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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 06:00

La défaite française

Un désastre évitable (t. 2)

Jacques Belle

Dans ce tome 2 de son étude sur le déroulement et les circonstances de la campagne de France et de l’armistice de juin 1940 (vol. 1 : Le 16 mai, il fallait rester en Belgique), Jacques Belle poursuit sa réflexion. Il affirme, et s’efforce de démontrer, parfois avec brio, qu’une autre alternative était possible, celle de la poursuite de la lutte à partir de l’Afrique du Nord et de l’empire.

Bien qu’il y fasse référence en introduction, il ne s’agit d’une œuvre d’uchronie ou de fiction, mais d’un vrai travail de recherche et d’analyse. A partir, certes, d’une idée de départ fermement affichée, mais sur la base des archives et d’une large bibliographie. Son travail est divisé en deux grandes parties. La première dresse en quelque sorte le tableau de la situation en juin 1940, du processus qui conduit à la demande d’armistice par le gouvernement Pétain, dont il détaille les clauses et conséquences en particulier pour les armées. La seconde s’intéresse à cette fameuse option alternative d’un repli sur l’Afrique du Nord pour poursuivre la guerre. Il étudie pour cela l’organisation militaire française en AFN, en Méditerranée et dans l’empire, évalue les moyens humains et matériels qui auraient pu rester à la disposition d’un gouvernement décidé à la lutte et les renforts possibles, précise longuement la situation de l’armée de l’Air et de la Marine. Il termine cet ouvrage par trois chapitres originaux : « L’AFN, l’esprit de résistance » (chap. 15), qui traite tout particulièrement de la situation et des idées du général Noguès (aussi bien à l’égard des Alliés que de l’Axe ou des personnalités françaises) ; « Mythes et réalités de la menace pesant sur l’AFN » (chap. 16), qui constate que ni du côté espagnol, ni même du côté italien, n’existe une probabilité plausible d’intervention à brève échéance ; « La France dans la bataille de Méditerranée » (chap. 17), ensemble d’hypothèses sur la place qu’aurait pu conserver la France sur ce théâtre d’opérations. Il s’git donc bien d’un ouvrage destiné à défendre une thèse et une cause. Certaines conséquences envisagées par l’auteur prêtent à discussion, d’autres sont assez novatrices. Certains chapitres (en particulier les derniers) nous semblent plus intéressants que d’autres.

Au total, le livre est parfois un peu énervant. C'est un ouvrage de conviction et de démonstration. Mais il est stimulant. Par sa précision (certes univoque mais réelle), il apporte beaucoup d’informations. Par les contre-points qu’il pose sur ce que l’on croit souvent savoir de nombreux aspects militaires de ces mois de juin-juillet 1940, il mérite d’être lu attentivement et de voir sa démarche et ses conclusions croisées avec d’autres études.

Economica (2e édition), Paris, 2014, 347 euros, 29 euros.

ISBN : 978-2-7178-6590-5.

Juin 1940
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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 06:10

Des vignes aux tranchées

La Grande Guerre en pays biterrois

Beatrix Pau

Avec ce volume tiré d’un texte déjà ancien (son DEA soutenu en 1995), Beatrix Pau nous fait (re)vivre le quotidien d’une ville et d’une région très éloignées du front pendant la Grande Guerre.
Le texte est sobre, sans fioritures, les citations nombreuses et référencées. Sur différents points, l’historiographie a progressé en presque vingt ans, et la bibliographie (au moins) aurait gagné à être adaptée, et quelques pages auraient mérité d’être développées. Mais on pense, bien sûr, aux travaux fondateurs de Jules Maurin, en quelque sorte ici approfondis et précisés. L’ensemble est tout-à-fait passionnant et complète parfaitement bien les différentes études publiées ces dernières années sur telle ou telle région.

De façon chrono-thématique, le livre est divisé en trois parties principales : « Entrer dans la guerre », « Vivre en guerre », et « Affronter la mort ». Dans la première, du collectif au particulier, nous retenons les chapitres « Solidarité et générosité » (qui accompagnent le départ des hommes lors de la mobilisation) et « Affronter l’absence », qui aborde les deux aspects des conséquences de l’absence du père pour le reste de la famille, l’époux et les enfants. Le deuxième nous plonge dans la réalité quotidienne de la vie à l’arrière en temps de guerre, les difficultés financières, la remise en question de la propriété des biens et même le thème (parfois étonnant si l’on n’y réfléchit pas) du temps de loisirs et de la relative difficulté à suivre l’actualité des spectacles ou des activités sportives. L’auteure relève d’ailleurs ce paradoxe qui n’est qu’apparent : « Il exista une accoutumance à un état de guerre, c’est-à-dire aux misères, aux pénuries, aux restrictions, mais non à la guerre elle-même, la meilleure preuve étant la volonté de paix, … si forte, si présente dans les lettres ». La troisième partie, enfin, s’attache à la question de la mort et des deuils, sujets qui ont constitué un aspect important des travaux ultérieurs de Béatrix Pau. Dès l’automne 1914, « le conseil municipal de Béziers faisait déjà ce triste constat : les deuils succèdent aux deuils dans notre cité particulièrement éprouvée ». L’auteure fournit tout à la fois de nombreux chiffres et des cas précis de situations particulièrement douloureuses, liées aux formes que prend l’annonce de la mort d’un fils ou d’un mari au combat, aux « morts de l’arrière » dans les hôpitaux militaires, puis au « deuil de masse » et aux formes prises, dans les familles ou collectivement, pour honorer les morts : dès novembre 1915 « se forma à Béziers l’œuvre du monument aux morts à Saint-Nazaire ». Enfin, après la fin des combats, se pose la question du rapatriement (ou non) des corps des anciens champs de bataille vers les cimetières des lieux de résidence. Une véritable politique, définie par la loi, d’exhumations, de transferts ferroviaires organisés comme des manœuvres de 4e bureau avec gares de groupement et gares régulatrices. Selon les communes, « nous estimons entre 15 et 25 % environ le nombre de corps militaires ‘morts pour la France’ ramenés dans le Biterrois ».

Excellent ouvrage d’histoire locale largement ouverte sur les larges problématiques de la « grande » histoire, ce livre multiplie les aller-retour entre l’individuel et le collectif, privé ou public, et présente avec forces graphiques et tableaux à l’appui les aboutissements, les conséquences et les séquelles immédiates ou plus lointaines sur une commune du Languedoc de la guerre, en apparence si éloignée, vécue dans le Nord-est ou en Orient. L’ensemble est accompagné de nombreux encarts qui reproduisent des extraits de lettres, de discours ou d’articles et de quelques photos (dont la qualité de reproduction en noir et blanc laisse hélas à désirer). Et cette ultime phrase, de Foch, sur laquelle se termine le livre : « Les peuples ne perdent la vie que lorsqu’ils perdent la mémoire ». Au-delà des seuls amateurs de l’histoire de Béziers et de sa région, l’étude de Béatrix Pau, sobre et précise, séduira tous ceux qui s’intéressent à « l’Intérieur » pendant la Grande Guerre.

Editions du Mont, Cazouls-les-Béziers, 2013, 254 pages, 22 euros.

ISBN : 978-2-915652-54-3.

La guerre, loin de la guerre
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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 06:00

Un espion français à l’Est

1962-2004

Jean-Jacques Cécile

L’ouvrage est un saut de génération, une véritable plongée dans un monde désormais entré dans la mémoire historique. On vit à nouveau dans l’univers de la guerre froide et de l’équilibre de la terreur, qui disparaît avec l’implosion de l’URSS et la première guerre du Golfe.

Pour donner tout son sens à ce livre étonnant, il convient de rappeler au préalable quelques jalons historiques. Le premier tir nucléaire de la France, en 1960, fait entrer le pays dans le club très fermé des possesseurs de l’atome et lui rend son statut de grande puissance perdu à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. L’organisation des armées françaises en est bouleversée, tandis que sa modernisation devient un impératif. En octobre 1964, l’armée de l’air organise la première alerte nucléaire avec ses mirages IV, puis met en œuvre les missiles du plateau d’Albion. De son côté, le premier SNLE entre en service opérationnel en 1972. La force nucléaire stratégique est désormais complète. L’armée de terre reçoit seulement la responsabilité du missile tactique Pluton (qualifié en France de « préstratégique » pour insister sur sa valeur d’ultime avertissement).

À travers la carrière d’un sous-officier de l’armée de terre, l’auteur, lui-même ancien du 13e régiment de dragons parachutistes et des services de renseignement, réussit le tour de force de nous faire pénétrer dans le monde de l’espionnage au quotidien, qui caractérisait la zone de contact emblématique des deux blocs, Berlin et la RDA.

Le parcours professionnel du major Bach constitue une véritable leçon de micro-histoire, à mettre en regard avec celle de la France et de l’Europe. Lorsqu’il s’engage en 1962, à 18 ans, la guerre d’Algérie vient à peine de se terminer. Les armées, dans la vision gaullienne, doivent désormais avant tout défendre un territoire national sanctuarisé (les opérations en Afrique, au nom des accords de défense avec les nouveaux États issus de l’empire colonial, demeurant marginales). Quand il abandonne définitivement l’uniforme, en 2004, la France a remplacé la conscription par la professionnalisation. Elle mène des opérations de projection, au nom de liens d’alliance ou de la défense de valeurs humanitaires, et joue, dans le cadre de l’OTAN (qu’elle a pleinement réintégré en 1995), les gendarmes dans les Balkans.

Au sortir de la guerre d’Algérie, l’armée de terre, énormément réduite, touchée plus que les autres par l’écrémage politique des officiers et des sous-officiers, connaît un profond malaise. Quoiqu’encore un peu sclérosée dans ses attitudes, elle entre également dans la voie de la modernité. Le jeune sous-officier tient d’abord sa place (modeste) dans un régiment de chars. Il s’agit alors de s’opposer au moins une semaine au corps de bataille du pacte de Varsovie (deux à trois fois plus important que les forces de l’OTAN en Europe), afin de légitimer l’emploi du feu nucléaire. Mais, en 1970, ses talents de linguiste (il parle anglais et allemand couramment) ainsi que son goût du risque calculé l’amènent à intégrer les rangs de la « mission militaire française de liaison », installée à Berlin. Pendant près de dix ans, profitant des accords qui lient toujours les anciens alliés de la Seconde Guerre mondiale, il espionne, en uniforme, les forces soviétiques présentes en RDA. Des deux côtés en effet, la crainte majeure demeure l’attaque-surprise, à la faveur d’une manœuvre officiellement annoncée qui ne serait autre qu’une façon de concentrer les troupes de façon détournée.

On suit Pierre Bach dans ses missions où se mêlent culot, sang-froid et professionnalisme. Pas de cascades spectaculaires ni de manipulations psychologiques sophistiquées, seulement un recensement méthodique, perpétuellement réactualisé, des capacités militaires soviétiques sur un territoire donné. C’est un véritable travail d’artisan, patient et soigné, mené dans un jeu de cache-cache constant avec l’Armée rouge mais aussi la redoutable Stasi, la police secrète de la RDA, de triste mémoire. Le labeur de Pierre Bach et de ses pairs, ignoré du grand public, permet néanmoins de tenir à jour en permanence l’ordre de bataille du pacte de Varsovie.

Muté à l’ambassade de France en Hongrie en 1976, il effectue un travail similaire, puis rejoint à nouveau Berlin et la mission française en 1980. En 1984, il intègre la FAR (force d’action rapide) qui vient d’être créée pour donner à la France une capacité d’intervention quasi-immédiate. Muté en 1989 au centre de renseignement avancé de Baden Baden, il vit en direct la fin du bloc de l’Est et la victoire sans affrontement du camp occidental. Il suit ainsi jusqu’en 1992 le retrait des forces soviétiques, qui échangent bientôt le drapeau rouge pour l’emblème national russe. De 1992 à 1994, adjoint de l’attaché de Défense français en Croatie, il est un témoin privilégié de la recomposition territoriale des Balkans, en ex-Yougoslavie, lorsque la poigne de fer du communisme n’est plus là pour brider les aspirations nationales des divers peuples.

Le major Bach vit ensuite à son niveau la nouvelle mutation de l’armée française, qui n’a plus d’adversaire à l’Est mais participe désormais à des projections extérieures. En 1994, son immense expérience et sa compétence reconnue lui valent de rejoindre le centre de la doctrine et de l’entraînement (ancêtre du CDEF), qui étudie les modes tactiques et leurs évolutions et rédige les manuels doctrinaux de l’armée de terre. Toutefois la fin de l’aventure est là. Le vieux soldat fait son adieu aux armes le 11 novembre 1998, sans toutefois abandonner totalement l’uniforme. Réserviste, il effectue l’année suivante un séjour au Kosovo puis des périodes jusqu’en 2004. Ses activités durant cette dernière décennie illustrent autant les transformations radicales de la conception que l’on se fait de la défense de la France, que l’entre-deux de la géopolitique européenne entre XXe et XXIe siècles.

Ecrit très simplement, l’ouvrage se lit comme un roman. Toutefois, son principal mérite est ailleurs. Il éclaire, à travers un parcours individuel, l’histoire de l’Europe séparée en deux blocs idéologiques et devenue, à son corps défendant, champ d’affrontement potentiel d’un conflit nucléaire. L’ambiance fait songer davantage à « la Taupe » qu’à SAS ou OSS 117. Mais l’on est ici dans une description réaliste qui s’appuie sur un exemple vécu. Cette coupure entre deux mondes, cet affrontement toujours sur le point d’éclater, propre au « désert des Tartares », ont été le lot de toute une génération qui a aujourd’hui 50 ans ou plus. La valeur d’Un espion français à l’Est, écrit par quelqu’un qui connaît d’expérience le sujet, réside dans cette capacité à recréer la période tout en brossant, en arrière-plan, par petites touches, le tableau d’un milieu particulier, l’armée française, avec ses habitudes, ses limites et ses pesanteurs. C’est aussi un très bel hommage à tous les spécialistes du renseignement qui, loin des feux de la rampe médiatique, ont accompli, en artisans honnêtes et consciencieux, jour après jour, les mêmes gestes (plus ou moins risqués) pour permettre aux chefs politiques et militaires occidentaux de disposer des éléments nécessaires à la prise de décision. Au bout du compte, nous sommes là face à un résultat prenant, qui s’inscrit dans la veine des grands témoignages.

Jean-François Brun

Editions du Rocher, Monaco, 2013, 278 pages, 22 euros.

ISBN : 978-2-268-07585-3.

Dragon parachutiste
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3 février 2014 1 03 /02 /février /2014 16:43

Remise en ordre de marche !

Après près d'une semaine de difficultés et de réelles sueurs froides, Guerres-et-Conflits va retrouver au fil des prochains jours son rythme de croisière habituel. Pour être tout-à-fait honnête, il ne s'agissait pas d'un problème technique, mais d'une fausse manipulation avec conséquences en cascade.

Dès demain matin donc, mise en ligne des nouveaux billets et articles !

Qu'on se le dise !

 

C'est (presque) reparti !
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30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 06:30

Les 300 jours de Verdun

Jean-Pierre Turbergue (Dir.)

Superbe nouvelle édition, préfacée par le général Irastorza, de cet albumm grand format dont j'avais eu le plaisir de m'occuper lors de sa première parution en 2006 avec une équipe de cadres civils et militaires de Vincennes.

Des prolégomènes aux conséquences, du premier au dernier jour, les illustrations innombrables sont valorisées par la mise en page, les cartes sont nombreuses, les photos pleine page (voire en double page) et les colonnes de droite et de gauche reproduisent des textes littéraires, des lettres, des témoignages d'acteurs et témoins de la bataille, français et allemands, de tous grades et de tous statuts. Et, jour après jour (effectivement tous les jours), les opérations, les ordres et les comptes rendus, les bilans et les pertes. Sans oublier des thématiques importantes sur les matériels les plus divers, les véhicules, les avions, l'artillerie, les armes et outils individuels, les communications, etc... Le bois des Caures et le fort de Vaux, Fleury, le tunnel de Tavannes, Douaumont, la voie sacrée, le Mort Homme, etc. Tout sur tous à Verdun ! Un gros volume indispensable pour quiconque souhaite mieux connaître cette titanesque bataille de dix mois, mais aussi une belle réalisation au plan esthétique.

Un superbe cadeau à offrir (ou à s'offrir !) et en même temps une volumineuse synthèse de référence.

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2013, 550 pages, 59 euros.

ISBN : 978-2-35617-015-6.

Pour commander directement auprès de l'éditeur ; ici

Magnifique !
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30 janvier 2014 4 30 /01 /janvier /2014 06:25

PC du général

Journal du chef de l'état-major particulier du général Guisan

Bernard Barbey

Nous avons déjà évoqué le rôle important du général Guisan comme commandant de l'arme suisse durant la Seconde guerre mondiale (ici). Voici les souvenirs, présentés par Jean-Jacques Langendorf et Pierre Streit, de son collaborateur le plus proche. Le lecteur n'est pas déçu.

Du 15 septembre 1939 au 23 août 1945, Bernard Barbey tient son "journal de guerre". Dans un premier temps, pendant la Drôle de guerre et la campagne de France, désigné comme officier de liaison auprès de commandement français, il multiplie les aller-retour à Paris et porte un regard amical mais objectif sur l'organisation du commandement et ses défauts. Puis, à partir du 11 juin, il prend les fonctions de chef de l'état-major particulier et participe au plus près à toutes les décisions importantes, accompagne le général Guisan, prépare les synthèses et les dossiers, se rend en visite ou en inspection en son nom. Tous les grands thèmes évoqués à propos de la Suisse pendant la guerre constituent autant de sujets dont il est mis au courant, qu'il doit traiter ou à la résolution desquels il est associé. C'est dire toute l'importance de ce témoignage. Le "réduit", l'aviation, les armes anti-chars, la formation physique et morale, le sentiment des hommes politiques, les ressources et les équipements, le soutien de la population, les relations avec les divisionnaires et le renouvellement des cadres, les conférences d'état-major, les rapports des services de renseignement, les manoeuvres des Allemands, les souhaits des Alliés, les fortifications à développer, les journalistes et la presse : il traite de tout et connaît (presque ?) tout.

Un ouvrage précieux, comme peuvent l'être les témoignages de ces hommes placés par les événements au coeur du processus décisionnel. 

Editions Cabédita, Divonne-les-Bains, 2010, 402 pages.

ISBN : 978-2-88295-596-8.

Pour commander directemen l'ouvrage chez l'éditeur : ici

Encore la Suisse
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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 06:30

Journal d'un mobilisé

1914-1918

Auguste Allemane

Encore un journal de la Grande Guerre ? Oui, mais comme souvent lorsqu'il s'agit de la publication d'une petite maison, un témoignage de qualité, choisi, sélectionné. Bref, un témoignage utile.

Réserviste (il est né en 1870), fonctionnaire à la mairie de Bordeaux, Auguste Allemane est chef de cabinet du maire lors de la déclaration de guerre. Dans la première moitié des années 1920, il reprend ses notes, carnets, correspondances, rappelle ses souvenirs pour rédiger ce texte avant que l'oubli ne fasse son oeuvre. Il nous entraîne ainsi dans sa guerre, du 18 août 1914 au 16 décembre 1918. Il reste d'abord avec ses hommes plusieurs longues semaines dans la région d'Orléans (on parle de renforcer Paris, d'aller cantonner dans les territoires ennemis occupés, etc., bref, les missions des classes les plus anciennes), puis remonte vers la Seine-et-Marne à partir du 11 septembre. De fréquentes considérations et descriptions sur la vie et les activités de l'arrière front : les blessés, les prisonniers, les cours martiales, etc. Puis, en novembre, ce sont les Flandres, où il organise la tête d'étapes de Steenvoorde, derrière Ypres, entre Français, Belges et Britanniques. La bataille, au loin, et la montée vers les lignes de tout ce que Foch peut envoyer en renfort : "Par régiments entiers, tout cela passe avec un bruit infernal jour et nuit". Les difficultés quotidiennes, parfois presque la misère, mais aussi la débrouillardise et la volonté de réussir sa mission de soutien : "Quelle idée malheureuse que de vouloir créer une formation d'éclopés, de malades dans cette petite ville insalubre, sans eau potable ... Au lieu de travailler à faire des soldats, je fournis les hôpitaux et les asiles de convalescence". Une brève permission au printemps 1915 à la suite d'un décès dans sa famille, puis le retour l'arrière front de l'Yser et ses bombardements incessants : "Dans notre petit coin en 24 heures ont été consommés 20.000 obus et 1.700.000 cartouches". Tour à tour des soldats de l'Armée des Indes ou d'Afrique du Nord passent et parfois font halte. Des montées en première ligne de plus en plus fréquentes du fait de la crise des effectifs, la diversité des tenues (de moins en moins réglementaires et de plus en plus adaptées aux conditions locales), les premières permissions régulières à partir de l'été 1915, et le provisoire qui dure : "Je me fais installer un abri en tôle métro recouvert convenablement de terre et de rondin et j'emménage demain. Tout le confort y sera rassemblé : un chassis en bois, une paillasse et quelques épaves ramenées des villages ravagés : petite table, glace, porte-manteau, deux chaises. C'est admirable". De nombreux exemples d'embusqués et ce constat : "Que de photographies de tranchées ou de boyaux, où l'on se fait héroïquement représenter debout, la lorgnette à la main, sont prises à 6 ou 7 kilomètres du danger, ou dans le camp retranché de Paris ! Ne savons-nous pas que, si le bout des doigts dépassait seulement le parapet, plusieurs balles feraient place nette ?". Des anecdotes sur les promotions plus ou moins méritées, la pluie et le vent, la peur et la fatalité, et toujours les bombardements : "Voici les marmites qui tombent. Allons tenir compagnie à nos hommes, nos frères de misère et veillons !". Et au début de l'année 1916, une citation et la croix de guerre : "Je puis assurer que la mienne n'est pas une croix de l'arrière ; je serais heureux de la porter en songeant, sans faux orgueil, qu'elle n'est pas déplacée sur ma poitrine". En dépit d'une permission, l'hiver et le printemps, sous la neige et la pluie, sont très pénibles. Il quitte ses Girondins pour un régiment breton et rejoint la région de l'Oise et ce sentiment en juin 1916, à quelques jours du début de l'offensive de la Somme : "L'impression générale est faite d'espérance. Il semble que le moment des grandes offensives est proche, nous le sentons à beuacoup d'indices". Impossible de tout citer, de tout détailler jusqu'à la fin du livre, mais nous relevons néanmoins quelques phrases : "Les officiers peuvent se procurer une parcelle de bien-être et le sentiment du devoir à remplir les soutient. Mais combien de nos soldats faut-il maintenir par l'amitié, les attentions, le réconfort de la sympathie. Pour certains, une usure profonde se manifeste" ; "Dernier jour de l'année, lourd, sombre ... La gaîté est morte" (31 décembre 1916) ; "Les journaux assurent que nous avons la maîtrise de l'air. C'est fort heureux ... à en juger par le nombre des avions boches qui, le temps étant plus clair, se promènent au-dessus de nos têtes" (23 avril 1917) ; "Nous croyons que le front occidental tiendra le coup jusqu'au moment où arriveront les renforts tant attendus. La guerre s'en trouvera allongée, mais le but sera quand même atteint" ; etc.

Des photos inédites et des coupures de la presse régionale agrémentent et illustrent ce volume que complètent les états de service détaillés d'Auguste Allemane. Un témoignage d'un officier de la territoriale engagé en première ligne comme dans l'immédiat arrière-front, dense et mesuré.

Editions Sud-Ouest, Bordeaux, 2014, 303 pages. 19,90 euros.
ISBN : 978-2-8177-0326-8.

Un bordelais en guerre
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29 janvier 2014 3 29 /01 /janvier /2014 06:25

Permissionnaires dans la Grande Guerre

Emmanuelle Cronier

L’hypothèse d’une guerre courte fait que la question des permissions des soldats ne se pose pas en août 1914, ni pour les autorités militaires, ni pour les mobilisés. Pourtant, le sujet prend de l'importance avec l'allongement de la durée du conflit et, à partir de juillet 1915, des permissions sont accordées. E. Cronier revient sur cette expérience singulière, faite à la fois de « retrouvailles » et de « confrontation » avec ceux de l’arrière (p. 10). Abordant le sujet dans un premier chapitre chronologique, l’auteure revient également sur les permissions à travers l’étude des espaces temporels (le voyage, le retour…) et spatiaux (la ville, le café, la rue, la gare…). L’ouvrage est très riche et, bien qu’il se concentre sur la capitale, il évoque également le sort des « sans-famille » (p. 135), c’est-à-dire les combattants des régions envahies, des colonies ou des nations alliées. Emmanuelle Cronier délivre un tableau très exhaustif de la (des) permission(s) : les retrouvailles au sein la famille, qui ne se correspondent pas toujours à ce que le combattant espère, le recours à la prostitution, la violence des combattants, mais également les tentatives de quelques soldats pour rester à Paris et ne pas repartir au front, « antichambre de la mort » (p.233) -7 000 agents parcourent ainsi la capitale pour retrouver insoumis et déserteurs (p. 192)-. Le chapitre 8 pose aussi quelques questions pertinentes sur l’identité du permissionnaire. Emmanuelle Cronier développe de manière très intéressante le moment du départ, qui est « encadré de rituels » (p. 235) par l’ensemble du groupe combattant, et poursuit la réflexion dans le chapitre 9 sur la « virilité fragile » du permissionnaire (p. 274). Autour d’une dizaine de chapitres, et de quelques illustrations, elle aborde, avec une approche assez neuve, les aspects militaires et logistiques, culturels et sociaux, intimes et familiaux des permissionnaires. Un régal.

P.-L. B.

Paris, Belin, Paris, 2013, 350 p., 25 euros.

ISBN : 978-2-7011-4762-8.

Perms !
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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 06:30

Coloniser, pacifier, administrer

XIXe - XXIe siècles

Samia el Mechat (Dir.)

Ces actes d'un colloque interdisciplinaire offrent de très intéressantes pistes de réflexion, la volonté des organisateurs ayant été de prolonger jusqu'aux opérations de pacification du XXIe leurs travaux.

La vingtaine de contributions est organisée en quatre grandes parties chrono-thématiques : "Acteurs et définitions des stratégies de pacification", "Administrer, pacifier, soumettre", "Du bon usage de la pacification et ses limites", et "D'hier à aujourd'hui, les résonances de la pacification". Parmi tous ces textes, on remarque dans la première partie pour leur originalité l'étude de Timothy Collier sur l'action britannique en Afrique australe, au Zoulouland et au Transvaal ("Administrations coloniales et pacification : l'exemple de Sir Granet Wolseley en Afrique du Sud, 1879-1880") ; celle de Jean-François Klein sur l'antériorité de général Pennequin dans la définition d'une politique de pacification "à la française" ("Le 'sorcier de la pacification' : Théophile Pennequin, 1949-1916") ; celle d'Anne-Claire Gayffier-Bonneville sur "Les Britanniques et les confréries : le cas du Soudan après la Première Guerre mondiale". Dans la seconde, Guillemette Crouzet nous propose un aspect très peu connu, sur mer : "Les Britanniques, les pirates Qawasims et la pacification du golfe arabo-persique, 1809-1892", qui se termine par l'hégémonie de Londres (via les Indes) sur la région ; et on remarque l'article de William Gueraiche sur "Les Philippines, un laboratoire colonial américain ?", sujet de débat qui mérite encore d'être étudié. La troisième partie aborde des aspects politiques, économiques et sociaux sous différents cieux, entre l'Indochine et l'Afrique du Nord. La quatrième enfin tente une percée jusqu'à l'époque la plus récente avec Stéphane Taillat ("Résonance des discours et des pratiques de la 'pacification' en Irak") et Philippe Droz-Vincent ("Echos contemporains de la 'pacification' dans le cadre d'interventions post-impériales. Réflexions à partir des cas irakien et afghan"). Sur ce point, les différences nous paraissent plus importantes que les ressemblances, et le lien entre les opérations ou les politiques du XIXe siècles et celles d'aujourd'hui nous semble parfois bien tenu.

L'intérêt de ce volume réside en particulier dans la diversité des territoires, des époques et des sujets traités. On peut discuter les conclusions de l'un ou les approches de l'autre, mais de nombreuses problématiques sont posées et autant de pistes ouvertes. Un ouvrage qui sera apprécié de tous ceux qui s'intéressent aux questions coloniales (passées) comme à celles de contre-insurrection et de stabilisation (aujourd'hui). 

CNRS Editions, Paris, 2013, 377 pages, 25 euros.

ISBBN : 978-2-271-07976-3.

Scénarios internationaux
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28 janvier 2014 2 28 /01 /janvier /2014 06:25

L’Armée d’Italie

Des missionnaires armés à la naissance de la guerre napoléonienne

Gilles Candela

L’objet de ce livre est l’étude de l’armée d’Italie de 1792 à 1797.

La première partie de l’ouvrage (« La naissance d’une armée républicaine ») tente de comprendre comment cette armée, dont le corps des officiers est encore très marqué par les réseaux familiaux (p.51) et les « vétérans de guerre en dentelles » (p. 37), devient une armée plus méritocratique à partir de la chute de Brunet en l’an II, qui inaugure une nouvelle période « marquée par la promotion d’hommes nouveaux, souvent d’origine roturière, issus des volontaires nationaux » (p. 75), bien que des voix s’étaient déjà élevées, l’auteur le rappelle, contre un état-major trop aristocratique. On retiendra aussi de cette première partie, l’intéressant chapitre III sur la violence et la restauration de la discipline dans l’armée d’Italie (p.87-113), qui évoque des sujets habituellement traités par des contemporanéistes, comme la désertion, la politisation des révoltes (p.92), et la justice militaire (p. 104). Une seconde partie (« Un laboratoire de la guerre nouvelle ») présente en quatre chapitres les innovations de cette armée d’Italie ou ses particularités : l’utilisation par l’armée de civils italiens en tant qu’espions et agitateurs, la propagande militaire, la mise en scène de la Révolution par les troupes, la guerre de montagne, la mobilisation de l’arrière, etc. Bref, un ensemble de problématiques traitées avec brio par l’auteur, bien que certains points, comme la guerre de montagne par exemple, auraient sans doute mérité une étude un peu plus approfondie. Enfin, dans une troisième partie (« Mythe et réalité de la campagne d’Italie »), Gilles Candela rappelle aussi les erreurs, les manquements et les lacunes de cette armée, comme le « difficile apprentissage de la bataille rangée » (p. 255), et se pose même la question d’une « armée de mercenaires » (p. 301).

L’ouvrage de G. Candela ravira sans aucun doute les modernistes autant que les contemporanéistes, les spécialistes de l’histoire militaire et tactique comme ceux qui s’intéressent à l’histoire sociale et culturelle. Un beau travail, structuré autour d’un plan limpide et chronologique, richement référencé (de nombreuses notes de pages de pages et de références archivistiques), et une bibliographie d’une quinzaine de pages qui ne peuvent qu’inciter le lecteur à aller plus loin.

P.-L. B.

Presses universitaires de Rennes, 2011, 402 p., 22 euros.

ISBN : 978-2-7535-1284-9.

 

Campagne d'Italie
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  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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