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18 mai 2013 6 18 /05 /mai /2013 07:05

Confession

Michel Bakounine

Il existe en histoire politique des textes auxquels il est fréquemment fait référence et que bien peu de personnes pourtant peuvent se flatter d'avoir lu. La Confession de Bakounine appartient à cette catégorie.

Présenté et annoté par Jean-Christophe Angaut, maître de conférences en philosophie à l'ENS de Lyon et spécialiste de Bakounine, ce texte a été rédigé par le révolutionnaire russe lorsqu'il était en prison en 1851. Il est donc antérieur à la naissance du mouvement anarchiste, et a été, on s'en doute, systématiquement au mieux passé sous silence, au pire critiqué et manipulé, sous le régime tsariste et surtout par son successeur bolchevique. En fait, Bakounine y raconte (confesse, au sens propre du terme) au tsar sa participation aux événements révolutionnaires européens de l'année 1848. Il commence par raconter sa jeunesse d'élève-offier russe, sa démission, son parcours universitaire cahotique en Allemagne puis en Suisse : "J'ai suivi avec une attention soutenue le mouvement socialiste, plus spécialement communiste, car je le considérais comme un résultat naturel, nécessaire et inévitable de l'évolution économique et politique de l'Europe occidentale". Il séjourne ensuite à Bruxelles, puis rejoint Paris, toujours dans la mouvance socialiste radicale, où il apprend qu'il est condamné et déchu de ses titres de noblesse en Russie. Il entre ainsi, au fil de ses déplacements, en contact plus ou moins régulier avec tout ce que l'Europe compte de "révolutionnaires" en puissance et d'exilés politiques, russes, polonais, allemands, etc.

Après cette longue introduction, Bakounine entre dans le vif du sujet : sa relation de la (les) révolution(s) de 1848, sa participation aux événements, sa perception de l'atmosphère politique et des sentiments du public, les répressions ensuite et à nouveau l'exil. Le coeur du livre est donc centré sur l'année 1848 et il est à cet égard très intéressant : "Enfin, la révolution de février (1848) éclata" ! Il s'agit bien sûr d'une défense de Bakounine par lui-même, mais le personnage apparaît sous un jour nouveau ("Résidant plutôt dans mon imagination que dans mon coeur, mon fanatisme politique avait aussi ses bornes bien définies, et jamais ni Brutus, ni Ravaillac, ni Alibaud n'ont été mes héros"). On y assiste à un "printemps des peuples" européens (en particulier en Allemagne, dans l'empire des Habsbourg et en Pologne occupée), à l'émergence du débat entre "peuple" et "nation" entre militants progressistes et on lit les descriptions de la société russe du temps, dans tous ses défauts, qu'il espère pouvoir contribuer à renverser tout en s'interrogeant sur l'avenir de son pays. Il évoque les pistes explorées, parfois les plus utopiques au regard de son manque absolu de moyens matériels (révolte militaire, insurrection paysanne, etc. !) tout en continuant à échanger et correspondre avec des  Polonais, des tchèques, des Allemands, mais "le manque d'argent me clouait à Berlin". D'exil en errance, un projet en Bohême ("J'aspirais à une révolution absolue, radicale ... Je voulais transformer toute la Bohême en un camp révolutionnaire") ne connait pas davantage de début de réalisation ("Il fut ignoré de tout le monde ou bien seulement connu par fragments inoffensifs ; il n'avait d'existence que dans ma coupable imagination") qu'un ultime "rêve révolutionnaire" en Saxe . Au final, un jeune homme emporté par la fougue vers une illusion, très souvent seul, désargenté, mais qui caresse un rêve et tente (maladroitement mais jusqu'au bout de ses capacités matérielles et physiques) de le concrétiser.

Sans entrer dans le débat sur "l'opportunisme", la "sincérité", ou les objectifs réels visés par Bakounine à travers cette Confession au tsar, ni dans la portée politique qu'il faut lui donner, voici l'heureuse réédition d'un texte important pour comprendre l'environnement culturel, social et politique de ces révolutions de 1848, qui éclatent à travers toute l'Europe, fragilisent l'édifice du Congrès de Vienne et annoncent les évènements de la fin du XIXe siècle.

Le Passager clandestin, Paris, 2013, 211 pages, 9 euros.

ISBN : 978-2-916952-84-0

Témoignage d'un fondateur de l'anarchisme
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26 avril 2013 5 26 /04 /avril /2013 06:55

Le fascisme

Historiographie et enjeux mémoriels

Olivier Forlin

Cet ouvrage original tente de dresser un bilan non pas seulement de ce que fut le fascisme, mais de la façon dont il a été analysé depuis l'entre-deux-guerres par les spécialistes en sciences politiques puis par les historiens et des débats apparus en particulier depuis les années 1960.

Après avoir rappelé dans une première partie ce qu'a été le fascisme "historique" en Italie entre 1919 et 1945, Olivier Forbin divise son étude en trois grandes phases. Les chapitres 2 à 4 reviennent sur les interprétations et les représentations du fascisme de la fin de la Seconde guerre mondiale à nos jours (rôle de R. de Felice en Italie). Le chapitre 5, "Fascisme ou fascismes ?", tente ensuite de déterminer si les conditions nationales propres à chaque pays permettent de distinguer des fascismes "différents" ou "autonomes" par rapport à la matrice italienne ; tandis que le chapitre 6 s'intéresse à certains aspects extérieurs de la politique mussolinienne, en particulier par rapport à l'empire colonial italien et par rapport au monde arabo-musulman. Les chapitres 7 à 10 enfin étudient des aspects particuliers (revendiqués ou refoulés) de l'idéologie fasciste : le fascisme est-il comme il le proclame un mouvement révolutionnaire ?, le fascisme est-il un (ou n'est-il qu'un) totalitarisme ?, ambigüités du rapport du fascisme à l'antisémitisme ?, les fameuses controverses les orignes intellectuelles françaises du fascisme, etc. Le dernier chapitre, pour conclure, s'efforce d'évaluer la pertinence de l'assimilation du régime de Vichy à un gouvernement fasciste. L'un des plus grands intérêts de cette étude est de faire en permanence l'aller-retour entre de très nombreux auteurs appartenant à des écoles différentes et d'envisager dans la durée les évolutions des analyses.

L'auteur souligne d'ailleurs en conclusion (en particulier pour l'Italie qui reste au coeur de l'étude) qui si "les milieux politiques continuent à faire un usage instrumental du passé fasciste, les débats historiographiques se déroulent désormais selon les modalités habituelles caractérisant les échanges universitaires. Les polémiques ont cédé la place aux discussions sereines" (ce qui peut paraître bien optimiste au regard des "enjeux de mémoire" et des "phénomènes d'instrumentalisation" par ailleurs bien décrits).

Un ouvrage très intéressant par l'étude comparative entre les différents courants de pensée qui est poursuivie au fil des pages. On apprécie également la très abondante bibliographie finale (40 pages), qui reprend des publications en français, en anglais, en allemand et en italien.

La Découverte, Paris, 2013, 406 pages, 26 euros.

ISBN : 978-2-7071-5369-2.

Le sens et la perception d'un mot
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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 07:00

Les gaullistes

Hommes et réseaux

François Audigier, Bernard Lachaise, Sébastien Laurent (Dir.)

Gaullistes885.jpg

Ce volume constitue à la fois l'aboutissement d'un programme de recherches de l'université de Bordeaux 3 sur "Les Gaullistes, hommes et réseaux", et les actes d'un colloque sur le même thème organisé dans la même ville du 30 octobre au 2 décembre 2011. Il s'inscrit "dans une dynamique globale de renouvellement historiographique du gaullisme".

Les quelques 36 communications présentées (par de jeunes chercheurs ou par des spécialistes confirmés) sont organisées en six grands thèmes : "Les organisations militantes gaullistes ou proches des Gaullistes", "Les figures gaullistes (individuelles et collectives", "Les réseaux gaullistes dans la société civile", "Les espaces du gaullisme", "Les Gaullistes et les autres", et enfin "Les Gaullistes dans le temps". Dans la grande richesse des informations rendues disponibles à travers tout le volume, nous retiendrons (il faut, hélas, bien choisir !), pour la première partie, les communications de François Audigier ("Les CDR : un modèle militant original pour le gaullisme des années 1968"), de Nassera Mohraz ("L'UNI et les Gaullistes, 1968-1976") et de Sébastien Savin ("La Nation, la voix de son maître ?"). Pour la seconde thématique, outre les portraits de Maurice Schumann, Louis Joxe, Jean-Marcel Jeanneney, Louis Jacquinot, Gaston Palewski, Roger Frey et Jacques Foccart, nous semblent peut-être plus originaux les articles de David Bellamy ("Prosopographie des sénateurs gaullistes, 1958-1980") et de Sabrina Tricaud ("Les entourages gaullistes de de Gaulle à Jacques Chirac : des générations gaullistes de la haute fonction publique"). De même, pour le troisième thème, ceux d'Emmanuelle Picard ("Universitaires gaullistes ou gaullisme universitaire ? Réflexions sur les liens entre le monde académique et le pouvoir gaulliste entre 1958 et 1981") et de Luc Robène ("Les sportifs gaullistes, 1958-1981") nous paraissent également ouvrir de nouvelles pistes. On apprécie également dans la partie consacrée au gaullisme dans les régions les textes d'Eric Chiaradia ("Le Midi toulousain") et de Jacqueline Sainclivier ("Le gaullisme en Bretagne, 1958-1973"), relatifs à des espaces généralement considérés comme plutôt "rétifs" à l'implantation gaulliste. On retrouve en partie cette thématique dans la cinquième partie, consacrée aux rapports entre les gaullistes (ou le gaullisme) et les autres courants politiques, des libéraux aux centristes et socialistes. Enfin, dans les derniers textes proposés, relevons ceux de Serge Bernstein sur "La culture politique gaulliste" et de Jean-Louis Matharan : "Tous gaullistes aujourd'hui ?".

Bien sûr, on peut considérer que certains contributeurs présentent essentiellement les aspects les plus positifs de ce courant politique et l'on peut ici ou là ne pas être d'accord avec telle ou telle affirmation d'un auteur. C'est la règle lorsqu'il s'agit de travailler sur une période très proche, dont de nombreux acteurs sont encore vivants, sinon en activité. Par ailleurs,  l'empreinte laissée dans la société française est toujours exceptionnellement forte, même si elle se situe bien entre "Consensus et inactualité" comme le souligne Jean-Louis Matharan qui note que "cet entre-deux révèle l'ampleur d'un quiproquo", entre "l'évocation" et "l'invocation". Les souvenirs (ou les blessures pour certains) sont-ils encore trop proches ?

En résumé, un ouvrage particulièrement riche, dense, quasiment exhaustif en dépit de l'ampleur du sujet et qui apporte beaucoup en terme d'approche "fine" (subtile presque) du sujet. Un livre appelé à devenir de référence en histoire des idées politiques et parfaitement complémentaire des titres que nous avons récemment chroniqué sur cette période.

Nouveau Monde éditions, Paris, 2013, 604 pages, 29 euros.

ISBN : 978-2-36583-374-5.

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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 07:00

Une contre-histoire de la IIIe République

Marion Fontaine, Frédéric Monier, Christophe Prochasson (Dir.)

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L’importance des thèmes républicains dans le discours public révèle aujourd’hui la remarquable prégnance de références nées d’une expérience politique pourtant vieille de près d’un siècle : celle de la « plus longue des Républiques ». Mais l’actualité de ce qui est perçu comme un moment fondateur de la démocratie française peut paradoxalement être accusé d’en limiter la connaissance, en repoussant le temps d’une analyse historique dépassionnée. C’est tout le sens de l’ouvrage proposé par Marion Fontaine, Frédéric Monier et Christophe Prochasson. Sous la direction de ces trois spécialistes d’histoire politique et socioculturelle, pas moins de 27 contributeurs tentent d’initier ce « nouveau moment historiographique » capable de dépasser à la fois les mythes dorés figés à travers les images d’Epinal et la légende noire de la République coloniale.

La réflexion s’articule autour de deux démarches complémentaires. Dans une première partie (chapitres 1 à 14), elle part d’une série d’affirmations reprenant les principales idées reçues concernant les pratiques du pouvoir, les institutions et les formes de régulation sociale du régime. Dans une seconde (chapitres 15 à 27), elle adopte une perspective plus large pour décrire les divers processus d’élaboration des normes et mentalités républicaines.

La variété des thèmes retenus permet, au croisement de ces deux approches, de dresser par petites touches le tableau impressionniste d’une République dont l’unité est la première caractéristique contestée. A l’image trompeuse d’un régime né d’un bloc comme une matérialisation des idéaux républicains se substitue ainsi celle d’une lente accumulation de compromis parlementaires et de règlements empiriques, reflet chacun des équilibres sociaux du temps. Traversant cette vaste période qui relie Sedan à la percée des Ardennes, les grandes institutions (l’école, l’armée) sur lesquelles semblent se réaliser le consensus national sont abordées à la fois dans leurs dynamiques internes et dans leur rapport au reste de la société. Enfin, l’élaboration et l’affirmation des « principes républicains » sont confrontées aux transformations d’une société qui poursuit sa révolution industrielle et la conquête d’un empire colonial. De la chambre monarchique de MacMahon au Front populaire, c’est ainsi le recours à un terme unique pour désigner une période d’une grande hétérogénéité qui est « dénoncée » comme la matrice intellectuelle de la plupart des « mythes » républicains.

Constituées par simplification extrême, ces images d’Epinal (« L’école républicaine est méritocratique », etc.) prêtent facilement le flanc à la critique. Elles n’en partent pas moins, pour autant, d’une réalité, selon des logiques souvent difficilement intelligibles à notre époque. En relevant cette complexité et en appelant à son approfondissement futur, l’ouvrage atteint le but qu’il s’était fixé, et propose un premier socle à la compréhension des forces internes, souvent contradictoires, qui constituent l’essence du régime parlementaire. Enfin, il donne l’exemple méthodologiquement intéressant d’une approche basée sur la « déconstruction », non pas dans le sens d’un "déboulonnage" forcené, comme par principe, mais plutôt d’un démontage des mécanismes internes à l’œuvre sous l’apparente unité que présentent la plupart des courants historiographiques, pour mieux les comprendre.

Paul-Ascylte Aguila

Edition La Découverte, Paris, 2013, 401 pages. 26,50 euros.

ISBN : 978-2-7071-7423-9.

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25 février 2013 1 25 /02 /février /2013 06:50

Les arbres de la liberté dans le département de l'Yonne

sous la République et l'Empire

Bernard Richard

ARBRE-LIBERTE.jpg

Nous accueillons une nouvelle fois avec le plus grand plaisir une étude soigneusement référencée d'histoire locale. Cette communication a été prononcée lors de la journée d'études du 9 novembre 2012, organisée à Dijon par le Comité départemental pour l'histoire de la Révolution en Côte d'Or, sur le thème "Emblèmes et symboles de la Révolution", et dont les actes doivent être prochainement publiés. En puisant aux meilleures sources d'archives, Bernard Richard réalise ici un beau travail de recherche et nous plonge au coeur des débats et de la vie sociale des communes de son département pendant la révolution et l'Empire. Il nous précise en conclusion, ce que la plupart d'entre nous ignore sans doute, qu'il y eut finalement davantage d'arbres plantés en l'honneur de Napoléon Ier et du roi de Rome que pendant la période républicaine !

Pour lire l'article complet, cliquer ici.

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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 06:55

La République au quotidien dans l'Yonne,

en ville et au village. 1870-1892

Bernard Richard

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Merci à notre ami Bernard Richard de nous autoriser à reproduire cette communication, prononcée à Auxerre à l'occasion du colloque de l'association ADIAMOS sur "Les débuts de la IIIe République dans l'Yonne" (actes à paraître). Dans ce texte de 6 pages, dans le droit fil de ses travaux antérieurs, l'auteur revient sur l'enracinement progressif de la notion même de république dans le paysage public et privé avec l'apparition, puis la multiplication, des premiers objets symboliques (bustes de Marianne par exemple). A consulter : ici.

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30 janvier 2013 3 30 /01 /janvier /2013 07:00

Les valets de la guerre froide

Comment la république a recyclé les collabos

Frédéric Charpier

  Valets-guerre-froide773.jpg

Alors qu'une biographie récente de Georges Albertini vient d'être publiée (nous espérons pouvoir la chroniquer sous peu), ce livre s'intéresse tout particulièrement à la "deuxième vie", ou "deuxième carrière" de celui qui est jusqu'à l'été 1944 le principal collaborateur (sans jeu de mots) de Marcel Déat et le numéro 2 du Rassemblement national populaire, "partisan d'un collaborationnismùe ultra". Journaliste d'investigation déjà auteur d'une quinzaine de livres sur des mouvements ou des hommes politiques, Frédéric Charpier connait bien les milieux d'extrême-gauche comme d'extrême-droite et il signe ici un livre sur les "dessous" (peu affriolants) de près de quarante ans de vie politique française (1945-début des années 1980), au cours desquels la mystérieuse personnalité de Georges Albertini hante les lieux de pouvoir et les antichambres ministérielles et où sont influence s'exerce. En effet, son engagement actif au sommet de la collaboration avec les Allemands l'oblige après la guerre à la discrétion : "désormais voué au secret, il tire les ficelles en coulisses. Néanmoins, son nom apparait associé au gratin du monde politique". Et de citer rien de moins que Guy Mollet et Georges Pompidou, mais "il aurait contribué à la carrière d'hommes politiques tels que Jacques Chirac, Alain Juppé ou encore Alain Madelin", ou des syndicalistes tels qu'André Bergeron". Les noms plus ou moins célèbres se succèdent : Jacques Baumel, Roger Frey, Edgar Faure, Poniatowski, Jean Serisé, Marie-France Garaud, Alexandre de Marenches. Bigre ! L'avalanche est telle que l'on devient sceptique...

Au fil des chapitres (le livre est divisé en 10 grandes parties), nous suivons Albertini, "un nazi français en fuite", de son procès et de sa récupération ("Les nouvelles alliances de la guerre froide" / "Les anciens nazis passent à l'Ouest") à l'organisation des premières structures d'action et d'influence pour continuer sa lutte anticommuniste. La "Centrale" (ainsi que sera surnommée son association), née à la fin de l'année 1948, lance un bulletin d'information (domicilié à une fausse adresse, "celle des Ecrits de Paris") et développe une vaste réseau de "clients", de "contacts", d'amis bien placés dans le monde de la presse, du syndicalisme patronal ou ouvrier, de la politique, tout en organisant un système compliqué de financement en partie venu du milieu bancaire, du grand patronat, mais aussi des Etats-Unis. Son activité ne cesse de croître tout au long de la IVe république, au point que "dans les années 1960, alors qu'elle trône au coeur d'un lacis de réseaux qui l'abreuvent en renseignements dans les domaines les plus divers, la Centrale finit par acquérir une réputation de sérieux, si ce n'est d'excellence". Elle s'appuie également sur la revue Est et Ouest, mais aussi sur l'Institut d'histoire sociale (IHS) et ses organisations satellites. Au hasard des pages, en 1968, on croise par exemple Alain Madelin, qu'il "recycle" et fait passer du mouvement Occident aux Républicains indépendants, "où Alain Griotteray sert de passerelle avec la maison Albertini". L'essentiel de la dernière partie du livre est ainsi consacrée aux relations (et actions) entre droite classique et droite extrême sous la haute bienveillance des "réseaux Albertini" et avec le concours financier et matériel du patronat.  On rencontre ici Gérard Longuet, qui "lui aussi a remisé sa barre de fer au vestiaire" et Claude Goasguen. Et l'ouvrage poursuit, avec les présidences Giscard d'Estaing et Mitterrand, alternant les aller-retour entre avant et après guerre. Au fil du temps et des personnages rencontrés (Etienne Michel, Jean Fossati, Emile Boursier, etc.) les priorités semblent se déplacer du combat politique aux préoccupations financières : "En pistant l'argent, on remonte aux véritables donneurs d'ordres dont la plupart appartiennent à l'aile traditionnellement la plus dure du patronat qui, après-guerre, se coagule au sein de l'UIMM, l'Union des industries métallurgiques et minières. Là, nichent les acteurs les plus secrets de la politique". Enfin, "La Centrale et la subversion internationale" constitue le chapitre 9 (retour en particulier sur l'affaire de l'Aginter Presse au Portugal) et le chapitre 10 ("La Centrale de Charybde en Scylla") décrit le déclin de ces structures à partir des années 1980, pour des raisons de politique générale certes, mais aussi bassement financières en dépit d'un soutien américain longtemps maintenu (et sans doute également générationnelles).

Que reste-t-il au final de tout ceci ? Pour ceux qui se sont intéressés auparavant à ces questions, rien de vraiment nouveau, de nombreux "pics" émergés de l'iceberg ayant déjà fait l'objet d'articles ou de brochures. Georges Albertini est sans doute emblématique de ces parcours individuels, de la gauche néo-socialiste et "planiste" à la collaboration active puis à la conversion au libéralisme économique au nom de l'anticommunisme, mais il est loin d'être le seul. Sur les liens internationaux de ces milieux avec leurs financiers patronaux et d'Outre-Atlantique, on compte également plusieurs ouvrages, sur le thème des réseaux type "Gladio". L'intérêt de l'étude réside sans doute dans la synthèse et la mise en cohérence (ou mise en forme ?) d'informations murmurées ou chuchotées de façon éparse. Et l'exercice atteint ici ses limites (comme chaque fois qu'il s'agit de traiter d'organisations sinon secrètes du moins très fermées) : de fortes convergences, de solides présomptions, quelques preuves... et une solide conviction personnelle. Ouvrage de journaliste, ce Valets de la guerre froide doit bien être lu comme tel. A ce titre, et en complément d'autres études, il apporte indiscutablement "de la chair et du muscle", voire des visages, à de discrètes manoeuvres politico-financières parfois avérées, souvent suspectées, mais aussi parfois aussi fantasmées.

François Bourin Editeur, Paris, 2013, 494 pages, 24 euros.

ISBN : 978-2-84941-358-6.

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15 janvier 2013 2 15 /01 /janvier /2013 07:00

Ni droite, ni gauche

L'idéologie fasciste en France

Zeev Sternhell

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Ce désormais classique de l'histoire des idées politiques, dont la première parution en France remonte déjà au début des années 1980, a suscité bien des débats. Il a été salué comme tout particulièrement novateur par les uns, fermement critiqué par d'autres.Il est donc important qu'il soit une nouvelle fois réédité, dans une quatrième édition augmentée.

Dans une (très) longue préface (pp. 11-166 !) Zeev Sternhell revient sur les polémiques initiales et "démontent" littéralement les propos de ses contradicteurs. Le ton est icipresque militant pour prouver le "refoulement" et de déni que la période de Vichy (collaboration et occupation) a ensuite induit parmi les élites françaises. Au fil des différents chapitres, il aborde successivement (et presque chronologiquement en partant du XIXe siècle) les principales sources d'inspiration ou manifestations d'un "fascisme à la française" qu'il identifie. Cela nous conduit du syndicalisme révolutionnaire et du "Premier corporatisme" au mouvement du Faisceau de Valois, au "Renouveau idéologique des années 30", aux sources de l'économie dirigée et du Plan, à l'opposition affichée aussi bien contre la droite classique que la gauche marxiste ou socialiste, à Emmanuel Mounier et à Jouvenel. Les plus de 800 pages de texte courant sont extrêmement riches et elles s'appuient sur 160 pages (!) de notes et références et sont complétées par une vingtaine de pages de bibliographie (qui ne regroupent que des écrits contemporains des événements étudiés) : c'est dire si le volume est dense.  Sur le fond, la certitude que Zeev Sternhell exprime d'avoir raison (ce qui est vrai dans de nombreux cas) le pousse à balayer un peu facilement les arguments de ses détracteurs, à ne pas toujours respecter la chronologie des faits et déclarations, ou à raisonner "en connaissant la suite de l'histoire". Par ailleurs, présenter systématiquement les régimes hitlérien, mussolinien, de Vichy voire franquiste comme relevant des mêmes origines intellectuelles et appartenant toujours au même moule est un peu rapide et manque de finesse.

Il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un indispensable outil de travail pour quiconque s'intéresse à l'histoire des idées politiques. Comme Paxton a eu raison en son temps même si ses travaux sont un peu datés aujourd'hui, Sternhell apporte ici une contribution essentielle que chaque étudiant (en particulier) se doit de connaître.

Folio Histoire, Gallimard, 2012, 1075 pages. 14,50 euros.

ISBN : 978-2-07-044382-6.

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9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 07:10

Le 30 mai 1968

La guerre civile n'aura pas lieu

Jacques Belle

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Bien connu pour ses ouvrages antérieurs sur la campagne de France du printemps 1940, Jacques Belle s'attaque ici à une toute autre problématique, sur laquelle, force est de le constater, il n'existait à ce jour que des ouvrages polémiques ou partisans et univoques. Non pas que le propos général ne soit pas orienté : mais l'auteur nous propose une version moins systématiquement favorable et militante des événements.

Le livre est organisé en quatre grandes parties ("La crise de printemps", "Les trois glorieuses de mai", "La suite de mai" et "1968, après et ailleurs"), qui racontent la succession d'ambigüités, de non-dits, de quiproquo et finalement d'illusions qui scandent cette histoire, de la "révolte" étudiante à Nanterre et de la première nuit de barricades aux manifestations parisiennes et nationales en soutien au général de Gaulle à la fin du mois. La préparation des élections de juin 1968, dans chaque camp, est détaillée ; ainsi que le référendum de l'année suivante. Imposé par de Gaulle, il se solde, on le sait, par un échec et entraine le départ du chef de l'Etat. L'ouvrage est particulièrement intéressant en ce qu'il "décrypte" les discours convenu, tout en confirmant certaines suppositions : les sentiments et la place des militants gaullistes et le rôle du SAC comme des CDR, le décalage avec la situation vécue ou perçue en province, le cas de l'ORTF, les relations étudiants-ouvriers, etc. Le dernier chapitre (chap. 10, "Du rêve à la réalité") revient en particulier sur le coût économique global de ce mois un peu fou et son coût politique pour la majorité présidentielle. 

L'ouvrage est complété par une dizaine d'annexes, extraites en particulier des archives de la Préfecture de police, jusque là largement inexploitées, et les sources documentaires listent une série d'archives orales et de fonds privés conservés à Vincennes. La bibliographie est certes limitée, mais elle propose les ouvrages essentiels sur ce point, le plus souvent sous l'angle des "défenseurs" de l'Etat et donc des "adversaires" du mouvement révolutionnaire.

Un "autre regard" sur mai 1968. Une approche peu courante de cette période. Indispensable à tous les amateurs d'histoire politique et d'histoire de la France contemporaine.

Editions Economica, Paris, 2012, 184 pages, 24 euros.

ISBN : 978-2-7178-64-72-4.

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21 décembre 2012 5 21 /12 /décembre /2012 07:05

Georges Pompidou

Lettres, notes et portraits, 1928-1974

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Après la biographie du second président de la Ve République (Georges Pompidou, 1911-1974, rééditée chez Tempus en 2004), Eric Roussel rédige pour cet ouvrage une préface subtile qui donne toute leur profondeur et leur pertinence aux textes rassemblés pour constituer ce livre. 

Nous ne reviendrons pas ici sur la carrière ministérielle et gouvernementale de Georges Pompidou. Elle est bien connue, au moins dans ses grandes lignes. Soulignons simplement que l'homme, en dépit de l'immense respect qu'il portait au général de Gaulle, ne fut jamais un "godillot" au sens trivial du terme et parvint toujours (à la différence de nombreux autres, certaines phrases du livre sont parfois assassines) à conserver sa liberté de parole et de pensée vis-à-vis de l'ancien chef de la France Libre. On y (re)découvre un homme d'une très grande culture, d'une vraie largeur d'esprit, et qui peut-être, finalement, aurait été bien plus heureux à tout autre poste que celui de président de la République.

Nous retenons plus particulièrement deux périodes : celle de l'avant Seconde guerre mondiale et celle d'avant la Ve République. Même si on le savait plus ou moins, les correspondances publiées des années 1920-1930 nous présentent un Georges Pompidou non seulement "de gauche", mais résolument socialiste. Nombreux seront ceux ceux qui seront surpris à la lecture de certains textes : "Décidément, les gens du centre et pas mal de radicaux sont beaucoup plus bêtes qu'il n'est permis. Je mets à part toute question de loyauté, de courage et autres vertus que j'ai renoncé depuis longtemps à réclamer de ces messieurs" (mai 1931). Curieusement, cet homme passionné, épris de justice, grand lecteur et amoureux du théâtre, hésite en novembre 1934, professionnellement, entre l'enseignement (avantages : les vacances, ennuis : peu d'argent, boulot emmerdant, situation sociale médiocre") et l'inspection des finances (avantages : situation matérielle égale au début, vite supérieure. Situation sociale bien plus élevée. Fréquentation du monde. Paris. Possibilité pour mariage comme pour liaison de jolies femmes") ! Complexité de l'âme humaine. Dans les années 1950, tout en conservant sa fidélité au général de Gaulle, il reste lucide : "Je suis un peu lassé de la rigueur excessive de Charles. Comment lui dire qu'en rejetant les gens on s'appauvrit soi-même" (juillet 1950). Ou cette formule à propos de Pleven en décembre 1951 : il "s'acharne avec succès à illustrer la formule de Malraux selon laquelle durer n'est qu'une façon de mourir". Tout au long du livre, presque à chaque page, des références et des commentaires de Georges Pompidou sur ses très nombreuses lectures : c'est vif, riche, passionnant.

Un livre qui apporte beaucoup à la connaissance de la personnalité du second président de la Ve République.

Robert Laffont, Paris, 2012, 540 pages, 24 euros.

ISBN : 978-2-221-12765-0.

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Qui Suis-Je ?

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  • : Guerres et conflits XIXe-XXIe s. se fixe pour objectif d’être à la fois (sans prétendre à une exhaustivité matériellement impossible) un carrefour, un miroir, un espace de discussions. Sans être jamais esclave de la « dictature des commémorations », nous nous efforcerons de traiter le plus largement possible de toutes les campagnes, de tous les théâtres, souvent dans une perspective comparatiste. C’est donc à une approche globale de l’histoire militaire que nous vous invitons.
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Cafés historiques de La Chouette

Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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