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13 octobre 2015 2 13 /10 /octobre /2015 06:00

Francis Delaisi

Du dreyfusisme à "l'Europe nouvelle"

Eric Bussière, Olivier Dard et Geneviève Duchenne (Dir.)

Les douze contributions de cet ouvrage collectif présentent en trois grandes parties chronologiques la vie et les engagements d'un homme aujourd'hui bien oublié, mais qui exerça en son temps, à plusieurs reprises, une influence non négligeable.

La première partie nous présente en trois interventions les débuts de carrière de Francis Delaisi qui est l'un des organisateurs à Rennes du mouvement d'opinion en faveur de Dreyfus, puis l'un des intellectuels proches de la CGT, journaliste et auteur de plusieurs ouvrages, anticapitaliste et pacifiste, dont les "réflexions ont nourri le mouvement syndicaliste à tendance révolutionnaire". Le seconde s'intéresse à l'après-Première Guerre mondiale, lorsque Delaisi devient un européiste convaincu, pacisfiste, et un "quasi-expert" en économie, célèbre pour son La banque de France aux mains des deux cents familles, paru en 1936, mais également auteur de Le pétrole , Les contradictions du monde moderne, Les deux Europe et de Les financiers et la démocratie, qui lui valent une vraie notoriété internationale. Il y explique en particulier "comment les financiers ont déclenché la guerre mondiale et prophétise une nouvelle conflagration voulue par les deux cents administrateurs qui ont usurpé le pouvoir de l'économie nationale". Il se prononce alors pour une planifcation économique à l'échelle européenne et s'engage en 1934 au sein du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, dont il sera l'un des dirigeants, mettant en avant le "pacifisme intégral". La troisième partie nous permet de suivre l'homme pendant la guerre, qui "dès la débacle bascule totalement dans le choix collaborationniste, puis il y reste fidèle jusqu'à la fin de l'occupation", comme nombre de ses camarades venus de la gauche politique française. Tout en contribuant à de nombreux journaux de la collaboration, il est membre du RNP de Déat ("Il est l'un des rares auteurs publiés par ce parti") et joue un rôle de formation des cadres intellectuels : "Delaisi fait en 1943-1944 des cours de formation professionnelle pour l'éducation économique des journalistes, portant sur l'histoire, la géographie et la géopolitique. Son argumentaire, qui lui a valu ce poste, mérite d'être cité : le gouvernement autoritaire doit convaincre l'opinion rétive ou rebelle et les communiqués du minsitère de l'Information nepeuvent être efficaces s'ils ne sont adaptés à la clientèle de chaque journal par un corps de journalistes avertis". Arrêté en 1945, il présente son parcours comme "les tribulations d'un collaborationniste sincère", uniquement préoccupé par la paix européenne et les questions économiques.

On apprécie tout particulièrement l'exceptionnelle biographie de référence en fin de volume, sans doute exhaustive ou peu s'en faut. Un ouvrage collectif passionnant pour quiconque s'intéresse à l'histoire des idées de l'entre-deux-guerres à la Libération.

PIE Peter Lang, Bruxelles, 2015, 265 pages, 40,- euros.

ISBN : 978-2-87574-285-8.

De la gauche révolutionnaire à la collaboration
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15 septembre 2015 2 15 /09 /septembre /2015 06:00

La France en guerre froide

Nouvelles questions

Sylvie Le Clech et Michel Hastings (Dir.)

Actes d'un colloque organisé avec le soutien et la participation active des Archives nationales, ce volume regroupe vingt-deux communications très différentes qui, sans faire complètement le tour du sujet, ce qui serait impossible, permettent de donner autant de coups de projecteur sur des aspects particuliers de la vie politique et sociale de la France de la IVe République essentiellement.

Le volume est organisé en trois parties, dont les deux premières occupent l'essentiel de la pagination. La première, "Machineries politiques, machineries militantes en guerre froide", après une communication d'ouverture de Jenny Raflik sur "L'OTAN et la France, 1949-1966', traite essentiellement des mouvements politiques, du Parti communiste (qui recueille alors entre le quart et le cinquième des suffrages et contrôle entre 1000 et 2000 municipalités) aux droites nationalistes (dominées par la question de Vichy et par les guerres d'Indochine et d'Algérie), sans oublier les "Associations d'anciens résistants et déportés" (divisées et finalement peu influentes). La deuxième s'intéresse plutôt aux questions de société avec des présentations tout à fait intéressantes sur la naissance et le développement des jumelages sur fond de guerre froide, sur la politique de défense civile entre 1950 et 1960 ou sur "Mémoire scolaire et mémoire académique de la guerre froide", par exemple. On note aussi une communication sur l'association France-URSS et la diffusion du cinéma soviétique. La troisième, enfin, ne regroupe que trois communications et ouvre sur l'international avec une présentation sur la société ouest-allemande, une en miroir sur la société est-allemande et une sur la société italienne.

Les questions militaires et de défense ne sont abordées qu'à la marge, mais ce volume permet de mieux comprendre le contexte, les positionnements des uns et des autres et apporte une réelle plus-value à notre perception de cette période, paradoxalement si proche et déjà si lointaine.

Editions universitaires de Dijon, 2015, 247 pages, 22,- euros.

ISBN : 978-2-36441-109-8.

Guerre "froide"
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29 juillet 2015 3 29 /07 /juillet /2015 06:00

Le peuple forge ses fers

suivi de Du despotisme

Jean-Paul Marat

Il est toujours intéressant de retourner vers les textes originaux et il faut se faciliter de la réédition de ces deux courts extraits des Chaînes de l’esclavage (1792) sous la forme d’une petite brochure très abordable.

En effet, pour la plupart, le nom de Marat est surtout connu pour son assassinat par Charlotte Corday et l'on se contente généralement de l'associer aux excès les plus meurtriers de la Révolution. Le premier article (11 pages), « Le peuple forge ses fers », entend démontrer à travers une longue série d’exemples historiques (de la Rome antique à l’Angleterre de Jacques II) que la masse populaire ne cherche finalement qu’à se jeter dans les bras d’un sauveur auquel elle abandonne facilement ses droits et sa liberté, et donc que les corps constitués intermédiaires (élus locaux, magistrature, armée, clergé, commerçants et producteurs, etc.) n’ont ni la force ni l’envie d’organiser la résistance : « Le peuple ne se laisse pas seulement enchaîner : il présente lui-même la tête au joug … A l’exception d’un petit nombre de têtes saines, le peuple n’est composé que d’imbéciles, toujours prêts à courir au-devant de leurs fers ». Rappelons que le texte a été rédigé en 1792… Le second article (26 pages), « Du despotisme », poursuit le raisonnement et veut démonter le mécanisme d’accaparement du pouvoir et de marche vers l’absolutisme. Les exemples historiques (Richelieu, Jacques II, Auguste, etc.) se poursuivent pour expliquer qu’après une phase de répression généralement sanglante, le monarque cherchera à accabler la population avec une justice aux ordres, des impôts spoliateurs, le contrôle de l’édition : « Une fois sous le joug, et convaincus de l’impossibilité de le rompre, les sujets ne songent plus qu’à se consoler du malheur de leur situation … Incapables et indignes d’être libres, ils commencent par dédaigner la liberté, et à vanter le repos dont ils jouissent dans les fers ».

Une petite brochure intéressante (ne serait-ce, outre le style de l'écriture, que parce qu'elle explique des références culturelles et historiques d'un certain nombre de responsables révolutionnaires) qui annonce et justifie en quelque sorte les excès de la Montagne. Elle nous rappelle indirectement que, pour calmer les Romains de la décadence, les empereurs devaient fournir « du pain et des jeux », mais aussi que, trois ans avant la rédaction de ce texte, déjà, la Déclaration des droits et des devoirs de l’homme et du citoyen précisait que face à l’oppression, l’insurrection est le plus sacré des devoirs…

Berg International, Paris, 2015, 46 pages, 6,- euros.

ISBN : 978-2-37020-048-8.

Pour commander directement : ici.

L'Ami du Peuple
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10 mai 2015 7 10 /05 /mai /2015 06:00

L'armée française et l'ennemi intérieur

1917-1939. Enjeux stratégiques et culture politique

Georges Vidal

L'irruption d'une idéologie révolutionnaire et internationaliste à partir de 1917 inquiète légitimement les autorités politiques et militaires. Nous sommes alors en pleine guerre et l'alliance russe est toujours considérée comme essentielle. Et au cours des années qui suivent, compliquant la seule question du communisme en politique intérieure, l'émergence de l'URSS amène sous certains angles à réfléchir les questions de défense à l'aune des rapports de la République au communisme, puisque "la relation de Paris à Moscou se construit et se pense d'abord au prisme des relations franco-allemandes".

Pour analyser ces rapports complexes entre l'institution militaire française (mais aussi la conception politique nationale de la Défense, ce qui est différent) et le mouvement communiste, l'auteur développe un plan globalement chronothématique, qui analyse d'abord le mouvement bolchevique perçu comme "L'instrument de l'Allemagne (1917-1934)", puis observe la question à partir de Paris en terme de politique intérieure ("La France au coeur de la Révolution mondiale (1934-1939)", avant de faire un focus sur la place des questions internationales, et en particulier de la guerre d'Espagne ("Le facteur international, 1936-1939"), et de centrer définitivement son propos sur la défense nationale stricto-sensu ("L'armée dans la lutte contre le communiste"). On retrouve à plusieurs reprises, au fil des événements, la dichotomie entre pensées personnelles des uns et des autres, rapports et comptes rendus des échelons intermédiaires de la hiérarchie, et position officielle de l'institution militaire. Si un certain nombre de cadres et dirigeants s'affirment plus ou moins publiquement personnellement hostiles au mouvement communiste international et à sa section française, l'armée comme institution de la République reste très majoritairement à l'écart des agitations et disputes politiques. Rappelons également que c'est le parlement qui vote les lois et le gouvernement qui adopte les textes réglementaires : à chacun sa part de responsabilité... Les pages consacrées à la période qui entoure les émeutes de février 1934 (globalement 1932-1936) sont intéressantes : elles montrent comment l'armée en tant qu'institution réfléchit à la question de l'insurrection intérieure et se prépare éventuellement à y répondre (on aurait pu citer les réflexions conduites sur le "RETEX" avant l'heure des journées révolutionnaires de 1830 et de 1848, dont on trouve par exemple la trace dans la Revue Militaire Générale). Mais, sauf erreur, ces mêmes pages oublient de préciser qu'immédiatement après le déclenchement des événements du 6 février, dans la nuit, c'est le sous-chef de l'état-major général en personne qui interdit, contre l'avis du ministre de l'Intérieur, aux régiments stationnés dans le secteur de Versailles de venir sur Paris participer à la répression des manifestations dans la capitale, en expliquant que ce n'est pas le rôle de l'armée. Et il peut y avoir ici deux lectures. Par ailleurs, dans la longue période de l'entre-deux-guerres, cette perception de la menace révolutionnaire est fluctuante, car elle est aussi conditionnée par la proximité d'une menace allemande directe plus ou moins nette ou urgente. A partir de 1936, la situation se complique, entre une Allemagne qui se fait plus exigeante et une Espagne en proie à une guerre civile très marquée par les questions idéologiques. Peut-on alors distinguer entre Parti communiste en France et régime soviétique à Moscou ? Certains tentent ce quasi exercice d'équilibrisme intellectuel, généralement sans résultat durable. Comme le précise d'ailleurs l'auteur dès son introduction, "le livre montre une tension entre un philosoviétisme, de nature stratégique et économique, et un anticommunisme, idéologique", que l'on retrouve à plusieurs reprises dans le texte courant. Tension qui peut être d'une intensité variable. Enfin, Paris, au coeur d'une région très industrialisée et où les masses ouvrières sont plus mobilisées, pose un problème particulier en terme de sécurité intérieure, puisque c'est également là que sont installés les principaux centres du pouvoir. On oberve également que "Pétain apparaît plutôt comme un homme d'influence qui apporte sa caution morale à la lutte intransigeante de l'armée contre le communisme".

Un livre très intéressant, qui contribue à l'écriture d'une "histoire politique de l'armée", ou une "histoire de l'armée face aux questions politiques". Comme sur beaucoup de sujets, les choses sont complexes et l'analyse se doit d'être fine. A lire attentivement et à conserver. 

Presses universitaires de Rennes, 2015, 260 pages, 18 euros.

ISBN : 978-2-7535-5620-3.

Lutte contre le communisme
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5 mai 2015 2 05 /05 /mai /2015 06:00

De Gaulle et Mauriac

Le dialogue oublié

Bertrand Le Gendre

Les deux personnages héros du livre ont marqué leur époque, quel que soit ce que l'on peut penser de leur action ou de leur oeuvre par ailleurs. Le premier est l'homme de Londres et fondateur d'une nouvelle République, le second est prix Nobel de littérature et l'un des grands journaliste de la seconde moitié du XXe siècle. L'introduction précise l'objectif de l'ouvrage : "Figures d'un autre siècle, de Gaulle et Mauriac ne sont pas grands seulement par leur stature, de gouvernant pour le premier, de chroniqueur habité pour le second. Ils le sont par les liens qui les unissent. Tel est le propos, jamais approfondi jusqu'ici, de ce livre".

En six chapitres assez brefs, basés soit sur des événements particuliers soit sur des thématiques plus larges, Bertrand Le Gendre dresse un tableau tout en finesse des relations entre les deux hommes. De l'intervention de Mauriac pour tenter de sauver Brasillach en février 1945, aux événements de mai 1968 et à leurs conséquences, l'auteur souligne les différences réelles entre les deux hommes (parcours professionels et choix intellectuels initiaux en particulier) mais aussi l'admiration à bien des égards réciproque qu'ils se portent. D'ailleurs, s'ils s'estiment, leurs parcours ne deviennent parallèles que tardivement : pendant la plus grande partie de la IVe République, s'ils se rencontrent ponctuellement, ils suivent chacun une voie qu'ils pensent profondément juste et se consacrent à l'écriture. Ils re retrouvent en 1958 ("Trop longtemps, Mauriac a réfréné son gaullisme ... Le héraut a retrouvé son héros"), lorsque Mauriac "renonce" à Mendes-France, et par ses écrits le prix Nobel et journaliste soutient activement le général revenu en politique. Toutefois, il "n'a rien d'un courtisan -il a ses opinions- mais il est en cour" et reconnaît cependant que le chef de l'Etat "l'intimide". Plus encore, paradoxalement presque, il ressort "déçu" de ses entretiens avec le chef de l'Etat, mais n'en continue pas moins à le soutenir. Finalement, ils vont l'un et l'autre se heurter aux événements de mai 1968, qu'ils n'ont pas anticipé et qu'ils ne comprennent pas, ou mal, après les débats qui entourent en 1965-1966 l'affaire Ben Barka.

Après la mort du vieux chef, "le gaullisme sans de Gaulle (devient) un anachronisme", et il reste "la foi. La foi en la France pour de Gaulle, sa religion. La foi en Dieu pour Mauriac, son cap politique". Un livre riche, qui ouvre de multiples pistes et qui, sans pencher dans un sens ou dans l'autre, brosse un tableau original d'une relation atypique.

Fayard Histoire, Paris, 2015, 175 pages, 18,- euros.

ISBN : 978-2-213-67215-1.

Dialogue entre géants
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30 janvier 2015 5 30 /01 /janvier /2015 06:00

Populisme

Les demeurés de l'histoire

Chantal Delsol

L'auteure, dont les titres et qualités sont nombreux, est par ailleurs éditorialiste au Figaro et à Valeurs Actuelles. Son propos est donc dans le droit fil de ses analyses et prises de position politiques antérieures.

En dix chapitres de dix à vingt pages, Chantal Delsol démonte le mécanisme accusatoire contre les "populistes", terme systématiquement employé et considéré comme péjoratif par les "élites" intellectuelles, médiatiques et politiques. Remontant aux origines de la démocratie grecque et des "tyrans" des cités helléniques, elle brosse le portrait du "meneur de foule" et s'intéresse au mot "démagogie", avec la distinction entre unicité de la cité et multiplicité des individus et des opinions. Au sens éthymologique, les "nombreux" sont aussi les "idiots", "pauvres et méchants à la fois". Pendant de longs siècles, la figure du chef populiste disparait, car "le comportement que l'on va dénommer 'populiste' n'a véritablement de sens que sous un régime démocratique, qu'il s'agisse de l'ancien ou du moderne". C'est donc avec le XIXe siècle que se poursuit la réflexion, à la recherche de la "trahison du peuple" et de l'identification du discours populiste moderne. Chantal Delsol prend alors à bras le corps la question de l'attachement des "masses", du peuple, aux traditions, à la terre, à "l'enracinement", dont elle fait pour la suite du livre une question centrale : "Jamais un peuple ne se soulève au nom d'un concept. Il est trop lié à la vie et ne comprend que la vie". Et plus les grands principes s'universalisent, moins il se sent en prise avec eux : "La montée des populismes raconte la révolte des particuliers devant des idéologies de plus en plus mondiales, donc de plus en plus abstraites". D'où le décrochage, puis l'opposition avec les élites, qui n'hésitent pas à présenter les "populistes" comme des conservateurs qui refusent le progrès. De là la confusion actuelle avec la démagogie politique et le déni : ceux qui s'opposent aux gouvernants se voient pratiquement refuser le qualificatif de citoyen responsable. Suivent quelques longues pages sur le communisme et le nazisme, où la démonstration se perd parfois un peu. Les derniers chapitres abordent davantage les rives de l'actualité, avec la question de la non-représentation parlementaire de mouvements (le FN en France) qui obtiennent des scores électoraux importants, celle de l'endo-recrutement d'élites installées, celle du dirigeant ("C'est parce qu'il représente une réaction contre un rationalisme consensuel enraciné dans les institutions que le phénomène populiste réclame en général le charisme d'un chef"), etc. Il en résulte enfin que les élites en viennent à vouloir maintenir ce peuple sous contrôle puisque des "demeurés" ne peuvent pas avoir raison contre les politiques qui savent manier les concepts. Elle rappelle enfin l'opposition (classique) entre le centre et la périphérie, entre une capitale et les provinces : "La province a davantage le sens de son identité, qu'elle cultive avec passion. Car elle n'a cure de se vouer au changement et encore moins au changement perpétuel. Un destin d'aventure ne la tente pas. On y marche dans un sillon, qu'il ne s'agit pas de perdre". Regardez aujourd'hui la géographie électorale. Finalement, les élites ne comprennent rien, ou comprennent de moins en moins. 

Un texte écrit en assez gros caractères, des phrases généralement courtes et un style parfois proche de celui du pamphlet, mais aussi quelques répétitions et paradoxalement quelques longueurs : la démonstration aurait sans doute gagné à s'étendre sur quelques dizaines de pages de moins pour être plus "percutante". Mais le volume n'en est pas moins intéressant, en particulier dans ses références historiques à l'histoire antique, et dans le discours partisan actuel il offre l'intérêt de remettre, de son point de vue, quelques pendules à l'heure. Et pour les autres de redéfinir les termes du débat.

Editions du Rocher, Monaco, 2015, 267 pages. 17,90 euros.

ISBN : 978-2-26807-643-0.

Mépris politique
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17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 06:00

Histoire du Front national

Dominique Albertini et David Doucet

Créé en 1973 comme structure fédérant différentes personnalités et organisations de la droite radicale, le Front national fait désormais régulièrement la Une de tous les médias. Au rythme de l'actualité, cette réédition mise à jour d'un livre paru il y a un peu plus d'un an se justifie pleinement.

Dans ce volume solidement référencé (plus de 90 personnes interviewées, amis et adversaires du FN, anciens et membres actuels, dont la liste et les dates d'entretiens figurent en fin de volume), les auteurs racontent l'histoire d'une "fédération électorale" créée par les cadres du mouvement Ordre Nouveau pour les élections législatives de 1973 et dont Jean-Marie Le Pen devient le chef unique par étapes après n'avoir été choisi que par défaut : il fallait un nom connu aux fondateurs du parti. Le récit détaillé des secousses internes (opposition avec le PFN à la fin des années 1970, scissions successives), la description de personnalités étonnantes (Duprat, Stirbois), la pauvreté paradoxale du parti alors que Le Pen a fait un riche héritage avec en contre-point la mobilisation des militants qui payent le matériel de propagande de leurs poches. Le parti végète et ne réalise que des scores marginaux jusqu'au début des années 1980 et c'est lors des cantonnales de 1982 que quelques candidats tangentent ou dépassent les 10%, puis l'année suivante qu'une liste FN dépasse à Dreux les 16% avant de participer à la gestion de la municipalité avec le RPR. Le livre se poursuit par l'alternance des succès (législatives à la proportionnelle, élections européennes) et des échecs (scission de Mégret). Au fil des pages, on croise en particulier différents représentants de la droite parlementaire, de Giscard d'Estaing à Balladur, qui auraient affirmé ne pas avoir rejeté une alliance avec le FN dès cette période. Les auteurs s'intéressent bien sûr aux premiers succès municipaux du parti (Toulon, Marignane et Orange) et à la mise en oeuvre d'une politique de "préférence nationale" dans ces communes. Les années 1995-2000 constituent en quelque sorte le creux de la vague en dépit d'un sucès marqué aux régionales, sur fond de divisions internes, de conflits de personnalités, de départs plus ou moins discrets et de manoeuvres d'appareil où l'on voit apparaître (et parfois disparaître) les noms les plus connus du parti. Au passage, on apprend qu'avant les élections présidentielles de 2002 l'Elysée favorise la collecte des signatures de grands électeurs pour Mégret afin d'affaiblir Le Pen, mais l'on sait ce qu'il en est le soir des résultats, le 21 avril. Emerge alors la fille cadette, Marine, dont la prise de pouvoir progressive se fait au détriment de dirigeants historiques qui parfois s'éloignent d parti (Gollnisch, Bompard) et à partir de 2011 se succèdent les événements que nous connaissons aujourd'hui.

Un livre à lire (en prévisions des prochaines échéances électorales ?), car il éclaire de l'intérieur et par le menu, et sans être systématiquement à charge, l'histoire d'un parti politique passé en quarante ans de 0,5 à 25% des suffrages.

Coll. 'Texto', Tallandier, 2014, 376 pages. 10,50 euros.

ISBN : 979-10-210-0724-6.

Fascination - répulsion
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12 décembre 2014 5 12 /12 /décembre /2014 06:00

Communisme

En Europe, l'éternel retour des communistes. 1989-2014

Stéphane Courtois (Dir.)

Dans cet ouvrage collectif (18 auteurs de 16 pays), les textes s'intéressent aux évolutions des partis communistes européens depuis la chute du mur de Berlin. Le résultat est à bien des égards impressionnant.

Aprs une communication introductive de Patrick Moreau, qui présente un point de situation général, à l'échelle continentale, des évolutions doctrinales et des résultats électoraux, les articles qui suivent nous entraînent dans le détail de situations nationales parfois curieuses, de l'orthodoxie marxiste-léniniste maintenue du Parti communiste portugais à la quasi-disparition d'une structure partisane communiste en Estonie où pourtant les anciens dirigeants conservent à titre personnel une influence ; de l'étonnant Parti progressiste des travailleurs chypriotes qui passe un temps par l'alliance avec les nationalistes tout en maintenant un lien fort avec la Russie nouvelle à "la dernière dictature européenne" que constitue la Biélorussie qui "n'a engagé aucun processus de transition". Au passage, même le très respectable grand-duché du Luxembourg, paradis des banques internationales, connaît l'existence d'un Parti communiste dont l'histoire résumée nous est contée et qui (s'il faut rassurer les possédants) "se maintenait à 1,4 % mais restait sans représentation parlementaire" en 2013. Le texte consacré à l'Ukraine, au-delà de la seule question de l'évolution du Parti communiste national, présente aussi sous forme de tableaux les résultats complets des principales élections intervenues depuis l'indépendance, ce qui permet aussi de d'évalue les rapports de forces et l'influence des autres partis aujourd'hui impliqués dans la crise avec la Russie. Enfin, les trois derniers articles s'intéressent à des thématiques croisées : le syndicalisme en Europe du Sud, la captation à des fins privées d'une part importante des entreprises et richesses privatisée,s et la question de l'internationalisme, "utopie perdue" au XXIe siècle, même si des rapprochements existent comme au sein du Parti de la gauche européenne.

Abondamment référencés, très fréquemment accompagnés de tableaux récapitulatifs, les textes offrent un point de situation très complet de l'histoire récente de ces partis, à "l'Ouest" comme à "l'Est" de l'Europe, si tant est que ces appellations conservent une pertinence autre que géographique. Vivement recommandé à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire récente des idées politiques.

Editions Vendémiaire, Paris, 607 pages, 28 euros.
ISBN : 978-2-36358-150-1.

Mutations communistes
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19 novembre 2014 3 19 /11 /novembre /2014 22:39

1905

La séparation des Eglises et de l'Etat

Patrick Cabanel

Petit volume pédagogique qui revient sur un événement non seulement important de notre histoire, mais encore en grande partie fondateur de notre cadre politique républicain.

En trente questions qui permettent de balayer très largement tout le champ politique, social, culturel et même mémoriel de la loi de 1905, Patrick Cabanel nous brosse avec compétence le tableau (et le bilan) de cette mesure si contestée en son temps. Sachant présenter les données du problème avec mesure et recul, il revient sur les définitions, l'origine de la décision, les réactions des uns et des autres, l'évolution dans le temps, le rapport au politique et à la laïcité, le cas particulier de l'Alsace-Lorraine concordataire, la situation du protestantisme et celle de l'islam, etc. Le livre se termine sur une chronologie et une biographie indicative.

Un petit ouvrage peu onéreux qui rendra indiscutablement bien des services aux étudiants et qui peut être tout aussi utile comme outil de réponse rapide à ceux qui s'intéresse aux évolutions politiques et intellectuelles de la France du début du XXe siècle.

Geste éditions, La Crèche, 2005, 63 pages, 9 euros.
ISBN : 2-84561-171-4.

Laïcité républicaine
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14 novembre 2014 5 14 /11 /novembre /2014 06:15

France - Algérie

L'impossible divorce

Stéphane Babey

Un cri du coeur et un essai de synthèse tout à la fois. Fortement marqué par une histoire et par des convictions personnelles aussi.

La position de l'auteur s'exprime dès la première phrase : "L'Algérie est une chance pour la France et la France une chance pour l'Algérie". Considérant que les liens humains et personnels entre les deux rives de la Méditerranée sont exceptionnellement anciens et forts, il rêve à "une France et une Algérie qui ne seront jamais plus étrangères l'une à l'autre". A partir de ses voyages dans son deuxième pays, de ses rencontres, de ses conversations, de sa connaissance du système politique miné et épuisé de l'Algérie, il prêche son espérance en un nouvel avenir, en dépit d'une situation actuelle très critique : "Des images pathétiques d'Abdelaziz Bouteflika lors de son hospitalisation à Paris, il n'est qu'une chose à retenir : le pouvoir issu de l'Indépendance est plus usé encore que le peuple algérien désespéré". Un peuple algérien qualifié un peu plus loin "d'exsangue" et dont la jeunesse refuse (elle l'a montré dans un passé récent) l'islamisme et l'intégrisme. Tout, dans le parcours personnel de l'auteur explique et justifie cet ouvrage, qui ouvre par ailleurs sur de nombreuses réflexions (y compris sur l'incurie de certains médias métropolitains et leurs discours simplistes), mais doit-on pour autant accepter son raisonnement tel quel ? Ne peut-on pas considérer que sa double appartenance culturelle ou "nationale" peut aussi être un prisme déformant ?

Une histoire cahotique qui (ré)apparaît ponctuellement au fil des chapitres, des cicatrices mal refermées, une réelle proximité entre (certaines parties des) deux peuples, un engagement personnel par l'écriture, tout cela donne un livre intéressant, agréable à lire, qui interroge sur notre présent et notre avenir. Mais dont les réponses ne suscitent pas nécessairement l'adhésion. 

Editions du Rocher, Monaco, 2014, 219 pages. 17,90 euros.
ISBN : 978-2-26807-630-0.

Divorce impossible ?
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Qui Suis-Je ?

  • : Guerres-et-conflits
  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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Cafés historiques de La Chouette

Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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