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29 novembre 2012 4 29 /11 /novembre /2012 08:40

Aymard de Foucauld (1824-1863)

De Saint-Cyr et Saumur à la campagne du Mexique

Emmanuel Dufour

Aymard637.jpg

Une nouvelle preuve que d'excellents ouvrages, de véritables pépites, sont à rechercher dans les catalogues des "petites" maisons d'édition. Cette biographie nous présente en effet la carrière d'un officier tout à fait digne et compétent mais que fort peu de choses, au final, distinguent de ses camarades. Elle offre par contre l'intérêt éminent de reconstituer avec précision sa carrière et son environnement sur une époque au sujet de laquelle les publications nouvelles sont particulièrement rares. 

Emmanuel Dufour s'est attaché à reconstituer la vie d'Aymard de Foucauld de Malembert, né en 1824 et issu de la noblesse du Sud-ouest, au sein d'une famille finalement peu aisée et où le service des armes pour les hommes est la norme : "Partout où l'on se bat il doit y avoir un Foucauld tant qu'il y aura des Foucauld qui auront du coeur et de l'honneur". Saint-cyrien (promotion d'Isly), il fait le choix de servir dans la cavalerie et rejoint en 1845 un régiment de hussards dans l'hexagone. Il connait alors pendant plusieurs années une vie professionnelle et personnelle relativement monotone en métropole, multipliant les changements de garnisons dans toutes les régions de France, avec des obligations de service parfois bien peu prenantes qui lui permettent de s'adonner longuement à la chasse, et toujours en limite de difficultés financières, car les soldes sont modestes et sa famille ne peut lui être que d'un secours limité : "Je n'ai pas de sol, mais je suis riche de jeunesse, d'avenir et de bonne humeur". Après 12 ans de service métropolitain, il rejoint comme capitaine le 2e régiment de chasseurs d'Afrique en 1857, s'adapte rapidement à la vie de patrouilles dans la grande province oranaise, et c'est avec ce régiment qu'il participe à la campagne d'Italie en 1859. Il commande avec brio son escadron, mais voit son rôle essentiellement limité à quelques longues patrouilles, à des flanc-gardes. Bref, il est, avec ses hommes, "en réserve" et n'arrive généralement sur les champs de bataille que le lendemain ou le surlendemain des combats. Rentré (un peu déçu) en Algérie, il reprend ses activités antérieures dans l'ouest du territoire et participe à une grande offensive contre les tribus révoltés des confins algéro-marocains : une nouvelle fois, il entend le canon mais n'effectue principalement que de monotones escortes de convois sur les arrières. Durant toutes ces périodes, les obligations de service alternent avec les visites, les activités "mondaines" et le plaisir de la chasse : Aymard de Foucauld décrit longuement ces différentes obligations et ces loisirs, tout en restant préoccupé par son avenir de carrière.

En 1862 enfin, désigné pour la campagne du Mexique, il quitte Mers el-Kebir pour Vera Cruz, où il débarque le 23 mars, rejoint les hauts plateaux, participe à quelques engagements secondaires et arrive devant Puebla, une première fois attaquée par les Français au début du mois d'avril. Il connait alors, pendant une brève période, une succession d'engagements parfois très durs contre les troupes mexicaines (et ne se prive pas d'ailleurs de critiquer ses chefs directs dans ses lettres), est fait chevalier de la Légion d'honneur au feu mais attend toujours son avancement au grade supérieur. Il retrouve la région de Puebla, désormais fermement assiégée, est enfin promu chef d'escadron aux derniers jours du mois d'avril et meurt en chargeant à la tête de ses chasseurs le 5 mai, "le torse perforé par la lance d'un cavalier mexicain".

Plus qu'un récit des campagnes de son héros, qui finalement est souvent plus "spectateur" de la guerre "qu'acteur" pendant la plus grande partie de sa vie, c'est un véritable tableau de la société militaire (cavalerie légère) du temps que nous propose Emmanuel Dufour, dans sa vie quotidienne, ses espoirs et ses difficultés, ses ambitions et ses déceptions, à travers l'exploitation systématique de la correspondance assidue qu'Aymard de Foucauld adresse régulièrement à sa famille (tous les thèmes de la vie privée et publique sont abordés), complétée en tant que de besoin par le renfort d'autres sources (journaux, carnets et lettres d'autres soldats et officiers, JMO des unités, etc.). De ce point de vue, il s'agit indiscutablement d'un véritable apport à la connaissance historique et, à notre sens, tout amateur des questions militaires et sociales sous le Second empire se doit de connaître cette belle biographie.

La Louve éditions, Cahors, 2012, 414 pages, 27 euros.

ISBN : 978-2-916488-56-1.

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26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 07:00

Camerone

30 avril 1863

André-Paul Comor

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Déjà auteur de plusieurs ouvrages sur la Légion étrangère, à laquelle il a consacré une partie de ses recherches, André-Paul Comor (par ailleurs directeur d’un important ouvrage collectif, Dictionnaire de la Légion étrangère, à paraître dans les prochains mois dans la collection ‘Bouquins’, chez Robert Laffont) nous propose aujourd’hui une étude entièrement consacrée à cette bataille emblématique, fondatrice, mythique.

Les deux premiers chapitres (« La belle affaire du Mexique », pp. 15-31 ; « Vers l’aventure », pp. 33-64) remettent « l’affaire du convoi de Puebla » dans son contexte, le déploiement du Régiment étranger le long de l’indispensable axe de ravitaillement qui part de Vera Cruz, dans l’environnement malsain et désolé des Terres chaudes du Mexique. Le long convoi qui se met en route à la fin du mois d’avril est considéré comme celui « de la dernière chance » : il « va s’étirer sur près de cinq kilomètres » et son (insuffisante) escorte est précédée par « un détachement chargé de reconnaître la route », sous le commandement du capitaine Danjou, adjudant-major : « le colonel lui confie le commandement de la compagnie de service pour une mission de routine qui va changer le cours de l’histoire de la Légion ».

L’important chapitre 3 (pp. 65-130) décrit par le menu le détail du « Combat de Camaron », le 30 avril, de la première escarmouche vers 07h00 au repli vers l’hacienda, du début du siège à la mort du capitaine Danjou, après sa fameuse réponse à l’ultimatum mexicain : «  Nous avons des cartouches et nous ne nous rendrons pas ». Malgré leur résistance, les légionnaires sont soumis aux assauts de plus en plus rudes des Mexicains, renforcés par les fantassins du colonel Milan. En début d’après-midi, ils doivent se replier sous un hangar, blessés et assoiffés, également victimes de l’incendie allumé par les assaillants. Il ne reste plus à 17h00 qu’une poignée de légionnaires, dont « huit encore valides en état de sa battre ». A 18h00, « la 3e compagnie est réduite aux cinq hommes encore valides » : Maudet, Maine, Catteau, Constantin, Wensel. La dernière cartouche, la dernière charge à la baïonnette. Puis le silence et la célèbre réponse d’un officier mexicain à l’ultime demande des survivants : « On ne refuse rien à des hommes tels que vous ! ». Le bilan de la journée pourra être établi après que les blessés aient été relevés : la 3e compagnie a perdu 70% de son effectif.

André-Paul Comor s’intéresse ensuite au sort des prisonniers et blessés, restés aux mains des Mexicains, et donne des chiffres très précis (ou aussi précis que possible) sur la réalité des pertes dans les deux camps. Mais il rappelle aussi que l’exploit de Camerone tombe assez rapidement dans l’oubli et que d’autres combats outre-mer, en Afrique du Nord ou au Tonkin, auraient pu tout aussi bien marquer durablement la mémoire légionnaire. C’est en fait à la veille de la Première Guerre mondiale que « Camerone sort de l’oubli. Des officiers prennent peu à peu conscience du parti qu’ils peuvent tirer de cet épisode somme toute secondaire de la campagne du Mexique pour distinguer la Légion au sein de l’armée française. L’histoire cède la place à la mémoire, et bientôt au mythe à valeur universelle ».

Le dernier chapitre (« De l’histoire à la mémoire : le testament de Camerone », pp.131-147) est donc consacré par l’auteur à reconstituer les étapes successives de l’utilisation du nom de Camerone, de « l’invention », devenue un besoin lorsqu’il est nécessaire d’assurer la cohésion de la « jeune Légion » durant l’entre-deux-guerres, à « la ritualisation », après la Seconde guerre mondiale.

Utilement complété par des nombreuses références d’archives, une riche bibliographie, des annexes très précises, plusieurs cartes et un bon index, ce vrai livre d’histoire permet de faire un point tout à fait précis d’un fait d’armes devenu la quintessence des traditions légionnaires.

Tallandier, Paris, 2012, 190 pages. 18,50 euros.

ISBN : 978-2-84734-850-7

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André-Paul Comor a bien voulu répondre à quelques questions complémentaires.

Question : Que représente objectivement le combat de Camerone dans le déroulement de la campagne du Mexique ? Est-ce un point important ou, à l’époque, est-ce que cela n’a été considéré que comme un engagement secondaire ?

Réponse : Le combat qui se déroule au lieu-dit de Camerone est un engagement très secondaire de la campagne du Mexique mais il survient à un moment crucial, le tournant de l'intervention. En effet, l’échec du général de Lorencz devant Puebla le 5 mai 1862 est encore dans les mémoires lorsque le général Forey qui l’a remplacé met le siège devant la ville le 16 mars 1863. Il piétine depuis un mois et il attend le « convoi de la dernière chance » qui se rassemble aux portes de Vera Cruz. L’imposant convoi doit emprunter le seul  axe, la « Route royale », un enjeu stratégique pour les deux armées en présence. Chargés d’ouvrir la route, les soldats de la 3e compagnie du Régiment étranger sont surpris au hameau de Camerone, se réfugient dans l’hacienda désaffectée et tiennent pendant plus de huit heures face aux 2000 cavaliers et fantassins (réguliers et irréguliers) rameutés par le colonel Milan. La résistance des hommes du capitaine Danjou a fait échouer le plan de Milan, permis de sauver le convoi et son précieux chargement et in fine de donner à Forey les moyens d’emporter la décision le 17 mai suivant. La chute de Puebla a ouvert la route de Mexico, préalable à l’occupation du Mexique et à la poursuite de l'intervention.

Question : Vous évoquez la possibilité que d’autres combats coloniaux tout aussi emblématiques aient pu être choisis pour symboliser les qualités de la Légion. Auxquels pensez-vous et pouvez-vous nous en dire plus ?

Réponse : Les deux hauts faits d’armes de Sidi-Brahim et de Bazeilles constitutifs de la mémoire des chasseurs et de l’infanterie de marine n’ont pas connu la même notoriété que Camerone alors même que le sacrifice suprême est également consenti pour remplir la mission.

 Au début de la conquête de l’Algérie, à la frontière avec le Maroc, du 23 au 26 septembre 1845, 82 soldats du 8e bataillon de chasseurs et du 2e escadron du 2e régiment de hussards , réfugiés dans un marabout, ont tenu pendant 72 heures et repoussé les assauts des milliers d’assaillants commandés par l’émir Abd el-Kader lui-même. Il faut rappeler le sacrifice du capitaine Dutertre, fait prisonnier,  qui refuse sous la menace de demander à ses camarades de se rendre. Il est décapité après avoir leur avoir crié de se défendre jusqu’à la mort. Le 26 au matin, conduits par le caporal Lavayssière- tous les officiers sont hors de combat- les 16 survivants, dont cinq blessés qui décèdent quelques jours plus tard, parviennent à forcer les lignes ennemies et sont recueillis par la garnison. De même, lors de la guerre franco-allemande, les 31 août et le 1erseptembre 1870, la division d’infanterie de marine (division bleue) tient tête à trois divisions allemandes dans le village de Bazeilles situé au sud -est de Sedan. La bataille s’achève par le repli d’une poignée de marsouins qui ont résisté pendant plusieurs heures autour du commandant Arsène Lambert dans l’auberge Bourgerie, la maison des dernières cartouches. Bazeilles est entré dans la geste des troupes de marine au même titre que Camerone pour la Légion et Sidi-Brahim pour les chasseurs.

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Question : Que penser du récit officiel de la bataille, lu chaque année le 30 avril ? Sait-on quand et par qui il a été rédigé ?

Réponse : Le récit officiel du combat de Camerone remonte au  temps de commandement du dépôt commun de la Légion étrangère par le colonel Gaultier (janvier 1946- août 1950). La lecture est faite pour la première fois à Sidi-Bel-Abbès, le 30 avril 1947, au cours de la prise d’armes qui se déroule au quartier Vienot pour la célébration du quatre-vingt-quatrième anniversaire du combat. Il reprend mot à mot le récit déjà adopté au 2e régiment étranger à la veille de la Seconde Guerre mondiale et vraisemblablement reçu par le colonel Azan au 1e Etranger. Il a été complété par deux  paragraphes  concernant l’inscription du nom de Camerone  sur le drapeau, la décision de graver les noms de Danjou, Vilain et Maudet sur les murs des Invalides  et l’élévation en 1892 du monument sur l’emplacement du combat.

Le ou les rédacteurs se sont appuyés sur les rapports rédigés par le colonel Jeanningros, chef de corps du Régiment étranger, le chef de bataillon Regnault ainsi que sur les témoignages recueillis sur place par des officiers. L’historien peut conclure que les faits rapportés sont le plus proches de la réalité.

Question : Que représente Camerone aujourd’hui ? A votre avis, les légionnaires du XXIe siècle communient-ils toujours avec la même ferveur au récit du sacrifice de leurs aînés ?

Réponse : Camerone, combat constitutif de la mémoire et de  l’identité légionnaires, occupe une place centrale dans les traditions des régiments étrangers. Le légionnaire du XXIe siècle communie comme ses aînés d’Indochine et d’Algérie dans le culte du sacrifice des soldats de la 3e compagnie, auxquels ils s’identifient toujours, au grand étonnement de nos contemporains. De plus, la Légion étrangère est parvenue à maintenir et à renforcer cet esprit de corps alors que les sources du recrutement ont évolué depuis la fin de la guerre froide et la professionnalisation de l’armée française. Le passage de la Légion « européenne et blanche »à la Légion du « village planétaire » n’a en rien modifié la règle d’or : la Légion, troupe d’exception, est avant tout une famille unie.

Question : Comment expliquer la notoriété du combat de Camerone ?

Réponse : La notoriété du combat de Camerone est récente ; elle remonte à la fin des années  1940, à l’apogée de la Légion étrangère, engagée en première ligne dans la guerre d’Indochine. Le savoir faire des officiers du « Service moral et information » et des rédacteurs en chef de Képi Blanc contribue dans un premier temps à diffuser dans l’armée d’abord, dans le grand public ensuite, l’image de la troupe. Il en est de même, à la fin de la guerre d’Algérie, avec la publicité faite autour des cérémonies commémoratives de Camerone -presse, cinéma, télévision notamment-. Depuis, aussi et surtout, selon le général Zédé qui avait participé comme lieutenant au sein du Régiment étranger à la campagne du Mexique, « le combat de Camerone (est un) beau spécimen du devoir militaire accompli dans son intégrité », devenu l’archétype du sacrifice d’une troupe dans l’accomplissement de sa mission.

Merci pour toutes ces précisions, et à très bientôt sans doute pour parler de vos prochaines publications.

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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 07:00

Napoléon III

Un Saint-Simon à cheval

Eric Anceau

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On ne se lasse pas de la belle collection Texto au format poche, qui propose aujourd’hui cette réédition du Napoléon III d’Eric Anceau, dont la première parution date de 2008. Enseignant à la Sorbonne et spécialiste du XIXe siècle (on lui doit une douzaine d’ouvrages dont la moitié sur le Second empire), l’auteur nous offre une biographie équilibrée, débarrassée des scories d’une historiographie longtemps quasi-officielle, héritée des premières décennies de la IIIe République et présentant le dernier souverain des Français sous des traits presque exclusivement négatifs.

Eric Anceau replace parfaitement dans son contexte la vie et l’action de celui qui était né fils de roi et neveu d’empereur, mais aussi avait été élevé dans l’exil, entre l’Italie et la Bavière et avait adopté des idées progressistes, sinon "socialisantes". Dans ce XIXe siècle qui voit les sociétés connaître de formidables transformations dans tous les domaines, « avec Napoléon III, personnalité riche et complexe, rien n’est simple. Emotif et sensible sous des traits impassibles qui lui valurent d’être surnommé ‘le sphinx’ par Bismarck ou encore par Zola, grand seigneur s’entourant d’aventuriers, sceptique à l’égard des hommes mais fidèle en amitiés, sincère et loyal tout en ayant le goût de la dissimulation, il passait tantôt pour un rêveur romantique et utopiste, tantôt pour un être machiavélique, roué et démagogue ».

 

Le plan adopté est chronologique et toujours fortement ancré dans la réalité du temps. L’ouvrage se divise ainsi en quatre grandes parties, à leur tour subdivisées en quatre chapitres chacune. « Les chemins du pouvoir » décrivent l’enfant, l’adolescent et le jeune homme, de la cour impériale à son bref et décevant séjour américain (« Notre nature est composée d’un être moral et d’un être matériel, ici il n’y a que le second de connu, gagner de l’argent, voilà le seul mobile »)  et des conjurations successives à la prison. Parlementaire sans avoir été candidat à la suite de la révolution de 1848, il devient, le 10 décembre, le premier président de la république française élu au suffrage universel masculin : « A quatre exceptions près -le Finistère, le Morbihan, les Bouches-du-Rhône et le Var- tous les départements l’avaient placé en tête ».

« Du pouvoir sous contrôle au pouvoir sans contrôle » dresse avec énormément de détails le tableau des quatre années (1848-1852) qui séparent l’élection du retour de l’empire. En ce deuxième semestre 1852, la situation politique intérieure est alors plus que tendue et « personne ne doutait qu’un coup d’Etat aurait lieu pour sortir de l’impasse. Ne demeuraient que deux questions : qui de l’Assemblée ou du président le ferait le premier ? Et à quelle date ? ». Le prince-président bénéficie d'une réelle popularité et multiplie les déplacements en province. L’homme, sa vie de famille et son entourage, ses idées politiques et sa conception du monde clôturent cette partie.

Sous le titre « Les avatars d’un grand pouvoir (1853-1861) », la troisième partie aborde les premières années du Second empire, dans sa politique et ses interventions extérieures, mais aussi sous l’angle de la vie à la cour et surtout des « Grandes réalisations économiques » et des « Immenses chantiers urbains ». La France est en train de changer : « Napoléon III multipliait les créations philanthropiques de tous ordres. Il institua des consultations médicales gratuites et des visites à domicile dans les grandes villes, ainsi qu’un système de médecins cantonaux à partir de 1853 ». Tout n’est pas que « progrès » pour autant : « Il s’agissait de favoriser le développement économique comme il ne l’avait encore jamais été en France », et il considère pour cela que l’un des moyens est de « répandre l’aisance dans la classe ouvrière ».

« Du déclin à la perte du pouvoir (1862-1873) » mène le lecteur aux ambigüités de l’empire libéral, aux résistances politiques croissantes, à la guerre de 1870 et à l’ultime et bref exil avant la mort en terre étrangère. A propos du drame de Sedan, l’auteur écrit : « Pour éviter un carnage, il décida peu après [la mort du général Margueritte atteint par un boulet de canon au visage] de faire hisser le drapeau blanc sur la citadelle ». Deux jours plus tard, « le pouvoir exécutif était chassé par la représentation nationale à laquelle il avait lui-même donné congé, dix-neuf ans plus tôt ».

L’épilogue d'Eric Anceau résume bien l’ouvrage : « Napoléon III subit tant d’influences diverses et conduisit des actions dans des domaines si variés qu’il a toujours été facile de façonner de lui une image complaisante aux besoins d’une cause » ; il eut, « outre de singulières grandeurs, d’indiscutables faiblesses ». La mort du prince Louis, son fils, sous uniforme britannique en Afrique australe, en 1879 suit de quelques années seulement celle du dernier empereur des Français. L’impératrice Eugénie décèdera, toujours en exil, en 1920. Leurs dépouilles reposent toujours en Grande-Bretagne.

Complétée par un dense appareil de notes et une riche bibliographie parfaitement classée, voilà une biographie originale, attachante et, à bien des égards, particulièrement intéressante.

 

Collection Texto, Tallandier, 2012, 750 pages, 12 euros.

ISBN : 978-2-84734-964-1.

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 07:00

1870

Le siège de Paris (par Francisque Sarcey)

et La bataille de Paris (par Arthur Chuquet)

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Ce livre est en fait constitué par la réédition de deux témoignages différents sur les combats autour de la capitale pendant la guerre franco-prussienne de 1870-1871.

Le premier (pp. 9-180), sous la signature du journaliste Francisque Sarcey, raconte la participation de ce dernier au siège de Paris. Partant de la description de l’état d’esprit dans la ville lors de la chute du Second empire (« Tout le monde manqua de décision, et l’on remit au lendemain les mesures à prendre. Le lendemain, c’était le dimanche 4 septembre. La République était faite … [Elle] se proclama pour ainsi dire d’elle-même, et l’on improvisa, disons mieux, on bâcla un gouvernement tel quel, au milieu de l’universel désarroi de tous les pouvoirs constitués qui s’enfuyaient éperdus »), il note et raconte ce qu’il voit. Jusqu’au 19 septembre (début du siège effectif), l’auteur souligne la paradoxale insouciance des Parisiens enivrés par le seul mot de « République », observe l’arrivée des bataillons de marins, de la Mobile de province, la création de ceux, improvisés, de la Garde nationale, décrit l’aménagement dans l’urgence d’installations défensives (« Les fortifications n’inspiraient pas beaucoup plus de confiance que la mobile ou la garde nationale. C’était, pour user du mot de M. Thiers, une force morale ») et l’abattage des grands arbres du bois de Boulogne.

La capitale encerclée est désormais « un fouillis incroyable d’uniformes qui se croisent de toutes parts », mais est aussi encombrée par les réfugiés des villages de la région parisienne, fuyant avec quelques meubles et leurs troupeaux devant l’avance des Prussiens. Tout en affirmant ne pas avoir la prétention de raconter la globalité du siège, Francisque Sarcey poursuit son récit, en témoin attentif, en faisant preuve d’une distance (parfois ironique) avec les événements et sans se laisser aller à de grandiloquentes envolées. On croise Gambetta, Jules Favre, Blanqui et les républicains révolutionnaires de Belleville criant « La Commune ! », « La Commune ! », le brave général Trochu et son chef d’état-major (« le général De Profundis et le colonel Contre-Ordre). On constate avec lui la raréfaction progressive des denrées alimentaires, l’extrême élévation des prix et pour certains le début de la famine (« J’ai vu, aux environs du jour de l’an, la foule des badauds attroupés autour d’une dinde, comme autrefois devant les grands joailliers de la rue de la Paix »). On assiste au départ des ballons postaux de la gare du Nord ou de celle d’Orléans, qui permettent de conserver un lien ténu avec la province. On est étonné par le nombre et l’importance des rumeurs qui courent sur les boulevards (les innombrables histoires de « l’homme qui a traversé les lignes »), mais aussi par l’importance de la presse dans la « fabrique » des mouvements d’opinions. On assiste aux débats sur les Corps Francs, ces « compagnies de volontaires qui s’habillaient à leur guise, s’équipaient à leurs frais et combattaient à leur fantaisie », et que l’auteur tient en piètre estime, et aux campagnes de presse sur le thème « Il nous faut des canons se chargeant par la culasse » : « Il se forma de tous côtés des souscriptions pour faire cadeau d’un canon au gouvernement ». Les tableaux brossés de l’enthousiasme suscité par la fabrication des mitrailleuses dans les ateliers de l’usine Cail, par la flottille de batteries flottantes du commandant Thomasset sur la Seine, par la canonnière du lieutenant Farcy ou par les tirs de Joséphine, pièce d’artillerie lourde du bastion de Saint-Ouen sont tout aussi savoureux. Les multiples combats ne sont pas oubliés, dont la tentative de percée du 29 novembre qui suscite tant d’espoirs, avant que l’enthousiasme ne retombe au cours du mois de décembre, « terriblement dur à traverser ». Un chapitre est d’ailleurs consacré à « L’état moral de Paris en décembre. La vie aux avant-postes. Les ambulances », dans lequel Francisque Sarcey nous conte l’histoire du sergent Hoff, devenu « la coqueluche de Paris » et dresse un portrait peu flatteur de « ces généraux, d’une si prodigieuse ignorance », comme de l’Intendance ou du service des hôpitaux. Ce témoignage se termine sur un ultime chapitre, « Le bombardement. La capitulation », durant lequel l’esprit goguenard des « titis parisiens » ne perd pas ses droits en dépit des échecs locaux successifs (tentative de sortie du 19 janvier) et des premiers mouvements quasi-insurrectionnels qui suivirent : « La nécessité d’une capitulation commençait à se faire jour dans les esprits, qu’elle remplissait de trouble et d’angoisse ». Ce sera chose faite à partir du 28 janvier, « c’était le 135e jour du siège. Tout était fini, bien fini, fini à jamais. Nous baissâmes la tête et nous revînmes au logis, les yeux pleins de larmes ».

 

Le second texte, bien plus court (pp. 185-215), aborde davantage les questions militaires directement liées au siège de Paris lui-même, et il faut constater que ses conclusions ne sont pas éloignées de celles de premier témoin. Pour Arthur Chuquet, souvent très critique, la Garde nationale n’est bientôt plus « qu’une cohue où se trouvaient des enfants et des vieillards, des vagabonds, des repris de justice », les Corps francs « n’agirent qu’à leur guise et firent plus de mal que de bien », tandis que leur chef, le général Trochu, pourtant « le plus brillant officier de l’Armée d’Afrique », se contente de défendre « Paris comme on défend une bicoque ou un pigeonnier, tristement, passivement, sans énergie ni vivacité ». Les principales batailles du siège sont décrites et les dernières pages sont consacrées aux débuts des négociations de paix du gouvernement de la Défense nationale avec Bismarck, dont l’auteur rapporte cette affirmation à Jules Favre : « S’il suffisait d’armer un citoyen pour le transformer en soldat, ce serait une duperie que de consacrer le plus clair de la richesse publique à l’entretien des armées permanentes ; là est la véritable supériorité ; et vous êtes vaincus parce que vous l’avez méconnue ».

 

Au total, un peu plus de 200 pages de témoignages passionnants sur une guerre perdue, origine de la guerre civile avec la Commune de Paris et fondatrice de la IIIe République jusque dans ses mythes et légendes. A lire absolument.

Editions Laville, Editions et Librairie Internationale, 2012, 215 pages, 23 euros.

ISBN 13 : 979-10-90134-13-3


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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 07:10

1860

La Savoie, la France, l'Europe

Sylvain Milbach (Dir.)

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La maison Peter Lang, bien connue pour la qualité toujours soigneusement entretenue de ses publications académiques, vient de faire paraître les actes d'un colloque international passionnant, tenu à l'université de Savoie en novembre 2010.

Par cercles concentriques successifs (l'ouvrage est divisé en trois grandes parties : "L'annexion, une affaire locale", "La Savoie : de part de d'autre de l'annexion", "L'annexion : une question internationale"), les 27 intervenants abordent toutes les questions. On observe d'ailleurs qu'au-delà du seul duché de Savoie lui-même, le comté de Nice n'est pas oublié avec deux communications directement centrées sur Nizza la Bella, et qu'il s'agit bien d'étudier toutes les facettes du changement de souveraineté qui intervient dans ces "provinces/régions" entre le royaume de Piémont-Sardaigne et la France. Tous les aspects disons-nous : les questions politiques et diplomatiques sont bien sûr très largement développées (on relève les textes de John F. V. Keiger sur "La Grande-Bretagne et la question italienne à la fin des années 1850", de Pierre Flückiger sur "La Suisse et l'annexion de la Savoie : une diplomatie hésitante", de François-Charles Uginet sur "Aux origines d'un malentendu ? Le Saint-Siège et le statut religieux des diocèses de Nice et Savoie" ou de Winfried Baumgart sur "La Prusse face à l'annexion de la Savoie"), mais au-delà les aspects législatifs, économiques, financiers et industriels ne sont pas oubliés (lire Hubert Bonin avec "L'incorporation bancaire de 1860", Serge Tomamichel sur "L'enseignement secondaire savoyard dans la législation française", Bruno Berthier pour "Le monde judiciaire savoyard et l'annexion", Yves Bouvier à propos de "Délier et relier. Le réseau télégraphique en Savoie et l'annexion", ou Michèle Merger sur "A la croisée des intérêts, le chemin de fer".

La politique locale, avec Anne-Claire Ignace ("Le gouverneur-régent de Chambéry, Charles Dupasquier, et les réseaux annexionnistes de Savoie", Corinne Bonafoux ("L'installation des conseils généraux en Savoie et Haute-Savoie") et Yves Kinossian ("Un territoire et son administration. De l'intendance générale d'Annecy à la préfecture de Haute-Savoie") ; pas plus que les questions militaires et de sécurité publique (Aurélien Lignereux, "Des missionnaires de la France ? Les gendarmes en Savoie aux lendemains de l'annexion", et Hubert Heyriès ("La question des places d'armes de Savoie et de leur prise de possession par la France").

Dans sa conclusion, le professeur Georges-Henri Soutou (qui a par ailleurs participé aux débats avec une communication sur "Pourquoi un plébiscite ?") rappelle que "l'annexion de Nice et de la Savoie a été préparée dans les esprits et dans les réalités de longue date", en particulier par le souvenir des périodes révolutionnaire et impériale. Il développe cette notion du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, "différente de ce que l'on appelle à l'époque le droit des nationalités", et souligne le rôle de Napoléon III, "personnellement très engagé". Il tire enfin quelques "leçons de 1860 pour 1919" : à la fin de la Grande Guerre, "on s'est bien gardé d'introduire [en Alsace-Lorraine] l'administration française sans précautions".

Un livre excellent, riche, dense, dans tous les domaines, de l'histoire régionale au concert des nations européennes et aux conséquences économiques de ce transfert de souveraineté.

peter lang logo fr

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4 mai 2012 5 04 /05 /mai /2012 08:00

  Bonaparte est un factieux !

Les résistants au coup d'Etat, Mazamet, 1851

Rémy Cazals

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Quand la micro-histoire rencontre la Grande.

Si Rémy Cazals est plutôt connu dans les débats historiographiques franco-français comme un spécialiste de l’histoire des soldats pendant la Grande Guerre (CRID 14-18), on oublie souvent qu’il est un excellent connaisseur du mouvement ouvrier et de son Sud-ouest, auxquels il a déjà consacré plusieurs livres (dont Autour de la Montagne Noire au temps de la Révolution en 2008, Jean Jaurès, l’intégrale des articles de 1887 à 1914 dans La Dépêche en 2009 et Cinq siècles de travail de la laine, Mazamet en 2010).

Il n’est donc pas surprenant qu’il nous livre ici un volume consacré aux "résistances" dans la région de Mazamet (Tarn) lors du coup d’Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, président de l’éphémère IIe République, en décembre 1851. En fait, l’auteur replace immédiatement les évènements nationaux dans le cadre cultuel, social et économique régional et reconnaît « [qu’] on ne peut comparer Mazamet à Bédarieux ou Clamecy où se déroulèrent des troubles sanglants », puis que « la tentative de résistance au coup d’Etat a été rapidement oubliée ». Il précise qu'il ne s’agit pas « de survaloriser les événements locaux, mais de progresser dans la compréhension d’une période ».

Sur ces bases, voici une étude passionnante à bien des égards. Les archives communales et départementales sont très fréquemment citées et permettent de reconstituer les incidents les plus mineurs. Les cinq premiers chapitres (« La ville est sur le point de faire une grande révolution », « Nous voulons les ouvriers mulgennistes, il faut qu’ils cessent de travailler », « Nous ne voulons aucun des fonctionnaires ou employés qui sont aujourd’hui en place », « Rendre l’homme utile à l’homme » et « Vive la République honnête et modérée ») traitent de la période antérieure (1845-1849), au cours de laquelle les avancées démocratiques de 1848 sont rapidement remises en cause. Les deux qui suivent (« Ici l’on pétitionne pour le rétablissement du suffrage universel » et « La propriété est un vol ») s’intéressent plus particulièrement à l’été et à l’automne 1951, qui précèdent immédiatement le coup d’Etat. Quelques jours avant l’événement, un ouvrier qui manifeste son opposition dans un café est signalé dans un rapport de police : « C’est indigne d’avoir un gouvernement comme celui que nous avons, toutes les places sont données aux riches ».

Trois chapitres précisent ensuite la situation locale pendant les événements eux-mêmes : « Je laisse ici un bataillon d’infanterie et la ville assez calme », « Il a sauvé la famille, la propriété, la France entière », « J’ai entendu parler vaguement d’une société secrète existant à Mazamet » La situation se tend le 4 décembre et les libelles courent : « Puisque Bonaparte est un factieux, le peuple doit lui refuser toute obéissance ainsi qu’à ses agents. Vive la République sociale une et indivisible ». Rémy Cazals multiplie les citations et les exemples. Le moindre propos public ou privé, le moindre procès-verbal est pris en compte, souligné, expliqué. Aucun détail ne nous échappe, mais il faut bien se rendre à l’évidence : sur 101 suspects, « seulement 15 d’entre eux ont participé aux événements du 4 décembre » et « seulement 17% des hommes jugés les plus dangereux de la ville ont été compromis dans les troubles ». Les derniers chapitres enfin (« Cayenne, Algérie plus, Algérie moins », « De Votre Altesse impériale, les très humbles et très fidèles serviteurs », « Il faudrait un livre pour vous dire tout ce qu’on lui a fait souffrir ») évoquent les tribunaux d’exception, la reprise en main de l’opinion publique, les témoignages ultérieurs.

Dans les bassins ouvriers de la « France rouge » du Midi de langue d’Oc, l’arrivée au pouvoir du futur Napoléon III suscite plus d’hostilité que d’adhésion, mais il est difficile de parler, au sens strict, de « résistance » à Mazamet. Le livre n’en demeure pas moins très intéressant, non seulement pour les Méridionaux eux-mêmes qui y retrouvent une partie de leur histoire, mais aussi pour tous ceux qui souhaitent mieux connaître, à partir d’une enquête de terrain locale, extrêmement détaillée, les puissants mouvements de pensée qui traversent le pays au XIXe siècle.

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27 février 2012 1 27 /02 /février /2012 08:20

Solférino, 24 juin 1859

Pierre Pellissier

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Voilà un petit livre extrêmement intéressant. En à peine plus de 200 pages, l'auteur parvient à reconstituer le contexte européen préalable à l'engagement français aux côtés du roi de Piémont-Sardaigne, avec son lot de non-dits (en particulier entre Napoléon III et Cavour) ; à présenter très correctement les armées du Second empire engagées dans la campagne de 1859, en mettant en avant le rôle, pour la première fois avec cette importance sur un théâtre de guerre européen, de la Légion étrangère et des troupes d'Afrique du Nord (zouaves et tirailleurs) ; à décrire avec précision le déroulement des opérations sur le terrain, en détaillant le rôle de chacun et en soulignant à juste titre les "approximations" (pour le moins) dans le commandement du corps expéditionnaire français.

Les batailles de Magenta ("Etrange bataille que ces combats confus, improvisés, longuement indécis") et de Solférino (les hésitations de Canrobert, le rôle de l'artillerie et des réserves, les incertitudes qui suivent la longue journée de combat) sont, bien sûr, traitées dans le détail. On note quelques citations qui anticipent sur des analyses bien postérieures, relatives à la puissance de feu pour les armes individuelles comme pour les batteries d'artillerie et qui font déjà de cette campagne une "guerre moderne" : "Les canons rayés diminuent la dépense des boulets et augmentent la dépense des hommes", écrira Victor Hugo. On retrouve d'ailleurs cette "modernité" annonciatrice des hécatombres ultérieures dans la création par le Suisse Henri Dunant d'une Société de secours aux blessés sur le champ de bataille qui deviendra la Croix-Rouge.

Pierre Pellissier rappelle en conclusion que la France gagne dans cette campagne Nice et la Savoie et que les guerres de l'indépendance italienne vont se poursuivre jusqu'à la chute du Second empire, puisque les soldats français assurent aussi la protection au centre de la péninsule des Etats pontificaux. Enfin, on trouve dans les dernières pages du volume une annexe présentant le détail des grandes unités des trois armées (française, piémontaise et autrichienne) engagées dans cette guerre, une brève bibliographie et un index. D'une lecture aisée, ce livre constitue une excellente base pour aborder l'étude de cette guerre.

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  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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Cafés historiques de La Chouette

Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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