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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 06:55

Tom Morel

Vivre libre ou mourir

Pierre-Emanuel Dequest et Jean-François Vivier

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Une fois n'est pas coutume, nous vous présentons un volume de bandes dessinées. L'album raconte, entre 1939 et 1944 la guerre de Tom Morel, mort à 28 ans sur le plateau des Glières. La campagne contre les Italiens, le camouflage d'armes et la formation des derniers officiers à Aix-en-Provence, l'entrée en résistance et le maquis en Savoie, le bataillon des Glières et les parachutages d'armes par les Alliés, l'encerclement et l'exécution finale.

Le dessin est clair, les couleurs judicieusement choisies, les ambiances bien reconstituées. Un beau volume pour une belle histoire. Voilà qui peut faire un cadeau apprécié pour cette période de fêtes qui approche.

Editions Artège, Perpignan, 2012, 48 pages. 14,50 euros.

ISBN : 9-782360400-89-8

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 07:05

Agnès de Nanteuil, 1922-1944

Une vie offerte

Christophe Carichon

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Agnès de la Barre de Nanteuil, sous-lieutenant FFI, est le seul officier féminin à avoir donné son nom à une promotion d’officiers d’active (à l’exception bien évidemment de Jeanne d’Arc). Emprisonnée pour ses activités d’agent de renseignement, elle décède en 1944, à 22 ans, des suites des blessures reçues lors de son transfert vers l’Allemagne.

Issue d’un milieu aristocratique où l’on cultive les vertus traditionnelles, Agnès de Nanteuil est une jeune femme sportive, extrêmement joyeuse, à la foi catholique aussi profonde qu’ouvertement exprimée. Marquée par son engagement dans le scoutisme, vivant au sein d’une famille qui est un maillon d’un réseau d’évasion au profit d’aviateurs alliés tombés en France, elle s’engage toujours plus activement dans la Résistance jusqu’à ce jour de 1944 où elle est arrêtée avec sa sœur.

A travers cette biographie, qui se lit comme un roman, Christophe Carichon trace, par petites touches, le tableau d’un groupe social trop souvent oublié par les historiens, celui des « patriotes réactionnaires » qui n’avaient jamais fait mystère de leur adhésion aux valeurs de la Droite traditionnelle, voire avaient adhéré ou milité à l’Action Française ou dans les ligues, mais qui, très tôt, ont choisi Londres et non Vichy. M. Carichon met ainsi en lumière, à travers son ouvrage, tout ce courant d’opinion dont on connaissait surtout les figures emblématiques de d’Estienne d’Orves ou du général Leclerc, mais qui a irrigué la Résistance à tous les niveaux.

Loin de l’hagiographie, cet ouvrage, court et dense, permet, par le biais de la micro-histoire, de compléter finement la connaissance de cette période et d’en acquérir une vue particulièrement précise. Derrière une lecture facile se cache ainsi un véritable souci d’exactitude historique qui donne toute sa valeur à Agnès de Nanteuil et révèle les qualités de chercheur de M. Carichon.

 

Jean-François Brun

Editions Artège, Perpignan, 2010, 203 pages, 18 euros.

ISBN : 978-2-36040-009-6

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22 octobre 2012 1 22 /10 /octobre /2012 07:00

Les résistants belges dans les camps

Témoignages  resistants belges

  Nouvel opus de la collection 'Carnets de guerre 39-45' des éditions Jourdan, consacré à ces Belges qui, après leur arrestation, continuèrent à résister dans les camps allemands. L 'évocation des camps de concentration nazis de Breendonk, Gross-Rosen, Dora, Dachau ou encore Buchenwald nous plonge en un instant, dans un épisode que l'on croit bien connaître de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. L'intérêt de cet ouvrage, composé de récits d'anciens prisonniers wallons, flamands ou bruxellois réside dans l'éclairage d'une facette, parfois négligée, de l'histoire des résistants belges. En effet, cette compilation de témoignages, entièrement bruts et authentiques, met en exergue le cas particulier, et rarement étudié, des prisonniers politiques. Ces individus, considérés comme « gênants » pour leur régime, sont envoyés dans des camps de concentration nazis où ils sont isolés dans le but d'être « rééduqués ». Ils représentent 3% de la population belge et se révèlent très actifs dans la presse clandestine, dans le renseignement, le sabotage, l'exfiltration des pilotes alliés abattus ou encore dans l'assassinat de collaborateurs.

Les témoignages sont méthodiquement choisis et organisés de façon à couvrir toutes les étapes de l'expérience des déportés. Dès lors, l'objectif poursuivi est de faire découvrir au lecteur toutes les aspects de la vie de ces prisonniers belges, de leur arrestation à leur libération, en passant par les convois, les interrogatoires et les continuelles brimades. Ces différentes étapes témoignent de la profonde abnégation et de l'incroyable courage dont ils firent preuve dans leur lutte contre Hitler. Dans cet enfer concentrationnaire, les différents récits se rejoignent sur de nombreux points : l'absolu dépouillement de soi-même, la perte d'identité, la progressive déshumanisation devant des atrocités et sévices répétés auxquels s'ajoutent les souffrances liés à la faim, la fatigue, le froid, les humiliations et le sadisme des officiers allemands.

Bien que cet épisode tragique de l'histoire du XXe siècle ait déjà fait l'objet d'innombrables recherches, études, analyses et publications, il n'en demeure pas moins qu'au travers des témoignages bruts que nous livre cet ouvrage, le lecteur plonge tout entier au cœur de ces expériences individuelles d'une population particulière, et rejoint ainsi l'histoire plus générale des camps et de leurs occupants.

Kathleen SIMON

Jourdan Éditeur, Paris-Bruxelles, 2012, 285 pages. 18,90 euros

ISBN : 978-2-87466-206-5.

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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 07:10

25 août 1944, Maillé ...

Du crime à la mémoire

Sébastien Chevereau

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Qui est coupable de ce massacre ? Et d'ailleurs, qui se souvient du crime de Maillé ? 

Survenu au moment de la libération de la capitale, l'assassinat de 124 habitants (entre 3 mois et 89 ans) de ce paisible village de Touraine passe relativement "inaperçu" en dépit de l'horreur du crime.

L'auteur, qui futr directeur de la Maison du souvenir à Maillé, nous entraîne donc, à sa suite, dans une véritable enquête. Il nous présente d'abord rapidement l'histoire de ce tranquille village agricole jusqu'à la Seconde guerre mondiale, puis raconte les années de guerre et la naissance de la résistance locale. A l'été 1944, "en une quinzaine de jours, près de 100.000 soldats allemands traversent le Touraine ou le nord de la Vienne (venant de Bordeaux et de Nantes)", pour chercher à regagner le Nord-est le plus vite possible : "or les principaux axes de repli (la voie ferrée Paris-Bordeaux et la route nationale 10) traversent Maillé". Dans les jours qui précèdent le crime, les attentats et les sabotages de la Résistance se multiplient pour ralentir l'occupant, et les autorités militaires sont tendues à l'extême. Le sabotage d'un pont ferroviaire et une embuscade contre deux voitures allemandes le 24 août semblent être les ultimes facteurs déclenchants. Le 24 au soir, à Tours, l'ordre de représailles est donné.

A partir des témoignages des habitants et des différentes enquêtes conduites après la guerre, Sébastien Chevereau s'efforce alors d'établir la stricte chronologie des faits et d'évaluer les responsabilités. Les hommes de la 17e SS Panzer Grenadier Division entrent dans le village (des soldats des 196e et 197e régiments de sécurité sont également présents) et le massacre commence à partir de 9h00. Les habitants sont abattus sur place ou poursuivis jusqu'au fond de leurs maisons : "Le deux Allemands qui primitivement avaient commencé le massacre descendirent à la cave et tuèrent de balles et de grenades ma fille aînée et mes deux fils les plus jeunes. Il se passa une certaine accalmie, puis un soldat entra encore une fois dans la pièce où j'étais tombé et envoya deux rafales sur les corps qui lui parurent remuer, achevant ma femme", raconte Roger Confolent. Pendant de longues pages, l'auteur multiplie les descriptions de maisons inendiées et les témoignages des survivants. Les victimes seront une première fois inhumées dans une fosse commune du cimetière du village le surlendemain, alors que les Allemands sont toujours dans la région jusqu'au début septembre. Dans l'urgence, une aide financière officielle est octroyée aux survivants, une souscription  et des dons privés complètent ces secours.

Dans le village, une cinquantaine de bâtiments ont été détruits ou gravement endommagés : il faut aussi reconstruire et, "à l'inverse d'Oradour-sur-Glane, il n'y a aucune volonté, à Maillé, de conserver les ruines héritées du drame. La question n'est même jamais soulevée". Peut-être ce choix pèsera-t-il ensuite dans l'oubli qui s'abattra sur les événements ? Du fait du désengagement progressif de l'Etat, la reconstruction va durer dix ans et les dernières familles ne seront relogées qu'en 1954. Le livre se termine sur une évocation de l'aide privée américaine du couple Hale, parrain et marraine de Maillé, bien mise en évidence ; et sur un résumé des suites judiciaires du massacre, évoqué à Nuremberg, par le Service régional de recherche des criminels de guerre (peu performant) puis la police judiciaire. Pratiquement aucun progrès n'est enregistré en six ans. Ce n'est finalement qu'au cours de ces dernières années que, d'une part la lumière sera faite aussi complètement que possible sur ces événements, et que d'autre part que les grandes commémorations seront organisées avec la participation du chef de l'Etat (2008).

Une histoire d'autant plus émouvante que mal connue, d'autant plus passionnante qu'il a été nécessaire de réaliser une véritable enquête "d'inspecteur historien" pour en connaître dans le détail le déroulement. A notre connaissance, la synthèse la plus complète à ce jour.

Anovi, Fabrica Libri, 2012, 221 pages, 18 euros.

ISBN : 979-10-90447-19-6

Disponible sur commande auprès de : ANOVI, La Maison Rouge, 37220 Avon-les-Roches, ou : contact@anovi.fr

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20 octobre 2012 6 20 /10 /octobre /2012 07:00

En campagne avec l'armée Rouge (1941-1945)

Artem Drabkin

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Voilà un livre rare, première édition française d'un volume paru au Royaume-Uni il y a deux ans. Le front de l'Est vu à travers les yeux du simple soldat soviétique, avec tout le poids des reportages de propagande bien sûr.

Le livre, qui compte quelques 250 photos (dont Jean-Philippe Immarigeon précise dans la préface qu'elles racontent "juste la vie normale d'une armée comme les autres. Bien sûr, on ne peut oublier qu'elle est à cette date aux ordres d'un régime totalitaire ... Mais c'est parce que le lecteur est en conscient qu'il parcourt l'ouvrage avec délectation"), est organisé en seize chapitres, de "La mobilisation" au "Retour au pays", en passant par "Les longues marches", "Les loisirs", "La nourriture", "L'hygiène", "Les services médicaux", et bien d'autres thèmes. Pas de charge massive de chars, pas de bombardements ar d'innombrables flottes aériennes : mais un pilote décoré devant son avion, l'équipage d'un KV-1 autour de l'engin, la réparation d'un moteur, le transport d'obus, quelques combattantes, etc. Chaque photo est rapidement présentée et le texte courant qui accompagne l'ensemble est essentiellement constitué à partir de récits de simples soldats de l'armée Rouge.

On ressent parfois comme un malaise devant ces images aseptisées, ces photos posées qui, tout en montrant des soldats n'évoquent jamais directement la guerre, et l'une des plus dures et des plus meurtrières. Lorsque l'on voit charger une unité d'infanterie montée, on ne sait plus finalement s'il s'agit de la réalité, d'un entrainement, d'une reconstitution ou d'un spectacle : mais l'image est bien là. En clair, l'album est superbe, tout en laissant un sentiment ambigu : est-ce bien l'armée Rouge qui nous est montrée ici ? D'une certaine façon oui, même si ce n'est pas celle que nous croyons connaître, ou que nous nous attendions à voir. Les nombreuses citations qui accompagnent les images, extraites des carnets et témoignages des soldats, permettent toutefois de raccrocher ces photos "bien léchées" à la réalité vécue : Tous mes copains du quartier d'à côté étaient morts. Ce n'est qu'à ce moment-là que j'ai vraiment pris conscience de l'hécatombre. La guerre avait été impitoyable, et c'était toute ma génération qui avait été fauchée", se souvient bien des années après le mitrailleur Shoikhet.

Un beau produit d'édition, un livre d'histoire original, un volume à conserver soigneusement.

Editions Pierre de Taillac, Paris, 2012, 176 pages. 24,70 euros.

ISBN : 978-2-36445-011-0

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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 07:00

J'étais un Kamikaze

Yasuo Kuwahara

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Voilà un ouvrage étonnant, ne serait-ce d’abord que par son titre : comment un Kamikaze pourrait-il rédiger ses mémoires ? En fait, il s’agit du récit par un jeune Japonais de son service dans l’armée de l’Air à la fin de la Seconde guerre mondiale. Issu d’une famille aisée, engagé dans l’armée de l’Air à l’âge de quinze ans, breveté pilote de chasse au terme d’une longue et très dure formation, Yasuo Kuwahara ne sera jamais Kamikaze au sens strict du mot tel qu’il est compris en Occident. Il est sauvé par la capitulation de son pays en août 1945, non sans faire partie des survivants du bombardement d’Hiroshima qu’il raconte.

Nous suivons donc pas-à-pas son instruction initiale et sa formation de spécialiste : outre les connaissances techniques, l’encadrement insiste sur l’endurcissement moral le plus extrême, impliqué par le code d’honneur japonais traditionnel : « On apprend à devenir Samouraï en survivant à un entrainement pénible » (« Nous fûmes battus jusqu’à l’évanouissement et sans que l’un d’entre nous ne bronche »). Puis Yasuo Kuwahara raconte son affectation en escadrille et ses premiers engagements aériens, alors que les Américains ont une totale maîtrise du ciel, que leurs avions sont toujours plus nombreux et plus puissants et qu’il en est réduit, avec ses camarades, à tenter quelques attaques sur les arrières des flottes aériennes ennemies. Ses dernières missions : escorter les Kamikaze jusqu'aux objectifs sur lesquels ils doivent s'écraser, puis rentrer à la base faire son rapport... Le moral s'en ressent. A la certitude de la défaite s'ajoute le sentiment de l'inutilité de tous ces sacrifices, au fur et à mesure qu'il voit ses camarades, jusqu'à son meilleur ami, s'écraser sur les navires américains sans que cela ne change quoi que ce soit à la réalité de la situation militaire.

Un livre tout particulièrement intéresant donc, un témoignage unique même peut-être, auquel il manque toutefois, comme nous le soulignions récemment à propos des souvenirs de deux commandants de sous-marins parus dans la même collection, quelques dizaines de pages d'introduction permettant de remettre les événements dans leur contexte, général et particulier. Que l'éditeur veuille bien, désormais, d'ajouter un tel texte de présentation aux mémoires qu'il envisage de publier : l'ensemble sera valorisé et n'en sera que plus profitable encore aux chercheurs.

Collection ’39-45 Carnets de guerre’, éditions Jourdan, Bruxelles-Paris, 2012, 179 pages. 16,90 euros.

ISBN : 978-2-87466-224-9

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1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 07:00

La Corse à l'épreuve de la guerre (1939-1943)

Hélène Chaubin

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Après l’ouvrage de Jean-Louis Panicacci, En territoire occupé. Italiens et Allemands à Nice, 1942-1944, que nous avions chroniqué il y a quelques mois, les éditions Vendémiaire proposent aujourd’hui une nouvelle étude consacrée à un département du Sud-est pendant la Seconde guerre mondiale : la Corse. Parlant d’un « ouvrage qui fera assurément référence », Francis Pomponi précise dans sa préface : « Nous sommes en présence d’une synthèse, d’une mise à jour sur une époque où le sort de la Corse entre France et Italie est resté longtemps incertain, suspendu à la conjoncture internationale ».

Hélène Chaubin commence par expliquer l’importance, dans un département insulaire dont l’économie souffre des désorganisations imposées en septembre 1939 par la mobilisation, du « coup de poignard dans le dos de juin 1940 », lorsque Mussolini entre en guerre à l’ultime minute en espérant récolter à peu de frais de substantiels avantages territoriaux. Elle observe également que le souvenir, dans les mémoires, de ces événements est sans rapport avec leur relative brièveté : dix mois sous autorité italienne, quatre mois sous autorité allemande. Après avoir exposé les conditions qui précèdent et entourent l’arrivée des Italiens (on se souvient du discours irrédentiste fasciste sur la Corse, la Tunisie et Djibouti), l’auteure s’intéresse à l’état d’esprit des élites locales et de la population (chap. 3, « La Corse maréchaliste »), tout en faisant la part d’une certaine « corsitude » et d’un système resté clanique. Les réorganisations administratives et syndicales sont également détaillées, tout comme la création, le développement et le poids relatif de la Légion Française des Combattants.

L’arrivée de l’armée italienne le 11 novembre 1942, parallèle à l’invasion de la ‘zone libre’ par les Allemands à la suite du débarquement anglo-saxon en Afrique du Nord, et le début de l’occupation ne sont marqués par aucun désordre significatif. L’armée d’armistice de Vichy est dissoute à la fin de l’année et, au début de 1943, se pose la double question de l’exercice de l’autorité administrative et de l’avenir de la Gendarmerie. Mais la situation se dégrade rapidement et le printemps est également marqué par le développement progressif de la Résistance, et donc consécutivement par l’accroissement de la répression. Hélène Chaubin rappelle également très justement les difficultés économiques, puisque « l’occupation italienne a accru de 40 % la population de l’île » et que la Corse connaît alors « le programme d’exploitation économique qui caractérisa le dernier sursaut de l’impérialisme fasciste en France ». Elle s’attarde sur les déportés politiques (« Les déportés de l’île d’Elbe ») et le rôle des services alliés dans l’équipement et l’armement de la Résistance corse (où le sous-marin Casabianca déjà se distingue).

L’arrivée de contingents allemands de plus en plus nombreux précède de peu la capitulation italienne alors que le Front national corse envisage de lancer une insurrection locale, dans l’attente (crainte des uns, espoir des autres) d’un débarquement allié. La situation intérieure se dégrade encore, jusqu’aux combats de septembre (de nombreux Italiens rejoignent les résistants dans leur lutte contre les Allemands). On ignore, très généralement, qu’ils furent particulièrement durs et meurtriers. Le 3 octobre, la Corse est totalement libérée, mais les traces de la guerre seront longues à cicatriser et l’auteure revient en conclusion sur « la complexité des relations avec les Italiens pendant les années de guerre. Il y a eu réellement deux Italies, et l’antifascisme s’est révélé activement en 1943 ». Finalement, dans l’île, « l’esprit de résistance n’a pas été unanime, mais il l’a emporté ».

Un livre passionnant, complété par de nombreuses annexes et une riche bibliographie. Une étude comme on aimerait en voir beaucoup au sujet d’autres situations locales et régionales.

Editions Vendémiaire, Paris, 2012, 286 pages, 20 euros.

ISBN : 978-2-36358-039-9

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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 07:00

La guerre sans haine

Maréchal Rommel

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Deuxième nouvelle publication, coup sur coup, relative à la carrière militaire du "Renard du Désert", après son L'Infanterie attaque !, relative à son expérience de la Première Guerre mondiale et que nous chroniquions le 21 septembre (cliquer ici). 

Il s'agit cette fois des notes prises par le général, puis maréchal, pendant la Seconde guerre mondiale, alors qu'il est à la tête d'abord une division blindée, puis d'armées et groupe d'armées, essentiellement de la campagne de France du printemps 1940 à la fin de son temps de commandement en Afrique du Nord trois ans plus tard. A l'issue d'une très brève préface de Maurice Vaïsse, Berna Günen, spécialiste de la propagande nazie, présente ces Carnets en précisant les circonstances de leur rédaction et de leurs publications après la guerre. Elle insiste également sur la complexité des relations entre Hitler et Rommel, "personnage tragique et complexe", qui selon elle "admira le flair et l'élan militaires chez Hitler et excella dans son métier. Mais, plus important encore, il ne fit que son métier". Nous pourrions d'ailleurs ajouter : il ne fit que son métier au plan tactique, et l'on peut se demander si le fougeux lieutenant et capitaine de 1914-1918 était en mesure de commander en chef à l'échelle d'un front trente ans plus tard.

Ces Carnets prennent néanmoins tout leur intérêt (tout en sachant qu'ils ont été partiellement 'remis en forme' par Rommel lui-même avant sa mort) dans la descritpion détaillée des événements et donc par les anecdotes qu'il livre au fur et à mesure : attitudes variables des officiers français à partir de l'annonce par le gouvernement Pétain de la demande d'armistice en juin 1940, ces officiers anglais fait prisonniers alors qu'ils reviennent d'un bain de mer (!) pendant le raid en direction de Cherbourg, etc. On y retrouve en particulier régulièrement l'habitude de Rommel a se porter lui-même très en avant, avec une escorte parfois très réduite, pour se rendre compte sur place des conditions tactiques aux bas échelons. Des exemples du même type pourraient être multipliés à propos de la campagne d'Afrique du Nord et les lecteurs français seront très intéressés par l'analyse que Rommel fait des combats de mai-juin 1942 et de la bataille de Bir Hakeim, qu'il compareront aux rapports britanniques et à la 'geste' gaulliste. De même, le récit du durcissement croissant de ses difficultés avec les Italiens (jusqu'à Mussolini qu'il rencontre et tente de convaincre) ou de ses divergences avec le commandement en chef allemand méritent que l'on s'y attarde.

Au-delà, toutefois, ces Carnets semblent moins directement convaincants que les souvenirs de sa participation à la Première Guerre mondiale. Ils en sont complémentaires, mais n'apportent pas les mêmes enseignements et posent d'autres questions. Peut-être est-ce que cela tient tout simplement au fait que Rommel est alors une figure quasiment légendaire de l'armée allemande et qu'il a lui-même d'autres priorités dans la mise en forme de son récit.

Pour une somme modique, un livre qui passionnera les amateurs de la Seconde guerre mondiale et qui sera utilement mis en profit en complément et en comparaison d'ouvrages s'attachant aux échelons subordonnés ou rédigés par ses adversaires de l'époque.

Nouveau Monde Editions Poche, Paris, 2012, 9 euros,

ISBN : 978-2-36583-326-4

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26 septembre 2012 3 26 /09 /septembre /2012 07:03

Vérités officielles

Comment s'écrit l'histoire de la Seconde guerre mondiale

Jean-Baptiste Pattier

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Voilà qui nous ramène, à la fois directement et indirectement, à la problématique souvent évoquée de l'enseignement de l'histoire, à travers le prisme d'une analyse du contenu des manuels scolaires utilisés depuis 1945 dans neuf pays européens (Allemagne, Angleterre, Autriche, Belgique, Bulgarie, France, Italie, Lituanie, Pologne), sur le thème particulier de la Seconde guerre mondiale. L'auteur précise dans son introduction, ce qui donne une idée de l'ampleur du travail accompli, que 336 oouvrages ont été exploités par une équipe de 19 traducteurs pendant deux ans !

Dans une première phase (chap. 1 et 2, pp. 17-41), Jean-Baptiste Pattier présente sa méthodologie, s'interroge de façon large sur le "Bon usage des manuels scolaires" et revient sur la question du "Choix du vocabulaire" (notions de "guerre éclair", de "drôle de guerre" et de "guerre totale"). Il constate aussi "L'irréversible diminution de l'histoire militaire dans les manuels", passée par exemple entre 1960 et 2000 de 65,8 % à 17,8 % du contenu en Allemagne et de 59,7 % à 16,4 % en France. Un long chapitre 3 (pp. 43-73) présente quelques "Spécificités nationales", comme la question de la Thrace et de la Macédoine pour la Bulgarie, ou celle de l'occupation soviétique pour la Lituanie et la Pologne. Le constat est précis, les données statistiques nombreuses, mais l'on aurait parfois aimé que l'auteur aille plus loin dans le raisonnement et les conclusions ("Belgique : collaboration flamande et collaboration wallonne").

Il traite ensuite (chap. 4 à 6) de trois thèmes importants : les "Résistances", les "Génocides", et "La France dans la tourmente" (avec un focus particulier sur les manuels publiés pendant les années 1960, sous la présidence de Gaulle). Il n'est ainsi pas neutre d'observer à partir de quelle date tel ou tel sujet est pris en compte dans un pays, avec quel volume de pagination, et dans quels manuels. Ceci donne une idée assez claire de l'importance accordée à la question traitée (génocide des Roms et Tsiganes par exemple) dans chaque culture nationale. Enfin, un dernier chapitre, "Au tribunal de l'histoire" (pp. 121-163) s'intéresse à la façon dont, dans les différents pays, chaque manuel "juge" ses propres acteurs ou événements nationaux : l'Autriche et la question de l'Anschluss, les crimes de la Wehrmacht en Allemagne, l'imposture et les mensonges soviétiques au sujet des massacres de Katyn, les bombardements massifs sur les villes allemandes (Dresde) en Angleterre, la présentation de la collaboration dans les manuels français, Pour chaque exemple, à chaque étape, les manuels (dates, auteurs,) sont précisés et un effort statistique (x manuels concernés sur y publiés) est toujours observé.

Au terme de ce méticuleux travail, l'auteur semble pourtant s'étonner : "Cette étude dresse un constat accablant : celui de l'écrasante prédominance des écritures nationales, méconnaissant et méprisant l'histoire des pays voisins", observation qui nous parait pour le moins surprenante. Comment pourrait-il en être autrement, sauf à "tordre" l'interprétation et la présentation des faits pour obéïr à une volonté politique unificatrice au nom d'une certaine conception de l'Europe d'aujourd'hui ? Est-ce à dire qu'il faut officiellement réécrire l'histoire pour mieux modeler les jeunes générations ? Lorsque, au milieu des années 1990, la poste centrale de Tallin met en service pendant une journée, pour oblitérer toutes les correspondances, un grand cachet commémoratif marquant la "Fin de la Seconde guerre mondiale" à l'occasion du départ du dernier soldat russe, peut-il s'agir d'une réalité ET d'une perception exportable en Europe de l'Ouest ? Et peut-on oublier que l'occupation soviétique à partir de 1944 s'est installée dans le sang ? Peut-on envisager une histoire univoque de la Seconde guerre mondiale (ou des précédentes) sans tenir compte du vécu de chaque peuple, au risque de ne retenir qu'un "plus petit commun dénominateur", fade, déconnecté des sociétés sinon quasiment virtuel, et par ailleurs à bien des égards éloigné DES réalités ? Il y a là, à notre sens, une vraie question qui mérite d'être approfondie, un vrai et passionnant débat à poursuivre.

Un énorme travail d'inventaire, un livre très riche, qui fourmille d'informations précises et qui apporte beaucoup en terme de comparaisons statistiques. Un outil de travail pour poursuivre la réflexion.

Editions Vendémiaire, Paris, 2012, 217 pages. 18,50 euros.

ISBN : 978-2-36358-042-9

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 07:00

La presse et le sport sous l'Occupation

Jacques Seray

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Préfacé par Pierre Albert, historien de la presse, qui souligne que le livre inscrit parfaitement le sport (organisation, pratiques, instrumentalisation, etc.) dans l'ensemble de la vie nationale, l'ouvrage de Jacques Seray est d'abord celui d'un passionné. Au-delà, il est également celui d'un véritable chercheur et cette publication apporte une véritable plus-value à la connaissance de toute la période.

Dans son introduction, l'auteur constate que "le sport à la sauce de Vichy fut traité en une manière de réaction à la défaite : esthétisé, moralisé, hypertrophié, alorsqu'on pouvait l'imaginer baîllonné. Sublimé, il était devenu d'intérêt national". il sait embrasser toute l'histoire de son sujet et complète : "Comme le Maréchal prône la 'regénération par la race', concept de l'après 1870 remis en vigueur par le Front populaire, c'est le seul sport pour tous qui est encouragé. Des structures sont créées. L'athlétisme aura plus d'adepte en 1944 qu'en 1939 !"

Les premiers chapitres abordent bien sûr la situation du sport en France avant la Seconde guerre mondiale, pour que chacun puisse comprendre "d'où l'on vient", puis (après un focus particulier sur la période de la 'Drôle de guerre') s'intéressent aux rapports entre le chef de l'Etat français et le sport, à l'épisode fameux du "Serment de l'athlète" et à l'évolution de la presse spécialisée, en particulier le vénérable L'Auto. Au cours de ces années 1940-1942, les figures des grands patrons de presse, d'Otto Abetz et de Jean Borotra sont régulièrement croisées : par leurs actions et leurs prises de position, ils influent (ou tentent d'influer) sur le cours des événements. Un ersatz de Tour de France (le 'Circuit de France'), imaginé par Leulliot et l'organe collaborationniste La France Socialiste, parti de Paris le 28 septembre 1942 (le ravitaillement des coureurs se fait "avec tickets" de rationnement !) peut laisser espérer une reprise des grandes compétitions "inter-zones", mais "en 1943, les courses par étapes seront interdites". La réalité de l'occupation et de la guerre s'impose. Au fil des citations, l'auteur égrène les références aux grands titres de la presse généraliste ou spécialisée de l'époque, Paris-Soir, L'Oeuvre, Le Petit Parisien, Le Miroir des Sports, Le Cyclotouriste, L'auto (toujours), etc., et même une publication tout-à-fait originale, Sport Libre, éditée par "la section sportive du Front patriotique de la Jeunesse" ! Le cyclisme n'est d'ailleurs pas le seul sport étudié : le football ("c'est le sport qui permet le mieux de vérifier la division administrative de la France") est également à l'honneur et les compétitions se déroulent désormais entre provinces : Artois contre Flandres, Lorraine contre Champagne. La situation pour le moins difficile des sportifs de confession israélite n'est pas oubliée, mais l'auteur revient également sur les problèmes très concrets et quotidiens d'entrainement ("Manger"). A partir de l'été 1944, et très rapidement, tout change : "Le 17 août; L'Auto publiait sur sa Une un encadré : L'Auto cesse de paraître". Et en novembre seulement renaît Sport Libre, "supplément sportif du jeune combattant", tandis que les fédérations créées par Vichy sont dissoutes, reconstituées, fusionnées. Au début de l'année 1946 naîtront enfin Sport, puis Elans et surtout L'Equipe, "logé à ses débuts et du reste pour une longue période, dans les locaux du honni et défunt Echo des Sports".

Quelques utiles annexes complètent ce panorama "social" extrêmement bien fouillé. Un ouvrage passionnant. A lire.

Editions Le Pas d'Oiseau, Toulouse, 2011, 283 pages, 23 euros.

ISBN : 978-2-917971-20-8

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  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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