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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 07:05

Mission à Kaboul

La relation de sir Alexander Burnes (1836-1838)

Traduit et présenté par Nadine André

 MISSION-KABOUL.jpg

Dans une solide introduction d'une quarantaine de pages, Michael Barry replace dans le contexte plus large de l'histoire de la région et de l'Afghanistan au cours des deux derniers siècles le texte traduit par Nadine André. Il nous rappelle d'ailleurs ainsi que "les voyageurs européens dans le monde afghan, ouzbek ou iranien des années 1830 étaient encore appelés des "Francs" -des Firingi : souvenir lointain de la prépondérance française lors des croisades. Ce n'est qu'après la guerre de 1838-1842 que se substituera, dans Kaboul et Peshawar, l'appellation générique d'Andrez, d'Anglais". Il termine en décrivant par le menu la mort, horrible, de l'officier et diplomate britannique le 2 novembre 1841 à Kaboul. Le te'xte original d'Alexander Burnes est par ailleurs précédé par un "Dossier cartographique" de 11 pages qui permet de retrouver les évolutions frontalières, les principales principautés et les zones de peuplement des grandes ethnies entre le XVIIIe et le XXe siècles, entre l'empire britannique des Indes et l'Asie centrale russe. L'ouvrage enfin se termine avec un dense "Dossier historique" (pp. 305-400), dans lequel Nadine André revient en détail sur la carrière de sir Alexander Burnes et ses voyages au cours des années 1830, le long de l'Indus, vers le khanat de Boukhara, les zones pachtounes et le royaume de Kaboul, menacé par l'anarchie et les querelles de succession. Elle nous rappelle également le déroulement et les conséquences de la première guerre afghane, au cours de laquelle décède Burnes, et revient sur les traits marquants de sa personnalité.

Le corps du texte (pp. 63-303) est donc constitué par le récit détaillé du voyage et du séjour en Afghanistan de l'officier écossais. Il est parsemé de reproductions des croquis et dessins des sites et personnages rencontrés, mais aussi de tableaux statistiques aussi varriés que la liste des faucons de l'émir Ali Murad, les chiffres par commune du peuplement Hazara ou l'état par type de commerces des échoppes du bazar de Dera Ghazi Khan. Plus que le seul récit d'une mission diplomatique et de renseignement, en effet, Alexander Burnes nous offre une véritable étude de géographie physique et humaine, d'ethnologie, politique et sociale. Les questions linguistiques sont traitées, aussi bien que sont détaillées les différentes pratiques religieuses, l'histoire afghane des années antérieures, les différents claniques ou tribaux, la météorologie et le climat selon les régions, la place de la femme dans la société (déjà !), le rôle presque "social" des journées de chasse entre puissants, etc. A travers des paysages somptueux, des déserts du Sud à la vallée du Panjshir, à Héra, à Kunduz, de l'Hindou Kouch à Kaboul, voici donc un superbe récit de voyage, qui est dans le même temps un compte rendu officiel et un témoignage rare. Au-delà des descriptions, on ne saurait oublier l'environnement géopolitique, entre l'empire des Indes, la Perse et la Russie, alors que le "Grand Jeu" anglo-russe agite et déchire la région.

Enfin, imprimé de façon très soignée sur un beau papier, ce livre est complété par un solide appreil de notes et l'on apprécie que le traditionnel index des personnages cités soit complété par un "Répertoire" (pp. 425-457) qui présente sommairement la biographie de chacun, et par un "Glossaire" qui permet en particulier de distinguer entre les différents niveaux des notables et nobles afghans. Un très beau livre, particulièrement intéressant et vivement recommandé.

Editions Chandeigne, Paris, 2012, 490 pages, 29 euros.

ISBN : 978-2-915540-81-9

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Nadine André a bien voulu répondre à quelques questions :

Question : Comment peut-on situer Alexander Burnes dans la hiérarchie européenne des Indes britanniques à l'époque ?

Réponse : En 1836, Burnes, âgé de 31 ans, occupe le poste d'assistant du résident du Cutch, dans la présidence de Bombay. Il a obtenu en 1821 sa nomination dans l’armée de l’East India Company grâce au favoritisme, le système en vigueur à l’époque, mais c’est ensuite à ses seuls talents qu’il doit d’être affecté au service politique en 1829, puis de se voir confier des missions diplomatiques et d’exploration dont le succès lui vaut une notoriété exceptionnelle. Il décline les propositions de postes dans la diplomatie, en Perse, notamment, qui lui sont faites lors de son passage à Londres en 1834-1835. Sa connaissance du nord-ouest du sous-continent et des pays voisins lui permet d’espérer accéder, sans un avenir proche, à un poste de résident dans un état protégé ou d’envoyé dans un état frontalier. Il a eu sous les yeux les exemples d’autres officiers écossais dont la carrière s’est achevée au poste de gouverneur d’une présidence (celle de Bombay pour Mounstuart Elphinstone et John Malcolm). Il est donc très déçu, à son retour de Grande-Bretagne en 1835, car aucune perspective de promotion immédiate ne lui est offerte et ses relations avec son supérieur hiérarchique direct, qui a à son encontre des griefs dont la jalousie n’est pas totalement absente, ne tardent pas à se dégrader. Aussi la mission qu’on lui confie en 1836 répond-elle à ses attentes et lui donne l’espoir de se voir bientôt confier un poste plus prestigieux.

Question : Il est à la fois, comme beaucoup d'hommes de son temps, militaire et diplomate, ethnologue et scientifique. Au terme de votre travail, quelles sont les qualités principales que vous lui reconnaissez ?

Réponse : Burnes a le sentiment d’avoir eu une scolarité médiocre et d’être le membre le moins cultivé de sa famille. Pourtant, il a une érudition non négligeable pour un homme qui a interrompu sa scolarité à l’âge de quinze ans et que l’on peut attribuer à l’excellence du système scolaire écossais de l’époque ainsi qu’à sa soif de connaissances.

Il est épris de liberté, très ouvert, sociable et curieux de tout. Où qu'il soit, il aime se mêler à la population, toutes classes confondues, nouer des contacts et avoir de longues discussions sur une multitude de sujets. C’est lors de ses missions qu’il donne le meilleur de lui-même. Il est également réfléchi, courageux et ambitieux, mais ce sont son flair, son charme, son aptitude à s'adapter à toutes les situations qui lui permettent de mener à bien ses missions et d’en tirer de beaux récits. Il a un réel talent de narrateur et ne donne jamais le sentiment qu’il se prend au sérieux.

Question : Dans le cadre plus large du "Grand jeu" russo-britannique, comment se comprend et s'explique son action ?

Réponse : Burnes échoue à convaincre les autorités de soutenir Dost Mohammed, seul capable, à ses yeux, de faire de l’Afghanistan un rempart contre la Russie. Le problème fondamental est qu’en cette période de « Russophobie », les autorités britanniques ne veulent pourtant pas remettre en cause leurs relations diplomatiques avec la Russie, jugées globalement satisfaisantes au plan européen. Elles considèrent plus simple de prendre aux marches du sous-continent des mesures présentées comme défensives et dont le coût est imputé au gouvernement de l'Inde.

Il y a une part de naïveté chez Burnes lorsqu’il entame cette mission en 1836. Il ne tarde pas à découvrir qu’il n’a rien à offrir en retour des exigences britanniques et son travail est sabordé par les missives officielles sans ambiguïté qu’Auckland envoie à Dost Mohammed. Il finit par comprendre que la mission à Kaboul n’avait pas vocation à réussir. Il a pourtant tout fait pour qu’elle aboutisse. Mais la politique retenue par les autorités est un plan pré-établi plaqué sur la région qui ne prend pas en compte ses spécificités et met en péril un équilibre fragile. Toutes les connaissances de Burnes et les liens qu’il a tissés ne servent donc à rien.

AFGHANISTAN.jpg

Question : Il semble, et vous le démontrez, qu'il pratique finalement une politique différente de celle qu'il préconisait. Comment l'expliquez-vous ?

Réponse : Il ne parvient pas à convaincre ses supérieurs qu'il faut accéder à certaines des demandes de Dost Mohammed. A la fin de l'année 1838, pour apaiser ses réticences et le rallier à la politique retenue, les autorités politiques lui accordent une promotion et un titre et les autorités militaires exigent qu'il soit en première ligne pour préparer l'avancée de l'Armée de l'Indus. Refuser de participer à l'expédition en Afghanistan, c’est mettre un terme prématuré et définitif à sa carrière. Par opportunisme, il fait donc passer son intérêt personnel avant ses convictions. Sans doute aussi espère-t-il pouvoir se rendre utile une fois à Kaboul. Mais Macnaghten n'écoutera ni ses conseils, ni ceux dispensés par d'autres officiers. L’invasion, puis l’occupation de l’Afghanistan lui font perdre ses dernières illusions. Devenu fataliste, il défend désormais une position attentiste et non plus interventionniste.

Ce qui est plus surprenant et plus difficile à expliquer, c’est son comportement à l'égard des Afghans pendant l'occupation. Il a du mal à s’accommoder d’être en quelque sorte une caution officielle pour Auckland et Macnaghten qui exigent sa présence mais ignorent ses recommandations. Cela ne justifie pas pour autant son comportement désormais désabusé, désinvolte, hautain et inamical.

Question : Pourquoi lire l’ouvrage de Burnes sur l’Afghanistan plutôt qu’un autre ?

Réponse : Le récit, destiné au grand public très curieux de découvrir des régions et des peuples alors méconnus, est tiré d'un rapport officiel qui est passé entre les mains de la censure. On peut donc le lire au premier degré, comme un récit de voyage, et l'on fait un beau voyage.

Ensuite, comme Burnes est très elliptique sur les questions politiques, ont peut se reporter aux dossiers historique et cartographique qui permettent, je l'espère, de mieux appréhender la complexité de la situation politique au moment de la mission et du conflit qui lui fait suite, et au répertoire des personnages qui présente plus longuement les principaux acteurs du récit et où l'on croise des personnalités moins connues mais aux parcours parfois étonnants.

Enfin, il y a la remarquable préface rédigée par Michael Barry, dont la connaissance de l'Afghanistan repose à la fois sur un travail d'historien mais aussi sur une expérience ancienne, directe, intime. Il montre combien les conclusions auxquelles est parvenu Burnes sont fondées et rappelle le désastre auquel conduit l'adoption de politiques qui ne tiennent pas compte des recommandations des experts ni des spécificités des pays concernés et des équilibres régionaux.

Merci pour toutes ces précisions et plein succès à cet excellent ouvrage.

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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 07:14

Churchill

François Bédarida

  img237.jpg

L'auteur se propose ici d'écrire une biographie critique et nuancée de Winston Leonard Spencer-Churchill (1874-1965), acteur emblématique de l'histoire du XXe siècle. Cet ouvrage soulève des questions essentielles telles que la place des grands hommes dans l'histoire, leur rôle ou encore les relations qu'ils entretiennent avec leur temps et leur pays. Sans prétendre apporter un caractère inédit à la connaissance de ce personnage fascinant qui a déjà fait l'objet de nombreux écrits, François Bédarida se donne pour objectif de restituer la véritable figure de Churchill. Ambition qui n'est pas sans difficulté face à un objet oscillant entre mémoire et histoire, mythe et réalité. Dans cette perspective, l'auteur se lance dans une entreprise interprétative et explicative de son action au travers des différentes étapes, contrastées, de l'existence et de la carrière du leader britannique. Enfin, face au danger qui guette l'historien, François Bédarida ne cède pas à la tentation du déterminisme ou du jugement rétrospectif et anachronique, afin de rester conforme à la réalité historique.

Churchill, à la fois soldat, journaliste, député, politicien, écrivain, historien, peintre, orateur et homme d'Etat, intrigue et fascine. Brillant visionnaire et généreux, il apparaît toutefois, aussi, égocentrique, dominateur et autoritaire. Ainsi, l'auteur dresse un tableau contrasté dans lequel les qualités et les défauts du personnage sont clairement exposés. Constamment animé d'une ambition insatiable, d'une volonté inébranlable et d'une énergie inlassable, l'itinéraire de Churchill peut surprendre le lecteur non averti. En effet, contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, son parcours politique n'obéit pas à une ascension progressive vers le quinquennat du pouvoir et de la gloire (1940-1945), mais se trouve ponctué d'échecs, de réussites, de hauts et de bas. En 1945, ce chef charismatique rencontre la gloire et devient un véritable mythe de son vivant, et plus encore après sa mort.

À travers cet ouvrage, le lecteur pourra éprouver le plaisir paradoxal de saisir toute la complexité du personnage, tout en ne parvenant pas à élucider une part de son mystère. Homme insaisissable parce que protéiforme et plein de contradictions, ce génie du verbe suscite donc, assez promptement, l'intérêt du lecteur curieux. Ce dernier apprendra beaucoup non seulement sur sa vie, sur son cheminement personnel et professionnel qui éclairent subtilement ses actions et ses décisions, mais aussi sur l'histoire passionnante et mouvementée du XXe siècle.

Kathleen SIMON

Collection 'Pluriel', Fayard, Paris, réed. 2011, 571 pages. 11,20 euros.

ISBN : 978-2-8185-0133-7

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7 juin 2012 4 07 /06 /juin /2012 07:00

Le siècle britannique

Variations sur une suprématie globale au XIXe siècle

Fabrice Bensimon et Armelle Enders (dir.)

  Couverture-de-l-ouvrage--Le-siecle-britannique-.jpg

Empire mondial ? Thalassocratie ? Que n'a-t-on pas déjà écrit sur l'empire britannique à son apogée ? Voici pourtant un livre qui, sur ce thème, apporte réellement un nouveau regard.

Dans une solide introduction à ce bel ouvrage collectif, Armelle Enders dresse un bilan complet de l’historiographie anglaise en la matière et de son évolution au fil du temps, pour constater « [qu’] aujourd’hui comme hier, non seulement l’écriture de l’histoire impériale est très politique, mais elle demeure aussi un objet du débat public ».

Les onze auteurs, dont deux Britanniques seulement, qui ont contribué à la réalisation de ce volume proposent des textes très différents, classés en trois grandes parties : « Circulations impériales », « Le contrôle du monde » et « L’empire hors l’empire ». Des contradictions du combat anti-esclavagiste aux 18e et 19e siècles (Catherine Hall), aux expéditions visant à cartographier l’intérieur de la péninsule arabique avant 1914 (Daniel Foliard), jusqu’à la réception du Self Help de Samuel Smiles dans la culture arabe réformiste (Anne-Laure Dupont), les sujets abordés sont extrêmement divers et chacun peut y trouver un intérêt soutenu. On retiendra en particulier, dans les domaines qui nous intéressent plus régulièrement, l’article d’Anne-Claire de Gayffier-Bonneville sur « L’invention du Condominium anglo-égyptien : un bricolage diplomatique et administratif au Soudan », celui de Jean-François Klein sur « L’opium, une arme impériale (fin XVIIIe siècle - mi XXe siècle) » et ceux d’Armelle Enders et Geneviève Verdo sur, respectivement, « Dans l’atelier de ‘l’empire informel’ : les monarchies portugaise et brésilienne sous protection britannique (ca 1800 - ca 1850) » et « Les Britanniques et les indépendances hispano-américaines ».

Au total, un livre tout particulièrement intéressant, qui sera indiscutablement utile à tous ceux qui s'interrogent sur l'origine, les formes et les représentations de cette quasi-suprématie mondiale pendant près d'un siècle.

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  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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Cafés historiques de La Chouette

Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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