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21 septembre 2012 5 21 /09 /septembre /2012 07:00

Je réussis en histoire

(licence)

Thomas Berthod, François Pernot, Jenny Rafflik et Emilia Robin Hivert

  Je-reussis.jpg

Rentrée universitaire oblige, les ouvrages sur les formations proposées aux étudiants de Sciences humaines fleurissent. Avec sa collection « Je réussis en.. », Armand Colin s’adresse préférentiellement aux étudiants qui doivent passer le cap de la première année de licence - année de L1 - réputée la plus difficile.

Manuel de près de 200 pages, l’ouvrage est réalisé par des enseignants du supérieur et propose des conseils concrets pour que les étudiants s’adaptent rapidement à l’université. En réalité, il s’agit avant tout d’une présentation de la matière et de l’utilité de faire de l’histoire (« S’engager dans des études d’histoire »), d’un glossaire, au demeurant fort précieux, pour expliquer la périodisation historique, les acronymes multiples – UE pour Unités d’Enseignements ; EC pour Eléments constitutifs – ECTS pour les crédits d’enseignement – que les étudiants devront nécessairement apprendre à décrypter très vite, tout comme l’extrême diversité des titres et fonctions de leurs enseignants  (ATER, chargé de cours, PRAG, Maître de Conférences, Professeurs des Universités).  La première partie se termine par une injonction, celle de la nécessité pour les étudiants de devoir construire leur parcours universitaire, dès leur première année.

L’essentiel de l’ouvrage se situe dans la deuxième partie, toute entière tournée vers les méthodes à acquérir. Au-delà d’une adaptation nécessaire aux pratiques universitaires fort éloignées des méthodes du secondaire,  de nombreux conseils sont proposés aux étudiants pour apprendre, c'est-à-dire s’organiser matériellement pour prendre des notes, classer les informations et les retenir, à la fois dans le cadre d’un TD et sur l’ensemble du semestre, clôt par les partiels. De façon très didactique, les auteurs ont pris le soin d’expliquer par le menu ce que l’on attend de l’étudiant en histoire à la fois en termes de savoir-faire et de savoir-être. Mais plus globalement, ils insistent sur les pré-requis absolument nécessaires à savoir la maîtrise de l’écrit, autrement dit la nécessité de devoir corriger une orthographe défaillante, la connaissance de la méthodologie bibliographique, la mise en fiche et enfin la présentation des grandes épreuves que sont la dissertation et l’explication de texte qui font, l’une et l’autre l’objet d’un chapitre indépendant.

La troisième partie aborde enfin la question des débouchés professionnels en histoire, sans doute la partie plus faible de l’ouvrage – et en tous cas la plus réduite – car elle ne présente guère l’histoire sous un jour très favorable. En fait de débouchés professionnels des étudiants, il est surtout question des « petits boulots » (sic) et il est fait une place extrêmement réduite à ce qui a toujours été le débouché principal des étudiant en histoire, à savoir les concours de l’enseignement. Celui-ci est en effet présenté en moins de trois lignes, en mettant pratiquement sur le même niveau, le métier de CPE (Conseiller principal d’éducation), d’enseignant du secondaire ou d’enseignant du supérieur. Nulle part véritablement, il n’est question des concours de la fonction publique, pourtant seuls secteurs qui recrutent encore actuellement en dépit de la crise. Les autres métiers (« pigiste » (sic), « chargé de relation publique » ; « attaché de presse », « conservateur du patrimoine », « archéologue », etc.)  sont présentés bien trop rapidement pour que les étudiants puissent précisément concevoir leur propre parcours professionnel. Il n’est d’ailleurs pas fait mention des possibilités aussi pour les étudiants de trouver à travailler dans des institutions autres que culturelles où leurs qualités de bons rédacteurs trouveraient à s’employer.

En dépit de cette limite sur les débouchés professionnels de l’histoire, l’ouvrage reste cependant utile aux jeunes bacheliers qui souhaitent s’engager dans un parcours universitaire. Les conseils méthodologiques du cœur de l’ouvrage justifient à eux seuls l’achat de ce petit opuscule, précieux lorsque l’on est soucieux de franchir l’écueil de la première année à l’université.

Julie d’Andurain

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commentaires

V
Bonjour.<br /> <br /> Ceci n'augmentera pas hélas le nombre de débouchés disponibles ni la condition précaire des principaux concernés mais je profite de ce billet pour préciser quelques points au sujet de notre vision<br /> biaisée et dégradée de la condition de "pigiste".<br /> <br /> Peu de gens le savent (euphémisme) mais "pigiste" n'est pas un métier, moins encore un "petit boulot". C'est (tout au moins ce devrait être) simplement une forme spécifique à part entière de<br /> l'exercice du métier de journaliste.<br /> <br /> De même, la profession de journaliste n'est elle-même en aucun cas dépendante de la détention de la carte de presse, mais bel et bien de son exercice effectif : il faut en tirer l'essentiel de ses<br /> ressources, fussent-elles limités.<br /> <br /> Qu'une certaine catégorie de presse, notamment la presse de niche spécialisée en histoire, ait fait depuis longtemps de ce qui était à l'origine une exception tolérée - le règlement systématique<br /> des "piges" en droits d'auteurs, beaucoup moins chargés qu'un salaire - la norme pour l'ensemble de ses rédacteurs extérieurs ; journalistes, experts, enseignants, écrivains... - ne change rien (ou<br /> plutôt ne devrait rien changer) à ce principe.<br /> <br /> En d'autres termes, il n'y a pas de pigistes en tant que tels. Les intervenants dans la presse devraient être soit des journalistes à part entière si c'est là leur activité principale et régulière,<br /> soit des intervenants occasionnels sollicités ponctuellement ès qualité.<br /> <br /> Je suis bien conscient (et pour cause) que ceci ne change rien à la réalité quotidienne mais il fallait je crois rappeler cette dérive qui n'est pas, loin de là, que sémantique tant elle s'est<br /> profondément imprimée dans les esprits, et jusque dans l'ouvrage faisant l'objet de ce billet.<br /> <br /> Bien cordialement<br /> VB
Répondre
G
<br /> <br /> Merci pour ces utiles précisions, qui complètent nos propos. Effectivement, nous (comme beaucoup) employons souvent le terme "pigiste" de façon générique et dans un sens détourné de sa<br /> signification initiale, sans nous rendre compte des dessous juridiques et statutaires. Chaque mot a un sens, et il est important de le rappeler.<br /> <br /> <br /> Ceci étant, tout aussi effectivement, la réalité concrète de l'entrée dans la vie professionnelle et la possibilité pour les jeunes chercheurs de gagner leur vie à partir de leurs connaissances<br /> et de leurs écrits n'en est pas concrètement améliorée pour autant.<br /> <br /> <br /> Amicalement et à bientôt.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />

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Cafés historiques de La Chouette

Prochaine séance : pour la rentrée de septembre. Le programme complet sera très prochainement mis en ligne.

Publications personnelles

Livres

 

doumenc-copie-1.jpgLa Direction des Services automobiles des armées et la motorisation des armées françaises (1914-1918), vues à travers l’action du commandant Doumenc

Lavauzelle, Panazol, 2004.

A partir de ma thèse de doctorat, la première étude d’ensemble sur la motorisation des armées pendant la Première Guerre mondiale, sous l’angle du service automobile du GQG, dans les domaines de l’organisation, de la gestion et de l’emploi, des ‘Taxis de la Marne’ aux offensives de l’automne 1918, en passant par la ‘Voie sacrée’ et la Somme.

 

La mobilisation industrielle, ‘premier front’ de la Grande Guerre ? mobil indus

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2005 (préface du professeur Jean-Jacques Becker).

En 302 pages (+ 42 pages d’annexes et de bibliographie), toute l’évolution industrielle de l’intérieur pendant la Première Guerre mondiale. Afin de produire toujours davantage pour les armées en campagne, l’organisation complète de la nation, dans tous les secteurs économiques et industriels. Accompagné de nombreux tableaux de synthèse.

 

colonies-allemandes.jpgLa conquête des colonies allemandes. Naissance et mort d’un rêve impérial

14/18 Editions, Saint-Cloud, 2006 (préface du professeur Jacques Frémeaux).

Au début de la Grande Guerre, l’empire colonial allemand est de création récente. Sans continuité territoriale, les différents territoires ultramarins du Reich sont difficilement défendables. De sa constitution à la fin du XIXe siècle à sa dévolution après le traité de Versailles, toutes les étapes de sa conquête entre 1914 et 1918 (388 pages, + 11 pages d’annexes, 15 pages de bibliographie, index et cartes).

 

 caire damasDu Caire à Damas. Français et Anglais au Proche-Orient (1914-1919)

 14/18 Editions, Saint-Cloud, 2008 (préface du professeur Jean-Charles Jauffret).

Du premier au dernier jour de la Grande Guerre, bien que la priorité soit accordée au front de France, Paris entretient en Orient plusieurs missions qui participent, avec les nombreux contingents britanniques, aux opérations du Sinaï, d’Arabie, de Palestine et de Syrie. Mais, dans ce cadre géographique, les oppositions diplomatiques entre ‘alliés’ sont au moins aussi importantes que les campagnes militaires elles-mêmes.

 

hte silesieHaute-Silésie (1920-1922). Laboratoire des ‘leçons oubliées’ de l’armée française et perceptions nationales

‘Etudes académiques », Riveneuve Editions, Paris, 2009.

Première étude d’ensemble en français sur la question, à partir du volume de mon habilitation à diriger des recherches. Le récit détaillé de la première opération civilo-militaire moderne d’interposition entre des factions en lutte (Allemands et Polonais) conduite par une coalition internationale (France, Grande-Bretagne, Italie), à partir des archives françaises et étrangères et de la presse de l’époque (381 pages + 53 pages d’annexes, index et bibliographie).

 

cdt armee allde Le commandement suprême de l’armée allemande 1914-1916, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général von Falkenhayn 

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Le texte original de l’édition française de 1921 des mémoires de l’ancien chef d’état-major général allemand, accompagné d’un dispositif complet de notes infrapaginales permettant de situer les lieux, de rappeler la carrière des personnages cités et surtout de comparer ses affirmations avec les documents d’archives et les témoignages des autres acteurs (339 pages + 34 pages d’annexes, cartes et index).

 

chrono commChronologie commentée de la Première Guerre mondiale

Perrin, Paris, 2011.

La Grande Guerre au jour le jour entre juin 1914 et juin 1919, dans tous les domaines (militaire, mais aussi politique, diplomatique, économique, financier, social, culturel) et sur tous les fronts. Environ 15.000 événements sur 607 pages (+ 36 pages de bibliographie et d’index).

 

 Les secrets de la Grande Guerrecouverture secrets

Librairie Vuibert, Paris, 2012.

Un volume grand public permettant, à partir d’une vingtaine de situations personnelles ou d’exemples concrets, de remettre en lumière quelques épisodes peu connus de la Première Guerre mondiale, de la question du « pantalon rouge » en août 1914 à l’acceptation de l’armistice par von Lettow-Vorbeck en Afrique orientale, après la fin des hostilités sur le théâtre ouest-européen.

 

Couverture de l'ouvrage 'Mon commandement en Orient'Mon commandement en Orient, édition annotée et commentée des souvenirs de guerre du général Sarrail

14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2012

Le texte intégral de l'édition originale, passé au crible des archives publiques, des fonds privés et des témoignages des acteurs. Le récit fait par Sarrail de son temps de commandement à Salonique (1915-1917) apparaît véritablement comme un exemple presque caricatural de mémoires d'autojustification a posteriori

 

 

Coordination et direction d’ouvrages

 

Destins d’exception. Les parrains de promotion de l’Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr

SHAT, Vincennes, 2002.

Présentation (très largement illustrée, 139 pages) des 58 parrains qui ont donné leur nom à des promotions de Saint-Cyr, entre la promotion « du Prince Impérial » (1857-1858) et la promotion « chef d’escadrons Raffalli » (1998-2001).

 

fflLa France Libre. L’épopée des Français Libres au combat, 1940-1945

SHAT, Vincennes et LBM, Paris, 2004.

Album illustré présentant en 191 pages l’histoire et les parcours (individuels et collectifs) des volontaires de la France Libre pendant la Seconde guerre mondiale.

 

marque courageLa marque du courage

SHD, Vincennes et LBM, Paris, 2005.

Album illustré présentant en 189 pages l’histoire des Croix de Guerre et de la Valeur Militaire, à travers une succession de portraits, de la Première Guerre mondiale à la Bosnie en 1995. L’album comporte en annexe une étude sur la symbolique, les fourragères et la liste des unités d’active décorées.

 

  90e anniversaire de la Croix de guerre90-ANS-CROIX-DE-GUERRE.jpg

SHD, Vincennes, 2006.

Actes de la journée d’études tenue au Musée de l’Armée le 16 novembre 2005. Douze contributions d’officiers historiens et d’universitaires, français et étrangers, de la naissance de la Croix de guerre à sa perception dans la société française, en passant les décorations alliées similaires et ses évolutions ultérieures.

 

france grèceLes relations militaires franco-grecques. De la Restauration à la Seconde guerre mondiale 

SHD,Vincennes, 2007.

Durant cette période, les relations militaires franco-grecques ont été particulièrement intenses, portées à la fois par les sentiments philhellènes qui se développent dans l’hexagone (la France est l’une des ‘Puissances protectrices’ dès la renaissance du pays) et par la volonté de ne pas céder d’influence aux Anglais, aux Allemands ou aux Italiens. La campagne de Morée en 1828, l’intervention en Crète en 1897, les opérations en Russie du Sud  en 1919 constituent quelques uns des onze chapitres de ce volume, complété par un inventaire exhaustif des fonds conservés à Vincennes.

 

verdunLes 300 jours de Verdun

Editions Italiques, Triel-sur-Seine, 2006 (Jean-Pierre Turbergue, Dir.).

Exceptionnel album de 550 pages, très richement illustré, réalisé en partenariat entre les éditions Italiques et le Service historique de la Défense. Toutes les opérations sur le front de Verdun en 1916 au jour le jour.

 

DICO-14-18.jpgDictionnaire de la Grande Guerre

(avec François Cochet), 'Bouquins', R. Laffont, 2008.

Une cinquantaine de contributeurs parmi les meilleurs spécialistes de la Grande Guerre, 1.100 pages, 2.500 entrées : toute la Première Guerre mondiale de A à Z, les hommes, les lieux, les matériels, les opérations, les règlements, les doctrines, etc.

 

fochFerdinand Foch (1851-1929). Apprenez à penser

(avec François Cochet), 14/18 Editions - SOTECA, Saint-Cloud, 2010.

Actes du colloque international tenu à l’Ecole militaire les 6 et 7 novembre 2008. Vingt-quatre communications balayant tous les aspects de la carrière du maréchal Foch, de sa formation à son héritage dans les armées alliées par des historiens, civils et militaires, de neuf nations (461 pages + 16 pages de bibliographie).

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