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28 octobre 2014 2 28 /10 /octobre /2014 06:30

La Bretagne

De l'Occupation à la Libération

Christian Bougeard

Les Presses universitaires de Rennes poursuivent une dynamique politique éditoriale de qualité et se distinguent une nouvelle fois grâce à un très bel album, qui fait la synthèse, par le texte et par l'image, de la vie de la région entre 1940 et 1945.

En neuf chapitres chronothématiques, Christian Bougeard pose d'abord le cadre et précise le contexte breton dans la guerre, puis il s'intéresse à l'occupation à proprement parler, s'interroge sur le sentiment anti-britannique après Mers el-Kébir dans cette région où la marine est si importante, apporte de nombreuses précisions sur les collaborateurs autonomistes, et consacre un chapitre entier à "Vichy et la Révolution nationale" (corporatisme, place de l'Eglise catholique, double question des prisonniers et de la main d'oeuvre, etc.). Les chapitres qui suivent (5 à 8) sont consacrés à l'émergence des mouvements de résistance, à leurs actions, aux services de répression (et à leurs collaborateurs français) et au développement des maquis, renforcés par des parachutistes SAS et Jedburgh et engagés dans des opérations actives parfois extrêmement dures pour soutenir le débarquement allié. Les deux derniers chapitres s'attardent sur les images de la Bretagne libérée, puis sur la mémoire (conservée ou reconstruite) de cette période. En résumé, l'album est complet. On apprécie tout particulièrement la qualité et la richesse de l'iconographie (photos, cartes, affiches, tracts, etc.), qui constitue indiscutablement l'un des points forts de cet ouvrage.

Une belle réalisation, qui allie l'intérêt du texte au plaisir de l'image.

Presses universitaires de Rennes, 2014, 255 pages, 39 euros.

ISBN : 978-2-7535-3497-1.

Une région en guerre
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7 octobre 2014 2 07 /10 /octobre /2014 06:00

Carnet de retour avec la division Leclerc

Pierre Bourdan

Voici un ouvrage assez atypique, puisqu'il tient à la fois du témoignage de la libération et de l'oeuvre littéraire, quelque part entre le reportage et le rêve éveillé. Un récit rédigé "à chaud", qui porte parfois l'émotion des grands textes.

Il a, de ce fait, les défauts de ses qualités. Il est difficile d'y chercher des informations précises, factuelles, chiffrées, sur tel ou tel événement, tel ou tel personnage, telle ou telle situation. Avec un certain lyrisme (la première édition est parue dès 1945), Pierre Bourdan, journaliste qui a été l'un des principaux animateurs des programmes en français de la BBC entre 1940 et 1944, raconte son retour en France avec la 2e DB à partir de l'été 1944 et jusqu'en décembre de la même année. On le sent, presque à chaque ligne, particulièrement heureux de retrouver le sol national : "Nous n'étions pas très éloigné de la plage que déjà l'odeur de la France était avec nous, qui avait chassé l'âcre parfum des derniers combats", écrit-il dès le début. Brièvement fait prisonnier, il donne une description intéressante de l'agitation qui règne à la Kommandantur de Rennes à la veille de la libération de la ville. Il retrouve la liberté quelques jours plus tard dans la campagne angevine, qu'il décrit presque avec "gourmandise" et se souvient de ses rencontres avec les paysans et villageois : "L'immense chaudron où chauffait le lait se balançait un peu sur le feu de sarment de l'âtre. Il faisait doux. Nous bavardions joyeusement. Et nous remercions la Providence d'avoir dirigé, ce matin-là, les pas de Pierre Gosset sur la ferme du Bois-du-Long et sur son heureux maître Louis Bloudeau". Au fil des pages, il nous présente Leclerc, pour lequel il exprime la plus vive admiration (combats dans la Sarthe et dans l'Orne) et écrit d'ailleurs toujours le mot "Division" avec un "D" majuscule. La marche en avant continue : "Dreux arrivait, presqu'intacte, déjà gaie, déjà pavoisée, et sonnant ses cloches" ;  et enfin commence la phase finale vers Paris : "Les bornes qui portaient 'Paris 50 kilomètres' ne mentaient pas. Elles n'étaient pas des symboles équivoques, mais de bonnes bornes qui disaient ce qu'elles voulaient dire : qu'on approchait et qu'on arriverait bientôt". Un bref accrochage à Longjumeau, puis à Palaiseau, l'arrivée sur la porte d'Orléans, quelques tirs : "Paris, Paris, incroyable et pourtant incontestable. Avant, même à cent mètres de là, ce n'était pas encore ça. Ici, c'était Paris. C'était un coup de vertige, un étourdissement de tous les sens que rien ne pourra jamais renouveler". Deux semaines plus tard, il repart vers l'Est, Vittel, l'Alsace, et pour conclure quelques pages sur le début de l'occupation en Allemagne : "Fouler son sol c'était, si l'on veut, prendre un acompte. C'était un commencement de récupération sentimentale que nous allions faire avant de regagner la France"

Un livre qui vaut autant par ce qu'il dit que par la façon dont il l'exprime. 

Payot, Paris, 2014, 265 pages, 15 euros.

ISBN : 978-2-228-91143-6.

Journaliste, témoin et acteur
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23 septembre 2014 2 23 /09 /septembre /2014 06:10

Le chagrin et le venin

Occupation. Résistance. Idées reçues.

Pierre Laborie

Auteur de nombreux ouvrages sur l'occupation, la résistance et leur(s) mémoire(s), Pierre Laborie s'intéresse dans ce livre original, paru pour la première fois en 2011, aux reconstructions et "oublis" ultérieurs, à leurs origines et à leurs conséquences. Comment une élite dirigeante et un peuple (re)présentent-ils le passé pour mieux le supporter au présent ?

Ne cherchez pas ici un récit des événements de 1949-1945. Dans un style dense et souvent enlevé, l'auteur présente, en prenant pour point de départ le film Le chagrin et la pitié, ses travaux en huit grands chapitres d'une trentaine de pages en moyenne, s'intéressant successivement par exemple à "La fabrication d'une vulgate" (simplifications), ou la réalité de la Résistance dans se diversité et ses contradictions internes (et pose la question du 'résistancialisme'), le processus d'anciens Vichystes pour atténuer leur rôle et presque travestir leurs actions, puis critiquer le régime né de la Libération ("l'escroquerie de la Résistance" institutionnalisée), distingue chronologiquement dans l'après-guerre entre "résistancialisme" et "résistantialisme". Il critique également la présentation devenue presque classique qui divise la population en trois parties : deux minorités aux extrêmes (résistants authentiques et collaborateurs actifs) et une majorité attentiste "supposée prête à tous les accomodements" pour survivre. Il insiste sur la diversité des comportements et leur évolution dans le temps : "Pour faire bref, aucune courte synthèse ne parviendra à résumer et à rendre compte des multiples possibles qui ont pu décider çà et là des choix effectués". Les silences des uns et des autres eux-mêmes doivent être questionnés et mis en perspective avec l'ambivalence des positions individuelles, au moins jusqu'à l'automne 1942. l revient sur la bibliographie de référence (dont les études de Robert Paxton et de Philippe Burrin par exemple) et les analyses des années 1990. Une longue postface s'efforce de poursuivre la réflexion entamée avec la première édition du livre en 2011, entre "mémoires" et "contre-mémoires" toujours actives.

A la fois analyse critique des travaux publiés sur le sujet et prolongement des analyses sur la reconstruction par une société de son propre passé, l'ouvrage aborde beaucoup à la réflexion, il pose des questions, oblige à revenir sur de quasi-certitudes. Très intéressant.

Folio Histoire, 2014, 404 pages. 8,90 euros.

ISBN : 978-2-07-045456-3.

Mémoire et reconstruction
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22 septembre 2014 1 22 /09 /septembre /2014 06:00

Avoir 20 ans au maquis du Vercors

1943-1944

Marc Serratrice

Nouveau témoignage sur le maquis du Vercors dans la collection 'Histoire intime'. Un document indiscutablement de grande qualité.

Le récit est dense, précis, et nous suivons pas à pas l'auteur au long de son engagement dans le Vercors, dès son Bac passé en 1943. Il s'agit d'abord pour lui d'échapper au STO, mais au-delà la conscience du caractère total de cet engagement est rapide. Il nous décrit ses journées au camp C3 (région d'Autrans), la rusticité de la vie, les problématiques de ravitaillement, l'aide apportée par quelques paysans et villageois plus ou moins proches ("On ne soulignera jamais assez combien fut important, durant cette période clandestine, le rôle de ces Français obscurs qui n'auront pas l'honneur des journaux et des chroniqueurs au même titre que les résistants notoires"), l'aménagement d'un abri mieux protégé pour l'hiver, ses camarades d'origines et d'opinions si variées, l'attente aussi : "Après un été dans l'attente déprimante d'un débarqement chimérique, l'automne avait donné le signal de nos premiers coups de main". On peut suivre le détail des patrouilles et actions conduites localement, l'organisation des parachutages (ainsi que la cache des matériels largués et leur gestion), les difficultés de l'alimentation même si l'environnement rural est plutôt favorable, les relations inter-personnelles dans un milieu confiné en hiver, le commandement des différents camps du plateau et les relations entre eux, les conséquences du débarquement de Normandie : "Le temps du maquis, c'est fini. Maintenant, nous allons combattre les Boches à visage découvert". Tout en reconnaissant que l'insurrection était encore trop précoce, il l'explique par le contexte du moment : "L'état-major du Vercors ne fit qu'appliquer le plan prévu de longue date lorsque lui arriva par la voix de la BBC le message convenu 'Le chamois des Alpes bondit' ... Cette conviction était renforcée par le fait que dans la nuit du 5 au 6 juin, la BBC a diffusé tous les messages ordonnant à toute la résistance sans distinction de lieu de passer à l'action. Quatre jours après, changement de situation, la BBC diffuse un message général recommandant aux maquis non directement intéressés par la bataille de Normandie de freiner l'action, voir de se désengager. Pour le Vercors, c'était trop tard. Le maquis s'était démasqué". Les combats du début de l'été, la proclamation de la "république restaurée" le 3 juillet (selon le témoin, et non le 7 ou le 8) et quelques coups de griffe bien sentis aux militaires de l'ex-armée d'armistice qui rejoignent alors le plateau. L'auteur est désormais dans le secteur de Corrençon. Il raconte les journées et les nuits de juillet, les combats, l'action des avions, la bataille elle-même ("Je me souviens très bien du temps épouvantable qui s'abattait sur nous, ajoutant au sinistre de cette inoubliable journée"), les replis successifs et le prise d'Autrans par les Allemands, l'exfiltration par les sentiers perdus, les idées qui se bousculent dans les têtes et la détermination de quelques hommes : "C'est donc sans autre idée que de tenir tous ensemble que nous nous apprêtions à gagner la montagne de la Sure le matin du 24 juillet". Après de longues et difficiles semaines de survie et d'isolement, c'est la libération effective et la constitution d'une unité régulière, qui va poursuivre la guerre.

Un livre aussi facile à lire que passionnant. Riche de détails, précis, au ton spontané et qui laisse vraiment le sentiment d'un témoignage honnête. Au ras du sol, au coeur des réalités. A lire et à conserver.

ANOVI, 2014, 335 pages, 22 euros.

ISBN : 978-2-914818-68-1.

Pour commander directement : ici

Maquis
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19 septembre 2014 5 19 /09 /septembre /2014 06:15

Mémoire de guerre

Le Vercors, 1943-1945

Robert Bennes, alias 'capitaine Bob'

Petit ouvrage de souvenirs, mais d'une réelle qualité. L'auteur, parachuté au printemps 1944 pour organiser le recueil des armes et matériels largués par les Alliés à la résistance iséroise, va devenir l'opérateur radio du maquis et l'un de ses responsables les plus actifs.

Le récit commence par la description du périple qui, de Paris à Casablanca via l'Espagne, permet à cinq jeunes gens de rejoindre la France Combattante. Il se poursuit par le récit de la formation militaire reçue dans un régiment de chasseurs d'Afrique, au 1er REC et enfin au bataillon de choc parachutiste. En mars 1944, Robert Bennes part en mission pour l'hexagone et prépare les parachutages alliés, la récupération des hommes et des matériels. Le 6 juin, il reçoit l'ordre de consacrer toutes ses activités au maquis du Vercors, se trouve affecté à la défense du côté Est du célèbre massif, se cache pendant plusieurs semaines après l'offensive allemande, en ayant pris soin de mettre à l'abri ses matériels, et peut enfin quitter la clandestinité en août pour rejoindre la 2e compagnie du 6e BCA. Ces chapitres chronologiques sont suivis de quelques autres plus "thématiques", évoquant concrètement et dans le détail les parachutages eux-mêmes, l'action des opérateurs radio, la libération de Lyon et une dernière mission ("Mission Rose"), à la veille de la capitulation allemande, avec pour objectif d'essayer de prendre contact avec des résistants autrichiens.

Un témoignage simple, sobre, facile à lire et riche de renseignements, qui apporte bien des détails précis à des études plus larges sur la résistance et les maquis dans la région.

Coll. 'Histoire intime', ANOVI, 2014, 143 pages, 19 euros.

ISBN : 978-2-914818-75-9.

Pour commander directement : ici.

Vercors
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16 septembre 2014 2 16 /09 /septembre /2014 05:55

Le mythe du Blitzkrieg

Comment Hitler et les Alliés se trompèrent sur les réalités stratégiques de la Seconde guerre mondiale

John Mosier

Nouvelle remise en cause d'idées généralement diffusées sur la Seconde guerre mondiale : et si tous les états-majors s'étaient trompés ?

L'idée maîtresse qui sert de "fil rouge" à l'ouvrage est intéressante et, à bien des égards, ne surprendra pas les connaisseurs de la période. C'est ainsi que l'auteur analyse successivement en une dizaine de chapitres un certain nombre de "vérités" toujours répétées sur la Seconde guerre mondiale ("La ligne Maginot et la réponse d'Hitler", "Les leçons ignorées : la Pologne et la Guerre d'hiver", l'offensive allemande et la chute de la France : mai-juin 1940", "Les emplois et les erreurs d'emploi des blindés", "La faillite de la puissance aérienne stratégique", etc...), démontrant sur la base de documents, archives et témoignages que ce Blitzkrieg est "une idée vraie et fausse à la fois" et que les fondamentaux de l'art de la guerre (rôle et importance de la volonté politique, capacité à saisir les opportunités, respect des principes tactiques, etc.) sortent en fait fortifiés, consolidés, ce cette période. L'ouvrage est donc sur bien des points décapant, ou "rafraichissant". Attention toutefois à ne pas tomber dans l'excès inverse et à passer de la mythification de la guerre-éclair à son dénigrement systématique en voulant à tout prix prouver qu'elle n'existe pas. Comme souvent en histoire, la réalité est sans aucun doute plus complexe que les affirmations de l'auteur ne le laisse entendre : il n'est par exemple dit nulle part (me semble-t-il) que la victoire-éclair doit être obtenue à moindre coût humain et matériel et, pour être extrêmement coûteuses (comme la campagne de Hollande en 1940) certaines victoires allemandes du début de la guerre en particulier y ressemblent étrangement.

Comme le fait d'ailleurs remarquer l'auteur au fil des pages et en conclusion, d'autres paramètres interviennent (loi des nombres, qualité de la formation des soldats et des cadres, densité de l'encadrement des unités, etc.), qui conditionnent au moins en partie, en quelque sorte en amont, le déroulement d'une bataille. Pas de polémique inutile des "pro" et des "antis" sur ce livre donc : à lire avec méthode et à analyser au fur et à mesure. Au final, des passages convaincants et d'autres beaucoup moins. En résumé, un bon élément de réflexion complémentaire, à confronter à d'autres travaux récents.

Economica, Paris, 2014, 253 pages, 30 euros.

ISBN : 978-2-7178-6690-2.

Blitzkrieg
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11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 06:00

177

Jean-Yves Le Naour

Bien connu pour ces nombreux ouvrages sur la Première Guerre mondiale, l'historien Jean-Yves Le Naour annonce-t-il un changement d'orientation ? Il nous livre ici son premier roman, sur un thème étroitement lié à la Seconde guerre mondiale. A travers ce roman (très probablement inspiré par un certain nombre de parcours individuels ?), Jean-Yves Le Naour fait revivre devant nous le parcours, les motivations, les espoirs et les craintes, l’entraînement, de ces 177 Français qui participèrent dans la première vague au débarquement de juin 1944.

Au fil de brefs chapitres rédigés d’une plume alerte, nous partageons plusieurs mois de leur vie. Nous croisons une étonnante galerie de portraits, du jeune d’à peine 16 ans à « l’ancien » de 38, du mauvais garçon au prêtre, etc. Chacun est affublé d’un surnom sous lequel on le connait, les personnalités sont bien sûr nettement marquées (l’extraverti, le timide, le costaud, le discret, etc.) et les exercices décrits sont toujours une occasion ou un prétexte pour mettre en valeur telle ou telle qualité. L’ensemble permet à l’auteur d’imaginer différentes conversations, différentes anecdotes sur cette lande écossaise où les hommes vont passer de longs mois à l’entraînement avant d’obtenir leur béret vert des commandos britanniques. Description de la sélection physique et morale, personnage rigoureux mais attachant de Kieffer, attitude des cadres de contact, quelques phrases éparses sur les relations avec les autorités de la France Libre et en particulier des FNFL, de rares sorties dans la commune voisine, et la qualité des liens qui unissent ces hommes, parfois longs et difficiles à nouer mais finalement si forts, à l’aune de l’expérience exceptionnelle partagée. Enfin, dans les trois dernières pages, l’embarquement le 4 juin puis l’ultime attente sur les Landing Crafts : « La nuit va être courte, les gars, … la plus courte de votre vie ! ».

Facile et agréable à lire. Un bon moyen pour replonger à l’origine de « l’esprit commando »  et retrouver ces 177 Français ordinaires devenus héros, dont il ne restait que dix survivants en début d’année.

Fayard, Paris, 2014, 232 pages, 18 euros.

ISBN : 978-2-213-68204-4.

Roman historique
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9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 06:00

La vie inimitable

Dans les maquis du Trièves et du Vercors en 1943 et 1944

Yves Pérotin, dit Pothier

Voici un manuscrit authentique de première main, porté à la connaissance du public soixante-dix ans après les événements.

Très jeune homme lors des événements, Yves Pérotin rédige ce document dès la fin de la Seconde guerre mondiale pour fixer ses souvenirs, mais aucune maison d'édition ne retient son manuscrit. On apprécie la mise en contexte par Anne Pérotin-Dumon, sa fille, grâce à laquelle il peut enfin être publié. Le coeur du volume (pp. 79-270) est bien sûr constitué par le texte original. L'auteur y raconte, "au ras du terrain", son parcours durant plus de deux ans dans les maquis du Vercors, avant et après la fameuse attaque allemande. Les camarades sont décrits, les situations et les missions pésentées : on vit dans les fermes et les refuges, on marche dans les bois, on participe aux raids et aux opérations, on suit les relations entre les différents maquis (telles qu'un maquisard "de base" peut les percevoir). Au hasard des souvenirs, racontés chronologiquement, on assiste par exemple au "jugement" de trois "traitres" qui veulent quitter le maquis. Les relations avec les paysans sont ambivalentes : il y a ceux qui aident et soutiennent, et ceux qui ignorent superbement. Les modes d'actions tactiques, la militarisation croissante des maquis et la (re)constitution d'une unité régulière, la création de "compagnies" ou les commentaires sur la conduite des opérations sont également nombreux et séduiront les amateurs.

Utilement complété par de nombreuses pages de notes et annexes (pp. 271-372 et 373-429), ce volume se révèlera rapidement indispensable pour quiconque s'intéresse à cette période, et en particulier à ces maquis.

Presses universitaires de Grenoble, 2014, 453 pages, 19 euros.
ISBN : 978-2-7061-2103-6.

Maquis
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7 septembre 2014 7 07 /09 /septembre /2014 06:10

Tuer Hitler

Confession d'un officier allemand antinazi

Rudolph-Christoph von Gersdorff

Son nom est bien moins connu du grand public que celui de von Stauffenberg, et pourtant le parcours du premier est tout particulièrement exceptionnel et mérite d’être connu des jeunes générations.

De noblesse immémoriale, dont les ancêtres sont identifiés dès avant le IXe siècle dans l’entourage de l’empereur romain germanique (« Au XVIe siècle, la propriété foncière des Gersdorff comptait dans la seule Haute Lusace 196 domaines »), issu d’une famille où l’on est officier au service du roi de Prusse de génération en génération, Rudolph-Christoph von Gersdorff est né en 1905. Elevé dans l’est de l’empire, il évoque ses souvenirs de jeunesse des relations avec les Polonais en termes mesurés dans les premières pages, le choc ressenti en novembre 1918, les premières années chaotiques de la république de Weimar et son entrée en service en 1923 au 7e régiment de cavalerie. Car le cheval a tenu durant toute sa vie une place immense dans sa vie. Après quatre années de formation à la fois théorique et pratique (dont il développe la rigueur mais aussi la camaraderie), il rejoint son régiment où il constate vite une hostilité générale du corps des officiers au mouvement nazi : « Pour nous, l’agitateur de Braunau était avant tout un personnage ridicule ». Dès 1933, il s’efforce de s’opposer à l’emprise des nationaux-socialistes sur l’armée, et s’il note que « certains changements [formels] nous réjouissaient », il observe également « la confrontation toujours plus âpre entre la Reichswehr et les SA ». Très vite, il prend conscience du caractère personnel du serment désormais prêté au Fuhrer et, tout en continuant sa carrière d’officier et de cavalier, il remarque une évolution qu’il juge négative de l’état d’esprit militaire et condamne publiquement la Nuit de cristal. Dès la campagne de Pologne, il se dit scandalisé par les exactions commises à l'encontre de la population civile. En 1941, il rejoint l'état-major du général von Tresckow, avec lequel il entre en URSS (groupe d'armées Centre), et tente bientôt de s'opposer aux décisions d'Hitler (dont l'exécution systématique des commissaires politiques) : "Je fus aussitôt saisi du caractère monstrueux de ces ordres". Dès l'automne 1941, sa décision est prise : "Nous étions convaincus que la liquidaton d'Hitler était la seule solution pour sauver du naufrage le Reich et le peuple ... Dans les mois qui suivirent, différents événements militaires, politiques et personnels déterminèrent mon passage de l'opposition passive à la résolution assumée de me rendre coupable de haute trahison". Le propos n'est pas qu'un effet d'annonce : ayant constaté l'ampleur des massacres de population civile et les exécutions sommaires massives des juifs russes, il tente un premier attentat dès mars 1943 (il est également parmi ceux qui identifient les premiers les victimes de Katyn). En accord avec son chef von Tresckow, et en relation avec d'autres comploteurs comme ceux du groupe Stauffenberg. affecté à l'ouest comme chef d'état-major général du 82e CA dans le Pas-de-Calais, où il apprend le débarquement de Normandie. A propos de la grave blessure de Rommel quelques jours plus tard : "Pour la résistance allemande, à l'heure décisive, ce fut une perte irréparable car elle se trouvait privée de la personnalité la plus compétente et la plus capable qu'elle eût sur gagner à sa cause". Il précise longuement l'état d'esprit qui règne dans son entourage et dans l'état-major de von Kluge, et l'on se demande presque comment les armées allemandes ont pu résister aux Alliés durant la longue bataille de Normandie et de la poche de Falaise. C'est alors la retraite vers l'Allemagne via la Belgique, et des relations de plus en plus conflictuelles entre la "vieille" Wehrmacht et les SS ou les représentants du parti nazi, et le repli jusqu'à la frontière tchèque : "A quelques exceptions près, tous les chefs s'efforcèrent de limiter les pertes et de ne pas exécuter les ordres absurdes (de destruction) qui en aucun cas ne pouvaient freiner l'avance des Américains ... La durée relativement longue de la retraite à travers l'Allemagne tient exclusivement au comportement du commandement américain qui, à la moindre résistance, arrêtait la marche en avant et ne reprenait l'attaque qu'après avoir sécurisé la zone, avec le soutien de l'artillerie et de l'aviation; Ainsi, quelques malheureuses mitrailleuses suffisaient à bloquer des divisions entières pour des heures, voire des jours". Fait prisonnier, il est appelé à témoigner et participe à la défense de l'état-major général allemand, accusé d'être une "organisation criminelle". Balloté de camp en camp de prisonniers, il est déjà rejeté par ses anciens camarades et pairs comme "traître". Finalement libéré en 1947, il ne pourra jamais réintégrer la nouvelle armée allemande : "On ne souhaitant pas la présence des survivants de la résistance allemande dans les forces armées, par crainte de tensions entre les adversaires et les partisans du 20 juillet 19443".
On reste frappé par la surreprésentation des vieilles familles de noblesse militaire des provinces orientales de l'Allemagne, et par l'importance des valeurs (en particulier religieuses) qu'elles revendiquent, comme l'exprime cette formule du Manchester Guardian à l'époque : "Ils ont sauvé la réputation de leur classe. La liste des morts du 20 juillet 1944 se lit comme un extrait de l'almanach du Gotha".

Un livre sans doute en partie d'auto-justification, mais indiscutablement un ouvrage indispensable pour quiconque s'intéresse à l'armée allemande de l'époque.

'Texto', Tallandier, Paris, 2014, 299 pages, 9 euros.

ISBN : 979-10-210-0510-5.

Premier résistant
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5 septembre 2014 5 05 /09 /septembre /2014 05:25

Mémoires du maréchal Montgomery

Présenté par Paul Villatoux

Excellent idée que de rééditer, pour la première fois depuis 1958, ces Mémoires du maréchal britannique qui termine sa carrière comme SACEUR.

Affirmant dans les premières lignes, comme tous les grands hommes, qu'il n'a pas "cherché à répondre aux critiques" avec ces Mémoires, Bernard Montgomery "est sans doute le chef militaire allié le plus controversé de la Seconde guerre mondiale". Si son opposition à Eisenhower et à la plupart des généraux américains (voire britanniques) est connue, ce livre très personnel se distingue d'autres ouvrages de souvenirs aussi bien par des excès que par son honnêteté (parfois). Entré en service en 1907 par la voie royale de Sandhurst, il rejoint les Indes et ne retrouve l'Europe qu'en 1913. Toujours lieutenant, il entre en campagne en août 1914 au sein de la 4e divison et termine la guerre comme chef d'état-major de la 47e division. Déjà, il ne se prive pas de critiquer ceux de ses pairs et chefs qui négligent le facteur humain : "Pour moi, ... le métier des armes consistait à étudier la vie, ce que peu d'officiers semblaient réaliser". Durant l'entre-deux-guerres, il reconnait avoir "fréquemment des difficultés, dues à mon habitude de dire ouvertement ce que je pensais" et est très marqué par la douloureuse perte de son épouse. Désormais, l'armée est plus que sa famille, elle est tout pour lui. Le coeur du sujet pour nous est bien sûr constitué par la Seconde guerre mondiale, et Monty lui-même lui consacre l'essentiel de ses Mémoires, à partir de la page 63. Dès lors, à nouveau, il n'est pas tendre pour ses camarades. Il commande la 3e division du BEF au début de la campagne de 1939-1940 et la termine à Dunkerque à la tête d'un corps d'armée. Quelques jours plus tard, il rencontre pour la première fois Churchill : "Nous devions devenir de grands amis au cours de la guerre, et aujourd'hui je le considère comme le premier parmi tous les amis". Jusqu'au début de l'année 1942, il exerce différents commandements dans les îles britanniques et s'oppose déjà aux conceptions et directives de l'état-major général, en particulier sur la question du positionnement des unités en attente d'une possible invasion allemande. Nommé en Egypte en août 1942, il met en pratique sa conception du commandement et de la conduite de la bataille et n'hésite pas à écrire tout le bien qu'il pense de ses propres idées : "J'ai toujours utilisé, pour chaque tâche résultant du plan d'ensemble, le général et les troupes les mieux adaptés à cette tâche particulière. La conséquence fut que chaque bataille était déjà à moitié gagnée avant même d'avoir commencé". Il insiste longuement à nouveau sur son souci du facteur humain et précise qu'il nomme personnellement tous les officiers en charge d'un commandement, lignes toujours lues et commentées aujourd'hui dans de grandes écoles militaires. De l'Egypte à la Tunisie, de la Sicile à l'Italie, d'Overlord à Market Garden, des Ardennes à la capitulation allemande, la suite est mieux connue, mais Monty s'y livre également à un exercice de franchise (?) et certaines phrases sont particulièrement savoureuses. Le récit de la préparation d'Overlord est extrêmement détaillé, à son niveau de responsabilité, de même que celui de la libération du continent, la dernière année de guerre occupant à elle seule plus d'une centaine de pages, suivies par "Quelques réflexions sur le haut commandement en temps de guerre" (texte de référence où il insiste à nouveau sur l'importance d'un état-major soigneusement sélectionné et instruit). Deux dernières thématiques méritent une attention particulière après-guerre : le rôle de Montgomery au SHAPE à l'égard de l'Allemagne et la question de la Palestine pendant qu'il est chef d'état-major impérial. Et l'on connait la formule avec laquelle il qualifie son partenaire (et supérieur) américain Ike : non pas un grand soldat, mais un "homme d'Etat militaire".

Absolument indispensable pour quiconque s'intéresse à la Seconde guerre mondiale. 

Nouveau Monde éditions, Paris, 2014, 709 pages, 24 euros.

ISBN : 978-2-36583-867-2.

Monty
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Qui Suis-Je ?

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  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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Cafés historiques de La Chouette

Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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