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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 07:00

Des missionnaires plongés dans la Grande Guerre

Lettres des Missions étrangères de Paris

Paul Christophe

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Voilà un livre original et dépaysant mais qui, en dépit de ses réelles qualités, n'a pas totalement réussi à nous convaincre. Sans doute, tout simplement, en attendions-nous ce que nous ne pouvions pas y trouver...

Paul Christophe se plonge, à travers cette étude, dans les archives des Missions étrangères de Paris (et en particulier les correspondances reçues au séminaire de Paris) en charge depuis plus de 350 ans de l'évangélisation en Extrême-Orient. Nous pensions y découvrir essentiellement la place, le rôle, la perception que ces hommes, vivant à l'autre bout de la planète et rappelés au service à partir d'août 1914, avaient de leurs engagements variés dans les armées et le service de santé entre 1914 et 1918. C'est en partie cela (pour la moitié de l'étude environ), et de ce point de vue l'ouvrage intéressera ceux qui travaillent sur la Grande Guerre. On a d'ailleurs le sentiment que leurs points de vue (extrêmement divers toutefois) ne semblent pas tout-à-fait correspondre à la perception que les curés qui exerçaient leur sacerdoce dans l'hexagone pouvaient avoir de la guerre (l'auteur cite en épilogue une lettre : "Vive la France, mais vive encore plus le Laos"). Mais cette "histoire des missionnaires en guerre" s'intéresse également longuement (ce qui est par ailleurs naturel) aux conséquences pour ces paroisses et évêchés d'Extrême-Orient du départ pour l'Europe de ces hommes (quatrième et cinquième parties). C'est donc un autre sujet, mêlé au premier, celui de la pénurie de missionnaires en Asie orientale, avec un focus particulier sur le cas presque dramatique du Laos, et de la difficile reconstruction d'un "réseau" après 1918. Nous découvrons là, au Japon, en Birmanie, au Tibet, en Chine, etc., les conditions très particulières et pour le moins rustiques d'exercice de ce sacerdoce et l'attachement profond de ces hommes aux populations au sein desquelles ils servent.

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25 juillet 2012 3 25 /07 /juillet /2012 07:10

Le père Antonin Jaussen, o.p.

1871-1962

Jean-Jacques Pérennès

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Une véritable pépite ! Rédigée par l'actuel directeur de l'Institut dominicain d'études orientales au Caire, cette biographie de l'un des plus éminents représentants au XXe siècle de la "tradition musulmane" de l'ordre est d'une exceptionnelle richesse. Au fil des pages, une grande partie de l'action culturelle, ethnologique, linguistique, archéologique des orientalistes français depuis juillet 1890 (Antonin Jaussen appartient à la première promotion de l'école biblique de Jérusalem et ne quitte ensuite pratiquement plus le vaste espace compris entre la Syrie et l'Egypte) est reconstituée et mise en lumière, cette "oeuvre apostolique et scientifique" à laquelle l'influence française au Moyen-Orient doit tant. De ce seul point de vue, l'ouvrage est déjà indispensable.

Mais nous avons référencé ce livre dans la catégorie "Première Guerre mondiale" car c'est à cette époque à notre sens que le père Jaussen prend toute sa place dans la "grande" histoire. Dès décembre 1914 ("Moine-soldat dans la Première Guerre mondiale"), il rencontre le commandant en chef britannique au Caire, lui communique les informations dont il dispose sur les préparatifs turcs d'offensive contre le canal de Suez et devient officier de renseignement pour les Alliés dans toute la région. Excellent pratiquant des langues locales, parfait connaisseur des tribus qui nomadisent entre l'Arabie, la Jordanie actuelle et la Palestine, il devient rapidement l'une des sources les plus fiables. Ceux qui se sont intéressés à la Grande Guerre au Moyen-Orient ont d'ailleurs croisé à de nombreuses reprises son nom, dans les papiers et rapports du consul Defrance au Caire, du colonel Brémond au Hedjaz, de l'amiral commandant la division navale ou du chef du Détachement français de Palestine-Syrie. A cet égard, cette biographie, où l'on retrouve T.E. Lawrence, les généraux britanniques, Georges-Picot, Fayçal, et tous les intervenants français, anglais, turcs et bédouins aux affaires moyen-orientales apporte une véritable plus-value.

Un petit volume de 130 pages, préfacé par Henry Laurens, parfaitement rédigé d'une plume aussi alerte qu'agréable et dont le texte courant est toujours référencé. Absolument indispensable pour quiconque souhaite s'intéresser à cet "Orient compliqué", enjeux de tant de convoitises et d'ambitions contradictoires.

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16 juillet 2012 1 16 /07 /juillet /2012 07:00

Les quatre armistices de 1918

Charles Vilain

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Dans ce volume, paru en 1968 aux Editions France-Empire pour le cinquantième anniversaire de la fin de la Grande Guerre, Charles Vilain (lui-même responsable dès les années 1920 de l’Union nationale des combattants en Normandie) s’efforce de suivre, de septembre à novembre 1918, les dernières semaines de guerre sur les différents fronts. Il centre généralement son discours à partir de la position allemande, le IIe Reich étant contraint en quelques semaines à cesser la lutte, victime du blocus étroit de son commerce par les Alliés, mais surtout faisant de plus en plus figure de citadelle assiégée avec les armistices successifs de Salonique (avec la Bulgarie), de Moudros (avec la Turquie) et de Padoue (avec l’Autriche).

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Pas de véritables révélations dans ce livre, dont les références reprennent souvent des ouvrages bien connus (Bugnet, Deygas, Erzberger, Foch, Larcher, Ludendorff, de Pierrefeu, Poincaré, Renouvin, Tournès, etc.), mais la mise en parallèle des différents textes. Grâce au recueil de témoignages complémentaires, le récit de Charles Vilain est enrichit d’anecdotes et de descriptions précises. La description de l’arrivée des plénipotentiaires dans les lignes françaises, puis celle du déroulement des « négociations » de l’armistice entre les Alliés conduits par Foch et les Allemands en forêt de Compiègne sont particulièrement détaillées. De même, le lecteur peut suivre presque heure par heure le processus d’abdication de Guillaume II et la proclamation de la république à Berlin.

Ce livre, que l’on peut aisément trouver pour quelques euros chez des bouquinistes, constitue, pour les six à huit dernières semaines de guerre, un ouvrage de travail extrêmement utile.

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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 07:00

14-18  Un autre regard

J. Braibant

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Contrairement au célèbre slogan d'un grand magazine, le texte, ici, ne vient pas en appui d'une iconographie à la fois originale et excellente. Et c'est tout à fait dommage.

En effet, l'essentiel de l'ouvrage est constitué par une collection inédite de photographies de René Salmon. Celui-ci, pilote et photographe, blessé en septembre 1914, retourne au front comme correspondant de guerre et accumule plusieurs centaines de clichés qui "n'avaient jamais été publiés jusqu'à ce jour". Sur ce seul plan, le livre serait absolument indispensable. Hélas, les images (souvent très fortes) sont accompagnées d'un texte courant qui n'a visiblement pas été rédigé par un historien, ni un amateur éclairé. Jacques Braibant, présenté en quatrième de couverture comme un "journaliste indépendant, auteur, dramaturge et traducteur", aurait sans doute été bien inspiré de rester dans son domaine de compétence, car il nous assène une succession régulière d'a priori et d'idées reçues, dont l'introduction donne une idée : "Des centaines de milliers d'hommes sublimes sont morts à cause de l'incompétence de leurs chefs", ce qui constitue pour le moins un parti pris très marqué. D'autres exemples : au début de la campagne, le "calme légendaire" de Joffre "ressemble assez fort à l'hébétude de l'homme qui voit le ciel qui lui tombe sur la tête" ; lors de la bataille de la Marne, "la majeure partie des engagements a en effet eu lieu sur l'Ourcq" et "ce sont les Anglais qui lanceront la contre-attaque" ! ; l'offensive d'avril 1917 devient "le bain de sang du Chemin des Dames" ; etc.

N'hésitez donc pas à vous procurer ce livre, car honnêtement les photos sont très (très) bien, mais oubliez le texte, vous n'y perdrez pas.

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12 juillet 2012 4 12 /07 /juillet /2012 07:00

L'Emden

François-Joseph de Hohenzollern

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  Allié à la famille impériale allemande, mais issu de sa branche catholique d’Allemagne du sud, le prince François-Joseph de Hohenzollern sert en 1914 comme officier torpilleur sur l’Emden, affecté à l’escadre d’Extrême-Orient et basé à Tsing-Tao. Dans ce volume d’un peu plus de 200 pages, dont la traduction française a été publiée en 1929 chez Payot dans la célèbre collection des « Mémoires, études et documents pour servir à l’histoire de la guerre mondiale », il raconte par le détail l’extraordinaire croisière de l’un des plus célèbres « corsaires » allemand au début de la Grande Guerre.

Après avoir accéléré ses préparatifs de guerre, complété ses stocks de munitions et ses réserves de charbon au cours des derniers jours du mois de juillet devant la dégradation de la situation internationale, le commandant de l’Emden quitte la base de Tsing Tao le 31 en fin de journée : « Notre but était de paralyser le commerce ennemi ». Il fait sa première prise, le paquebot russe Riäsan, dès le 4 août 1914 et ne cessera plus (à l’exception d’une brève période de quelques jours durant laquelle il est intégré à l’escadre de l’amiral von Spee) de semer l’angoisse chez les capitaines des nations alliées croisant dans le Pacifique et l’océan Indien jusqu’au 10 novembre 1915, date à laquelle il succombera sous les tirs du croiseur australien Sydney.

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Outre les précisions apportées sur les combats, déplacements, manoeuvres, bombardements et arraisonnages, le livre est tout particulièrement intéressant par la présentation qui est faite de la conduite des prisonniers, marins et équipages des navires saisis ; et par le récit des opérations de charbonnage et de ravitaillement, y compris l’emploi de cargos auxquels le commandant du navire, le capitaine de frégate von Müller, donne rendez-vous de loin en loin pour recompléter ses soutes. Les relations avec les neutres (Japonais durant les premiers jours, puis Hollandais surtout) sont également décrites et le bilan des dégâts occasionnés au commerce allié se mesure à la hausse du cours des assurances au Lloyd's de Londres… Prisonnier jusqu’à la fin de la guerre, l’équipage est interné à Malte et le livre du prince François-Joseph permet également de mieux cerner les conditions de détention des officiers allemands, qui ne seront finalement libérés qu’en 1919.

Ce livre se trouve généralement entre 10 et 15 euros selon son état général chez les bouquinistes. Enfin, en complément (ou suite) à ce récit, on pourra prendre L’équipage de l’Ayesha, aventures des rescapés de l’Emden, également publié chez Payot par le lieutenant von Mücke, qui commandait la compagnie de débarquement du croiseur. Mais ceci est une autre (extraordinaire) histoire…

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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 07:10

La Grande Guerre

Richard Thoumin

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Voilà une série étonnante de 3 volumes, publiés en 1960 dans la collection « Il y a toujours un reporter » chez Julliard. Le principe retenu est à la fois original et simple : à partir d’une large sélection d’articles, de textes et de mémoires, l’auteur ne rédige finalement que de relativement brèves transitions et le récit chronologique des événements « s’écoule » ainsi par la mise bout à bout d’extraits d’ouvrages divers. On objectera bien sûr que la sélection en amont des témoignages peut ne pas être neutre et Richard Thoumin répond dès son avant-propos à cette critique en rappelant les propos d’André Maurois : « Le lecteur devra pour chaque témoin se demander comment la nature et les fonctions de celui-ci ont pu colorer ses vues … Le témoignage implique la subjectivité même qui lui assure la vie mais qui ne le garde ni des petitesses ni des exagérations ».

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La diversité des titres différents retenus (une douzaine pour les seules 50 premières pages du volume 1 par exemple), dont les références sont données en notes de bas de page, est dans l’ensemble une garantie de sérieux. On trouve certes de nombreux auteurs français, mais aussi beaucoup d’Allemands, quelques Anglais, Italiens, Autrichiens et Russes, ponctuellement un Hongrois, un Grec ou un Roumain, etc. Au total, un récit certes classique de la Grande Guerre, mais dont la diversité des sources ouvrent de multiples pistes complémentaires et permettent ainsi aux amateurs d’aller beaucoup plus loin dans leurs recherches.

Ces trois volumes, qui abordent essentiellement l'histoire de la Grande Guerre "par le haut" (t. 1 : année 1914, t. 2 : années 1915-1916, t. 3 : années 1917-1918), se trouvent à partir de 30 euros chez les revendeurs de livres d’occasion.

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1 juillet 2012 7 01 /07 /juillet /2012 07:00

Le Tour de France 1914

De la fleur au guidon à la baïonnette au canon

Jean-Paul Bourgier

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Voilà, alors que commence le Tour de France 2012, un livre d'histoire croisée et de passion, aussi, en ce week-end de départ du Tour de France 2012, sacrifions à notre façon à l’actualité avec ce livre original qui met en parallèle la « grande boucle » et les événements du mois de juillet 1914.

L’ouvrage s’ouvre sur une première partie qui présente les principaux coureurs des différentes nationalités, dans l’atmosphère de plus en plus lourde de la fin du printemps et Jean-Paul Bourgier insiste par exemple sur la « forte rivalité franco-belge » (en cyclisme), les ambitions des Italiens, la place des Suisses et les derniers entrainements des futurs compétiteurs.

La deuxième partie, centrale (pp. 39-102) nous fait vivre le Tour au jour le jour du 28 juin (« Paris-Le Havre : le hasard est plus à Sarajevo qu’en Normandie ») au 26 juillet (« Dunkerque-Paris : Philippe Thys réalise le doublé, fête à Paris en pensant au Tour 1915 »), en passant par le 6 (« La Rochelle-Bayonne : monotonie landaise, engagement du Kaiser Guillaume II auprès de l’Autriche-Hongrie ») ou le 18 juillet (« Grenoble-Genève : trois G, Galibier, Garrigou, Gino ; un ultimatum se prépare »). On le voit, cette mise en contexte « chrono-politico-diplomatique » de la grande compétition cycliste permet de suivre les événements sportifs sous un angle tout-à-fait original : le parcours et le déroulement de chaque journée sont scrupuleusement reconstitués (essentiellement à partir des comptes rendus quotidiens de la presse généraliste et surtout spécialisée), et le texte est ponctué de références à l’actualité (« Notre attention fut distraite par un bataillon de chasseurs alpins qui franchit le col au-dessus du tunnel », 18 juillet, franchissement du Galibier ; « La fière et invaincue cité patriotique se prépare à faire une réception grandiose aux vaillants rescapés de la formidable randonnée qui tient en émoi la France entière », 20 juillet, arrivée à Belfort). A la fin du récit de chaque  étape, un paragraphe résume l’évolution de la situation internationale dans la journée (« Alors que dans la soirée du 22 juillet la fête bat son plein à Longwy, Raymond Poincaré achève son voyage officiel à Saint-Petersbourg. Le président de la République prononce le traditionnel discours d’adieu où il évoque l’indissoluble alliance entre la Russie et la France »).

La troisième partie enfin, « La baïonnette au canon », raconte l’arrivée au vélodrome de Paris, mais aussi les conditions de retour dans l’hexagone de certains sportifs surpris par les événements alors qu’ils participent à des compétitions à l’étranger, et en particulier en Allemagne. Elle se termine sur un ultime chapitre qui évoque les parcours de quelques champions « Morts au champ d’honneur », tandis que l’épilogue dresse un point de situation de l’état du cyclisme en 1919 (« Le Circuit des champs de bataille : un hommage aux cyclistes disparus » et « Le Tour de France dans les régions reconquises »). On apprécie enfin, dans les annexes, le récapitulatif complet des participants, des vainqueurs des étapes et le classement général, mais aussi la longue liste des « Coureurs ayant participé au Tour de France de 1903 à 1914 et morts au combat ».

Un livre original disions-nous, qui permet de suivre le peloton dans des efforts quasi-surhumains (il faut se souvenir de ce que sont les vélos mais aussi les routes à cette époque), et de revivre dans le même temps la détérioration de la situation européenne. A lire au jour le jour, à savourer et à méditer, pourquoi pas au rythme quotidien des étapes de ce Tour 2012 ?

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28 juin 2012 4 28 /06 /juin /2012 07:15

Monument américain

Musée de la Grande Guerre

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L'exposition temporaire "Un cadeau des Américains à la France" du musée de la Grande Guerre de Meaux, consacréeau monement américain de la deuxième bataille de la Marne récemment restauré, a été ouverte le 19 mai dernier et restera en place jusqu'au 30 septembre prochain.

Ce dimanche, 1er juillet, à 15h00, Barbara Donné-Donati prononcera une conférence sur la restauration de ce "cadeau à la France".

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 07:10

Général Pellé

Film et conférence

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Ce jour, à partir de 17h00, à l'Ecole polytechnique de Palaiseau, projection d'un film documentaire sur "Le général Pellé, soldat, diplomate et artiste". Voilà une excellente opportunité pour découvrir cet officier atypique, en particulier pour ceux qui n'auraient pas pu visiter l'exposition présentée sur ce thème à Verdun. La projection sera suivie d''une conférence prononcée par Jean-Noël Grandhomme sur "Le rôle des X aux premières heures de la Grande Guerre".

Les amateurs pourront également consulter le site www.legeneralpelle.fr 

et découvrir sa carrière sur le site de la Société des amis de la bibliothèque et de l'histoire de l'X :  http://sabix.revues.org/179#tocto1n5

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21 juin 2012 4 21 /06 /juin /2012 07:05

14-18, le sport sort des tranchées

Un héritage inattendu de la Grande Guerre

Michel Merckel

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Dans sa préface au livre de Michel Merckel, Roger Bambuck, lui-même ancien médaillé olympique, parle d'un "trravail d'alchimiste" et d'un "ouvrage foisonnant". C'est peu de le dire.

Dans une première partie, l'auteur traite chronologiquement de l'évolution des pratiques sportives au fur et à mesure que la guerre se prolonge, avec cette particularité d'évoquer parallèlement l'évolution de la situation militaire, les réactions des poilus, la place et le rôle du sport parmi les soldats. On relève par exemple le chapitre consacré au "Poilu's Park", lieu de repos pour les soldats installé en mai 1915 à Commercy avec l'appui du commandant du 8e CA ; le rôle des Britanniques dans la diffusion de la pratique des sports collectifs ; la place des Américains à partir de 1918. Au-delà de l'armistice, il revient sur les Jeux interalliés (ou "Olympiade militaire interalliée") de 1919, la création des premières grandes fédérations nationales et la reprise des compétitions sportives nationales à partir de 1920, où les "anciens combattants" tiennent une place éminente et dont le football est le premier bénéficiaire. La deuxième partie s'intéresse davantage à des thèmatiques particulières : "Les femmes et le sport durant la Grande Guerre" (le premier match de football féminin est daté du 30 septembre 1917), "Le sport au service de la Grande Guerre" (et la plus-value apportée par les activités physiques à la formation militaire, qu'il s'agisse des Corps francs, des Chasseurs cyclistes ou des lanceurs de grenade), "Le sport, le handicap et la Grande Guerre" (l'activité physique étant conçue comme une méthode valorisante de rééducation et de réinsertion), et enfin "Le rôle de l'Ecole de Joinville pendant la Grande Guerre" (héritière de l'Ecole normale militaire de gymnastique de 1852, fermée en août 1914 mais réouverte dès mai 1916 pour répondre aux besoins). La dernière partie enfin se présente comme un "Hommage aux sportifs tués aux combats de 14-18", présentation faite par discipline (de Athlétisme à Rugby) et suivie de la "Liste des 424 champions français répertoriés morts au champ d'honneur". Une liste à laquelle, généralement, on ne pense pas.

L'ensemble du texte est accompagné de très nombreuses citations et références aux "carnets" et "journaux" des soldats, mais aussi à la presse de l'époque, qu'elle soit de l'arrière (généraliste ou spécialisée) ou du front (journaux de poilus). A la fois récit historique, étude sociale et galerie de portraits, ce livre bien construit et riche d'informations originales mérite d'être lu, recommandé et diffusé.

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Qui Suis-Je ?

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  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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Cafés historiques de La Chouette

Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

Sur la toile