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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 07:05

Special Air Service

L'épopée d'un parachutiste en France occupée

Edgar Tupët-Thomé

 Special Air Service732

Voici le récit des cinq années de guerre d'un authentique compagnon de la Libération.

Pourtant, rien ne semble prédisposer le jeune Edgar Tupët, séminariste déçu et boy-scout, sous-officier sous contrat de courte durée au 8e zouaves au début de la « Drôle de guerre », à devenir un héros : « En dix-huit mois, je n’ai jamais eu l’occasion de voir une grenade réelle et encore moins, bien sûr, d’apprendre à m’en servir ». Fait prisonnier avec ses camarades du Groupe d’armées du Nord sur une plage de Dunkerque,il s’évade dès le 10 juin et parvient à rejoindre ses Ardennes natales, puis l’Aisne, Paris, le Loiret, la région de Cholet, Clermont-Ferrand où il rencontre par hasard Roger Wybot, « qui deviendra un des responsables les plus marquants et les plus efficaces de notre contre-espionnage ». Son destin change : il entre en résistance, devient « engagé volontaire de la France Libre » puis rejoint l’Angleterre en passant par l’Espagne et le Portugal. Son parcours sera désormais celui d’un commando et d’un parachutiste : « Je ne regrette pas d’avoir eu vingt ans en 1940 ».

Pendant deux ans, le temps se partage entre de longues phases de formation, des missions ponctuelles et l'attente (cette attente si commune du soldat et que l'observateur extérieur comprend parfois mal), avant une succession ininterrompue d’actions très dures d’août 1944 à avril 1945. Dans un premier temps, après de longues semaines d’instruction, affecté au BCRA, il est parachuté sur la France occupée pour apporter à son ancien réseau de l’argent et une radio. Arrêté mais finalement par chance non inquiété, il retourne à Londres. C’est ensuite la traversée de l’Atlantique, un transit par les Etats-Unis et le Canada pour atteindre Saint-Pierre et Miquelon avec la mission d'y recruter un « commando franco-américain », mais il n’y a pas de ressource humaine disponible. On pense alors à engager des franco-canadiens, mais il n’y a pas de volontaires. En février 1942, après deux mois d’espoirs déçus et alors qu’il se prépare à rentrer en Angleterre, il est « affecté au bataillon des Antilles » (créé en fait aux Etats-Unis) pour prendre le commandement d’une compagnie. Edgar Tupët quitte cette unité à l’été 1943 pour se retrouver à Camberley, « où un bataillon de parachutiste est, parait-il, en formation », puis c’est le stage de saut à Ringway. A l’issue de sa formation, comme plusieurs de ses camarades, il aspire ardemment à reprendre très vite le combat, mais « De Gaulle s’oppose parait-il à ce que des Français soient intégrés dans des unités britanniques, et les tractations franco-anglaises n’en finissent pas entre incapables des deux bords ». A Noël 1943, c’est le transfert en Ecosse, au sein du 2e « régiment », de Bourgoin, puis du 3e, de Château-Jobert (en fait des bataillons); mais toujours l’attente jusqu’au printemps 1944, qui voit le transfert pour le sud-est de l’Angleterre et toujours (toujours, toujours), la poursuite de l’instruction… jusqu’au 3 août et au parachutage (tant attendu) sur la Bretagne. Avec la résistance locale, il prend d’assaut la Kommandantur de Doualas, harcèle les Allemands, multiplie les prisonniers, poursuit les combats en direction de Landerneau et finit par faire sa jonction avec les Américains presque trois semaines plus tard. Après un très bref retour en Angleterre, c’est à nouveau la parachutage sur les arrières de l’armée allemande, dans l’Est de la France cette fois, les coups de main, le rattachement provisoire à la 45e DIUS, le franchissement de la Moselle à la fin du mois de septembre puis une permission à l’arrière, en territoire libéré : « La vie de l’arrière, en France, est pour nous incompréhensible et désolante : l’égoïsme cynique ou inconscient, l’avachissement général n’ont vraiment rien de commun avec nos aspirations ». Nouveau passage par l’Angleterre, pour intégrer de jeunes recrues, puis largage au début du mois d’avril 1945 sur la Hollande, pour tenir un pont sur le canal d’Assen, un dernier combat, et enfin la liaison avec les avant-gardes canadiennes : quelques jours de détente à Nimègue et « nous devons nous retrouver le 8 mai 1945 au Fort Neuf de Vincennes pour rentrer à Londres où on nous prépare une nouvelle mission. Le 8 mai, l’Allemagne capitule. Evidemment, personne ou presque n’est au rendez-vous de Vincennes ! ».

Ces souvenirs, rédigés bien après les événements mais « oubliés » pendant une trentaine d’années, n’avaient jamais été publiés. Ils confirment des éléments cités ou évoqués dans d’autres ouvrages, tout en apportant une touche profondément humaine. Les amateurs de la période de la Seconde guerre mondiale et ceux qui s’intéressent à l’histoire des troupes aéroportées y trouveront un vrai témoignage, sans fard, dans un style direct parfois proche de l’expression orale. Un livre attachant.

Atlante éditions, Saint-Cloud, 2011, 250 pages, 22 euros.

ISBN : 978-2-912671-35-3.

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 07:04

Résistants, partisans français en Slovaquie

1944-1945

Jean Baptiste Boyer

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Rares sont ceux qui connaissent les combats menés par une poignée de Français (moins de 200 hommes au maximum de l'effectif) dans les montagnes slovaques entre 1944 et 1945. Il s'agit pourtant d'un épisode qui vient immédiatement à l'esprit de votre interlocuteur lorsque vous discutez aujourd'hui avec un historien tchèque ou slovaque : chaque pays conserve sa propre mémoire et ses propres souvenirs de "sa" guerre....

Ce petit livre offre l'immense intérêt d'en présenter (une partie de) l'histoire à travers les souvenirs de Jean-Baptiste Boyer, évadé du STO (camp de travail de Dubnica) en juillet 1944 et qui parvient à rejoindre dans un maquis slovaque des prisonniers français évadés de Hongrie. Il est alors intégré à la compagnie (française) du capitaine de Lannurien, qui appartient à la brigade Stefanik, engagée dans les opérations de libération intérieure en attendant l'arrivée annoncée de l'Armée rouge. Sans expérience militaire particulière, sommairement formé, il devient tireur FM et fait l'apprentissage de la guerre "sur le tas". Les jours sont difficiles, les combats meurtriers, le découragement souvent proche. Les résistants tiennent une région équivalent à près à deux départements français et les accrochements sont fréquents avec les unités allemandes comme avec les formations collaborationnistes slovaques. "Pourquoi risquer chaque jour de me faire tuer alors que ce morceau de Slovaquie libre se réduit inexorablement devant les forces allemandes ? ...  Ce territoire slovaque que je défends, ce n'est pas ma patrie, mais en luttant avec mes faibles moyens, en immobilisant ou plutôt en occupant une partie de l'armée ennemie, je contribue à vaincra l'Allemagne". L'aventure se termine par un long périple, de Roumanie en URSS, puis via l'Egypte avant de pouvoir rentrer en France en juillet 1945.

Un témoignage profondément humain, sans superlatifs inutiles. Un récit "à hauteur d'homme", mais d'un homme "à la hauteur des événements".

Atlante éditions, Saint-Cloud, 2012, 123 pages, 19,00 euros.

ISBN : 978-2-912671-361.

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14 janvier 2013 1 14 /01 /janvier /2013 07:01

Mémoire des parachutistes SAS

Raymond Forgeat et Alain Bétry

 Mémoire paras SAS730

Revenons sur un petit livre paru en 2009, mais qui mérite d'être mieux connu. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un livre d'histoire, mais plutôt d'une brochure commémorative. Très largement illustrée d'images d'époque comme de photos très récentes de manifestations patriotiques, elle fait alterner le récit des événements auxquels participèrent les SAS français et la présentation des hommages rendus (essentiellement dans les années 2000) en leur mémoire.

C'est simple et émouvant.

Atlante éditions, Saint-Cloud, 2009, 64 pages, 11 euros.

ISBN : 2-91276-310.

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 07:05

Batailles du Pacifique

1941-1945

Douglas MacArthur

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Un petit livre surprenant, étonnant et intéressant, à la fois souvenirs personnels, auto-justification, récit général...

Ecrit d'un style vif à la première personne du singulier, le livre est divisé en trois parties principales : la "Retraite des Philippines, 1941-1943", "L'offensive alliée, 1943-1944" et la "Conquête du Japon, 1944-1945", aux titres (on le voit) assez approximatifs. En lui-même, l'ouvrage n'apporte pas grand chose à la connaissance des événements militaires, par ailleurs souvent rapidement décrits. Il offre à notre sens davantage d'intérêt pour ce qu'il dit des relations entre les hautes autorités militaires d'une part (querelles permanentes de préséance et conflits d'autorité) et entre ce haut commandement et les responsables politiques jusqu'au président des Etats-Unis. On observe aussi que McArthur est plus que sensible aux honneurs (une décoration britannique, ou une lettre de Winston Churchill sont évoquées aussi longuement que l'attaque d'une forte position japonaise), et qu'il sait mettre en valeur les éloges et les compléments qui lui sont adressés ("Naturellement, je reçus d'innombrables messages de félicitations...", p. 121). Il souligne également régulièrement les taux de pertes particulièrement élevés des Japonais lors de la reconquête des différentes îles du Pacifique, mais c'est généralement pour faire aussitôt remarquer combien les siennes sont proportionnellement très modestes ... grâce à lui !

En résumé, un livre qui nous en apprend plus sur la personnalité du commandant en chef dans la zone que sur les opérations militaires elles-mêmes. Un chef sans doute exceptionnel, mais qui a une conception de lui-même si haute qu'elle en devient parfois (très) dérangeante. On vous le disait, étonnant. A lire.

Editions Laville, Moncrabeau, 2012, 133 pages, 19 euros.

ISBN : 979-10-90134-25-6.

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 07:05

Léningrad, 1943

Alexander Werth

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Nous chroniquions, il y a quelques semaines  Moscou 1941, du même auteur. En voici, en quelque sorte, une suite. Etant l'un des rares journalistes occidentaux accrédités en URSS pendant toute la durée de la guerre, Alexander Wetrh est autorisé en 1943 (après de nombreuses démarches et près d'un an d'attente) à se rendre à Léningrad. Depuis septembre 1941, la ville est pratiquement encerclée par l'armée allemande et connait un siège particulièrement terrible : 700.000 personnes vont mourir, en particulier de faim. Dans cette ville du front, dont la résistance et les souffrances sont régulièrement mises en avant par les autorités soviétiques, Werth a pour mission de rendre compte de ce qu'il voit pour en tirer un livre qui pourrait développer en Angleterre le sentiment favorable au soutien à l'URSS. Tout est bien sûr aussi étroitement controlé que possible par les "accompagnateurs" officiels communistes, mais sa parfaite connaissance du russe (Léningrad est sa ville natale) lui permet d'aller bien au-delà des présentations "guidées" dans sa compréhension de la ville, des habitants et de leurs souffrances.

Le livre est divisé en 17 brefs chapitres, centrés sur une rencontre, une visite, une anecdote. En fait, le lecteur n'a pas l'image d'une population abattue, il ne ressent qu'indirectement le poids des sacrifices, de la faim, du froid, même si ceux-ci sont bien réels. L'auteur nous montre des gens certes affaiblis, certes ayant vécu des choses horribles (on a relevé dans la ville au plus dur du siège de nombreux cas de cannibalisme), mais se redressant fièrement, la tête haute malgré les privations, particulièrement attachés à leur pays, et somme toute à leurs chefs. Alexander Werth faisant parler les gens qu'il rencontre, quelques dialogues presque en décalage avec la réalité environnante surgissent, sur la poésie russe, la musique, les ballets. Et puis, soudain, retour à la réalité avec la description des "petites" manoeuvres et stratégies individuelles qu'il faut déployer quotidiennement pour survivre. C'est vraiment un livre étonnant.

En replaçant toujours ces textes dans le contexte qui a été le leur lors de leur rédaction, voici un récit (et en quelque sorte un témoignage, bien que ponctuel et engagé) particulièrement important pour quiconque s'intéresse à la Grande guerre patriotique.

Coll. 'Texto', Tallandier, 2012, 272 pages. 9,50 euros.

ISBN : 979-10-210-0056-8.

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29 décembre 2012 6 29 /12 /décembre /2012 07:00

Les expulsés, 1945

R. M. Douglas

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Ce n'est pas le premier récit de ces événements, mais c'est sans doute en français la première étude scientifique sur ce thème.

Le livre s'intéresse en effet non pas aux populations allemandes et germanophones qui, en 1944-1945, quittent les régions d'installation (parfois depuis des siècles) d'Europe orientale devant la progression de l'Armée rouge, mais à l'opération méthodique, planifiée et organisée, de transferts systématiques vers l'Ouest après la fin des combats. Venus de tous les Etats d'Europe de l'Est, entre 12 et 14 millions d'Allemands sont brutalement chassés de chez eux. L'auteur souligne d'ailleurs en introduction les difficultés qu'il y a à soulever cette question, puisque d'une part certains représentants de ces minorités étaient fortement compromis avec les Nazis et d'autre part que l'Europe est en train de découvrir l'horreur des camps et de la Shoah : "Il faut affirmer clairement, avant tout, qu'on ne peut légitimement établir aucune comparaison entre les expulsions de l'après-guerre et les crimes de l'Allemagne à l'encontre des Juifs"

Après avoir présenté l'origine du problème (présence d'importantes minorités allemandes, notion de Volksdeutsche, attitude pendant la guerre), R. M. Douglas détaille cette politique, telle qu'elle a été décidée et conduite. Les premières expulsions interviennent à la fois par la volonté des gouvernements locaux et sous la pression de leurs populations : "Si désorganisées et brutales que fussent ces opérations, elles ne furent ni spontanées, ni accidentelles". Et, parlant des gouvernements polonais et tchécoslovaque : "Peut-être leur douloureuse et récente expérience sous le nazisme les avait-elle conduits à surestimer l'efficacité de la seule force ... Aucun des Etats expulseurs ne conçut jamais le moindre programme cohérent pour identifier, rassembler et transporter des millions d'individus en si peu de temps". C'est donc le règne de l'arbitraire, de la suspicion et des basses vengeances personnelles ; les interminables trajets à pied et presque sans nourriture dans des régions en ruine ; les trains : "Malgré leur tendance compréhensible à la germanophobie, les journalistes occidentaux venus en masse à Berlin pour couvrir la conférence de Potsdam furent horrifiés en découvrant les mourants et les morts dont étaient jonchés les quais des gares des grandes lignes". Les prisonniers Sudetendeusche en Tchécoslovaquie ou Volksdeutsche en Pologne et en Yougoslavie sont administrativement soumis au travail forcé et non seulement les anciens camps nazis sont ré-utilisés, mais des dizaines d'autres sont ouverts (voir carte p. 152). En 1946-1947 se déroulent les "expulsions organisées", ou présentées comme telles, tandis que les premières divergences entre les Alliés se font jour (les Français tentent de s'opposer à ces transferts, craignant que l'Allemagne n'y puise une force nouvelle et un esprit de revanche), donnant lieu à des marchandages parfois assez sordides : "Le correspondant du Manchester Guardian, qui vit le premier convoi de Szczecin vers Lûbeck le 3 mars 1946 rapporta que ... les convois avait un net aspects gériatrique ... avec beaucoup d'octogénaires. La plupart d'entreux n'avaient rien eu à manger depuis une semaine ... Le plus troublant étaient les marques de mauvais traitement systématique et prolongé qu'ils portaient sur leur corps, les cicatrices laissés par les abus physiques et sexuels". L'auteur tente ensuite de recenser des chiffres aussi précis que possible, qu'il s'efforce de vérifier et de croiser. Il détaille aussi la dégradation des relations anglo-polonaises (et dans une moindre mesure américano-polonaises), les Occidentaux constatant "le taux extrêmement faible d'individus valides" parmi les expulsés et ne pouvant plus répondre humainement aux problèmes sanitaires, épidémiologiques, de logement et d'alimentation. La question des enfants (chap. 8) est sans doute l'une des plus dramatique, et les exemples donnés font froid dans le dos.  Au total, les zones évacuées se dépeuplent et la réinstallation de Polonais ou de Tchèques sur les terres saisies et dans les maisons confisquées pose également de nombreux problèmes intérieurs aux Etats renaissants.

Les derniers chapitres ("La réaction internationale", "La réintégration", "Les lois", "Sens et mémoire") sont consacrés aux conséquences de ces événements, car d'innombrables familles allemandes ont été touchées dans leur chair et leur histoire. R. M. Douglas rappelle d'ailleurs que, dès août 1945, "le nombre de décès quotidiens à Berlin s'élevait à 4.000, contre 150 avant la guerre, alors que la population était moindre". Il fut ensuite nécessaire de "re-socialiser" ces populations, de leur trouver un logement, de leur fournir un travail... Il s'ensuivit la création spontanée, à partir de 1948, de "Sociétés du pays natal", organisations d'entraide que le chancelier Adenauer reconnait comme force politique après la création de la RFA l'année suivante (ces mouvements ne parviendront pas à s'imposer sur la scène électorale). Puis le temps a fait son oeuvre. Sans s'estomper tout-à-fait ("Dans nos consiences, la Silésie reste une terre allemande"), le souvenir de ces malheurs a disparu derrière la croissance économique allemande, Et l'oubli est tombé sur ces souffrances.

Un grand livre sur certaines réalités politiques et sociales de l'Europe centrale et orientale entre 1945 et 1948, ouvrage qui s'appuie sur un impressionnant appareil de notes, une riche bibliographie et un utile index.

Editions Flammarion, Paris, 2012, 510 pages, 26 euros.

ISBN : 978-2-0812-6630-8.

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26 décembre 2012 3 26 /12 /décembre /2012 07:05

AÏWAH

Au combat avec les Marocains

Louis Bacquier

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Les témoignages d'acteurs de la Seconde guerre mondiale étant relativement moins nombreux que ceux de la Grande Guerre, il semble intéressant de s'arrêter sur ce volume atypique. 

Louis Bacquier livre dans cet ouvrage ses souvenirs en tant que témoin et acteur de la Seconde Guerre Mondiale. Las de Normal Sup, il veut quitter la France qu’il considère comme collaborationniste et s’engager dans les troupes de la France libre. Malheureusement, le jeune homme, comme beaucoup d’autres, commence son périple par un séjour dans les prisons espagnoles, puis embarqué pour l’Angleterre, son bateau change de cap et il se retrouve en Afrique du Nord. De là, il gagne le Maroc et devient tirailleur, presque par hasard. Il lui faut attendre 1944 et son retour en France pour découvrir le côté le plus rude de la guerre, dans les Vosges. Durant cet automne, Louis Bacquier intègre le 3e bataillon du 6e Marocain, bataillon de tradition du 2e. Ce bataillon présente la particularité de voir ses soldats conserver leurs écussons originaux, de Marrakech, ce qui leur donne ne cohésion plus forte et leur confère une sorte de supériorité morale, dont Louis Bacquier est très fier. Après les Vosges, l’auteur participe à la campagne d’Allemagne, croise souvent la mort, mais peut finalement rentrer en France indemne à la fin de la campagne. Ainsi peuvent être résumés les souvenirs de cet officier des tirailleurs marocains entre 1942 et 1945.

Louis Bacquier semble littéralement revivre son histoire lorsqu’il rédige ses mémoires. En effet, le livre est construit d’une manière tout à fait originale. La première partie s’ouvre sur le récit de sa vie sous le prisme de sa famille et particulièrement de sa mère, qu’il appelle Thélé. Cette partie se clôture sur la mort de Thélé, alors qu’elle s’était ouverte sur sa description physique. C’est une sorte d’hommage que Louis Bacquier rend ainsi à sa mère. En revanche, ce soldat, bien qu’ayant suivi les traces de son père, ne l’aime pas et pour évoquer sa mort, ne lui octroie que quelques lignes très formelles. Le livre continue sur le thème des études en Khâgne et à St Cyr, partie de sa vie qu’il considère vraiment comme sienne car détachée de sa mère. Cette partie constitue le cœur de l’ouvrage, car il nous livre ici des anecdotes en racontant les épreuves de sa vie et notamment de la guerre. Très gaulliste, Louis Bacquier ne cache pas son aversion pour le maréchal Pétain et le régime de Vichy, qualifié de « gâtisme moralisateur et gluant ». Après la prison en Espagne, l’officier s’attarde sur sa période en tant qu’engagé volontaire (fantassin), puis son arrivée aux tirailleurs à Marrakech. Pour lui la guerre au Maroc reste synonyme d’entrainement mais aussi de musique et même de charge à la baïonnette, mais jamais il ne semble trouver cela vraiment dur, si ce n’est par l’évocation de quelques-uns de ses camarades morts au combat. Il le précise d’ailleurs un peu plus loin : il n’a jamais eu peur, ou du moins jamais eu le sentiment d’avoir peur.  Il faut donc attendre le retour en France pour que ce visage presque « souriant » de la guerre soit enterré et qu’il la décrive telle que ses camarades et les civils ont pu la connaître, avec son lot de dangers, de morts, de tristesse. Enfin, comme si il avait oublié quelques anecdotes au fil de son discours, Louis Bacquier ajoute à son récit des parties hors cadre chronologique qui semble lui revenir en tête au fur et à mesure. C’est l’histoire de la messe de Figueraas, des escaliers,  du cimetière qui rappelle l’annonce de la bataille de Lutterbach, ou encore le repas des Français. A cela s’ajoute des citations un peu décalés sur des considérations libertines notamment.

En somme, cet ouvrage, par son articulation, retranscrit de façon originale, voire étonnante, les pensées qui ont pu marquer un ancien officier, et dont il garde le souvenir (parfois net, parfois flou) plusieurs années après la fin de son temps d’activité. Il raconte de façon très personnelle le quotidien d’un soldat engagé volontaire dans la guerre et, très abordable pour tous public, séduira sans doute les amateurs de récit de guerre ou d’épopée militaire.

Domitille Poirier

Editions Laville, Moncrabeau, 2012, 233 pages, 25 euros.

ISBN : 979-10-90134-24-9.

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22 décembre 2012 6 22 /12 /décembre /2012 07:00

Le clos du maréchal Pétain

Jean Vigreux

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Voici l'histoire originale de quelques arpents de terre en Côte d'Or.

A partir du cas particulier d'un vignoble de Beaune, offert au maréchal Pétain en mai 1942, Jean Vigreux, par des aller-retour permanents, traite à la fois de la place du monde paysan dans l'idéologie, la politique et les représentations de Vichy, d'histoire locale et de l'influence réelle des soutiens maréchalistes dans la région, d'histoire nationale et de la place des terroirs et des provinces dans le discours de l'époque.

Ce petit livre est divisé enquatre chapitres : "La terre ne ment pas", qui permet de situer le cadre politique, social et culturel (aux niveaux local, régional et national) de ce don et d'apprécier la place de l'agriculture et de la ruralité dans le discours et les actes de l'Etat français ; "Le bornage du clos" revient sur la cérémonie traditionnelle, organisée l'année suivante, en 1943, transformée en manifestation d'hommage au maréchal Pétain avec le décorum et les symboles de Vichy ; "Vendanges et mise en bouteille" présente le travail quotidien sur le site, et montre comment, jusqu'aux étiquettes des bouteilles, est mis en scène le culte du maréchal ; la dernière enfin, "Les vicissitudes d'un clos", s'intéresse à la Libération et aux années d'après-guerre. Mise sous séquestre dès septembre 1944, la vigne connait pendant plusieurs années une situation juridique transitoire (il est même proposée qu'elle soit offerte au général de Gaulle ou à la Ière Armée) et l'on voit, après une "épuration" bien modeste, les élites locales compromises avec l'Etat français revenir rapidement au devant de la scène sous d'autres étiquettes politiques (jusqu'à la création du CNI).

Une étude tout-à-fait originale, agréable à lire, un récit souvent surprenant qui s'appuie sur une solide documentation (belle bibliographie finale pour un volume de cette taille) et de nombreuses archives. Un beau travail de recherche en "micro-histoire" qui débouche à chaque page sur la "grande histoire". A savourer, un verre d'un grand cru à la main ?

P.U.F., Paris, 2012, 162 pages, 17 euros.

ISBN : 978-2-13-060774-8.

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 07:00

10 mars 1945

Raid sur Tokyo

Martin Caidin

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C'est le récit du plus gigantesque bombardement aérien américain contre le Japon, paru pour la première fois en français en 1961 et rédigé par le célèbre auteur de science-fiction et de scenarii : on lui doit par exemple Cyborg, ou Nimitz, le retour vers l'enfer. Comme l'ouvrage ne comporte ni notes, ni références, ni bibliographie, la prudence s'impose. Martin Caidin est néanmoins, par aileurs, un journaliste et spécialiste reconnu des questions aériennes, et à ce titre l'ouvrage mérite d'être lu.

L'ouvrage est divisé en quinze brefs chapitres (de 10 à 15 pages en moyenne) qui débutent avec l'évaluation de la situation stratégique dans le Pacifique en 1941 et "Le programme du Très Long Rayon d'Action" qui donne naissance au super-bombardier B 29 (le véritable "héros" de ce livre). Après en avoir présenté les (peu nombreux) premiers essais dans l'urgence d'une guerre qui commence mal pour les Etats-Unis, l'auteur détaille l'installation de bases en Chine et surtout sur l'île de Saipan, quasi porte-avions terrestre qui place l'archipel japonais à portée de vol des appareils. Martin Caidin développe ensuite en détail le processus politique et militaire qui conduit à la décision de bombarder massivement les centres industriels névralgiques (et de fait les centres urbains importants) du Japon et finalement l'attaque massive des 334 superforteresses volantes lancée de nuit à basse altitude, en profitant du déficit en radars et FLAK de la défense anti-aérienne japonaise. Ici, tout est détaillé (et l'on regrette d'autant plus l'absence de sources identifiées), de la préparation des équipages à la sortie des appareils sur les trois bases de départ concernées. Les quatre derniers chapitres (chap. 12 à 15) décrivent l'attaque par le menu : la première vague, dont les bombes au napalm décrivent dans la nuit un gigantesque X de feu, les ravages sur une zone peuplée par plus de 70.000 habitants, "Les rues en flammes" et "La terreur sur la ville". Le bilan est terrible : le 10 mars au matin, "le centre de la capitale, avec ses quartiers les plus peuplés, n'était plus qu'un terrain vague couvert de cendres fumantes". L'auteur rappelle que 60% de Tokyo a été détruit, faisant 130.000 victimes. Pendant plusieurs jours, les missions du même type se succèdent, sur Nagoya, Osaka, Kobe. 10.100 tonnes de bombes incendiaires sont larguées sur le Japon en une semaine. Au total, "la campagne incendiaire eut ensuite comme objectif soixante villes moins importantes, et les B 29 en attaquaient parfois quatre dans la même journée", causant des pertes humaines et des dégats matériels bien plus considérables que les deux bombes atomiques qui, en août suivant, marquèrent tant les esprits. 

Un livre pour le moins impressionnant, au minimum par l'ampleur des chiffres de tous ordres si rarement cités.

Editions Laville, Moncrabeau, 2012, 185 pages, 22 euros.

ISBN : 979-10-90134-21-8.

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 07:05

Les mensonges de juin 1940

La réalité que l'on cache aux Français depuis 70 ans

Bernard Legoux

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A la lecture du seul titre : réflexe de prudence ! Il n'est en effet pas indispensable que les éditeurs recherchent à tout prix le "scoop" en couverture : le lecteur n'est pas obligatoirement naïf. Et, à tout prendre, affirmer "à la Une" nous révéler "la réalité que l'on cache aux Français depuis 70 ans" peut être contre-productif.

Bernard Legoux défend une thèse, celle selon laquelle "seul un armistice pouvait éviter la capitulation sans condition de l'armée et permettait de protéger le mieux possible la population et les prisonniers de guerre de la barbarie nazie". Il a même, il y a un peu plus de deux ans, déjà publié un autre ouvrage exactement sur le même thème (17 juin 1940. L'armistice était indispensable. La fin d'un mythe, L'Esprit du Livre éditions), dans lequel il affirmait même qu'il ne s'était que très peu reporté aux archives, préférant les témoignages... Il donne, en page 13 de ce nouvel opus, la liste des principaux ouvrages dont il s'est inspiré, parmi lesquels "les meilleurs auteurs spécialistes de cette période" dont Benoist-Méchin (?), André Brissaud (??), Claude Paillat (???), etc., mais n'apporte toujours pratiquement aucune référence d'archives primaires. Il s'appuie donc soit sur les témoignages des acteurs, qui cherchent à se défendre et à justifier leurs actes, soit sur des analyses ultérieures plus ou moins partisanes. Résumons, les "meilleurs spécialistes" seraient-ils romanciers ou journalistes ? Bref, si la bibliographie finale à laquelle nous nous sommes immédiatement reportés est significative avec 280 titres, elle comporte de bonnes et de (beaucoup) moins solides références.

Le livre est divisé en 10 chapitres, qui dépassent légèrement les bornes chronologiques de la campagne de France pour prendre en compte la période antérieure à la Seconde guerre mondiale et les opérations navales britanniques contre la flotte française en juillet 1940. Le chapitre I, "Le Club", donne le ton d'un sentiment anti-britannique latent. Ce rapprochement informel autour de Churchill, à partir de 1938, d'hommes politiques farouchement hostiles à l'Allemagne nazie et décidés à conduire une prochaine guerre jusqu'au bout avec les ressources des empires coloniaux et l'aide des Etats-Unis est désigné comme responsable : "Ils estiment très probable que l'armée française ne puisse recevoir, sans rompre, le choc allemand et ils se préoccupent, dès 1939, d'empêcher qu'une paix de compromis ou un armistice inspirés par l'évidence de notre infériorité, ne mettent la France hors de la guerre". Ce "club" serait donc à l'origine, par des manoeuvres de couloirs, de la crise gouvernementale, politique et militaire du printemps 1940 en France : "Bien qu'aucune preuve formelle n'en ait été apportée, il est certains que toutes ces concertations franco-britanniques ont fortement contribué aux manoeuvres subtiles qui ont entrainé la chute de Daladier". Gamelin lui-même aurait été persuadé, "dès juillet 1939", que la défaite était inévitable, mais "par amour propre et pour des raisons de prestige il se refuse à l'avouer au gouvernement". C'est objectivement faux : il suffit d'aller lire aux archives, justement, la correspondance confidentielle entre le général en chef et le ministre de la Défense nationale. Gamelin exprime clairement l'état d'impréparation des armées, mais il n'en assume pas la responsabilité, c'est différent. Mais l'auteur n'aime pas les archives... Les chapitres qui suivent sont de la même eau ("La campagne de France", "Pourquoi la France a perdu la guerre", "La route vers l'armistice", "La chute de Reynaud", "17 juin. La prodigieuse journée de Winston Churchill", "L'inévitable armistice", "Les débuts du gouvernement Pétain", "La grande campagne de propagande", "L'opération Catapult en Angleterre") et poursuivent le développement de l'argumentation selon les mêmes mécanismes et avec les mêmes sources. Sur les causes de la défaite militaire : "grande infériorité du pays sur l'Allemagne en matière économique, très longue période pacifiste encourageant le désarmement, instabilité gouvernementale interdisant les plans à long terme, politique sociale du Front populaire diminuant le rendement des travailleurs, retard important sur l'Allemagne pour commencer le réarmement, très mauvaise organisation du commandement, incompétence et manque de réactivité des chefs, insuffisance dramatique de l'aviation, mauvaise doctrine d'emploi des matériels et notamment des chars, dramatique insuffisance des transmissions, mobilisation ratée, organisation industrielle désastreuse, déficience dans de nombreux matériels, non utilisation des renseignements fournis par le S.R., désastreuse manoeuvre Dyle, très graves incurie de la défense dans la zone de Sedan". Bref, un peu de tout, mais surtout au final, "on peut ajouter une organisation allemande supérieure dans tous les domaines, un appui britannique très médiocre et une défection anglaise au bout de quinze jours après une faible participation aux combats". Toujours les Anglais ...  D'ailleurs, dès le 17 juin, Churchill commence à "tendre un piège à la flotte française", qui conduira à Mers el-Kébir en juillet. Le chapitre 7 ("L'inévitable armistice") est également assez particulier dans ses pages 412-429, car après des "estimations" aux probabilités bien aléatoires, Bernard Legoux en vient à conclure que, sans l'acceptation de l'armistice et sans les "négociations" du gouvernement Pétain, "ce sont presque un tiers de morts en plus que la France aurait dû subir. Environ 800.000 au lieu de 600.000". Pour preuve : le témoignage du général espagnol Salgado-Araujo, qui traverse, en automobile, la France non occupée en février 1941 ! Pincez-moi, je rêve ! Etc., etc., etc.

Certes, "il ne faut jamais oublier qu'après les conflits ce sont toujours les vainqueurs qui écrivent l'Histoire" précise heureusement l'auteur au détour d'un paragraphe, et l'héroïsation ultérieure excessive de la geste gaulliste confirme en tout point ce propos. Mais la formule peut lui être retournée et ce n'est pas en en prenant le contre-pied systématique, ce n'est pas en tentant de "réhabiliter" par principe un "camp" par rapport à l'autre, que l'on peut espérer approcher la réalité des faits. Les choses sont moins manichéennes et tiennent parfois à des compromis de détail, qu'il faut savoir mettre à jour... dans les archives. L'auteur ne retenant que les éléments favorables à sa cause, vous lirez "la moitié de l'histoire". Au bilan, finalement, rien de bien nouveau dans ce livre donc. Les fameux "mensonges" qui seraient "cachés depuis 70 ans" sont bien connus et ils ont été publiés depuis longtemps. Par contre, l'ouvrage est indiscutablement à lire et à connaître comme une synthèse d'une approche, comme présentation d'un point de vue, comme défense d'une analyse partisane. Sous cet angle, que l'on pourrait qualifier de "défense et illustration d"une ancienne tendance conservatrice à négocier plutôt qu'à se battre", l'ouvrage mérite d'être connu et étudié.

Editions Jourdan, Waterloo-Paris, 2012, 733 pages. 23,90 euros.

ISBN : 978-2-87466-237-9.

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Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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