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10 octobre 2022 1 10 /10 /octobre /2022 00:05

Le sabre de Saddam

Une brève histoire militaire de l'armée irakienne

1921-1991

Adrien Fontanellaz

Voici une excellente synthèse de l'histoire de l'armée irakienne jusqu'à l'opération "Desert Storm", car force est de reconnaître que cette armée est la grande absente des ouvrages publiés sur la campagne internationale d'une part et que son histoire (pourtant essentielle dans la région) est très mal connue.

Alors que beaucoup de stupidités ont été dites et répétées sur l'armée irakienne, par les services américains et leurs fidèles comme par les grands médias ne sachant que relire les communiqués officiels, Adrien Fontanellaz a l'heureuse idée de nous plonger dans l'histoire et l'organisation de "la quatrième armée du monde". L'histoire commence en 1920-1921 avec l'installation par Londres sur le trône d'Irak de l'émir Fayçal, chassé par les Français de Syrie. Les effectifs augmentent progressivement au cours des années 1920, qui voient également la création d'écoles de formation, tandis que les Anglais conservent une position dominante jusqu'à la Seconde guerre mondiale, en dépit de la proclamation de l'indépendance formelle du pays. La crise du printemps 1941 (en dépit de la modeste aide des Puissances de l'Axe) confirme la maintien de la position dominante des Britanniques, jusqu'à la première guerre israélo-arabe de 1948. La politisation croissante du corps des officiers et l'armée royale se révolte en 1958 et l'auteur nous précise au fur et à mesure l'organisation, les effectifs, les évolutions politiques (régime Ba'assiste) et militaires des grandes unités, y compris celles créées pour former la Garde républicaine, au fil des conflits régionaux ou internes (Kurdistan), puis pendant la longue guerre contre l'Iran (il ne faut pas oublier que l'Occident fut alors l'allié de l'Irak). Le pays peut alors créer cinq corps d'armée en quatre ans, sans compter les grandes unités des forces spéciales ! L'auteur s'intéresse ici à la question des matériels et de l'armement, à l'arme du génie, à l'aviation (la France livrant à elle-seule 115 Mirage). Il aborde également la question du commandement de l'armée irakienne par Saddam durant cette période : "A l'issue de la guerre contre l'Iran, l'armée irakienne était devenue sans conteste la plus puissante du monde arabe, tant sur le plan quantitatif, du fait de ses effectifs et arsenaux pléthoriques, que sur le plan qualitatif, grâce au capital d'expériences accumulé et à sa maîtrise des grandes opérations combinées". L'annexion du Koweït marque le début de la fin, sanctionnée par la défaite militaire de 1991 face à la coalition occidentale : "Desert Storm brisa doc le sabre longuement forgé par le régime baasiste et ses prédécesseurs, mettant ce faisant fin aux rêves d'hégémonie militaire de Bagdad".

Un volume important, à connaître et à conserver pour quiconque s'intéresse à l'histoire militaire de la région au XXe s.

Le Polémarque, Nancy, 2021, 159 pages, 16,- euros.

ISBN : 979-10-92525-15-1.

Pour commander directement le livre : ici.

Rare synthèse
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30 septembre 2022 5 30 /09 /septembre /2022 00:01
Opération 700

Témoignage d'un sous-officier

de l'armée de l'Air

Nous faisons le choix de publier in extenso ce long témoignage d'un sous-officier de l'armée de l'Air, engagé en 1956 comme jeune sergent dans la campagne de Suez et déployé à Chypre. Il donne une autre image du vécu de ces soldats et de l'environnement qui fut alors le leur. Il nous rappelle que l'improvisation, le système D et l'attente font intégralement partie du quotidien du soldat en campagne. Il nous rappelle également que les seules archives officielles ne disent pas tout.

"A mon retour de stage OTAN aux USA, je suis affecté à la 1ère escadre de chasse à Saint-Dizier (1/1 Corse). Travail de piste, préparation pour vol sur nos F-84 E, puis au magasin d'escadron du 2/1 (fournitures aux pilotes, etc.). Je participe à des manoeuvres à Lahr, puis des manoeuvres à Mirecourt, un stage d'adaptation sur F-84 F, un stage d'un mois à Toulouse-Balma pour pliage de parachutes, puis je suis affecté à l'usine mobile d'oxygène liquide, où nous travaillons en 3/8.

Vers le 15/20 juillet, je suis convoqué aux effectifs un matin à 9h00, où on me fait savoir que je suis désigné avec quelques camarades pour partir le même jour à 11h00 par train, en manoeuvre, direction Reims. On nous attribue un petit car 12 places pour aller vite chez nous chercher nos paquetages. Nous arrivons à Reims, où on nous loge sans plus d'explication. Nous passons la nuit et au réveil rassemblement sur un grand terrain annexe que nous trouvons rempli de véhicules alignés. Avec mon permis VL tout neuf, on m'affecte un camion-citerne (l'un de mes camarades sans permis est doté d'un Hanomag).

Formation en convoi et départ direction Istres. Nous rencontrons en cours de route des convois arrivant d'Allemagne. Trois jours de trajet avec itinéraire balisé et relais prévus, nuit dans des casernes, et arrivée à Istres, où nous séjournons sans explication pendant 15 jours. Puis départ pour Marseille, où nous séjournons, toujours sans explication, sur les quais de la Joliette pendant 15 jours à nouveau. Interdiction de quitter le cantonnement et nuits dans les cabines des camions.

Un matin, courant août, ordre d'embarquer les véhicules sur un vieux Liberty ship réquisitionné. Nous passons la nuit dans nos "cabines". Le lendemain matin, nous sommes en pleine mer sans savoir où nous allons. On parle beaucoup de l'Algérie. L'armement pour les avions est à fond de cale, les véhicules et les hommes sont au-dessus. Pas de mess, ni de foyer, un casque lourd d'eau douce par jour et par homme pour boire et se laver, douches à l'eau de mer pendant une semaine, en dormant dans la cale ou sur le toit du château arrière.

Fin août, arrivée en rade de Famagouste, où nous restons une semaine sans quitter le bâteau, avec pour seule visite les tortues de mer. Finalement, un général de l'armée de l'Air nous réunit et nous dit que nous allons débarquer, que les Français sont bien vus par les Chypriotes, contrairement aux Anglais avec lesquels ils sont en guerre, mais il nous recommande d'être prudents car nous risquons d'être attaqués par les rebelles de l'EOK pour s'emparer de nos armement. Nous débarquons et nous stationnons une semaine près du port chez les Anglais.

Un matin, formation en convoi et départ pour Akrotiri, un Français par véhicule avec sa MAT chargée et armée et un Anglais assis en tailleur sur le toit. Interdiction de quitter le convoi et de dormir hors d'un établissement militaire. 

On m'affecte un GMC avec remorque 4 roues et 12 ou 15 tonnes d'armement. Le crabotage saute et j'attache le levier avec un fil de fer, puis je perds sans m'en apercevoir la courroie de refroidissement. Je tourne à 220e F. et à 30-35 km/h. Je perds rapidement le convoi et je continue doucement avec mon Anglais qui commence à s'inquiéter. Plantations d'orangers, locaux sur leur âne suivis par leur femme à pied, soleil.

Deux de mes camarades conduisaient les deux semi-remorques composant notre usine d'oxygène. Sur le trajet de Famagouste à Akrotiri, l'un de ces copains, arrivant près d'une descente importante se terminant en épingle à cheveux refusait d'avancer davantage, craignant l'accident avec son véhicule lourd et encombrant. Les Anglais, qui refusait de s'arrêter en rase campagne, ont alors fait venir un gros engin type dépannage qu'ils ont placé à l'arrière du semi-remorque, pour le freiner et le retenir avec un câble relié à un petit crochet d'attelage situé à l'arrière du semi. L'ensemble de l'attelage s'est engagé dans la descente, puis prenant de la vitesse le semi a tiré trop fort sur le câble. Le crochet s'est ouvert et le semi est parti tout seul. Arrivé au bas de la pente, il n'a pas pu prendre le virage et s'est immobilisé sans trop de dégâts un peu plus loin au milieu d'un champ. La nuit approchait et nous nous sommes organisés pour bivouaquer avec tours de garde, etc. Au cours de la nuit, celui qui était de garde a entendu des bruits suspects, qui se sont renouvelés. Sommations, puis il a lâché une rafale de sa MAT. Résultat, hi han, hi han, il avait abattu un âne du village voisin. Le lendemain matin, ils ont été dépannés et nous avons pu repartir.

Nous arrivons enfin à la base anglaise d'Akrotiri, où je range mon épave de camion avec les autres et où je retrouve mes camarades sur un terrain nu, passé au bulldozer, à l'écart des installations.

Nous commençons à installer notre camp avec les tentes et le matériel que nous avons amené. Foyer construit avec du matériel de récupération, dont des caisses de pain de guerre. Nus prenons nos marques, ... et les services habituels. Repas du midi : radis, boite de singe individuelle, une orange locale. Repas du soir : radis, singe en vrac dans un plat chaud, une orange locale et le quart de vin. Nous étions effectivement bien vu des Chypriotes. Un membre de l'EOK ayant été pris et pendu parait-il en Angleterre, ils avaient déclenché contre les Anglais une grève des approvisionnements, tout en nous faisons savoir que les Français seraient servis, et auraient même de la bière ! En dépit des consignes, il nous arrivait de sortir de l'enceinte le soir et j'ai même pu prendre un repas sur un bateau de pécheur avec quelques villageois. Les bars étaient tous protégés par des grilles et des grillages métalliques. Les Anglais ne quittaient leur base qu'en groupe et armés, souvent en half-track. Nous, nous pouvions aller en ville seuls et sans arme.

Sans avoir eu aucune altercation ni querelle avec les Anglais, nous n'avions aucune relation ni contact avec eux. Aussi bien protégée que possible, la base d'Akrotiri est située en bord de mer, et une partie de son pourtour est donc directement accessible par la mer. En octobre, des Français avaient réussi à piquer sa Sten à une sentinelle anglaise qui s'était endormie. Désagréable pour eux et grosse rigolade pour nous. En novembre, le colonel Grivas, patron des rebelles de l'EOK, a réussi à pénétrer clandestinement (on disait qu'il avait fait l'école de guerre en France). Avec quelques hommes, il a parcouru les pistes et déposé sur chaque avion un bout de papier marqué "Sauté !". Il aurait aussi pénétré dans le bureau du commandant de la base pour y laisser le même message. Reparti sans encombre par la mer, il aurait selon la rumeur téléphoné le lendemain au commandant en le narguant.

On commence ensuite à s'occuper de nos installations techniques. Notre usine à oxygène en place, nous creusons par précaution des tranchées tout autour. Etant le seul à avoir déjà fait ce travail, je m'occupe de monter le hangar Avion démontable, en toile et charpente métallique. Puis nous mettons en service notre usine à oxygène.

Entre temps, nous sommes restés trois mois sans solde, car sans le savoir on nous avait mutés avec changement d'organisme payeur. Nous percevons sur place quelques francs d'occupation, peu utiles sauf pour notre maigre foyer. Notre travail habituel continue, les avions commencent à voler. Un jour, "Alerte aérienne", tous aux tranchées. Erreur, c'était un avion de ligne qui s'était égaré. Une ou deux fois par semaine, un Hurel-Dubois amène notre courrier. On écoute Radio Le Caire, qui tape sur les Français en Algérie, et France Inter, où le gouvernement dément envoyer avions et renforts en Israël. Nous recevons les chasseurs français et leur personnel (habillé en civil) qui fait escale chez nous. Au matin, ils sortent des hangars avec l'étoile de David et partent pour Israël.

Enfin, la guerre commence. Notre escadron de reconnaissance va prendre des photos pendant le jour et le soir nous partons bombarder l'Egypte. Un matin, la reconnaissance constate que nous avons bombardé des leurres en bois sur un terrain de l'aviation égyptienne et que leurs appareils sont allés se mettre à l'abri plus au sud. Nos chasseurs se régalent. Les cibles militaires étant rapidement traitées, il démolissent Radio Le Caire, quelques barques sur le Nil et quelques chameaux.

Rapidement, la guerre se termine, nous l'avons gagnée, mais finalement perdue...

Courant janvier 1957, on me rend un camion-citerne et je rembarque parmi les premiers avec 50 véhicules et 50 camarades sur l'Orne, bateau de débarquement à fond plat, avec de belles tempêtes en Méditerranée, des creux de 8 mètres en arrivant dans le golfe du Lion, et nous débarquons à Marseille. Fin janvier, j'avais repris mon poste à l'usine d'oxygène de Saint-Dizier."

 

 

Opération 700
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4 novembre 2021 4 04 /11 /novembre /2021 00:01

Ismaïl Pacha

Khédive d'Egypte

Robert Solé

En dépit de son importance dans l'histoire régionale, Ismaïl Pacha n'est guère connu en France que pour l'inauguration fastueuse du canal de Suez. Dans cette dense biographie, Robert Solé reconstitue dans ses différents aspects une vie pourtant pleine et riche, et brosse le portrait d'un souverain ambitieux pétri de contradictions.

En 24 brefs et denses chapitres d'une dizaine de pages, l'auteur nous raconte donc la vie de celui qui fut le premier Khédive d'Egypte et obtint de Constantinople que le titre soit héréditaire. On apprend ainsi dès les premières pages qu'il séjourna longuement à Paris à l'Ecole militaire  égyptienne puis à Saint-Cyr sous le règne de Louis-Philippe. Rompu aux affaires publiques sous le règne de son prédécesseur, il accède au pouvoir en janvier 1863 et donne désormais toute la mesure de sa fantasque personnalité. Les aspects positifs ne manquent pas. L'Egypte lui doit en particulier d'avoir accéléré sa modernisation, notamment dans les domaines de l'enseignement et de la justice, mais peut-être surtout d'avoir obtenu une véritable reconnaissance internationale tant de Constantinople (khédivat héréditaire) que des cours européennes (dont le Second empire). Mais il dépense sans compter pour obtenir la réalisation de ses objectifs politiques vis-à-vis du sultan comme pour son train de vie ou ses réalisations et fêtes somptueuses qui creusent interminablement un déficit abyssal qui va engloutir la souveraineté du nouvel Etat sous les emprunts.

L'auteur revient aussi sur une ambition bien oubliée aujourd'hui d'Ismaïl Pacha en direction de l'Afrique noire et du bassin du Nil, campagnes d'explorateurs et de militaires qui se solderont finalement par un demi-succès dans la région du Darfour et la naissance d'un Soudan anglo-égyptien. Il sera finalement destitué sur l'insistance des puissances occidentales, "comme on congédie un domestique", par simple télégramme, en juin 1879 et remplacé par son fils Tewfik. Il va trouver refuge en Italie, puis voyage en Europe, souverain déchu devenu nomade, sans renoncer à ses ambitions politiques ni à son train de vie et Robert Solé rapporte cette phrase du Figaro : "Souvenez-vous que du haut de ces pyramides, quarante millions de créanciers vous contemplent !". Finalement autorisé à revenir à Constantinople (avec une véritable cour de 70 personnes), il termine sa vie dans son palais en cette ville en mars 1895 et sera enterré en Egypte.

Une biographie équilibrée qui se lit avec plaisir, sur un personnage assez exceptionnel, "Ismaïl le magnifique" !

Perrin, Paris, 2021, 270 pages, 21,- euros.

ISBN : 978-2-262-09390-7.

Pour commander directement le livre : ici.

Le premier Khédive
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16 septembre 2021 4 16 /09 /septembre /2021 00:01

Aventuriers, voyageurs et savants

A la découverte archéologique de la Syrie

Annie Sartre-Fauriat

Terre sur laquelle sont nées quelques unes des plus anciennes civilisations, la Syrie a exercé depuis le XVIIe siècle une attraction croissante sur les érudits européens. Ce volume nous entraîne sur leurs traces.

La redécouverte de la Syrie antique est d'abord l'oeuvre de voyageurs et aventuriers anglais dans la deuxième moitié du XVIIe siècle ("Ce sont en effet les marchands anglais qui, partis d'Alep en 1678, furent les premiers Occidentaux connus à réussir à gagner Palmyre et ce sont aussi des marchands se rendant en Perse qui décrivirent les premiers la vallée de l'Euphrate"), bientôt suivis par les Français. Ces "voyages de Palmyre" sont décrits avec précision et charme. Dans un premier temps, le nord du territoire est le premier concerné, puis à partir du milieu du XVIIIe et surtout du début du XIXe s. dans le sud. C'est à cette époque également que les Allemands à leur tour se joignent à ces voyages et découvertes. A partir du milieu du XIXe siècle, l'archéologie se professionnalise et de véritables campagnes de fouilles commencent à être organisées. On note à cette époque l'arrivée des premiers savants et amateurs américains, mais aussi au début du XXe s. les explorations de la première femme, Gertrude Bell. Deux grands chapitres sont ensuite consacrés à l'action des scientifiques français, en particulier pendant la période du mandat, et l'on peut ici regretter que l'auteur n'accorde pas davantage de place aux militaires engagés dans cette action culturelle au titre du haut-commissariat (rappelons par exemple que l'on procéda à des fouilles dès la campagne des Dardanelles ou sur le front de Salonique). Le livre se termine sur les recherches entreprises dans le cadre de la Syrie indépendante, jusqu'au début de la guerre civile en 2011 et sur la situation des sites et chantiers du fait de la guerre. Restaurer ou reconstruire ? Le cas de la mythique cité de Palmyre est emblématique : "On n'ose imaginer à quoi rassemblera Palmyre quand les temples et les tours seront remontés avec des matériaux trop neufs, trop blancs, taillés mécaniquement"...

Des récits de voyages sur fond d'exotisme, mais aussi la rigueur scientifique dans la recherche et la conservation des traces du plus lointain passé.

CNRS Editions, Paris, 2021, 303 pages, 24,- euros.

ISBN : 978-2-271-13708-1.

Pour commander directement le livre : ici.

Archéologie
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27 avril 2021 2 27 /04 /avril /2021 00:01

Guerrier de la paix

Alexandre Goodarzy

Le martyr des Chrétiens d'Orient depuis de longues années fait ponctuellement l'objet d'articles ou reportages, mais il manque souvent une approche d'ensemble du dossier. Ce livre permet de mieux s'approcher de la réalité.

Les premières pages sont consacrées au récit de l'enlèvement de l'auteur et de ses compagnons en plein coeur de Bagdad, puis Alexandre Goodarzy raconte son passé personnel qui le conduit vers l'ONG "SOS Chrétiens d'Orient", ses premiers engagements, et revient sur le contexte local. Il consacre ensuite une quarantaine de vifs chapitres au récit de ses opérations pendant plusieurs années, en particulier en Syrie. Entre deux brefs retours en France, nous passons par Alep, Palmyre, Mhardeh, Deir ez-Zor, le Kurdistan, Homs, Idlib, et jusqu'au krak des Chevaliers hérité des croisades. Au fil des pages, les exemples concrets se succèdent, le vécu affleure en permanence. Nous pouvons dès lors mieux comprendre les souffrances d'une population soumise aux privations, menacée, mais qui refuse d'abjurer sa foi. Dans leur dramatique simplicité, certaines scènes sont dignes d'anthologie. Au-delà, le constat politique est tout aussi dramatique : "Je repense à mes années syriennes, à ce mal que j'ai vu sur place, cette gangrène qui s'est répandue dans les coeurs et que tout le monde ne veut, n'ose et a du mal à nommer. L'islamisme radical, les Frères musulmans, l'islam politique, le wahabisme et ses créateurs et soutiens, le Qatar, l'Arabie saoudite, la Turquie. Oui, mais comment nommer un ennemi qui nous passe des milliards de commandes d'armement, dont nos élites vantent l'ouverture d'esprit et autres fadaises. Nous crevons debout de ne pas savoir nommer notre ennemi ... Intéressant et pathétique".

Un livre qui par moment "prend aux tripes" et un témoignage qui doit impérativement être connu. Un livre à inclure sans hésitation dans toute analyse d'ensemble sur les questions syriennes et irakiennes.

Editions du Rocher, Monaco, 2021, 333 pages, 17,- euros.

ISBN : 9782268105161

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SOS Chrétiens d'Orient
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15 février 2021 1 15 /02 /février /2021 00:01

De l'autre côté des Croisades

L'islam entre croisés et Mongols

Gabriel Martinez-Gros

Une approche originale, qui change nécessairement notre vision des choses, puisque l'auteur fait le choix de décentrer son regard et d'étudier cette période des XIe - XIIIe siècles à partir de la position des souverains musulmans, ce qui le conduit à prendre en compte la menace pesant sur leurs frontières orientales.

Dès les premières lignes de l'introduction, Gabriel Martinez-Gros pose les termes du dossier : "Pour les historiens arabes les plus lucides, ce que nous appelons les croisades ... constitue l'une des deux mâchoires de la tenaille qui prend en étau l'islam aux XIIe-XIIIe siècles, et menace de l'anéantir. L'autre mâchoire, de loin la plus cruelle et la plus redoutée, se resserre à l'est, après le milieu du XIe siècle, avec les invasions turques et mongoles". Le livre est divisé en deux grandes parties qui permettent de passer de l'actuel Maroc et de l'Espagne à l'Afghanistan et au sous-continent indien dans un balancement d'ouest en est qui montre bien toute la complexité de la situation de l'islam, alors que la période proprement "arabe", celle des Bédouins, se termine. L'auteur manie la notion "d'empire" (3 empires s'opposant ici, dont celui d'Occident encore très imprégné de l'héritage romain) et analyse comment les penseurs arabes théorisent la guerre et son rapport à la gouvernance. Alors que de nouvelles dynasties émergent à travers l'empire, et en particulier sur ses marches, on assiste à un jeu subtil de recherche d'équilibre, entre gains raisonnables et coeur de puissance qu'il est hors de question d'abandonner, et paris trop risqués qui conduisent à l'échec. Dans ce parallèle, l'impact des assauts turcs et mongols est nettement plus important que celui des croisades, qui enlèvent à l'islam quelques territoires mais ne dépassent guère une étroite bande côtière en Méditerranée.

On apprécie tout particulièrement la chronologie précise et l'utile liste des dynasties souveraines, vassaux et personnalités qui, avec la bibliographie et les index, clôturent ce volume. Une approche originale de cette période qui, en remettant en perspective notre perception des croisades, montre aussi que chaque peuple a bien ses propres racines et sources d'inspiration.

Editions Passés/Composés, Paris, 2021, 301 pages, 23,- euros.

ISBN : 978-2-3793-3390-3.

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Double menace
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10 novembre 2020 2 10 /11 /novembre /2020 00:01

Les larmes du passeur

Patrick Desbois

Voici un livre qui témoigne d'une réponse à une horreur. Un livre qui mérite d'être largement connu. Il s'agit du récit d'opérations de sauvetage menées par un réseau de volontaires pour sauver des femmes et des enfants appartenant à la minorité yazidie victimes de la terreur génocidaire de Daech, rédigé à partir de très nombreux témoignages d'acteurs et de survivants.

Après avoir rappelé ce qu'est cette minorité, qui plonge ses racines culturelles et religieuses dans un passé pluri-millénaire jusqu'à la Perse antique, le père Patrick Desbois raconte l'histoire du réseau constitué autour de Khaleel Al-Dhaki, lui-même de religion yazidie et habitant à quelques dizaines de kilomètres des territoires conquis en 2014-2015 par Daech. Après avoir rasé les villages conquis, les fanatiques islamistes déportent la population, séparent hommes et femmes, adultes et enfants. La description de l'endoctrinement des très jeunes garçons pour en faire des chauffeurs-kamikazes de véhicules piégés, et celle plus ignoble encore des jeunes filles et femmes réduites en esclavage, avec même la mise sur pied d'une "administration" spécialisée dans la vente et le suivi de ce "bétail humain", est assez ahurissante. A partir de l'hiver 2014-2015, les premières fillettes sont sauvées, exfiltrées vers la zone kurde. Progressivement le réseau se développe, dépasse le stade de l'amateurisme et se professionnalise en quelque sorte. Certains services locaux de Daech sont infiltrés, des "amitiés" sont achetées, les liens familiaux et communautaires sont mis à profit : "la loyauté du sang est de loin la meilleure garantie de la stabilité du réseau". Chaque opération est différente, demande une préparation particulière, mais il n'y a pas que des succès. Parfois, "la mission se termine en désastre avant d'avoir commencé : le geôlier fait disparaître la captive en la revendant. Pendant des mois, on perd sa trace, le réseau reste impuissant. Il y a aussi le suicide et l'exécution des captives. C'est une guerre sanglante, sale, totale"

Un cahier photos central permet de mettre un visage sur certains noms. Au total, plus de 600 personnes ont été sauvées par le réseau de Khaleel. Un livre écrit en phrases courtes, "coup de poing". Un livre qui donne la mesure de l'obscurantisme et de l'inhumanité de ces djihadistes. Poignant.

Editions du Rocher, Monaco, 2020, 195 pages. 17,90 euros.

ISBN : 978-2-268-10243-6.

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Dans l'horreur de Daech
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12 octobre 2020 1 12 /10 /octobre /2020 00:01

Nasser

Archives secrètes

Hoda Nasser

Le titre est accrocheur : "archives secrètes"... D'autant que le personnage est relativement mal connu en France en dépit de son importance et de son héritage dans l'histoire régionale de la deuxième moitié du XXe s. 

L'intérêt du livre est absolument réel. Non pas parce qu'il apporterait des révélations extraordinaires ou mettrait en lumière de lourds secrets. Mais parce qu'il repose sur une double approche : d'une part les souvenirs familiaux de l'auteure, fille du Raïs (ce qui donne un portrait intimiste du leader égyptien), d'autre part parce qu'il s'appuie sur ces fameuses archives : "les notes, les brouillons et les carnets de Nasser sont comme les instantanés d'une vie politique". Tous les grands thèmes de la période sont bien sûr évoqués au fil des chapitres, de la crise de Suez aux Non-alignés, de l'unité rêvée des peuples arabes à la guerre du Yémen, du conflit israélo-arabe (en particulier la guerre de 1967) aux rapports avec l'URSS et les USA comme à la question libanaise. De même, la vie politique égyptienne, dans sa maigreur (Nasser se flatte régulièrement de ne pas reconnaître les partis) et ses oppositions (Frères musulmans en particulier) et les difficultés intérieures (on note une sorte de course vers un régime en fait de plus en plus dictatorial) sont régulièrement évoquées, sous l'angle bien sûr de l'approche personnelle de Nasser. En fin de volume, des discours, des correspondances et des notes sur les grands sujets diplomatiques sont présentés in extenso sur quelques 140 pages, et le livre se termine sur le journal tenu par l'officier Nasser pendant la guerre israélo-arabe de 1948. On en retire au total le sentiment de ne pas lire "la même histoire" que celle que l'on connaît (ou croît connaître), puisque le livre présente l'opinion intime du Raïs ; et l'on se prend à repenser à l'indispensable confrontation des sources pour un historien. C'est donc sous cet angle que l'ouvrage prend toute sa valeur, en mettant quelques repères égyptiens en vis-à-vis de l'historiographie courante en France ou au Royaume-Uni, mais sans surtout lui donner une valeur excessive.

Ouvrage de justification de l'action de son père, le livre de Hoda Nasser doit être connu de tous ceux qui s'intéressent à l'Egypte, au Moyen-Orient et au monde arabe des années 1950-1970, mais aussi à leurs échos ultérieurs. Une bonne occasion de revenir sur des crises et des conflits auxquels la France ne fut pas étrangère.

Flammarion, Paris, 2020, 369 pages. 23,90 euros.

ISBN : 978-2-0813-5810-2.

Le Raïs
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13 juillet 2020 1 13 /07 /juillet /2020 00:01

Le Liban en guerre

1975 - 1990

Dima de Clerck et Stéphane Malsagne

La tragédie libanaise a profondément marqué une génération en France, au plan presque affectif du fait de la profondeur et de l'ancienneté des liens d'amitiés entre Paris et Beyrouth, mais aussi plus dramatiquement avec la mort de nombreux soldats français.

Les deux auteurs nous proposent une approche très large du conflit et, en six grands chapitres, abordent tous les points importants. On peut simplement regretter que l'effort humain international voulu et impulsé par la France ne soit pas davantage souligné, car en dehors des compétitions diplomatiques (chap. 5) le livre est très essentiellement libano-centré, ce qui peut parfaitement se comprendre. Après avoir présenté le cadre et les différentes phases du conflit, les auteurs s'intéressent aux combattants eux-mêmes, dans les différentes communautés, notamment les femmes et les enfants, mais aussi les contingents étrangers, israéliens et syriens. Les armements utilisés sont détaillés et les massacres récurrents rappelés. Le chapitre 3 traite des civils (mais qui est "civil" dans une guerre... "civile" ?), principales victimes ; de la "cantonalisation" du territoire (création de zones confessionnelles homogènes) tandis qu'une proportion importante de la population (entre 850 et 900.000 personnes) fait le choix de l'exil. Le chapitre 4 détaille les conséquences pour l'Etat libanais et son armée (dommage de ne pas avoir cité les excellentes études du CDEF sur le sujet), particulièrement résilient dans l'adversité, et revient sur le système des milices, en particulier chrétiennes, chiites et druze. Le dernier chapitre s'efforce enfin d'établir le coût humain et matériel de ces vingt-cinq ans de guerre, des déplacements de population aux destructions des infrastructures. "Cet ouvrage [a] tenté de démonter à quel point la dimension dite civile de ce conflit multiforme est en réalité étroitement imbriquée à des enjeux et des intérêts non seulement régionaux mais aussi mondiaux".

On apprécie également la riche bibliographie et la chronologie détaillée qui terminent le volume. Un ouvrage riche d'innombrables chiffres dans tous les domaines, absolument indispensable pour quiconque s'intéresse à ce conflit et à la situation régionale.

Belin, Paris, 2020, 476 pages, 26,- euros.

ISBN : 978-2-410-01698-7.

Solide synthèse
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4 mars 2020 3 04 /03 /mars /2020 00:05

Ma mission de paix au Proche-Orient

Miguel Angel Moratinos

Si le livre est par bien des aspects l'auto-justification d'une mission qui s'est soldée par un échec complet (voir la situation actuelle), il n'en demeure pas moins important car il permet de pénétrer au cœur d'un processus de négociations internationales, qui plus est dans le contexte de l'un des conflits les plus anciens.

Diplomate espagnol nommé à la tête d'une mission européenne entre 1996 et 2003 explique d'abord sa nomination, puis son installation à Chypre (pour être -un peu- à l'abri des pressions diverses) et enfin la constitution de son équipe (subtil équilibre des nationalités traduisant le poids relatif des principales grandes nations européennes). Il aborde ensuite les grandes étapes diplomatiques pendant cette période, ce qui est très éclairant sur le "jeu" américain d'une part, la mauvaise volonté israélienne d'autre partet les erreurs des exigences palestiniennes enfin. En un mot, ou plutôt une question, qui réellement veut la paix ?... Il s'intéresse enfin aux différents protagonistes de la crise, non seulement les Israéliens et les Palestiniens, mais aussi les différents voisins (Syrie, Liban, Jordanie, Egypte) où l'on trouve de nombreux réfugiés, et des pays musulmans plus éloignés comme ceux de la péninsule arabique (Arabie Saoudite, Qatar) et d'Afrique du Nord (Maroc et Tunisie). L'auteur consacre une longue troisième partie aux accords de Taba en 2001, dont la présentation "de l'intérieur" qu'il nous donne correspond assez peu à l'image que les grands médias en donnèrent (en particulier questions de Jérusalem et des réfugiés). Il termine enfin sur une conclusion optimiste ("La paix est possible"), que l'on peut raisonnablement ne pas partager au regard de l'actualité. On trouve à la fin du livre une rapide chronologie (depuis le premier congrès sioniste de Bâle en 1897) et en annexe une douzaine de textes officiels, de la déclaration Balfour de 1917 à la "Feuille de route" de 2003 (qui envisageait -naïvement ?- la paix pour … 2005 !).

Un livre qui laisse un sentiment un peu amer : une forte conviction de l'auteur, indiscutablement, mais le mur infranchissable de la réalité et, en deuxième niveau, l'impuissance avérée de l'Union européenne. Mais un livre important car il nous éclaire très utilement sur bien des aspects de cette diplomatie discrète qui se poursuit quotidiennement sans que nous nous en rendions compte au milieu de pays en guerre ou en crise.

L'Harmattan, Paris, 2019, 296 pages, 32,- euros.

ISBN : 978-2-343-16434-2.

Histoire d'un échec ?
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  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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