, Paris, 2011, 192 pages, 18 euros.

ISBN : 978-2-36358-001-6.

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 06:55

La formation du système soviétique

Moshe Lewin

Formation-systeme-sov954.jpg

Moshe Lewin est un historien franco-américain titulaire d’un doctorat de l’université de la Sorbonne et professeur de l’université de Philadelphie. Il a vécu en URSS jusqu’aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale et, en tant qu’historien, a profité de son vécu dans le pays pour développer et promouvoir une autre vision de l’URSS. Cet ouvrage est une somme d’articles et de conférences, il se veut une « réserve d’idées pour de futures études ». L’expérience particulière de l’auteur fait de lui un précurseur et un spécialiste de l’histoire sociale soviétique. Inspiré par l’école des Annales, il va se faire le porte parole d’une histoire soviétique alternative et dégagée du seul prisme totalitaire, prisme hégémonique jusqu’alors en Occident. Ses travaux ont ouverts la voie à une vision plus sociale que politique de l’URSS, qui met en avant un système social complexe où le politique est qu’un produit parmi d’autres, fruit de tendances, tensions et croyances.

Le grand apport de cette étude -compte tenu de l’historiographie existant à l’époque- est la démonstration par l’auteur de l’importance d’un double rapport expliquant la période étudiée, ce qui le conduit à estimer que le stalinisme est une entreprise de modernisation d’une civilisation rurale par l’industrialisation. En réaction, elle va recréer des mécanismes  impériaux. Cette démonstration est appuyée par une description de la vie rurale, de ses coutumes  et croyances. La mise en perspective de l’impact des réformes sur la population fait apparaître aussi bien les erreurs des dirigeants soviétiques que l’importance des tendances historiques lourdes. L’effort extraordinaire que constitua l’industrialisation à profondément modifié les équilibres sociaux préexistants : en détruisant par la révolution la classe capitaliste et en faisant apparaître une nouvelle classe dirigeante, les bolchéviques vont partir d’une tabula rasa avec une situation sociale inférieure à la période tsariste. Les errements politiques vont donc alterner entre marche en avant (collectivisation, dékoulakisation) et freinages (NEP). Le baromètre qui peut permettre d’évaluer de telles politiques est en fait l’évolution réelle de la situation des populations. C’est sur cette situation de crise que va s’établir le stalinisme et les purges consubstantielles aux erreurs précédentes. Emerge alors l’Etat, presque compris comme une fin en soi, Etat mû par la la nécessité d’assurer la promotion sociale d’une population massivement rurale. Ce renfort de l’Etat apparaît -aux yeux de Moshe Lewin- comme le retour d’un invariant russe : l’autoritarisme tsariste.

Ce recueil de travaux a ouvert un champ de compréhension nouveau de l’URSS. Il présente surtout le fait que le social à une influence directe et indirecte sur le politique, ce que la vision uniquement totalitaire de l’URSS ne permet pas de percevoir. Mais cette « nouveauté » frustre aussi le lecteur, dans le sens l’on pressent que tous les sujets ne sont pas abordés. Le style et les sujets traités font que cet ouvrage est plutôt destiné à un lectorat ayant déjà une certaine connaissance de l’URSS, ses mécanismes et ses personnalités, afin de pouvoir analyser les propos de l’auteur au fur et à mesure. Ce retour à une histoire sociale est bienvenu, dans la mesure où l’étude des seuls évènements politiques cache une partie de la réalité de ceux qui font l’Histoire et surtout de ceux qui la subissent : les populations. Dans cette affirmation réside toute la richesse de cet essai, qui prouve l’importance et la portée que peut avoir une « intuition » dans la compréhension de grands mouvements historiques. Il ne faut toutefois pas que le balancier parte trop loin : le défaut d’une telle approche tout aussi exclusive serait de faire passer à côté des mécanismes autoritaires, qui ont fait par exemple la spécificité du stalinisme. Cet essai est assurément une clé de compréhension supplémentaire à la lecture totalitaire classique.

Thibault Laurin

Coll. 'Tel', Gallimard, Paris, 2013, 529 pages. 17,50 euros.

ISBN : 978-2-07-013798-5.

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27 avril 2013 6 27 /04 /avril /2013 06:50

Défense et réforme :

une mise en perspective

14 - 15 mai 2013  Amphithéâtre Austerlitz / Invalides

La réforme en question est bien celle générale de l'institution militaire, toujours (et de plus en plus ?) d'actualité, au risque de conduire selon certains à la réforme définitive, pour ne pas dire à la casse... Pendant deux jours, sur ce thème essentiel aujourd'hui (mais, rassurez-vous, hier aussi !), une vingtaine d'intervenants, pour la plupart civils et militaires du ministère de la Défense, débattrons et dialoguerons avec l'assistance. Organisé par le Centre de recherche des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan et la revue Inflexions, ils traiterons de tous les aspects du sujet dans une volonté de compréhension transdisciplinaire (intervenants venus de tous les milieux et de toutes les spécialités). Les travaux se termineront sur un témoignage d'un officier britannique et une intervention de clôture du général d'armée Irastorza : "De la rationalité à la réalité".

Les travaux commencent à 9h15 et se terminent à 17h00. Entrée libre (il est toutefois conseillé de réserver).

Programme complet : ici.

Renseignements, contact et inscription :

 defense-reforme@st-cyr.terre-net.defense.gouv.fr

 

Réformez ! ou ... réformé(e) ?
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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 07:00

Comment l'Occident pourrait gagner ses guerres

Pierre-Marie Léoutre

  Occident-gagner-guerres949.jpg

Officier de gendarmerie, le lieutenant Léoutre a préparé les concours des écoles militaires au lycée Sainte-Geneviève avant d’intégrer la promotion « Colonel Clostermann » de l’Ecole de l’Air en 2006. Il décide de servir au sein de la Gendarmerie nationale à l’issue de sa scolarité comme officier de renseignement à Salon-de-Provence, et d’intégrer la gendarmerie mobile. A travers Comment l’Occident pourrait gagner ses guerres, P.-M. Léoutre nous livre un essai qui ambitionne de renouveler et/ou de restaurer une culture géostratégique et stratégique française qui serait oubliée. Cet ouvrage veut d’abord nous pousser à la réflexion, et il s’articule autour de deux axes essentiels aux yeux de l’auteur. D’une part le sens de la stratégie inspirée de Clausewitz, face à l’évolution actuelle des forces armées occidentales ; et d’autre part le cas de la guerre asymétrique ou révolutionnaire, (re)devenue le modèle dominant des conflits armés dans le monde avec pour objectif, les leçons que l’armée française pourrait tirer de ses expériences passées et des expériences internationales contemporaines.

L’auteur analyse le bouleversement des règles d’engagements, en témoigne la démocratisation des guerres asymétriques, qui mettent à mal les théorisations stratégiques occidentales traditionnelles de la guerre, notamment celle du général et théoricien Carl Von Clausewitz, où un choc décisif entre forces armées doit amener à l’émergence d’un vainqueur sur le champ de bataille. Alors que les conflits asymétriques ébranlent le mode de pensée occidental depuis 1945, les armées occidentales, largement nourries par les concepts clausewitziens de la guerre et qui s’en revendiquent, ont été battues dans l’essentiel des conflits de grande ampleur : l’Indochine, le Viet Nam et l’Iraq, dont les Etats-Unis se retirent, en sont des exemples emblématiques. Nombreux sont les cas où il n’est plus possible de l’emporter par un choc décisif, l’adversaire cherchant avant tout justement à l’éviter, d’où la nécessité de s’adapter à cette stratégie d’esquive militaire. Faisant fi des objectifs territoriaux, géographiques ou économiques, qui ont longtemps été déterminants dans la détermination des buts politiques de guerre et dans la conduite supérieure de la guerre, les conflits désormais accaparent les populations comme enjeu majeur, quel que soit son lieu d’habitation. La guérilla ne s’attache pas alors à des objectifs matériels définis, il lui suffit de prouver qu’elle peut infliger des dégâts à l’Etat pour obtenir une victoire morale ou politique ; c’est pourquoi le cœur de la lutte est de détruire l’organisation politico administrative de la guérilla.

Selon Rudyard Kipling, « Il faut chasser le loup d’Afghanistan avec le chien d’Afghanistan ». Aujourd’hui, la guerre contre-insurrectionnelle doit également être une opportunité pour se réapproprier l’arme psychologique, une arme psychologique modernisée et adaptée, essentielle à la victoire. Les règles habituelles de la guerre en Occident n’étant plus valables, l’objectif et l’enjeu de la guerre est désormais la conquête des esprits, c’est-à-dire l’adhésion des populations et des élites locales à la politique proposée par les nations démocratiques et leurs forces armées. C’est pourquoi il devient nécessaire de s’appuyer sur des troupes issues du territoire, qui ne doivent plus être perçues comme une menace mais un atout. Puisque la guérilla s’appuie sur un certains nombre de revendications pour justifier son existence et encourager les complicités ou les ralliements, il est nécessaire de lui ôter sa raison d’être en détruisant ses idéaux, ses valeurs, les fondements de sa lutte. Ces préceptes ne sont pas nouveau, ils ont été de différentes façons longuement développés dans les armées occidentales depuis le milieu des années 1950. Mao Tsé-Toung le relaye lors d’un entretien avec Ferhat Abbas, « c’est en faisant douter le soldat ennemi du bien-fondé de sa cause, et les égarés de l’opportunité de leur option, qu’on met de côté toutes les chances de succès ». Mais le danger serait d’appliquer un calque universel à toutes les situations. Il est toujours préférable de s’adapter avec finesse à l’environnement local, et non de préparer à l’avance un ensemble de décisions et  d’éléments que l’on veut ensuite absolument mettre en place. La reconstruction politique des territoires concernés ne peut ainsi que partir du niveau local, puis s’élever au fur et à mesure que la sécurité publique progresse, de façon à pouvoir reconstruire une administration fiable et respectée. C’est l’émergence d’un pouvoir politique « par le bas », pour impliquer au maximum les populations elles-mêmes.

Le lieutenant Léoutre nous offre, à travers cet ouvrage très didactique mais qui reprend nombre d’idées développées depuis longtemps, plusieurs pistes de réflexions, tirées des expériences de l’armée française mais également des armées occidentales mises en échec lors de conflits asymétriques. Si ce n’est d’un savoir faire global, la France dispose tout au moins d’une solide expérience de ces conflits et de l’utilisation de l’arme psychologique, expérience (que les engagements réguliers entretiennent) qu’elle gagnerait à ne pas oublier mais au contraire à enrichir face à la généralisation de ces formes de guerre. Toutefois, l’auteur attire l’attention du lecteur sur une évolution aujourd’hui envisageable et très risquée, en lien avec la place prise par les sociétés militaires privées,  avec toute la problématique des clauses d’un contrat qui serait passé entre les forces armées et l’Etat qui les finance ces forces armées, au risque d’être réduit à un statut de prestataire de service, à l’instar des Contractors.

En guise de conclusion : évolution, adaptation et réactivité de l’appareil militaire dans son ensemble, voilà les maitres mots de l’essai de P.-M. Léoutre. Pas de vraies nouveautés dans ce texte, mais le rappel "pédagogique" (et une prise en compte de situations plus récentes) à l'attention du plus grand nombre, de notions complexes bien connues d'un public averti.

Bérenger CAUDAN-VILA

Editions Le Polémarque, Nancy, 2013, 123 pages, 10 euros.

ISBN : 978-2-9529246-8-9.

L'auteur a bien voulu répondre à quelques questions pour nos lecteurs :

Question : Pourquoi en êtes-vous venu à rédiger cet essai ? Quel message voulez-vous faire passer ?

Réponse : J'ai commencé à étudier la problématique des guerres subversives lors de ma scolarité à l'Ecole de l'Air en partant de la même constatation que la plupart des officiers français des années 50-60 : l'on fait des guerres, l'on provoque et l'on subit des pertes et l'on perd. Toujours. Pourquoi ? Ma thèse principale est qu'il faut se réapproprier la doctrine de guerre révolutionnaire en reprenant les auteurs qui l'ont théorisée et appliquée en France entre 1945 et 1965, sans attendre que cette redécouverte se fasse exclusivement par l'intermédiaire des textes doctrinaux américains qui ne s'appuient guère que sur Galula.

Question : A la lecture du livre, nous avons le sentiment que, finalement, tous les éléments évoqués ont été traités par les différents théoriciens français des "guerres subversives" depuis plus d'un demi-siècle. Quelle plus-value voulez-vous apporter aux réflexions antérieures ?

Réponse : A ma connaissance, l'étude de l'application, avec succès, des techniques de guerre révolutionnaire dans les conflits les plus récents n'a jamais été faite. Je pense avoir pu montrer que les outils de guerre révolutionnaire sont utilisés avec succès, de façon plus ou moins consciente, par certaines unités américaines en Afghanistan ou à plus grande échelle lors des « révolutions colorées ». Ces exemples nous démontrent comment au XXIe siècle, les recettes des années 50 fonctionnent encore, voire même mieux qu'à l'époque grâce aux mass-media. J'ai également tenté de montrer comment l'idéologie djihadiste a pu prendre le relai du communisme dans un outillage doctrinal de guerre révolutionnaire qui n'a pas changé. Lacheroy et Hogard n'ont jamais été aussi pertinents qu'en 2013 et ne sont plus lus.

Question : Entre les expériences passées (période de décolonisation en particulier) et les engagements les plus récents, quelles sont les différences que vous identifiez et les points de convergence qui vous paraissent importants ?

Réponse : Le point le plus important dans l'utilisation des outils de guerre psychologique est le développement des media qui touchent maintenant pratiquement toutes les populations en un temps minimal. L'autre point à souligner, c'est la disparition des sanctuaires intouchables pour les guérillas : rares sont les pays qui parrainent complètement une guérilla et lui offrent une zone où elle peut se développer jusqu'à mettre en place une armée régulière. Une guérilla ne peut plus atteindre le dernier stade où elle dispose d'un corps de bataille capable d'affronter celui des loyalistes. On ne verra plus de Dien Bien Phu.

Enfin, la convergence majeure est que la totalité de la grille d'analyse de la doctrine de guerre révolutionnaire se vérifie dans tous les engagements que connaissent actuellement les armées occidentales.

Question : Au-delà des aspects militaires, bien sûr essentiels sur le terrain au quotidien, la réponse n'est-elle pas avant tout une question de détermination politique et une solution quelconque ne réside-t-elle pas dans la nécessité de se donner du temps ?

Réponse : Le facteur temps est très important car l'application des armes psychologiques est plus longue que la destruction de la cohésion des unités ennemies. « L'entrée de théâtre » est souvent rapide et sans coup férir (Indochine, Afghanistan, Mali,...), c'est après que la situation se corse. Le militaire doit donner une solution au politique. S'il n'y en a pas, il lui faut expliquer pourquoi ou quel sera le prix politique, économique ou humain à payer. Malheureusement, je ne suis pas certain que l'outil militaire actuel soit préparé à une guerre révolutionnaire et que le militaire puisse offrir une solution victorieuse au politique.

Question : Comment serait-il possible de faire évoluer cet outil ?

Réponse : Un de nos cadres à Salon de Provence nous avait conseillé de lire L’étrange défaite de Marc Bloch une fois par an. Faire de cette lecture une obligation me semble être un premier pas des plus salutaires.

Merci pour ces précisions, et plein succès pour vos prochains projets.

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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 06:56

Le réveil du dragon

1945-1979 : les guerres de la Chine rouge

Guerres & Histoire  -  n° 12

Au sommaire de ce numéro d'avril-mai, un dossier très intéressant sur les guerres de la Chine communiste et, globalement, la perception des questions militaires et de "l'outil" que les armées représentent pour les dirigeants chinois. La traditionnelle diversité des autres articles est au rendez-vous : des "Tondues de la Libération" aux "Alpini de l'armée italienne", de la bataille du "Pont Milvius, qui impose le christianisme" en 312 à celle de "La Rochelle 1372 : les Anglais ont coulé les premiers", sans oublier un coup de projecteur sur la mitrailleuse Maxim et les désormais classiques rubriques d'actualité et questions/réponses. C'est complet, varié, agréable à lire, et la revue s'impose comme le meilleur périodique généraliste d'histoire militaire.

Et merci à la rédaction pour sa sympathique présentation de Guerres-et-Conflits !

Leçons de la Chine moderne
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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 06:55

Le fascisme

Historiographie et enjeux mémoriels

Olivier Forlin

Cet ouvrage original tente de dresser un bilan non pas seulement de ce que fut le fascisme, mais de la façon dont il a été analysé depuis l'entre-deux-guerres par les spécialistes en sciences politiques puis par les historiens et des débats apparus en particulier depuis les années 1960.

Après avoir rappelé dans une première partie ce qu'a été le fascisme "historique" en Italie entre 1919 et 1945, Olivier Forbin divise son étude en trois grandes phases. Les chapitres 2 à 4 reviennent sur les interprétations et les représentations du fascisme de la fin de la Seconde guerre mondiale à nos jours (rôle de R. de Felice en Italie). Le chapitre 5, "Fascisme ou fascismes ?", tente ensuite de déterminer si les conditions nationales propres à chaque pays permettent de distinguer des fascismes "différents" ou "autonomes" par rapport à la matrice italienne ; tandis que le chapitre 6 s'intéresse à certains aspects extérieurs de la politique mussolinienne, en particulier par rapport à l'empire colonial italien et par rapport au monde arabo-musulman. Les chapitres 7 à 10 enfin étudient des aspects particuliers (revendiqués ou refoulés) de l'idéologie fasciste : le fascisme est-il comme il le proclame un mouvement révolutionnaire ?, le fascisme est-il un (ou n'est-il qu'un) totalitarisme ?, ambigüités du rapport du fascisme à l'antisémitisme ?, les fameuses controverses les orignes intellectuelles françaises du fascisme, etc. Le dernier chapitre, pour conclure, s'efforce d'évaluer la pertinence de l'assimilation du régime de Vichy à un gouvernement fasciste. L'un des plus grands intérêts de cette étude est de faire en permanence l'aller-retour entre de très nombreux auteurs appartenant à des écoles différentes et d'envisager dans la durée les évolutions des analyses.

L'auteur souligne d'ailleurs en conclusion (en particulier pour l'Italie qui reste au coeur de l'étude) qui si "les milieux politiques continuent à faire un usage instrumental du passé fasciste, les débats historiographiques se déroulent désormais selon les modalités habituelles caractérisant les échanges universitaires. Les polémiques ont cédé la place aux discussions sereines" (ce qui peut paraître bien optimiste au regard des "enjeux de mémoire" et des "phénomènes d'instrumentalisation" par ailleurs bien décrits).

Un ouvrage très intéressant par l'étude comparative entre les différents courants de pensée qui est poursuivie au fil des pages. On apprécie également la très abondante bibliographie finale (40 pages), qui reprend des publications en français, en anglais, en allemand et en italien.

La Découverte, Paris, 2013, 406 pages, 26 euros.

ISBN : 978-2-7071-5369-2.

Le sens et la perception d'un mot
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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 07:05

Le nerf de la guerre

Alessandro Giraudo

Un thème essentiel, un sujet passionnant.

On sait bien, au moins intuitivement, que les rapports entre la guerre et l'argent sont extrêtement forts, qu'il s'agisse de la préparation des armées, de la poursuite des opérations ou des avatages et indemnités que le vainqueur peut (espérer) en retirer par exemple. Dans ce bel ouvrage (organisé en 26 chapitres qui développent chacun un thème ou un exemple particulier), Alessandro Giraudo nous entraîne des mines d'or de Nubie, grâce auxquelles l'empire égyptien à son apogée peut financer ses expéditions lointaines, aux champs d'opium d'Afghanistan ou aux mines de diamants d'Afrique de l'Ouest qui permettent aujourd'hui aux chefs locaux d'entrenir des guérillas meurtrières. Au passage, nous retrouvons comment Rome solde ses légions grâce au pillage des territoires conquis, nous suivons l'expansion musulmane financée par le commerce des esclaves, nous participons aux croisades organisées grâce aux emprunts ... A partir de la renaissance, le développement de l'artillerie et les progrès des organisations défensives entrainent une hausse vertigineuse du coût des guerres et il faut trouver une partie des ressources au-delà des mers, ou mettre à mal les finances publiques. Avec le XIXe s. et les armées modernes de masse, de nouveaux paliers, encore supérieurs, sont atteints : aux traditionnelles indemnités imposées aux vaincus, s'ajoutent désormais les manipulations institutionnelles sur la monnaie, le recours à l'emprunt, à l'impôt ou à la "planche à billets". Après les deux guerres mondiales, dont le caractère total, industriel et technique conduit encore à accroître les coûts, la guerre froide paradoxalement se révèle être l'une "des plus coûteuses de l'histoire". Enfin, les deux derniers chapitres s'intéressent d'une part à "La monnaie, arme de guerre" (autour du rôle des "faussaires d'Etat" depuis Philippe le Bel) et d'autre part aux "Grandes places qui financent les guerres et création des banques centrales" (des villes italiennes aux métropoles germaniques puis hollandaises, avant que Londres et enfin Washington n'imposent leur suprématie). Et de conclure en citant Aristote : "L'objet de la guerre est la paix". Cependant, "cette paix est de plus en plus coûteuse".

D'une lecture très aisée, le livre bénéficie d'un solide appareil de notes et d'un index. A conseiller à tous ceux qui s'intéressent aux questions militaires : une armée ne vit pas et n'est pas employée in abstracto. Les contraintes matérielles collectives de la société pèsent d'un point essentiel dans les décisions qui la concernant et les combats "pour la liberté des peuples" sont parfois, aussi, l'occasion d'espérer réussir de fructueuses opérations.

Editions Pierre de Taillac, Paris, 2013, 444 pages, 25 euros.

ISBN : 978-2-36445-010-3.

 

La guerre et l'argent
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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 07:00

Race & War in France

Colonial Subjects in the French Army, 1914-1918

Richard S. Fogarty

  Race-et-war940.jpg

Partant du constat que l'engagement par la France pendant la Grande Guerre de quelques 500.000 hommes recrutés dans l'empire colonial (sur 8 millions de mobilisés au total) a été à l'origine de profondes mutations culturelles, sociales et politiques ultérieures, Richard S. Fogarty étudie la réalité, les ambivalences, les ambiguités de la prise en compte de cette réalité par la métropole. A la différence de la politique encore ouvertement raciste à l'égard des troupes noires au sein de l'armée américaine de l'époque, les élites françaises (civiles et militaires) se félicitent alors de cette "preuve" d'intégration. Pourtant, de nombreuses réserves se manifestent encore, et se manifesteront pendant de très longues années.

L'auteur divise son étude en sept chapitres thématiques : "Reservoirs of Men" (sur la politique militaire et la situation des troupes indigènes dans l'empire avant la Grande Guerre, évolution du recrutement pendant la guerre, etc.), "Race and Deployment" (volume et place de l'encadrement européen, organisation des unités, peuples considérés comme "guerriers", combattants et ouvriers, hivernage), "Hierarchies of Rank, Hierarchies of Race" (place des indigènes dans la hiérarchie et possibilités d'accession à l'épaulette), "Race and Language in the French Army" (apprentissage du français, officiers interprètes, manuels d'instruction), "Islam in the French Army" (respect des prescriptions coraniques, islam modéré, situation des autres cultes -peuples d'Indochine-, tentatives de déstabilisation de la propagande allemande), "Race, Sex and Imperial Anxieties" (relations avec les Françaises, rumeurs, misère sexuelle), "Between Subjects and Citizens" (rapport entre service militaire et citoyenneté, situation particulière des musulmans d'Afrique du Nord, la question de la polygamie, naturalisations et projets et réformes législatives à la fin de la guerre). Il s'agit d'une étude sérieuse et très solidement référencée, même si l'on échappe pas à quelques considérations désormais "classiques" dans les ouvrages universitaires d'outre-Atlantique (effets de mode, études de "genre", société et monde militaire de l'époque parfois vus au prisme de réflexions actuelles, etc.).

Disposant d'un bel appareil critique, l'ouvrage se termine par une bibliographie conséquente (dont de nombreuses utiles références en anglais pour le lecteur francophone) et un index complet. Un ouvrage qui complète et rassemble à la fois nos connaissances sur le sujet, tout en donnant à comprendre comment le monde anglo-saxon voit aujourd'hui l'armée coloniale française de la Grande Guerre (à travers certaines considérations inexistantes à l'époque).

John Hopkins University Press, Baltimore (Ma., USA), 2008, 374 pages.

ISBN : 978-0-8018-8824-3.

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25 avril 2013 4 25 /04 /avril /2013 06:50

Histoire militaire ou du fait militaire ?

Devenir historien-né  -  22 mars 2013

On se reportera avec intérêt à cet article signalé par Stéphane Mantoux sur Historicoblog. Le site, qui se présente comme un "espace de formation et de réflexion sur les méthodes de l'histoire et sur l'historiographie", proposait le 22 mars dernier une réflexion sur le distinguo entre "histoire militaire" et "histoire du fait militaire" à partir de l'objet de l'étude et de son angle d'observation, du travail sur archives et de la transdisciplinarité.

Pour lire l'ensemble de l'article, cliquer : ici.

 

Réflexions sur l'histoire militaire
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  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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