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7 novembre 2022 1 07 /11 /novembre /2022 00:07
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15 juin 2021 2 15 /06 /juin /2021 00:01

Un casque bleu chez les Khmers rouges

Journal d'un soldat de la paix

Guillaume Ancel

Nous disposons pour certaines OPEX récentes d'une bibliographie déjà abondante, mais d'autres semblent vouées à l'oubli. Merci à Guillaume Ancel de partager son expérience d'observateur au Cambodge au début des années 1990 au sein de l'APRONUC (Autorité provisoire des Nations Unies au Cambodge).

Le récit s'étend d'avril 1992, à l'occasion d'une semaine de préparation sur sa future mission au centre opérationnel des armées, à janvier 1993 avec la mutation de l'intéressé à La Valbonne lors de son retour dans l'hexagone. Arrivé à Phnom Penh le 22 mai 1992 après avoir transité par la Thaïlande, il est intégré au sein de l'UNTAC avec pour mission de veiller au respect des accords de paix et à la fin des combats, mais aussi de surveiller le désarmement des factions en lutte et de jouer un rôle de renseignement au plus près du terrain. Avec la symbolique Toyota Land Cruiser des contingents onusiens et ses camarades de toutes nationalités, Guillaume Ancel va circuler à travers le Cambodge, en particulier dans l'extrême Sud du pays, entre populations locales encore traumatisées par le génocide, officiers étrangers (irlandais, australien, chinois, népalais, pakistanais, sud-américains, etc.) et représentants des diverses ONG, soldats français du bataillon organique engagé pour la sécurité de tous, etc. Il souligne les limites et les lourdeurs de ce type d'intervention onusienne, non sans reconnaître cependant ses résultats. Les quelques considérations sur le déminage sont ici éclairantes. Il raconte également ses différentes rencontres très discrètes avec des chefs khmers rouges qu'il faut peu à peu amener à rendre les armes. Plus anecdotique, mais significatif, le récit de sa première conversation téléphonique avec son épouse par téléphone satellite est éloquent quant aux progrès technologique des trente dernières années : l'une des dernières OPEX d'avant les portables...

Le livre se termine sur un rapide "bilan mitigé" de l'UNTAC, et ce témoignage précieux est à conserver impérativement dans toute bonne bibliothèque consacrée aux missions internationales.

Les Belles Lettres, Paris, 2021, 257 pages. 19,50 euros.

ISBN : 978-2-251-45184-8.

Pour commander directement le livre : ici.

Cambodge, 1992
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18 octobre 2019 5 18 /10 /octobre /2019 06:00

L'ONU face aux victimes

La compétence pénale

des Etats contributeurs de troupes

Michel Mugaruka Kaboyi

Voilà un sujet rarement traité même si la presse se fait ponctuellement l'écho (connexe ou "dégât collatéral") de dérives dans certaines opérations de maintien de la paix.

Le livre procède très méthodiquement et est divisé en deux grands chapitres ("La naissance et l'évolution des opérations de maintien de la paix et le rôle des Etats et de l'ONU dans leur mise en œuvre", "Les victimes dans les opérations de maintien de la paix : ignorées ou inconsidérées ?"). Le premier fait un point rapide sur l'histoire de ces opérations et surtout souligne les changements intervenus entre 1948 et les années 2000. Notons que les opérations de maintien de la paix dites "de 3e génération" (depuis la Yougoslavie, 1992) ne se caractérisent pas par des succès exceptionnels pour l'ONU… Le second est à la fois plus juridique et plus spécifique, puisque l'auteur consacre une large partie de la pagination aux "exploitations et abus sexuels" (EAS) et à leur (difficile et très partielle) répression. Il s'appuie en particulier pour cela sur l'expérience congolaise, mais aussi sur les dérives constatées en république Centrafricaine. Outre les sanctions contre les auteurs de ces crimes, la proposition est désormais faite, lorsqu'ils sont répétés, de relever purement et simplement le contingent concerné. L'auteur constate néanmoins l'échec global de cette répression sous ses formes présentes (nationales) et prône la mise en place de tribunaux onusiens spécialisés. 

Le style rédactionnel peut parfois dérouter, mais le texte est riche de très nombreuses références. Même s'il ne traite pas directement de l'histoire et de l'évolution de telle ou telle opération des Nations-Unies, le livre en présente à la fois le contexte, certaines conséquences et les solutions envisageables. A ces titres, il doit être connu de tous ceux qui travaillent sur ces questions et plus largement de ceux qui s'intéressent aux évolutions de l'ONU.

Balland, Paris, 2019, 233 pages, 18,- euros.

ISBN : 978-2-94063-208-4.

Conséquences des interventions
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1 avril 2019 1 01 /04 /avril /2019 06:00

L'école de rame

Scènes du folklore onusien au Sud-Liban

Nicolas Decoud

Etonnant roman (à lire au deuxième degré, sinon c'est grave !) rédigé sous la forme d'un témoignage personnel. Un lieutenant peu apprécié de ses chefs est désigné pour un séjour au sein de la FINUL, une façon de se débarrasser de lui en régiment. L'aventure commence...

Devenu officier communication du contingent français, au sein d'une équipe chargée de l'influence opérationnelle, il a la possibilité de rencontrer beaucoup de monde et de se déplacer sur le terrain. Sur la base vraisemblable d'une expérience personnelle et d'anecdotes vécues ou racontées, Nicolas Decoud nous décrit un déploiement international presque ubuesque (quoi que...), brosse des portraits au vitriol d'un certain nombre de cadres, présente des descriptions (tordantes) de préparations de visites d'autorités ou d'exercices, les unes et les autres aussi inutiles. Pris au premier degré, le livre serait à la fois cruel et injuste ("Vous avez dix jours pour monter un projet CIMIC génial qui changera à jamais la face du Liban. Dix jours pour un projet qui rendra fous de jalousie les Italiens et les Espagnols ... Et ne venez pas me faire chier avec un projet éducatif !"... ), et c'est bien comme un récit parodique qu'il faut le prendre. Englués dans l'impossibilité d'agir, la Force et ses contingents vivent pour eux-mêmes, entre ennui et inutilité réelle. Chacun tente de s'adapter, de passer le temps, d'y vivre le mieux possible, simplement, et les petits défauts sont amplifiés. Derrière la caricature, reconnaissons que certaines pages ne manquent pas de pertinence... "On aura fait que ça, aujourd'hui. Attendre ! C'est un savoir faire militaire de base".

Un condensé de micro-évènements souvent ridicules et qui font sourire. A lire en repensant à des expériences personnelles, mais sans en faire une retranscription de la réalité car le trait serait alors beaucoup trop grossi.

Médiapop éditions, Mulhouse, 2019, 379 pages, 18,- euros.

ISBN : 978-2-918932-63-5.

Roman onusien
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31 mars 2019 7 31 /03 /mars /2019 06:00

Vers une africanisation

des opérations de maintien de la paix

Peer de Jong (Dir.)

Bien connu dans le domaine de la Défense et de la sécurité, en particulier en Afrique francophone, Peer de Jong coordonne dans cet ouvrage les contributions d'une quinzaine d'intervenants, français et africains, diplomates et (anciens) militaires pour l'essentiel, qui débroussaillent le thème de la prise en compte par les Africains eux-mêmes (Union Africaine et organisations régionales) des opérations de maintien de la paix (OMP) sur leur continent.

Le volume est divisé en trois grandes parties ("Les OMP vers le changement", "La prise de conscience", "Pistes pour le changement"), parmi lesquelles nous retenons en particulier "Maintien de la paix et forces africaines francophones, dimensions politiques et opérationnelles", "Les ambitions africaines en appui de l'ONU dans les opérations de maintien de la paix", "La participation aux opérations de maintien de la paix, un enjeu de politique publique pour les Etats africains", "L'appui de la francophonie, place des Etats francophones", et "Quelles solutions pour améliorer l'efficacité des forces en opération de maintien de la paix ? Pour une approche sociétale".

Les idées exprimées sont séduisantes et les pistes ouvertes nombreuses, mais l'on ne peut s'empêcher de penser qu'à ce jour les résultats réels sont modestes. Le sujet est indiscutablement "politiquement correct" : traduit-il vraiment une plus-value opérationnelle ?

A lire et à connaître par tous ceux qui s'intéressent non seulement aux opérations en Afrique mais aussi au développement de ces pays. 

L'Harmattan, Paris, 2019, 226 pages. 25,50 euros.

ISBN : 978-2-343-16700-8.

Afrique et ONU
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29 novembre 2018 4 29 /11 /novembre /2018 06:00

L'ONU et la résolution du conflit du Sahara occidental

de 1975 à nos jours

Marie-Chantal Gatta

Vieux de plus de quarante ans, le conflit du Sahara occidental (l'ancien Rio del Oro espagnol) fait partie de ces conflits plus ou moins larvés dont on parle rarement en dépit de la présence d'une mission (MINURSO), à laquelle participe la France (l'auteure, visiblement plutôt favorable à la thèse du Polisario, parle "d'inertie coupable" de la mission).

Ce livre, issu d'une thèse de doctorat, permet de faire un point très complet de l'évolution de la situation entre le Maroc et le Front Polisario/Algérie depuis la "marche verte" marocaine en 1975 jusqu'aux années 2010. Devant le nombre peu important d'études de fond en français sur le sujet, il s'agit donc d'un ouvrage extrêmement utile pour quiconque s'intéresse à l'Afrique, à la décolonisation, à l'ONU et ses missions internationales. Tout les aspects intérieurs et régionaux du dossier sont abordés (organisation des camps d'accueil des réfugiés, action des ONG, etc.), dans un cadre chronologique qui prend en compte les grands évènements du monde arabo-musulman et le rôle des grandes puissances, Etats-Unis et URSS/Russie mais aussi France, Espagne et Union européenne, sans oublier les difficultés de l'Organisation de l'unité africaine et les conférences successives (à Khartoum, Monrovia, Freetown, Nairobi). Constatant les positions "irréconciliables" du Maroc et du Front Polisario aussi bien que l'impuissance de la communauté internationale, l'auteure observe que "toutes les résolutions votées par le Conseil de sécurité se sont avérées fragiles en l'absence de fermeté dans leur application".

Une étude très documentée à partir de laquelle il est possible de se faire sa propre opinion sur le dossier.

L'Harmattan, Paris, 2018, 228 pages, 25,- euros.

ISBN : 978-2-343-16050-4.

SAHARA OCCIDENTAL
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18 juin 2016 6 18 /06 /juin /2016 00:21

L’Armée française en Afghanistan

Le génie au combat, 2001-2012

Christophe Lafaye

Le professeur Jean-Charles Jauffret nous adresse cette belle présentation, que nous nous faisons un plaisir de mettre en ligne, de l'étude récemment publié par Christophe Lafaye. Un livre que nous avons déjà rapidement présenté et qui recueille des échos très favorables, se signalant déjà comme une référence dans son domaine.

Comme l’indique le sous-titre de cet ouvrage et le souligne, dans sa préface lumineuse, le général Jean-Louis Georgelin, ancien chef d’état-major des armées et grand Chancelier de la Légion d’honneur, analyser l’action du génie lors de la campagne d’Afghanistan, c’est montrer, à l’aube du XXIe siècle, à la fois un héritage riche de savoir-faire et les nouvelles réponses aux défis de la contre-insurrection. On dit souvent que les travaux universitaires son impubliables. C’est oublier, disait Marc Bloch, que l’historien est aussi un être de plume. Officier de réserve du génie (19e RG de Besançon), chercheur associé au CHERPA, le laboratoire de recherches de Sciences Po Aix, Christophe Lafaye soutenait sa thèse, devant un jury relevé, au sein de l’Ecole de guerre, le 29 janvier 2014. Condensée en 333 pages, par l’ampleur des sources consultées et 87 témoins (représentant plusieurs centaines d’heures d’enregistrement avec des militaires de tous grades), cette recherche fondamentale, illustrée de cartes, organigrammes et un cahier de photos en couleurs inclus dans l’ouvrage, est proche des anciennes thèses d’Etat. Elle se situe à la confluence de l’histoire militaire immédiate, de l’anthropologie historique et de la sociologie militaire.Ce travail novateur a été lauréat, en 2014, du prix de la meilleure thèse en histoire militaire décerné par le ministère de la Défense.

Entre système « D » à la française et modernité des dernières technologies, les sapeurs, qui déplorent le plus grand nombre de tués parmi les 89 Français tombés en Afghanistan, ont vu leur arme évoluer en douze ans d’expérience face à l’ingéniosité des pièges, des mines qui caractérisent ce conflit. Depuis les travaux du général Jean Delmas et du colonel Frédéric Guelton, cet ouvrage montre la pertinence de l’association historien-acteurs pour tirer toutes les leçons des RETEX ou retours d’expériences.Ce qu’évoque, dans son introduction et à juste titre, le directeur de thèse, le lieutenant-colonel Rémy Porte, seul officier supérieur d’active qui soit HDR en histoire (Sciences Po Aix) et officier référent « Histoire » pour l’armée de Terre.

A la fois enquête historienne et de géopolitique, cette thèse rappelle, dès les premières pages, que la guerre civile continue et s’amplifie depuis le retrait français, en décembre 2012, d’Afghanistan. La profondeur historique de campagnes antérieures comme en Algérie est tout d’abord évoquée, afin de comprendre cette « French touch » que les Afghans ont surtout retenu, c’est-à-dire que leurs actions, très risquées, de dépollution des mines, ont permis, en Kapisa notamment, un retour de la vie économique, de la vie tout court dans les secteurs contrôlés par les petits, mais efficaces, contingents français. En tout, 70 000 soldats français se rendent en Afghanistan en douze ans. L’auteur pose la délicate question : sommes-nous partis trop tôt ? Cette recherche sur ce retrait bien hâtif des Français, sur ordre de l’Elysée en laissant l’armée afghane au milieu du gué face aux redoutables taliban, débouche aussi sur une étude en parallèle avec le service de santé aux armées sur le « pic de stress » de l’été 2011, au crescendo des combats.La dimension humaine n’est donc jamais oubliée. L’emploi d’une arme technique, devenue indispensable, et un regard aiguisé sur les perceptions et le ressenti des sapeurs eux-mêmes oriente vers le vécu d’hommes qui risquent leur vie à chaque pas pour ouvrir une route ou déminer une ferme, un pont, un véhicule suspect…L’auteur a tissé un récit vivant, précis, entre histoire et sociologie des combattants. Le jeune historien sait prendre de l’altitude et arriver à des questions fondamentales sur le sens du sacrifice, la fonction militaire en projection de puissance très éloignée de la métropole et le sens du combat.

En outre, ce livre est l’archétype de l’histoire militaire comparée. Dans ce conflit d’Afghanistan qui a redonné toute son importance au combat d’infanterie, l’acquis interarmes et interallié est des plus précieux. La démarche de Christophe Lafaye consiste bien à étudierun phénomène historique majeur et récent par le biais d’une expérience de terrain. L’auteur dépasse en fait largement cette dimension et appréhende aussi bien la comparaison avec les pratiques des forces armées américaines en Afghanistan, que les attitudes politiques françaises.Les actions du génie sont replacées dans le long terme des guerres, notamment asymétriques, depuis la Seconde Guerre mondiale. Les échanges de pratiques sont importants avec les forces armées britanniques et américaines. D’où la mise au point d’un génie au combat. Les matériels (MPG, ARAVIS, SOUVIM, BUFFALO…)sont décrits avec un soin minutieux mais, mieux, sont replacés dans des emplois de plus en plus variés sur le terrain. On voit bien l’articulation entre missions et matériels, avec d’ailleurs, les tâtonnements, les nécessaires adaptations et les innovations spontanées. La spécialisation, mais aussi la mécanisation croissante des sapeurs et de leurs outils, sont un des apports de cette thèse que les tenants de nos interventions en Afrique devraient méditer. L’homme en guerre a besoin d’un substrat industriel et technologique de plus en plus sophistiqué, analyse qui rappelle que l’histoire du soldat relève de l’histoire totale. En effet, les dimensions matérielles de la culture militaire soulignentla montée en puissance des matériels lourds adaptés à la contre-guérilla, phénomène d’ailleurs déjà mesurés il y a près de vingt ans dans les conflits d’ex-Yougoslavie, mais aussi sur la dotation en urgence de certains matériels, passant par des processus d’achat sur étagère.

La connaissance de l’ennemi et de ses techniques de combat (embuscades…) relève de la transposition du vocabulaire subversif et militant. Il indique bien les porosités entre les manières de penser des deux adversaires, comme cela avait déjà été identifié par les Lacheroy et autres Godard du temps de l’Indochine puis de l’Algérie. Tous les paramètres de cette « nouvelle guerre », contre un ennemi qui cultive la surprise, sont pris en compte, y compris l’importance des médias qui font déplacer le sens du combat, mais plus encore de la notion de victoire. On se bat par images, documentaires et réseaux sociaux interposés dans le monde de l’hyper-connexion, leçon inattendue de la campagne d’Afghanistan.La participation de l’OTAN et le poids des opinions publiques jouent différemment. Que reste-t-il des morts d’Uzbin du 18 août 2008 dans la conscience nationale, à l’heure du zéro mort qui n’a pas disparu du débat public, sinon de l’appréhension sensible de nos contemporains sur une guerre lointaine ? Elle est moins perçue comme une guerre nationale que de corps expéditionnaire, de coalition. Le cadre international est donc prégnant et permanent. Il s’agit d’une logique interarmes, interarmées et interalliée plus avancée ; une durée décennale de l’engagement qui facilite des évolutions tactiques. Relative à la création et à la dissolution de la brigadeLafayette, de 2009 au 25 novembre 2012, la dernière partie illustre en quoi les Français sont bien en première ligne face aux divers groupes de taliban. L’historien révèle à ce propos tout son art, son sens du récit, mêlant les témoignages des divers généraux ayant commandé cette brigade, au vécu des sapeurs-démineurs engagés dans un contact quasi permanent avec la population, enjeu du combat de contre-insurrection.

En bref, cette recherche présente une réelle unité rédactionnelle et conceptuelle, examinant l’arme du génie dans ses missions propres et en combat interarmées.L’étude de l’adaptation de l’arme à des missions de pacification, entre les actions civilo-militaires et les missions d’intervention à caractère humanitaire dans un premier temps, métamorphosées en missions de contre-insurrection et d’antiterrorisme ensuite offre une trame démonstrative particulièrement bien menée.

De la belle ouvrage !

Jean-Charles Jauffret

CNRS Editions, Paris, 2016, 504 pages, 27,- euros.

ISBN : 978-2-271-09008-9.

Afghanistan
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5 septembre 2015 6 05 /09 /septembre /2015 06:00

Deux ans dans les pas de Zamaraï Païkan

général et héros afghan

Philippe Cholous

Un livre particulièrement original sur l'aspect "conseil/formation" de l'action des Occidentaux en Afghanistan, avec ce témoignage sur une "expérience rare et singulière" : celle d'un officier français de gendarmerie qui est resté pendant deux ans le conseiller permnent du général commandant la police nationale afghane d'ordre public (ANCOP).

C'est "une histoire de compagnonnage" que nous conte Philippe Cholous puisqu'il fut pendant dix-huit mois, à partir de 2013, "en immersion complète parmi les Afghans ... Aucun Occidental n'était avec moi, puisque j'évoluais sans conducteur ni équipe de protection dédiée. C'est ainsi que j'ai vécu l'intimité opérationnelle, humaine et spirituelle du général Zamaraï et de ses gardes du corps, de mon interprète aussi, sans aucune interférence extérieure. C'est en cela que mon expérience s'avère singulière, riche d'enseignements particuliers et mérite d'être partagée". Il souligne d'ailleurs dans les premières pages, lorsqu'il évoque sa préparation opérationnelle avant projection : "Je lis beaucoup ... Comme toute forme d'entraînement, cette phase d'intenses lectures constitue un plaisir particulier mais bien réel ... Mes précédentes opérations extérieures m'ont convaincu de l'importance de cette phase d'études et de réflexion,sans laquelle on se comporte en aveugle". Après avoir raconté sa première rencontre avec le général afghan ("Ce qui frappe d'emblée, c'est d'une part un regard profond et chaleureux, d'autre part un sourire malicieux. La combinaison des deux est redoutable et participe du charisme immédiat, presque foudroyant de l'homme"), l'auteur nous raconte l'histoire de Zamaraï Païkan, Tadjik, fils de militaire, âgé de 16 ans lors de l'invasion soviétique, qui ne connaît que la guerre, longtemps aux côtés de Massoud. Il nous présente ensuite l'Afghanistan tel qu'il l'a connu, dans sa topographie (il regrette en particulier "l'absence de prise en compte par les analystes de tous poils de la géographie physique"), ses populations et sa société : "Pour féodale qu'elle soit, la société afghane connaît une très grande liberté de parole", et dans les assemblées locales "les décisions peuvent s'avérer arbitraires, mais la parole est libre, quelle que soit la condition de chacun des intervenants". Il poursuit par son approche de la population afghane et décrit sa perception, sa compréhension des communautés (dont il reconnaît mais relativise à la fois les différences) : "Les Afghans ne sont pas résignés. En revanche, ils sont à la fois philosophes et très durs au mal", et pour tout dire "très attachants". Au passage, il note que ses interlocuteurs apprécient le simple geste de serrer la main, "marque française de considération qui, là encore, nous distingue avantageusement des Anglo-saxons qui évitent les contacts et se passent ostensiblement les mains au produit désinfectant". Il en vient enfin à la présentation de l'ANCOP elle-même, son histoire récente, son orgnisation, sa formation, son intégration dans le dispositif général de sécurité, ses difficultés aussi. Il consacre un chapitre entier à la question de la corruption, dont il n'a pas, reconnaît-il, "immédiatement perçu la réalité et l'ampleur", mais au sujet de laquelle il donne plusieurs exemples précis. Après avoir tenté d'en expliquer les sources et les formes, il évoque le népotisme et a cette phrase en fin de chapitre : "En comparaison de la société civile, des mondes politique et militaire de la France d'aujourd'hui, tels que je les ai encore récemment vécus, je ne suis malheureusement pas certain que le népotisme afghan soit finalement si marqué que cela"... Les brefs chapitres se poursuivent avec la question de l'Islam, celle de la sécurité collective, le récit de ses déplacements, la présentation des fêtes traditionnelles afghanes, sur le style de commandement ("Le commandant de l'ANCOP passe quotidiennement à la salle radio, immédiatement après le point de situation. Là, sur fréquence unique et en phonie, il converse directement et successivement avec les huit commandants de brigade ou leurs officiers opérations. Il échange avec eux à la voix. Au-delà des mots, il détecte les nuances dans les intonations des subordonnés qu'il connaît parfaitement"). Philippe Cholous décrit ensuite le "mode de fonctionnement" du général Zamaraï, son pragmatisme, sa puissance de travail, sa force de volonté, son sens moral et son goût pour la paix d'autant plus fort qu'il n'a presque connu que la guerre : il a "une conception afghane et médiévale de la guerre, dans laquelle le courage physique et moral des hommes est fondamental. L'idée de tuer par procuration à travers des explosfs de fortune déposés, voire déclenchés à distance, lui est étrangère et insupportable". Les derniers chapitres sont consacrés aux aspects plus internationaux : visites en France et en Allemagne, relations avec la communauté internationale à Kaboul (parfois peu reluisante), rapports avec la mission de police européennne EUPOL ("bilan malgré tout très mince au regard des sommes investies", statistiques "établies à partir de rien, de façon purement théorique, au doigt mouillé en somme"), avec les Russes et avec les Américains (Il parle du "mépris et (de) l'arrogance des Anglo-saxons comme de l'Union européenne vis-à-vis des Russes. Cette posture viscérale est incompréhensible pour nous Français qui, sans être naïfs, cultivons à raison une estime et une amitié également séculaires pour ce très grand peuple"), dont il souligne plusieurs exemples de manque (pour le moins) d'éducation et de savoir-vivre.

Philippe Cholous, qui ne cache ni son profond patiotisme, ni visiblement sa solide foi chrétienne, nous livre ainsi un témoignage vivant, naturel, presque spontané. Il alterne avec aisance les exemples concrets et les réflexions plus élevées, et son discours "respire" le vécu et le naturel. Une (solide) nouvelle brique à notre connaissance de ce pays et de l'action menée par les militaires français. A lire.

Lavauzelle, Panazol, 2015, 222 pages. 22,30 euros.

ISBN : 978-2-7025-1631-7.

Conseiller en Afghanistan
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14 avril 2015 2 14 /04 /avril /2015 06:00

POMLT

Gendarmes en Afghanistan, 2010

Colonel Stéphane Bras

Nouveau témoignage sur l'engagement français en Afghanistan, mais il s'agit cette fois d'une mission différente de celles qui ont déjà fait l'objet d'une publication. L'ancien chef d'une centaine de gendarmes français envoyés sur place pour aider à la reconstitution et accompagner une police afghane devenue inexistante livre ici ses souvenirs.

La mission s'inscrit dans le cadre des POMLT (Police Operational Mentoring and Liaison Team), acronyme désignant les équipes chargées de former et d'aider la police nationale. Reconnue pour sa solide formation et son grand professionnalisme, la gendarmerie française était sans doute la mieux placée pour apporter ce concours. Dans un premier temps, Stéphane Bras présente la préparation de sa mission en métropole, les hommes, les équipements, la préparation opérationnelle au cours des mois qui précèdent (les quelques lignes sur l'entraînement au tir dans les années 1990 dans l'armée de terre semblent un peu exagérées, il y a bien longtemps que l'enguelade n'est plus un moyen pédagogique d'enseigner le tir, au moins chez les chefs qui respectent leurs hommes et leurs missions...). Au printemps 2010, c'est le grand départ, avec la découverte d'un pays et d'un environnement totalement nouveaux, qui nous sont présentés (y compris dans l'organisation des forces internationales et avec quelques exemples sur les réticences américaines à l'égard des Français, mais les relations entre chefs militaire et gendarme tricolores ne sont pas toujours au beau fixe) à partir du chap. 3, puis l'installation sur les bases et dans les villes où doivent être déployées les équipes. Il insiste ensuite sur quelques particularités de la culture afghane et l'environnement humain auquel ses hommes sont désormais confrontés. C'est ensuite une description de la police afghane, dans ses forces et ses faiblesses (la question de la corruption endémique est évacuée en quelques lignes, comme "un facteur culturel" parmi d'autres) et dans son organisation, puis l'explication précise du mandat des POMLT, rarement développée. La dernière partie, à partir du chap. 5, est consacrée au récit des missions effectivement conduites par grands types et de façon pratiquement chronologique, dans un cadre très largement militarisé. Pas une opération de perquisition pour un délit de droit commun : la contribution gendarmique à la sécurité du pays s'inscrit dans le cadre de la lutte contre les Taliban. Vient enfin, à la fin du livre, le temps du bilan et les rencontres avant le départ dans la capitale afghane ("Les rumeurs courant sur la belle vie à EUPOL m'ont semblé plausibles").

Le livre se termine fort heureusement par un index des sigles et par une bibliographie indicative assez complète. Un beau et riche témoignage, rare encore, qui apporte une vraie plus-value à notre connaissance du conflit en centrant le regard sur le rôle et la place de la gendarmerie dans une opération de ce type, même si l'on peut regretter que l'auteur passe rapidement sur bien des difficultés, incohérences et disfonctionnements, à peine évoqués.

Editions ANOVI, 2015, 183 pages, 17,- euros.

ISBN : 978-2-914818-78-0.

Former les forces de sécurité intérieure
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24 juillet 2014 4 24 /07 /juillet /2014 06:20

L'Europe est morte à Pristina

Jacques Hogard

Un petit livre à la fois "coup de poing" et "coup de coeur". Un petit livre sans doute écrit d'une traite, un témoignage sur une réalité vécue.

Fondamentalement, ce livre est important car, d'une part, il est écrit par un acteur direct des événements sur le terrain, et d'autre part il va souvent à contre-courant des idées généralement admises, ce qui reste une qualité. Pas de sommaire, pas de bibliographie, une série de brefs chapitres sous un titre généralement sans ambiguité : "A la découverte du Kosovo", "L'amitié franco-serbe", "L'histoire récente", "Les Albanais du Kosovo et la naissance de l'UCK" ("Organisation criminelle mafieuse, aux racines idéologiques très proches du marxisme-léninisme version Enver Hodja"), "L'intervention de l'OTAN , le groupement interarmées des forces spéciales Grakaniko" ("La mission de l'OSCE au Kosovo n'avait d'autre but réel que de préparer la guerre voulue par l'OTAN, les Etats-Unis et l'Union Européenne"), chapitre le plus long au cours duquel sont multipliés les exemples d'exactions par l'UCK, mais aussi de duplicité britannique... On l'a compris, Jacques Hogard a rempli la mission qui lui était fixée mais regrette (pour le moins) que l'ancienne alliance franco-serbe ait été oubliée...

Finalement "L'Europe est morte à Pristina" dresse un bilan : "Victoire de fait de l'UCK, organisation caractérisée par son triple visage mafieux, islamiste et terroriste, et prise de contrôle, par la terreur, l'épuration ethnique et culturelle, d'une terre chrétienne de haute valeur spirituelle et identitaire pour les Serbes". Devenu "l'Alsace-Lorraine" de la Serbie (et l'ancien dicton est toujours aussi adapté : N'en parler jamais, y penser toujours), le Kosovo risque fort, selon l'auteur, dans 5, 10 ou 50 ans de revenir sur le devant de l'actualité.

Plus largement, "toutes choses étant égales par ailleurs" comme disent les économistes, il n'est pas inintéressant de lire ce livre-pamphlet alors que s'aggrave la situation en Ukraine. Les parallèles entre les deux situations peuvent êtr nombreux.

Hugo.Doc Ed., Paris, 2014, 128 pages. 12,95 euros.
ISBN : 9782755614961

 

Conflit irresponsable
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Qui Suis-Je ?

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  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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