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24 janvier 2015 6 24 /01 /janvier /2015 06:20

Pierre Laval vu par sa fille

D'après ses carnets intimes

Yves Pourcher

Resté dans la mémoire collective, depuis son exécution en 1945, comme le "salaud intégral", Pierre Laval a d'abord été l'un des très grands hommes politiques de la IIIe République, trois fois président du Conseil et quatorze fois ministre, auprès duquel se pressait alors une foule de courtisans, d'admirateurs, etc... Cette réédition (première parution en 2002) est donc tout-à-fait intéressante.

Dans ce récit qui s'étend des années 1920 à la mort de Josée de Chambrun, fille de Pierre Laval, en 1992, et même au-delà pour ce qui est des fins de trajectoire familiale. Au fur et à mesure du récit, qui intègre de très nombreuses citations d'autres témoins et acteurs de l'époque (on se reportera à la longue bibliographie en fin de volume), la personnalité de Laval apparaît de façon presque ambigüe, mais le portrait de sa (ravissante) fille est tout aussi complet, et finalement c'est presque cet aspect là qui domine. Pour résumer, sa fille l'adore, l'aime, le défend bec et ongles, tandis que la plupart des autres (surtout après 1945, mais des mots cruels ont été prononcés ou écrits parfois bien avant la guerre...) sont extrêmement critiques. Laval est surtout présenté sous trois angles : le politique habile, qui pense que tout peut se régler par la négociation ; le pacifiste absolu prêt à tout accepter pour éviter la guerre ; l'Auvergnat parti de peu qui a su constituer un patrimoine important et le gérer avec profit. Sa fille, Josée, quoique l'auteur puisse écrire, est très vite prise dans le tourbillon d'une vie typique de la (très) haute société où l'on croise quotidiennement, naturellement, pour les repas et les sorties, les plus grands noms politiques, industriels, journalistiques de France ; un fonctionnement entre soi et en réseau d'un monde qui sait parfaitement s'adapter à la défaite de juin 1940 pour continuer à vivre au mieux. Parmi les hommes célèbres du temps, Pétain appartient d'ailleurs au groupe de ceux qui, ponctuellement, déjeunent ou dînent avec le président Laval dès les années 1930. Pour la fille, qui accompagne son père dans ses déplacements internationaux, le tout-Paris se croise à Saint-Moritz comme il se retrouvera plus tard au Maxim's avec la fine fleur de l'armée allemande d'occupation, entre les "de X" ou "de Y", les Rothschild, les Schneider, les Citroën, quelques princesses, des diplomates et des patrons de presse. D'ailleurs, Josée nous le dit : "Au printemps 1934, la mode était si belle"... Et entre deux visites ou représentations pendant l'Occupation, "elle est à la collection Rochas et, les jours suivants, chez Lanvin, Schiaparelli, France Ohé". Alors, bien sûr, en 1944 et 1945, "la douleur", "les angoisses", "l'injustice"... On se dit aussi que la victoire du Front populaire en 1936 ne tient pas qu'à l'opposition des masses laborieuses aux régimes autoritaires et doit sans doute beaucoup aux conditions sociales du temps. Ainsi, le livre est intéressant en ce sens qu'il nous montre l'envers du décor, ou plutôt l'intérieur de la maison. Certes, Laval aime sa fille, adore ses chiens (tiens, lui aussi ?) et se retrouve avec plaisir dans sa propriété de campagne. Mais cela en fait-il pour autant un personnage sympathique ? Et que peut-on penser de la vie et du quotidien de cette famille qui a, à plusieurs reprises, tant d'influence sur le destin de la France ?

Gêne et trouble à la lecture de cet ouvrage, par ailleurs très utile pour connaître certains dessous de la politique des années 1930. Un livre absolument à connaître, sans être dupe de tout ce que peut écrire Josée Laval en matière d'autojustification familiale.

Coll. 'Texto', Tallandier, 2014, 741 pages. 12,50 euros.

ISBN : 979-10-210-0709-3.

Réhabilitation d'un homme complexe
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16 janvier 2015 5 16 /01 /janvier /2015 06:00

Benoît XV

Pape de la paix

Yves Chiron

Devenu pape aux premiers jours de septembre 1914, Benoît XV sera sévèrement critiqué pendant la Grande Guerre mais "salué par des éloges unanimes" à sa mort en 1922, avant de tomber dans un relatif oubli. Cette belle biographie fait justice de tels mouvements d'opinion.

Pour les Français (y compris de nombreux catholiques), il est resté celui que Clemenceau avait qualifié de "pape boche", en oubliant que dans le même temps en Allemagne il était pour Ludendorff le "französisch Papst" (le pape français) ! Né en 1854 dans une ancienne famille génoise, il grandit donc dans l'Italie des guerres de l'unité, de l'annexion des Etats pontificaux au jeune royaume et de la "question romaine". Etudiant en droit et militant dans les mouvements de jeunesse catholique, il commence des études de théologie en 1875 et est ordonné prêtre en 1878. Il entre alors dans l'administration pontificale (en particulier des Affaires étrangères), dont il va gravir en vingt-cinq ans tous les échelons jusqu'à sa nomination comme archevêque de Bologne, l'un des plus importants diocèses d'Italie, à la fin de l'année 1907, et il est fait cardinal au printemps 1914. Or, dès le 20 août, le pape Pie X décède, entraînant la réunion du Sacré collège. Elu au dixième tour de scrutin le 3 septembre, il prend le nom de Benoit XV, alors que la guerre fait rage et que les cardinaux des puissances centrales ne cachent pas avoir voté pour lui mais que dans le même temps la France catholique se félicite de son élection. Son premier message pour la paix est diffusé dès le 8 septembre, repris et développé dans une encyclique deux mois plus tard : pour Benoit XV, "ce conflit est un châtiment sinon voulu par Dieu, du moins permis par Dieu : il est 'flagellum iracundiae', 'le fouet de la colère de Dieu avec lequel il fait justice des péchés des peuples'. On remarque le pluriel : le pape renvoie dos à dos les deux camps, coupables chacun des mêmes fautes". Cette position de difficile équilibre entre les deux alliances en lutte, cette "volonté de ne pas s'engager en faveur d'un camp mais de se situer au-dessus d'eux en essayant de faire prévaloir la justice et la charité" sera fort mal compris. La création d'un service d'assistance aux prisonniers, la sollicitude marquée pour la Belgique occupée, les relations toujours ambigües avec l'Etat italien, les multiples entretiens officieux avec tel ou tel représentant (plus ou moins mandaté) des puissances en guerre comme des neutres, les questions polonaise et arménienne sont autant de sujets qui animent l'action pontificale. Mais Yves Chiron s'intéresse aussi au fonctionnement de l'Eglise en tant qu'institution et aux réformes progressivement mises en place par le Souverain pontife, qui retrouve une présence dans tous les journaux européens et américains avec son offre de paix d'août 1917 : "Les réactions des pays belligérants furent diverses, mais la tonalité générale était négative", lui valant même le surnom de "Pilate XV" de la part d'un auteur pourtant catholique. Etranger aux armistices, exclu de la conférence de la paix (sur la demande expresse de l'Italie), le Saint Père se préoccupe de l'Orient et de la Palestine, qui passe sous mandat britannique, et des territoires catholiques européens où émergent de nouvelles nations : "L'histoire sera bien obligée de reconnaître un jour que la nouvelle carte avait été dressée par un fou". Le chapitre 11 est consacré à la question des missions d'évangélisation (dont les Missions étrangères de Paris) et le chapitre 13 aux positions doctrinales du pape et à sa "politique intérieure" au sein du monde catholique. Le chapitre 14 enfin détaille les relations qui se nouent progressivement entre le Saint Siège et le gouvernement italien, et deviennent plus régulières à partir de 1917 et surtout de 1919, conversations qui vont s'accélérer durant les années 1920 jusqu'à la normalisation des rapports par le concordat de 1929 (signé par son successeur), tandis que le chapitre 15 s'intéresse plus particulièremnt aux rapports avec la France, toujours agitée par la loi de séparation des Eglises et de l'Etat, où la figure de Jeanne d'Arc est mise en avant mais dont le gouvernement hésite à ouvrir une ambassade au Vatican. Benoit XV meurt rapidement, en 1922.

Un bilan finalement "globalement positif" pour ces sept années de pontificat et une biographie équilibrée qui doit être connue par tous ceux qui s'intéressent à l'histoire européenne du début du XXe siècle.

Perrin, Paris, 2014, 381 pages. 22,90 euros.

ISBN : 978-2-262-03702-4.

Pape du temps de guerre
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29 décembre 2014 1 29 /12 /décembre /2014 06:20

Gambetta

Le commis-voyageur de la République

Jean-Philippe Dumas

L'importance de la personnalité de Gambetta dans la vie politique française de la deuxième moitié du XIXe siècle justifiait pleinement la parution de cette (petite mais utile) biographie.

Celui qui, à trente ans, a battu aux élections législatives le vénérable Adolphe Thiers et le très célèbre Ferdinand de Lesseps, celui qui fut l'animateur du gouvernement de la Défense nationale et qui devait mourrir à 44 ans alors qu'il envisageait "un ambitieux programme de réforme des institutions" gagne à être connu. Cette biographie destinée au grand public est donc d'autant plus bienvenue que l'on refait aujourd'hui, ici ou là, référence à Gambetta. L'opposant au Second empire, qui pendant "l'année terrible" cumule à Tours les postes de ministre de l'Intérieur et de ministre de la Guerre, connait certes de nombreux échecs (dont militaires), mais est aussi celui qui propose une nouvelle voie politique réaliste, restée dans l'histoire sous le nom "d'opportunisme". Orateur hors pair, il "sent" littéralement les évolutions de l'esprit public et défend l'idée d'une république d'ordre, à la fois soucieuse des questions sociales mais qui évite aussi les excès anti-religieux. Chef du gouvernement en 1881, il inspire une longue lignée d'hommes politiques, tant à gauche qu'à droite de l'arc parlementaire et mérite donc d'être redécouvert.

Un volume facile à lire, maniable. Une bonne synthèse à conserver sur l'étagère "IIIe République" de sa bibliothèque. 

Belin, Paris, 2014, 169 pages, 20 euros.

ISBN : 978-2-7011-5241-7.

Naissance de la IIIe République
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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 06:33

Montgomery

Daniel Feldmann et Cédric Mas

Personnage très controversé, mais acteur majeur de l'histoire militaire britannique et européenne de la première moitié du XXe s., Montgomery méritait bien cette biographie que l'on doit aux auteurs d'un récent Rommel (ici).

En résumant très rapidement le parcours deleur héros dans la brève introduction, Daniel Feldmann et Cédric Mas observent que "la réflexion militaire de Montgomery ne se concentre pas vers un type d'arme ou une tactique, mais vers le commandement en lui-même, l'organisation de l'armée, l'entraînemùent, la planification, la sélection des hommes et leur moral". Entré à Sandhurst en 1907, il connait une scolarité un peu cahotique et rejoint les Indes dès décembre 1908. A partir de là, sa carrière est décrite avec précision (autant que le format du livre le permette) au cours de la Grande Guerre (chap. 2 et 3), durant l'entre-deux-guerres (chap. 4) et bien sûr au long de la Seconde guerre mondiale (chap. 5 à 11) puis dans l'immédiat après-guerre (chap. 12). Tout au long du texte, les anecdotes sont nombreuses, des chiffres fréquemment fournies, de nombreuses citations reprises. Le style est sobre et vif et les quelques cartes claires et lisibles (progrès confirmé donc chez Economica) l'accompagnent bien. En privilégiant les aspects strictement "militaires" de la vie de Montgomery, les deux auteurs s'éloignent de la biographie classique mais nous donnent aussi à mieux comprendre certaines décisions prises durant la Seconde guerre moniale. Quant à l'homme lui-même (par ailleurs très probablement fort peu agréable au plan humain, pour ses pairs comme pour ses chefs), c'est sans doute dans ses indiscutables qualités d'organisation et de planification en amont qu'il faut chercher la clef de ses succès et de sa réussite. 

Après la réédition récente des mémoires du maréchal britannique et la parution d'une autre biographie assez différente sous la signature d'Antoine Capet, voici un nouvel ouvrage qui complète utilement notre connaissance du personnage et plus largement de l'armée britannique sur la première moitié du XXe siècle. Un livre agréable à lire, riche d'informations et que tous les amateurs de la Seconde guerre mondiale se doivent de lire.

Economica, Paris, 2014, 183 pages, 19 euros.

ISBN : 978-2-7178-6699-5.

Monty
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24 octobre 2014 5 24 /10 /octobre /2014 06:00

La vraie vie du capitaine Dreyfus

Laurent Greilsamer

Chacun connait le nom du capitaine Dreyfus, mais qui est capable de raconter sa vie et de décrire sa carrière, en amont et en aval de "l'affaire" ? Ce livre donne de la chair à ce qui n'est pour la plupart qu'un nom.

Construit de façon strictement chronologique sur la forme de paragraphes parfois fort courts, choix rédactionnel de l'auteur : "un récit brut, chronologique, qui permet de mesurer ce que furent la solitude, les épreuves et le courage d'un militaire injustement accusé de trahison". Nous commençons dont notre périple à Mulhouse dans la deuxième moitié du XIXe siècle, "qui vibre aux accents de La Marseillaise mais parle allemand", puis suivons le jeune Alfred à Polytechnique, où il fait le choix de l'artillerie. Les pages suivantes résument sa carrière jusqu'au début de "l'affaire", avec une inclinaison de l'auteur à vouloir à toute force nous prouver que Dreyfus était appelé à "une carrière brillante, au plus haut niveau", ce qui tend certes les ressorts dramatiques de la suite de la biographie mais relève en partie de l'uchronie et ne repose que sur quelques déductions (il faut décrypter les feuilles de notes  annuelles au-delà du simple emploi de tel ou tel terme). Le récit suit ensuite le détail des procédures au cours des longues années pendant lesquelles Dreyfus est au coeur d'une tourmente politico-médiatico-judiciaire et militaire et l'auteur s'appuie fréquemment sur des lettres personnelles de Dreyfus. Les scènes sont décrites avec force (la dégradation, la vie quotidienne sur l'île du Diable) et l'on a vraiment le sentiment de comprendre le capitaine, de suivre pas à pas, presque au jour le jour, ses évolutions et tourments intellectuels, physiques et psychologiques, sa descente aux enfers. Le retour en France à la prison de Rennes, le procès public, les mensonges des uns et les faiblesses des autres, la seconde condamnation en septembre 1899, la grâce présidentielle qui lui permet de retrouver la liberté et de poursuivre son combat en réhabilitation, le refuge vauclusien et un repos qui permet de se reconstituer, les visites d'amis et de partisans de son innocence, puis le retour à Paris et enfin la préparation de son procès et le jugement de 1906 : le déroulement chronologique des faits est bien connu, mais Laurent Greilsamer nous les fait ici revivre à partir du regard de Dreyfus lui-même. C'est alors la cérémonie de réintégration dans l'armée comme commandant. Tout est-il fini ? Non, car il se bat encore pour faire admettre l'injustice d'une carrière brisée, doit se remettre d'un tentative d'assassinat (dont le responsable est acquitté dans une ambiance surchauffée). Plus grave au plan personnel peut-être, ses anciens soutiens et partisans semblent l'oublier et en viennent à lui reprocher de ne pas avoir transformé son cas personnell en machine politique : "Le destin lui commandait de refuser la grâce ; le destin exigeait qu'il se sacrifie sur l'autel de la cause ; le destin voulait qu'il meure pour le bien de la République". Que c'est facile à dire, ou à écrire, de la part d'un tribun ou d'un publiciste qui n'a été que spectateur du drame personnel. Enfin, survient la Grande Guerre, et Dreyfus est affecté comme officier de réserve sous les ordres de Gallieni pour la défense du camp retranché de Paris dont il commande l'artillerie de la zone nord. A sa demande (répétée), il est sur le front en 1917 et est promu lieutenant-colonel de réserve en 1918, avant de retourner discrètement à la vie civile à la fin de la guerre et de s'éteindre doucement (en dépit de la haine que certains continuent à lui porter) en 1935, son enterrement survenant presque symboliquement le 14 juillet.

Un livre qui se lit comme un roman, une vie de combat et de souffrances, décrite au niveau de l'homme lui-même.  

Tallandier, Paris, 2014, 216 pages. 18,90 euros.

ISBN : 979-10-210-0134-3.

Au-delà d'un nom
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19 octobre 2014 7 19 /10 /octobre /2014 06:20

Gabriele D'Annunzio

ou le roman de la Belle Epoque

Dominique Lormier

Après une longue série d'ouvrages consacrés aux soldats français de la Seconde guerre mondiale, Dominique Lormier se lance ici dans le roman historique autour de la personnalité extraordinaire de Gabriele D'Annunzio. Son dernier ouvrage paru, consacré à La bravoure méconnue des soldats italiens, 1914-1918, 1939-1945 (non lu à ce jour), aurait pu nous pré-alerter, d'autant qu'il a déjà travaillé sur les années que passa le poète à Arcachon avant la Grande Guerre.

Ecrivant à la première personne du singulier, Dominique Lormier fait donc parler D'Annunzio, dont ce serait ici en quelque sorte l'expression des souvenirs personnels. Il raconte ainsi ses innombrables souvenirs littéraires et amoureux, agrémentant son discours de citations disant le plus grand bien de lui... La méthode est pour le moins curieuse, sauf à vouloir mettre en relief une auto-satisfaction hors norme. Le procédé se comprend si l'on considère que les grands esprits peuvent aussi être les plus excessifs, et les plus égocentriques. Il n'hésite pas d'ailleurs à se qualifer lui-même de "l'un des plus fins esprits des Lettres de l'époque". Un seul exemple : "Méprisant l'argent et courant sans cesse après lui, couvert de dettes autant que de femmes, je suis l'inventeur d'un style de vie qui fera fureur en Europe". Nous passons ainsi de Florence à Rome et  à Venise, nous avons droit à la description de ses romans et nouvelles, et à celle de son engagement en politique en 1897 : "Je me considère comme le descendant d'une lignée d'artistes et de mages, où je place Dante, Léonard de Vinci, Michel-Ange, Byron, Shelley, Saint-François d'Assise, Victor Hugo et Nietzsche. Je suis parvenu à accomplir l'union intime de l'art et de la vie" ! Rien de moins... Criblé de dettes et poursuivi par les créanciers, il s'installe en 1910 à Rome, puis à Paris, et nous présente en quelques pages un tableau (parfois acerbe) des élites du temps, tout en citant à nouveau les appréciations les plus élogieuses portées sur lui. Pour fuir une nouvelle fois ses créanciers (et une maîtresse intrusive), il trouve refuge à Arcachon, et nous avons alors droit une nouvelle fois au récit de ses escapades amoureuses, entre deux périodes de rédaction d'un nouvel ouvrage ou d'une nouvelle pièce ; nous le suivons à cheval, ou avec ses lévriers. Mise en scène garantie et spectacle quotidien. Un long chapitre (un peu soporifique) est ensuite consacré à ses visites et déplacements en Aquitaine et dans le Sud-ouest, sur fond de rencontres "magiques" et de recherches poétiques ("Espérant trouver la lumière de l'absolu par l'alchimie du verbe, je plie et presse tous les matériaux au service du mouvement essentiel, de l'emportement, de la libération, envol pur, épuisement jusqu'au brisement final") ; tandis que le suivant est organisé autour de la description d'une autre longue liste de maîtresses tour à tour séduites. Entre deux servantes, quelques bourgeoises et de vraies-fausses comtesses, nous croisons également quelques noms célèbres de la vie intellectuelle de l'époque. De retour à Paris en 1913 (pardon, "1912 + 1"), il poursuit sur le même ton et dans le même style. La Grande Guerre et les années qui suivent n'occupent finalement que les trente dernières pages et l'on reste ici sur sa fin, comme si l'essentiel de D'Annunzio avait été dans sa vie sentimentale... Il n'en oublie pas pour autant de rappeler qu'il a participé "aux opérations les plus périlleuses", dont il donne rapidement quelques exemples, et ne consacre que quelques pages rapides (et pourtant si atypique et lourde de conséquences) aventure de Fiume.

Au final, je n'en quitte pas l'ouvrage en appréciant davantage D'Annunzio, même en ayant le sentiment de mieux le connaître, et l'on peut se demander si le héros romantique en est grandi. Un livre sur la part d'ombre du héros ?  

Editions du Rocher, Monaco, 2014, 230 pages. 18,50 euros.

ISBN : 978-2-268-07617-1.

La présentation de son livre par l'auteur : ici.

Biographie romancée ?
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8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 06:10

Hélie de Saint-Marc

Jean-Pierre Vivier et Pierre-Emmanuel Dequest

Après un premier album consacré à Tom Morel (ici), les éditions Artège proposent une « biographie dessinée » d’Hélie de Saint-Marc (biographie-hommage). Le parcours personnel de l’intéressé est scénarisé sous la forme d’un entretien avec l’auteur.

Engagé tout jeune homme dans la résistance dès 1941, arrêté par la Gestapo, déporté à Buchenwald, sauvé in extremis lors de la libération du camp par les Américains, entré à Saint-Cyr, volontaire pour l’Indochine où il effectue plusieurs séjours, puis engagé en Algérie, toujours légionnaire et parachutiste, avec un détour par Suez en 1956, rendu célèbre enfin pour sa participation au putsch. Il assume devant la justice non seulement ses propres choix mais prend pour lui les actes de ses subordonnés : « J’ai entraîné derrière moi un régiment. Je rendrai des comptes également ». Condamné à 10 ans de détention après avoir tenté de s’expliquer devant des « juges » personnellement choisis par le pouvoir pour le condamner, il est libéré après 5 ans de prison et rejoins le secteur privé : « Quand la CGT a su que j’étais un ancien putschiste, elle voulu faire pression pour que je ne puisse venir travailler. Ce sont mes anciennes amitiés communistes de Buchenwald qui me sauvèrent ». Un parcours individuel aussi riche que complexe et qui pourtant tient en quelques mots, la fidélité à une certaine conception de la parole donnée : « Je rends hommage aux camarades tombés à mes côtés et j’explicite les idéaux qui nous ont animés ».

Artège, Paris, 2014, 61 pages. 14,90 euros.

ISBN : 978-2-36-040257-1.

B.D.
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18 juillet 2014 5 18 /07 /juillet /2014 06:15

La preuve par deux

Jérôme et Jean Tharaud

Michel Leymarie

Un exercice de style difficile, et un très beau résultat ! Voici, en un seul livre, non pas une, mais deux biographies, celles de deux frères longtemps très proches et aux carrières parallèles, aujourd'hui assez largement oubliés, et qui figurèrent pourtant durant de longues années dans le cercle très étroits des personnages influents de la République.

Dans ce beau volume, Michel Leymarie remet à l'honneur deux personnages qui jouèrent, dans le monde intellectuel et au-delà, un rôle essentiel au tournant des XIXe et XXe siècles et même jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale. En neuf grands chapitres, il nous entraîne dans le monde des auteurs, des journalistes, des hommes politiques, ... et des officiers généraux durant cette période, d'abord "dans le compagnonnage de Péguy", puis "sous le patronage de Barrès". Michel Leymarie observe ce curieux phénomène selon lequel "chez ces Dupond et Dupont de la littérature à quatre mains, il n'y a pas prédominance de l'un sur l'autre ... C'est indifféremmment l'un ou l'autre qui tient la plume, qui rature, corrige, complète ce que l'autre a écrit". Une telle complémentarité est extrêmement rare et mérite d'être souligné. Ces deux frères, non pas "inconnus de l'histoire, mais exclus de la mémoire", rédige une oeuvre journalistique et littéraire qui fait essentiellement appel au passé, qu'il soit provincial ou colonial et arabo-musulman. Un passé idéalisé, presque mythifié. Cette "arabophilie tempérée" est à rapprocher de leur proximité avec Lyautey et leur vaut, durant l'entre-deux-guerres, une solide notoriété, marquée par "un antisémitisme obsessionnel" : "Dans la mesure où il rencontre l'adhésion d'un large lectorat -les chiffres de vente en témoignent-, ce racisme ordinaire d'inodore devient toxique". Les années 30 les voient néanmoins en reportage en Ethiopie et en Espagne par exemple, mais aussi circuler du Moyen-Orient aux Balkans, d'où ils ramènent articles et brochures;Pendant la Seconde guerre mondiale, ils appartiennent à ces cercles informels qui conservent au maréchal Pétain leur fidélité d'anciens combattants de la Grande Guerre mais qui prennent leurs distances avec le régime à partir de 1941 parce qu'ils sont également nationalistes et anti-allemands et qu'ils refusent "de considérer la défaite comme un juste châtiment". Progressivement ombés dans les "oubliettes de l'histoire" après la Libération, après avoir développés le thème du "pardon" et du "droit à l'erreur" (on croise en particulier durant cette période Mauriac et Camus), même si Jean entre à l'Académie française en 1946, les deux frères soutiennent Maurras et Pétain lors de leurs procès. Fidélité retrouvées ou "serrez-les-rangs" spontané des exclus du nouveau régime ? Ils ont successivement soutenu Mussolini, Franco et "lEstado Novo" portugais, ils se sont enbgagés contre le communisme, puis de fil en auguile contre le socialisme et contre la démocratie : ils sont à bien des égards représentatifs d'une France de la première moitié du XXe siècle que l'on hésite aujourd'hui à présenter dans sa complexité et dans ses différentes dimentsions, mais dès 1944-1945 leur carrière littéraire est de fait à bout de souffle.

Un excellent livre, une superbe (double) biographie, qui restitue avec finesse les engagements (et leurs ambiguités) d'une partie d'une génération

CNRS Editions, Paris, 2014, 399 pages, 27 euros.
ISBN : 978-2-271-07024-1.

Vies parallèles
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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 06:15

Charles Péguy

Géraldi Leroy

Peut-on approcher sans polémique un tel géant de la littérature et de la vie publique en France ? Le sous-titre du livre, en page intérieure, en donne une clef : "L'inclassable".

Excellent connaisseur de cette époque et du personnage, auquel il a déjà consacré deux ouvrages, Géraldi Leroy entend restituer la complexité de son héros dans le temps long de sa vie et de son oeuvre, en soulignant les innombrables tentatives de "récupération" au long du XXe siècle, venues de la droite et de l'extrême-droite comme de la gauche : "certains auteurs ont pu rapprocher de la pensée de Péguy l'esprit des événements de 1968". C'est donc un "Péguy total" qu'il nous présente, de sa naissance en Val de Loire, au coeur de la "France profonde", à ses années rue d'Ulm puis à son engagement en faveur de Dreyfus, suivi, au début du XXe siècle, par une déception des moeurs politiques des radicaux et un retour à la foi. Gros travailleur, auteur, journaliste, poète, il se rapproche après le "coup de Tanger" des mouvements patriotiques, "se colore d'un nationalisme extrême", au point de traduire "une fascination à l'égard de la guerre""Le temporel est essentiellement militaire". Un engagement qui s'inscrit "dans le nationalisme républicain le plus traditionnel" et le conduit à une critique du socialisme, devenu "une excitation des instincts bourgeois", abandonnant les notions de vertu et d'honneur. Autour des pages 270, quelques paragraphes passionnants sur les divergences entre Péguy et Jaurès et la critique par le premier des choix tactiques du second. On connait la fin : l'engagement dès le début de la guerre, les premières opérations ("Je pars, soldat de la République, pour le désarmement général, pour la dernière des guerres"), la retraite fin août, la mort, alors qu'il est resté le dernier officier de sa compagnie, près de Meaux aux prémisses de la bataille de la Marne. Le dernier chapitre est consacré, enfin, à la réception de "Péguy après Péguy", jusqu'en 1945.

Riche d'un très grand nombre de citations puisées aux textes originaux, accompagné d'une belle biibliographie et d'un intéressant index thématique, ce livre saura passionner tous ceux qui s'intéressent à l'évolution des idées dans la France de l'avant-Première Guerre mondiale. Particulièrement recommandé.

Armand Colin, Paris, 2014, 366 pages. 24,50 euros.

ISBN : 978-2-200-28749-8.

Une vraie synthèse
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5 juillet 2014 6 05 /07 /juillet /2014 06:30

Le général de Galliffet

Un sabreur dans les coulisses du pouvoir, 1830-1909

Georges Gugliotta

Si son nom reste associé à la répression de la Commune ("C'est parce que Paris a fait mourir soixante-quatre otages / Qu'ils ont déchaîné Galliffet, ceux-là c'était des personnages"), épisode auquel l'auteur consacre une quinzaine de pages, le général de Galliffet a été un grand soldat mais aussi un fin politique, dont la carrière mérite mieux que cette réputation sulfureuse. Le premier mérite de cette biographie est ici.

D'une enfance au château du Tholonet, près d'Aix-en-Provence, engagé à 18 ans, accédant à l'épaulette six années plus tard, le futur général de Galliffet, est un officier sorti du rang en dépit de sa noble ascendance : "On ne peut comprendre sa rigueur, sa rudesse, sa brutalité même dans l'exercice de ses commandements ultérieurs sans se souvenir de ces six années à subir, puis à imposer un règlement de fer". Devenu marquis et prince de Martigues à la mort de son père, il vit fastueusement, multiplie les excès et les frasques, mais se distingue aussi sur tous les champs de bataille du Second empire, de Crimée en Italie, d'Algérie au Mexique. Et pourtant, ce "soldat de la France" qui sera à plusieurs reprises protégé par Napoléon III, dans la deuxième partie de sa vie, veille Gambetta dans ses dernières heures, participe au gouvernement Waldeck-Rousseau en 1899-1900 et termine l'affaire Dreyfus : "L'incident est clos" ! Georges Gugliotta organise son ouvrage en 19 chapitres, des origines familiales provençales de son héros aux "Derniers feux", et à sa proclamation de fidélité, devant le parlement, au gouvernement légal : "Il y a eu une époque, je ne la préciserai pas, où, à force de vouloir imposer la religion à l'armée, on l'avait peu être rendue peu croyante. Il est à craindre qu'en voulant lui défendre de croire, vous la rendiez croyante au-delà de ce qui convient pour la tranquillité du pays ... Qu'elles (les erreurs et défaillances) me soient connues et j'y mettrai bon ordre ; mais dormez en paix, messieurs, il n'y a pas de péril de ce côté". Nous suivons ainsi au fil des pages une véritable épopée militaire, jusqu'à la contre-guérilla au Mexique ou à la dernière charge de la cavalerie à Sedan. Celui qui écrit à Gambetta "Je suis le seul général de cavalerie qui ne soit pas clérical" n'en hésite pas moins à défendre ses camarades plus engagés en faveur de l'Eglise ; "maître de la cavalerie", il en modernise l'équipement et réforme l'instruction au tournant des années 1880 : "Du gambettisme à l'anti-boulangisme", il n'a qu'une préoccupation qui est de rendre à la France l'Alsace-Lorraine.

Une très belle biographie qui dépasse les idées reçues et qui, au-delà de la vie d'un homme bien injustement oublié, nous brosse le tableau de lapolitique et de la société de la deuxième moitié du XIXe siècle et du début du XXe. 

Bernard Giovanangeli Editeur, Paris, 2014, 347 pages, 23 euros.

ISBN : 978-2-7587-0117-0.

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  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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Cafés historiques de La Chouette

Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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