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11 février 2015 3 11 /02 /février /2015 06:15

La question d'Orient

Jacques Frémeaux

Une somme ! Déjà une référence !

On connait la formule du général de Gaulle s'envolant avec des idées simples vers l'Orient compliqué, et l'on sait que depuis plusieurs siècles la fameuse "question d'Orient" pose à chaque génération de nouvelles difficultés aux dirigeants et aux diplomates. Avec cette magistrale synthèse qui plonge ses racines au plus lointain de notre histoire (Jacques Frémeaux remonte à l'empire aussi éphémère que brillant d'Alexandre le Grand), l'auteur nous donne à comprendre (et à réfléchir) sur cet espace géographique stratégique. Méthodiquement, pédagogiquement, il s'efforce d'abord de définir ce que recouvre le terme "Orient", dans le temps et dans l'espace, des Balkans aux marches de l'Inde (et parfois même au-delà). Dans un deuxième chapitre, Jacques Frémeaux "photographie" littéralement la situation fin XVIIIe - début XIXe siècle, à l'époque où la Grande-Bretagne et la Russie (déjà) s'opposent à travers ces immenses étendues, puis il reprend à fond la question (vitale pour Londres) de la route des Indes, route maritime d'abord, certes, mais qui ne peut ignorer la question de la maîtrise des voies terrestres. Les crises de l'empire ottoman, les guerres afghanes, la guerre de Crimée et le percement du canal de Suez marquent autant de dates-repères durant le XIXe siècle, toutes liées à ce qui devient "le grand jeu" anglo-russe jusqu'en Asie centrale. C'est au tournant des XIXe et XXe siècles que la question se cristallise, malgré un rapprochement formel entre Londres et Saint-Pétersbourg, tandis que la France ne renonce pas à ses amitiés traditionnelles au Moyen-Orient et que l'Allemagne wilhelmienne s'impose comme un partenaire désormais incontournable, le tout sur fond de révolution à Constantinople et d'indépendances puis de guerres balkaniques. Le chapitre 6, judicuesement titré "Orient pensé, Orient représenté", insiste sur les évolutions culturelles et cultuelles propres à ces territoires, mais aussi sur les images et les représentations qu'ils inspirent à l'Occident dans leurs différentes facettes. Les quatre chapitres qui suivent correspondent aux grandes phases chronologiques (chap. 7, la Grande Guerre ; chap. 8, l'entre-deux-guerres ; chap. 9, la Deuxième guerre mondiale ; chap. 10, la guerre froide), qui voient émerger une nouvelle Turquie, des Etats indépendants, les royaume arabes et bientôt les pétro-monarchies tandis que Français et Britanniques s'effacent pour laisser la place aux Soviétiques (remarquable constance !) et aux Américains, de la fin de l'empire des Indes à la révolution iranienne en passant par la campagne de Suez. Le chapitre 11 enfin s'intéresse aux récentes évolutions, de l'implosion de la Yougoslavie aux successives "guerres du Golfe" et à la guerre internationale d'Afghanistan. Le dernier chapitre, amorcé par "l'archéologie du terrorisme" et les échecs occidentaux dans la région, pose la question d'un choc des civilisations, fait le point des évolutions économiques et politiques jusqu'aux printemps arabes, constate bien sûr l'élimination progressive sur maints territoires des non-Musulmans, et accorde une attention particulière à trois pays : la Turquie, l'Iran et le Pakistan.

Il fallait indiscutablement de longues années de fréquentation de ces sujets, de travail, de réflexion et d'analyse pour produire un tel livre, toujours scrupuleusement référencé et qui donne dans ses dernières pages une longue et solide bibliographie internationale sur le sujet. Il se termine sur un constat assez inquiétant : "Cette conclusion ne sera donc pas optimiste. De la représentation longtemps brillante et séduisante d'un Orient rayonnant de lumière, on est passé à celle d'un Orient déversant des flots de nuit. L'Orient va continuer à souffrir, avec les répercussions inévitables que l'on observe déjà chez ses voisins, des frontières de l'Inde et de la Chine à l'Europe occidentale, en passant par la Russie". Indiscutablement à connaître, à lire et à conserver. Il y a des livres qui compte, en voici un.

Fayard, Paris, 2014, 614 pages, 27,- euros.

ISBN : 978-2-213-66197-1.

Des Balkans en Afghanistan
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9 février 2015 1 09 /02 /février /2015 06:15

Irak

La revanche de l'histoire

Myriam Benraad

Chaque jour ou presque depuis le début du XXIe siècle, la situation en Irak fait la Une de l'actualité. Le livre s'ouvre (utilement) sur deux pages : à gauche la liste des partis politiques irakiens depuis 1928, à droite celle des principaux groupes insurgés depuis 2001. Le ton est donné : une analyse de l'actualité ancrée dans l'histoire.

 Partant (rapidement) du partage des dépouilles de l'empire ottoman par les Français et les Britanniques à la fin de la Première Guerre mondiale (qui pose le problème initial de fond des frontières internationales), Myriam Benraad nous entraîne assez rapidement dans l'histoire de l'Irak indépendant entre islamistes sunnites et militants laïques, jusqu'à l'intervention américaine de 2003 qui impose un bouleversement complet des équilibres confessionnels et politiques. Elle s'attarde au-delà de la page 117 sur "l'engrenage salafiste" et revient sur la place prise par les représentants locaux de la nébuleuse Al Qaïda et leurs réseaux locaux dans les combats acharnés quis se multiplient, sur les divisions qui naissent au sein des tribus sur fond de jeu trouble des Américains, sur les questions kurde et chiite, sur la problématique de la "débaassification" et ses conséquences pour les sunnites. Les deux derniers chapitres ("Une guerre de sécession ?" et "Ondes de choc au Moyen-Orient") ne présentent pas toujours la thèse généralement admise en Occident et rappellent le rôle de l'Iran et des principaux voisins de l'Irak : "Bon nombre de ces régimes ont intérêt à nourrir l'instabilité irakienne, pour mieux agiter l'épouvantail du chaos dans leurs pays et reporter tout horizon de réforme"... Une date  et une réalité aussi : "Le 9 avril 2013, date anniversaire du renversement de Saddam Hussein, l'Etat islamique en Irak et au Levant (Da'ech) se lance à la conquête du Moyen-Orient, comptant bien offrir aux sunnites la revanche qu'ils ont tant attendue". Parlant désormais de "tuerie à grande échelle", en particulier sur les terres où vivaient des minorités, l'auteure termine en soulignant et relais dont disposent les islamistes dans les autres pays arabes et insiste sur le fait que le "califat" nie les frontières régionales héritées de la Grande Guerre et du découpage de l'empire ottoman...

Un livre passionnant pour mieux comprendre les événements les plus actuels (y compris certaines étonnantes réactions occidentales).

Vendémiaire, Paris, 2015, 287 pages, 22,- euros.

ISBN : 978-2-36358-053-5.

Irak
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15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 06:00

Jérusalem

Bâtir deux villes en une

Irène Salenson

Voici un livre tout-à-fait original, qui aborde les rapports israélo-palestiniens à travers l'analyse de la géographie urbaine de la ville sainte revendiquée comme capitale par les deux peuples.

A partir de sa thèse de doctorat de géographie, l'auteure, qui parle l'hébreu et l'arabe, analyse l'espace de cette ville unique et ses évolutions. Pour comprendre comment deux peuples différents (et opposés) peuvent revendiquer comme capitale une ville de moins d'un million d'habitants, Irène Salenson travaille sur l'aménagement urbain, les politiques mises en oeuvre de part et d'autre, mais aussi les décalage entre les discours officiels et la réalité sur le terrain, sans oublier les effets des initiatives de pays tiers. Elle présente successivement les politiques israéliennes, ses conséquences pour la population palestinienne, l'existence d'un urbanisme alternatif et les quelques (récentes et difficiles) initiatives palestiniennes. Le livre regorge d'informations précises, de chiffres, de projets immobiliers détaillés, etc., et malgré son caractère souvent technique pour le non-initié présente un réel intérêt. Ces politiques revêtent des aspects d'urbanisme, mais aussi démographiques et financiers, dont la conjonction contribue à entretenir un conflit (ou des oppositions), au point de faire écrire à l'auteure en conclusion que "le risque d'enlisement" reste "le scénario le plus probable", même si certaines formes de coopération peuvent apparaître au "micro-niveau".

Il faut parfois faire un effort pour suivre les raisonnements urbanistiques (ne serait-ce que pour les sigles et les procédures), et l'on peut regretter que certaines cartes soient un peu petites et dans des grisés peu contrastés, mais cet angle d'approche (les politiques publiques de deux entités opposées sur le même espace) mérite indicutablement d'être connu.

Editions de l'Aube, La Tour d'Aigues, 2014, 256 pages. 22,40 euros.

ISBN : 978-2-8159-1014-9.

Une ville unique
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9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 06:10

Les pays du Conseil de coopération du Golfe

Nouvelles puissances du monde arabe ?

Emma Soubrier (Dir.)

Jeune doctorante déjà remarquée pour différents travaux de fond, Emma Soubrier va probablement s'imposer rapidement comme l'un(e) des meilleur(e)s spécialistes du Moyen-Orient.

Dans cet ouvrage collectif, qui s'ouvre sur une préface d'Hubert Védrine, elle coordonne les réflexions d'une dizaines d'intervenants autour d'une analyse d'un groupe de pays dont on parle beaucoup, mais finalement peu connus. Les monarchies arabes du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Bahrein, Emirats arabes unis, Koweit, Oman, Qatar), né en 1981, sont en train de devenir, non seulement des acteurs essentiels au Moyen-Orient comme le prouve depuis plusieurs années l'actualité, mais aussi dans la mondialisation des échanges. Regardez simplement l'ampleur des contrats d'armement signés : le CCG représente à lui seul 70% du PIB de l'ensemble des pays arabes. Tout ne va pas toujours au mieux entre les différents partenaires, et le relatif "hégémonisme" de l'Arabie saoudite peut susciter de ponctuelles réactions de rejet, mais les menaces qui pèsent sur la région constituent, pour l'instant, un ciment plus fort encore. Bien sûr, "la stabilité du royaume saoudien fait partie des intérêts vitaux des Etats-Unis", mais ceux-ci désormais ne sont plus de simples exécutants et ils peuvent jouer à la fois de leur puissance économique et de la peur qu'inspire l'Iran, dont il forment le rempart. Depuis les printemps arabes et le soutien accordé par le Qatar aux mouvements islamistes, l'enlisement de la crise syrienne et l'explosion de "l'Etat islamique au Levant", le CCG semble peiner à exprimer fermement une position commune, mais l'un des intervenants rappelle cette formule d'un diplomate britannique : "Les monarchies du Golfe, les familles régnantes -et donc notamment celle du Qatar- sont en lutte d'influence permanente, à tel point qu'elles en arrivent à une guerre fatricide. Pourtant, si je n'avais qu'un seul conseil à vous donner, ce serait de veiller à ne jamais vous immiscer dans les affaires internes, car ils reviennent vite à leur union et leur amour redevient encore plus fort que jamais". Ce qui nous renvoit à ce vieux dicton selon lequel "un pays digne de ce nom n'a pas d'ami"... et pose bien des questions pour les prochaines années.

Un petit livre très utile pour mieux connaître une organisation régionale dont on ne soupçonne pas, en Europe, l'influence.

Editions du cygne, Paris, 2014, 141 pages, 14 euros.

ISBN : 978-2-84924-364-0.

Golfe persique
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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 06:25

Syrie

Pourquoi l'Occident s'est trompé

Frédéric Pichon

Déjà auteur en 2012 d'une Géopolitique du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, Frédéric Pichon nous propose aujourd'hui un petit livre sur le drame syrien, à la fois "coup de coeur" (avec ce que cela suppose de prise de position) et analyse géopolitique.

L'avant-propos de Renaud Girard donne le ton : "Comment expliquer qu'on se soit autant trompé, en Occident, sur le dossier syrien ? C'est le résultat d'un cocktail d'ignorance historique, de manichéisme politique et de wihsful thinking diplomatique. Nous ne comprenons plus rien à ce qui se passe en Syrie parce que notre vision des sociétés orientales est teintée d'européanocentrisme" ; et Frédéric Pichon rappelle en exergue de son avant-propos cette citation de Raymond Aron : "Ce n'est jamais la lutte du Bien contre le Mal, c'est le préférable contre le détestable". Le propos s'organise ensuite en cinq grandes parties qui contribuent à décrypter le conflit (ou au moins une partie du conflit) : "Un pays mosaïque", avec la question des minorités religieuses et des clans dont les Alaouites et la famille Assad ; "L"euphorie du printemps arabe", avec les approximations des analyses occidentales et des exemples de désinformation sous nos cieux : "Ce qui est en cause, c'est une méthode, probablement inconsciente, qui vise à tordre les faits pour les plier à l'opinion générale qu'ont les journalistes". La troisième revient sur "L'impossible intervention internationale", et l'on note au passage l'importance des liens entre Chrétiens d'Orient et Orthodoxes de Russie avec ce chiffre étonnant : "On dénombre en Syrie près de 50.000 couples mixtes (pour la plupart comprenant un conjoint chrétien)". Sans oublier, bien sûr, les relations anciennes et étroites dans le domaine militaire et de l'armement entre Moscou et Damas. La question de la longue sous-estimation des djihadistes internationaux aux portes de l'Europe est également posée : était-elle volontaire ? "Pour dîner avec le diable, il faut, dit-on, une longue cuillère. Mais la nôtre est terriblement courte. Si la fin justifie les moyens, alors l'éthique mais aussi le réel se chargeront de nous rattraper". La quatrième s'interroge sur "L'insoutenable légéreté de la France", accusée d'avoir torpillé une solution russe de conférence de paix et, au minimum, d'avoir "perdu un temps précieux ... L'émotion, la grandiloquence, la morale ne font pas une politique étrangère". Un chapitre est bien sûr consacré à "Nos amis du Quatar", dont le rôle n'est même plus trouble dans ce dossier, et conduit l'auteur à se poser la question du rapport éventuel entre les contrats commerciaux en direction de la péninsule arabique et les choix diplomatiques, entre les grandes firmes industrielles françaises et les autorités politiques : une bien piètre image d'une France sans volonté ni valeurs. La dernière partie enfin constate "L'échec de l'occidentalisme" et rappelle le retour sur la scène internationale de la Russie. Et un manque de crédibilité accentué de la France dans la région aussi bien que dans les grandes capitales, affirme l'auteur reprenant Olivier Zajec : "L'Elysée et le Quai d'Orsay auront réussi le tour de force simultané d'exaspérer Washington, de gêner Londres, de faire lever les yeux au ciel à Berlin, de désespérer Beyrouth, de déclencher un concert de soupirs à Bruxelles et d'amuser les joueurs d'échecs de Moscou", sans oublier un abaissement significatif de la position traditionnelle de la France au Moyen-Orient. Et puis, il faudra bien que le rôle de l'Arabie saoudite et des émirats pétroliers du Golfe "dans le financement du terrorisme en Syrie, mais aussi au Sahel et en Afrique, (soit) mis sur la table"...

Un livre parfois polémique mais qui rappelle que les déclarations de bonnes intentions officielles cachent souvent soit une effarante naïveté, soit des sentiments moins nobles.

Editions du Rocher, Monaco, 2014, 132 pages. 13,50 euros.
ISBN : 978-2-26907-605-8.

Un entretien avec l'auteur sur ce thème sur RFI : ici.

Terrible analyse
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16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 06:25

Syrie, une guerre sans nom !

Cris et châtiments

Geneviève et Jean-Claude Antakli

Un autre regard et une autre voix sur la "guerre civile" en Syrie. Un livre atypique et (au sens propre "extra-ordinaire") dans le paysage éditorial. Les deux auteurs, qui vivent en France mais ont conservé des liens forts avec la région d'Alep, se disent d'ailleurs "suspendus aux informations délibérément tronquées ou falsifiées qui s'égrènent".

Dès l'introduction, le ton est donné : "Il faudra la trahison de la Turquie, l'ingérence des pays du Golfe et de l'Arabie saoudite, soutenus et encouragés par les Etats-Unis et le couple franco-britannique, pour qu'en mars 2012 Alep, jusqu'alors épargnée, soit menacée elle-aussi". Appartenant à la minorité catholique (grecque), les deux auteurs divisent leur livre en trois parties distinctes : "Retour en Syrie", qui raconte leur réinstallation temporaire à Alep ; "La vérité sur les auteurs des massacres", constituée de textes d'origines diverses et d'extraits de déclarations d'autorités politiques ; "Les vraies raisons des massacres", sur la base d'articles de presse et "lettres ouvertes". L'orientation du volume est donc sans ambiguité clairement hostile aux "rebelles" syriens et renvoie à la situation générale des Chrétiens d'Orient dans un environnement de radicalisation islamiste de plus en plus menaçant. Le rôle des ces "bons alliés" des Occidentaux que sont aujourd'hui le Quatar, les pays du Golfe et l'Arabie saoudite n'en sort pas grandi, pour le moins. La "naïveté" (restons courtois) des dirigeants européens est, au regard des textes, on ne peut plus navrante.

Dans le contexte extrêmement trouble et polémique de la "question syrienne", cette thèse ne peut pas être totalement évacuée d'un simple revers de la main. Le style est direct, le ton presque familier, le récit truffé d'anectodes et de rencontres, l'ouvrage se lit rapidement et facilement. Une chose au moins est avérée : à la conjonction des intérêts financiers des pétro-monarchies et du fanatisme fondamentaliste, les Chrétiens d'Orient meurent.

François-Xavier de Guibert Ed., Paris, 2014, 281 pages, 22 euros.

ISBN : 978-2-7554-0561-3.

Un autre regard sur la Syrie
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28 mars 2014 5 28 /03 /mars /2014 06:20

Histoire secrète de l'Algérie indépendante

Mohamed Sifaoui

Cette édition mise à jour d'un livre publié pour la première fois en 2012 et qui a en son temps suscité certains débats mérite que l'on s'y attarde. L'auteur, journaliste engagé, a lui-même été au coeur de polémiques dans les années 2000.

S'appuyant indiscutablement sur des sources écrites et orales internes, il décortique la complexité du régime algérien en insistant sur le rôle éminent de la Sécurité militaire, à la fois colonne vertébrale et centre de décision, en dehors de toute réalité constitutionnelle ou légale. Il affirme en introduction ne pas vouloir rédiger un ouvrage à charge ou à décharge, mais le ton général du volume est plus que très critique. Le livre est organisé en cinq grandes parties chronologiques, entre 1956 et 2013. La première (1956-1962) traite de la fondation des services algériens pendant la guerre, des opérations conduites à cette époque et du processus de prise de contrôle de l'armée par les services spéciaux. La seconde (1962-1978) s'intéresse à la période Boumediène, avec l'encadrement de la société civile, la garantie du pouvoir personnel et les oppositions avec la France ou le Maroc. La troisième (1979-1988) aborde la période de l'islamisation croissante de la société avec les premières mesures de répression sévère et les exécutions sommaires. La quatrième (1987-1990) évoque (assez rapidement) les règlements de compte au sommet du pouvoir algérien. La dernière, enfin, s'intéresse à la longue et tumultueuse période 1990-2013 autour de la personnalité trouble du général Toufik, chef des services, et dans le contexte de la mort suspecte d'un président de la République et de l'affaire des moines de Tibhirine. Tout au long du texte, en fil rouge, la prééminence non officielle mais lourdement pesante des responsables des services de renseignement. Au total, un volume en réalité à charge assez impressionnant, qui fait état de nombreux entretiens avec des Algériens installés en France, ou "de l'intérieur" rencontrés à l'étranger mais dans la plupart des cas non identifiés pour des raisons de sécurité.

Entre racket institutionnalisé et islamisme, entre police politique et maintien des avantages exhorbitants d'une étroite caste, ce livre dresse un tableau très noir de l'Algérie. Tout est-il vrai ? La question reste posée. Mais même en supposant certains excès ou certaines exagérations, le bilan final est extrêmement négatif.

Nouveau Monde poche, Paris, 2014, 382 pages. 9,90 euros.

ISBN : 978-2-36583-864-1.

Sécurité militaire algérienne
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26 janvier 2014 7 26 /01 /janvier /2014 06:30

Israël contre le Hezbollah

Chronique d'une défaite annoncée, 12 juillet-14 août 2006

Michel Goya et Marc-Antoine Brillant

Rédigé par deux officiers passionnés par les questions tactiques aussi bien que stratégiques, ce livre permet de "décortiquer" un mois d'opérations actives entre Israël et le Hezbollah libanais, et d'en tirer les conclusions en terme d'emploi de la force armée.

Après une chronologie relativement détaillée de ce mois de l'été 2006, les deux auteurs entreprennent de raconter par le menu le déroulement des événements, puis de les analyser. Ils en concluentque cette guerre "aura vu en Etat perdre parce qu'il n'a pas gagné, et une organisation paramilitaire gagner parce qu'elle n'aura pas été vaincue". Et deux questions en filigrane : la cohérence de la direction politico-militaire et celle de l'adhésion des citoyens.

Michel Goya et Marc-Antoine Brillant commencent par préciser ce que sont, respectivement, Tsahal et le Hezbollah à la veille de la guerre, leurs évolutions récentes, leurs principes et leurs doctrines. Puis ils mettent en parallèle les deux organisations, et précisent en particulier pour le Hezbollah (moins bien connu) son système opérationnel, ses armements majeurs, "l'ampleur de (son) organisation asymétrique de haute technologie". L'escalade militaire des premiers jours de campagne est bien décrite (nombreux chiffres), ainsi que l'échec aérien d'Israël pour endiguer l'action ennemie, avec pour conséquence l'appel à l'armée de terre, "l'anti guerre éclair", avec un décalage entre les autorités politiques et les chefs militaires, et des officiers de contact sur le terrain qui ne comprennent pas toujours les ordres confus ou contradictoires qu'ils reçoivent. Ils s'intéressent ensuite à l'aspect "guerre des missiles / guerre anti-missiles", relatif succès quantitatif et technique pour Israël, mais échec aussi puisque le Hezbollah "avait déjà prévu cette éventualité et considéré ses lanceurs comme consommables ... La quantité a compensé la vitesse de traque des Israéliens et les investissements considérables qu'ils ont nécessités". Malgré l'emploi des forces spéciales, "l'imagination tactique est plutôt du côté du Hezbollah", avec d'irritantes questions sur l'emploi des Merkava et les hésitations de la grande opération aéroterrestre du 12 août : "perte de l'expérience du combat interarmes par les états-majors et tergiversations des chefs militaires". Ils dressent en conclusion le bilan de cette campagne et s'interrogent : "Qu'évoque aujourd'hui la notion de victoire ? ... Un peu à la manière du jeu de Go, la partie s'achève par commun accord, y compris tacite, et non pas par un échec et mat".

Une analyse fine, sans concession, pragmatique, qui passionnera (même pour en discuter certains aspects) tout ceux qui s'intéressent aux conflits d'aujourd'hui. Un must !

Editions du Rocher, Monaco, 2013, 177 pages. 16,90 euros.

ISBN : 978-2-268-07442-9.

Echec à Tsahal ?
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11 janvier 2014 6 11 /01 /janvier /2014 06:25

Genèse du Liban moderne

1711-1864

Antoine Charif Sfeir

Voilà une passionnante étude qui permettra à tous les amateurs (aussi bien qu'à de nombreux "spécialistes" d'ailleurs) de se retrouver dans le foisonnement confessionnel et clanique du Liban.

Dans un style vif et dynamique, mais avec toujours le souci de la plus grande précision, Antoine Charif Sfeir (de la famille du directeur des Cahiers de l'Orient, qui signe la postface ?) parvient à nous rendre familières les subtiles oppositions qui, depuis parfois plusieurs siècles, séparent les grandes familles maronites entre elles et leurs homologues druzes, également entre elles (divisions qui favorisent les alliances trans-religions), car, contrairement à ce qui est le cas aujourd'hui (mais le phénomène est récent), au Liban un homme est davantage défini par sa famille, son clan et les intérêts qui y sont liés, que par sa religion (les différences entre groupes majoritaire, minoritaires et sectes musulmanes sont expliquées dans la première partie). L'essentiel du livre se concentre sur les règnes des émirs Chébab à la fin du XVIIIe siècle et durant la première moitié du XIXe, la question d'Orient pour les Russes, l'Egypte ou Constantinople, la première crise de 1840, les relations conflictuelles entre Maronites et Druzes et les manipulations ottomanes, l'entrée des Maronites dans la modernité industrielle et commerciale tandis que les Druzes restent les "laissés pour compte de la modernisation", le rôle de l'Eglise maronite et la place des missionnaires chrétiens, l'étonnante (et paradoxale) révolution du Kesrouan, "première république d'Orient", les massacres de 1860 et la "promenade humanitaire" du corps expéditionnaire français. Cette armée française, "n'ayant pas eu le privilège de combattre, n'en fut pas moins digne du peuple qu'elle représentait. Elle laissait derrière elle le souvenir d'une armée disciplinée et charitable", ce qui explique en partie la banderole que fit dresser Fouad Pacha lors du dernier banquet offret aux officiers français avant leur rembarquement "La Turquie reconnaissante à l'armée française". Ne sont oubliés ni les massacres de Damas, ni la question de Suez et l'intérêt des Britanniques pour la région, ni la discrète chambre de commerce de Lyon, ni le tribunal de Beyrouth, "ancêtre du TPI", ni bien sûr les réorganisations et réformes de 1861-1864 qui annoncent le Liban mandataire puis république indépendante. Revenir sur deux siècles d'évènements enchevêtrés avec autant de détails permet au lecteur de retrouver les racines "d'une très vieille affaire", qui se traduit toujours par "une histoire et des mémoires".

Parfaitement complémentaire des récents ouvrages de Yann Bouyrat qui traitent de la période de l'intervention française et de ses origines, et que nous chroniquions il y a quelques mois, cet ouvrage permet à chacun de vraiment comprendre l'imbroglio libanais. Un très bon livre.

Riveneuve éditions, Paris, 2013, 485 pages, 24 euros.

ISBN : 978-2-36013-172-3.

Absolument complet !
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23 octobre 2013 3 23 /10 /octobre /2013 06:25

Le turban vert

Xavier de Hautecloque

Cette réédition (jusqu'à la couverture de l'ouvrage original) d'un ouvrage paru en 1931 aux éditions de la Nouvelle Revue Critique est à plusieurs titres intéressante, et d'abord comme "témoin" d'une époque.

Rédigé par Xavier de Hautecloque, présenté comme journaliste travaillant pour les services de renseignement français, le livre raconte le déroulement du pélerinage de La Mecque en 1930, l'organisation naissante du nouveau royaume d'Ibn Seoud en Arabie (on est bien loin de Benoist Méchin) et les menées britanniques dans la région. Rédigé dans le style parfois excessif ou emphatique de nombreux longs articles et reportages de presse à cette époque, il semble tout à la fois correspondre effectivement à certaines réalités et prendre pour argent comptant des rumeurs non vérifiées. La description des conditions déplorable du voyage des pélerins musulmans d'Afrique du Nord vers la terre sacrée de l'Islam et les conditions de leur "accueil" (ils sont régulièrement dépouillés, volés, voire pire encore) conforte d'autres études plus scientifiques déjà publiées. La description de la "cruauté" (pour les Européens) de la justice de paix saoudienne et des rigueurs de la loi wahabite est également conforme à ce que l'on retrouve dans d'autres ouvrages. Le récit des jeux d'influence croisés des différentes puissances occidentales est également crédible bien que présenté de façon très "journalistique", et la personnalité de l'énigmatique et puissant agent britannique Philby sans doute assez bien décrite. Mais le "journaliste-espion" (amateur ?) n'a visiblement pas toutes les clefs de compréhension des événements dans la région et sur de nombreux points (pas tous de détail), il est contredit aujourd'hui par le travail scientifique des chercheurs.

Un livre facile à lire, des descriptions hautes en couleurs, mais aussi des approximations et un parti-pris anti-Britannique qui témoignent bien des débats et des a priori de cette époque. Un ouvrage sans doute rapidement écrit au retour de ce voyage, à considérer comme un témoignage de ce que l'on pouvait penser en 1930 et à utiliser à ce titre.

Editions Energia, Saint-Nazaire-en-Royans, 2013, 165 pages, 17 euros.
ISBN : 978-2-9542944-3-8.

Menées britanniques en Arabie
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Qui Suis-Je ?

  • : Guerres-et-conflits
  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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Cafés historiques de La Chouette

Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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