(licence)
Thomas Berthod, François Pernot, Jenny Rafflik et Emilia Robin Hivert
Rentrée universitaire oblige, les ouvrages sur les formations proposées aux étudiants de Sciences humaines fleurissent. Avec sa collection « Je réussis en.. », Armand Colin s’adresse préférentiellement aux étudiants qui doivent passer le cap de la première année de licence - année de L1 - réputée la plus difficile.
Manuel de près de 200 pages, l’ouvrage est réalisé par des enseignants du supérieur et propose des conseils concrets pour que les étudiants s’adaptent rapidement à l’université. En réalité, il s’agit avant tout d’une présentation de la matière et de l’utilité de faire de l’histoire (« S’engager dans des études d’histoire »), d’un glossaire, au demeurant fort précieux, pour expliquer la périodisation historique, les acronymes multiples – UE pour Unités d’Enseignements ; EC pour Eléments constitutifs – ECTS pour les crédits d’enseignement – que les étudiants devront nécessairement apprendre à décrypter très vite, tout comme l’extrême diversité des titres et fonctions de leurs enseignants (ATER, chargé de cours, PRAG, Maître de Conférences, Professeurs des Universités). La première partie se termine par une injonction, celle de la nécessité pour les étudiants de devoir construire leur parcours universitaire, dès leur première année.
L’essentiel de l’ouvrage se situe dans la deuxième partie, toute entière tournée vers les méthodes à acquérir. Au-delà d’une adaptation nécessaire aux pratiques universitaires fort éloignées des méthodes du secondaire, de nombreux conseils sont proposés aux étudiants pour apprendre, c'est-à-dire s’organiser matériellement pour prendre des notes, classer les informations et les retenir, à la fois dans le cadre d’un TD et sur l’ensemble du semestre, clôt par les partiels. De façon très didactique, les auteurs ont pris le soin d’expliquer par le menu ce que l’on attend de l’étudiant en histoire à la fois en termes de savoir-faire et de savoir-être. Mais plus globalement, ils insistent sur les pré-requis absolument nécessaires à savoir la maîtrise de l’écrit, autrement dit la nécessité de devoir corriger une orthographe défaillante, la connaissance de la méthodologie bibliographique, la mise en fiche et enfin la présentation des grandes épreuves que sont la dissertation et l’explication de texte qui font, l’une et l’autre l’objet d’un chapitre indépendant.
La troisième partie aborde enfin la question des débouchés professionnels en histoire, sans doute la partie plus faible de l’ouvrage – et en tous cas la plus réduite – car elle ne présente guère l’histoire sous un jour très favorable. En fait de débouchés professionnels des étudiants, il est surtout question des « petits boulots » (sic) et il est fait une place extrêmement réduite à ce qui a toujours été le débouché principal des étudiant en histoire, à savoir les concours de l’enseignement. Celui-ci est en effet présenté en moins de trois lignes, en mettant pratiquement sur le même niveau, le métier de CPE (Conseiller principal d’éducation), d’enseignant du secondaire ou d’enseignant du supérieur. Nulle part véritablement, il n’est question des concours de la fonction publique, pourtant seuls secteurs qui recrutent encore actuellement en dépit de la crise. Les autres métiers (« pigiste » (sic), « chargé de relation publique » ; « attaché de presse », « conservateur du patrimoine », « archéologue », etc.) sont présentés bien trop rapidement pour que les étudiants puissent précisément concevoir leur propre parcours professionnel. Il n’est d’ailleurs pas fait mention des possibilités aussi pour les étudiants de trouver à travailler dans des institutions autres que culturelles où leurs qualités de bons rédacteurs trouveraient à s’employer.
En dépit de cette limite sur les débouchés professionnels de l’histoire, l’ouvrage reste cependant utile aux jeunes bacheliers qui souhaitent s’engager dans un parcours universitaire. Les conseils méthodologiques du cœur de l’ouvrage justifient à eux seuls l’achat de ce petit opuscule, précieux lorsque l’on est soucieux de franchir l’écueil de la première année à l’université.
Julie d’Andurain